
Jours pour ceux qui s’en occuperont un fond propre
à fournir de nouveaux matériaux à la dif-
pute. Le rapport qui eft entrée! les & les fol ides
eft un tranfparent par où chacun croit v oir , &
fouvent ne voit rien, faute de moyens qui di-
■ rident la vