
ment. A environ un pouce de la pointe,
eft foudée une vive - arrête d’argent a ,
fur laquelle on appuie pour enfoncer la
lame dans la gaine. Inferieurement font
deux ouvertures , la fupérieure d’environ
deux lignes, pour recevoir l’avance de la
bafcule, & l ’inférieure de quinze; celle-
ci eft pour'recevoir la pièce d’acier qui eft ^
au bas de la tige.
F i g . 8. R effort applatti qui doit être
placé au-dçvant de la lame & fixé comtrie
elle; elle a auffi inférieurement deux ouvertures
qui correfpondent à celles de la
lame ; la partie fupérieure de ce reffort
eft un peu relâchée du côté qui regarde la
lame.
F i g . <?. La bafcule vue de face & de
côté. 1
F ig ', io . Le reffort à la c e t, monté fur
deux | ièces de cuivre que l ’on voit féi a-
rémuit o , p . La pièce p eft percée d’un
trou tarauué pour recevoir la vis q . qui la
fixe au bas de' ia gaine.
Dumont, ancien élève en Chirurgie à
l’hôtel des Invalides, & préfen- ement capitaine
canonnier retiré à Litteville ,
inftruit par -les papiers publies que l’A cadémie
avoit accueilli i ’inftrument que
lui avoit,préfenté, le citoyen Guérin , &
qu’elle lui avoit accordé une récompenfe
digne de fes talens, crut qu’il le devoit
à lui-même & à l ’art qu’il avoit autrefois
profefle fous les plus habiles maîtres , de
faire connoître celui qu’il avoit imaginé,
& dont il fe fervoit avec fuccès depuis
plus de douze ans. Perfuadé que fon
inftrument étoit fembiable à celui de^
Guérin , il héfîta d’abord; mais comme il
n ’en n ’avoit point de certitude , il le fournit
avec confiance aux lumières & au
jugement de l’Académie.
Le C . Dumont ne réclama point contre
Guérin ; il ne lui contefta point fa découverte
, mais il prouva que long-tems avant
lu i , il opéroit avec l’inftrtiment qu’il pré-
féntoit, & dont il eft l’inyenteur.
Il faut convenir que l’inftrument du cit.
Dumont offroit au premier a fp e â , bien
des avantages que l’on ne rencontre point
dans celui de Guérin. La main a un point
d’appui pour opérer ; l ’oeil du malade
n’eft point mafqué par l’inftrument ni par
la main qui opère ; on voit la marche
que tient la lame en coupant la cornée ;
on a encore l’avantage de fufpendre très-
facilement la mobilité de l’oeil fans 'le
fatiguer par le poids de l’inftrument & dé
la main.
Cependant malgré tous ces avantages,
cet inftrument offroit des inconvéniens,
& entre les mains de tout le monde , il
pouvoit devenir dangereux , parce que
les pièces qui le compofoient, n ’étoient
point fixées dans la gaine qui fert de boîte.
La caroncule lacrymale n’étoit point à
l’abri de la pointe delà lame , parce que
cette dernière , qui n’étoit ni fixée , ni
modérée dans fa marche , étoit pouffee
beaucoup au-delà de l’annsau par l’aétion
précipitée du reffort. Nous avons été témoin
des effais qui en ont été faits , &
il en eft réfulté de grands accidens.
Malgré ces défauts , notre collègue
Becquet penfa qu’il étoit poffible d’y remédier
en faifant quelques additions, &
quelques changemens. Sans- détruire le
mérite de l’inventeur , il a rendu cet
inftrument t e l , que tout le monde peut
s’en fervir fans danger. Il a ajoute au coté
de l ’anneau qui regarde la caroncule lacrymale
, un petit bec qui met cette partie
à l’abri de la pointe de la lame , &
fupèrieurement un aileron qui foutient la
paupière fupérieure & l'empêche de. couvrir
l’oeil & l’anneau ; précaution d’autant
plus u tile , que cette paupière échappe
très-fouvent aux doigts qui la retiennent.
Cet inftrument peut être diviféen deux
parties ; on y confidère, i° une gaine on
boîte qui lui fert de manche ,_/£§■ . 3 ; c e tte
gaine eft longue de cinq pouces fix lignes
, fur u n demi-pouce ou environ de
largeur. On y place le reffort, f i g . 1 0 ,
& on le fixe au moyen d’une Ivis q , à la
partie inférieure de ia game c. A u - d e vant
de la partie fupérieure 3 , fe
D E S P L
trouve la bafcule , f i g . 1 o , placée b ,
f ig u r e 1.
La fécondé partie , s’appelle la tige fur
laquelle la lame eft fixée , de manière cependant
qu’elle peut être reculée ou avan.
cée. La tige eft d’argent & large de quatre
lignes , fur quatre pouces quatre lignes de
longueur, & d’une ligne d’épaiffetir. Le
fommet préfente un anneau qui a fept
lignes de diamètre & cinq d’ouverture. Lé
centre de cet anneau ne correfpond point
au milieu de la largeur de la tige , mais il
eft très-près de fon bord fupérieur à une
ligne de diftancè feulement ; le côté de
l’anneau qui doit être appliqué fur l’oe i l ,
eft excavé afin d’emboîter la cornée. On
remarque à cet anneau deux pièces particulières
, i ° un petit bec mouffb b , fig.
4 , qui paroît être, la fuite de la tige ;
1 “ au bord fupérieur & externe de l’anneau
, on a placé un aileron courbé a ,
f ig . y. Nous avons indiqué l’ufage de ces
deux pièces. Becquet convient qu’il les a
empruntées de l’inftrument du citoyen
Guérin.
Vers le milieu de chaque côté de la
tige , eft un petit rebord c c , f i g . 4,, pour
fervir d’engrainure à la gaine, & au bas
eft une pièce d’aoier e , longue de fix I
lignes ; elle y eft foudée & percée d’un
trou taraudé pour recevoir la vis qui fixe
la tige à la gaine a f i g . 1.
La lame , fig. 7 , a trois lignes & demie
de largeur , fur quatre pouces & demi de
longueur. Son extrémité eft tranchante des
deux côtés, dans l ’étendue de quatre lignes
; à un pouce & demi de la pointe on
a foudé une vive-arrête d ’argent qui fert
de point d’appui pour faire defeendre la
lame dans la gaine. Le refte de la lame'qui
eft au-deffous, eft applati & percé en deux
endroits ; la première ouverture a environ
trois lignes, elle eft quarrée & donne paf-
Lge à i’avance de la bafcule , lorfque la’
lame eft enfoncée dans la gaine ; cette
ouverture correfpond à une fembiable que
1 on remarque à la tige, au-deffus de la pièce
d’acier ; ia fécondé ouverture de la lame (
a dix-fept lignes de longueur, elle reçoit
la pièce d’acier qui eft fixée au bas de la
tige. Par cette dilpofitiou, lorfque la lame
eft chaffée par le reffort, elle ne peut varier
ni de droit ni de gauche , & ne peut
être pouffée au-delà de la pièce d’acier.
La tige d’argent & la lame doivent être
doubles , parce que celle qui fert pour le
côté d ro it, ne peut fervir pour le côté
gauche.
Le reffort, f i g . 8 , eft defliné à être
placé au-devant de la lame pour l’empêcher
de familier pendant fa marche , &
pour cet effet, il eft un peu cambré. Il eft
auffi percé de deux ouvertures qui co r refpondent
à celles de la lame ; la plus
■ petite reçoit l’avance de la bafcule , &
1 autre la pièce d’acier qui eft au bas de
la tige.
Le reffort à la ce t, f i g . 1 0 , eft monté
fur deux pièces de cuivre : celle o , qui
répond à la lame, eft applatie & unie à fa
furface; le refte eft tourné & arrondi pour
être enchâfée dans l’extrémité fupérieure
du reffort ; l’autre pièce p , eft pareille- ,
ment enchaffée dans la partie inférieure
du reffort, & elle eft fixée au bas de la
gaine par la vis q .
Pour monter l’inftrument, on place la
lame fur la tige de manière que la pièce
d’acier quarrée qui eft percée en écrou ,
foit reçue dans l’ouverture inférieure ; on
place enfujte le reffort applati qui en eft
comme le modérateur, & on a l’attention
de le placer auflï de manière que la pièce
d’acier dont nous avons déjà parlé , foit
logée dans fon ouverture inferieure. On
introduit enfuite ces trois pièces enfemble
dans la gaine , qui fert comme de manche
à l’inftrument , & on fixe le tout au
moyen d’une vis qui travèrfe la gaine, la
pièce d’acier & la tige. Après quoi on
enfonce la lame en preffant fur la vive-
arrête , qui eft au-deffous de la partie tranchante
; la lame en s’enfonçant déprime le
reffort à lacet, l’avance de la bafcule, fig.
9 , fe loge dans la petite ouverture du
reffort applati, & dans celles de la lame
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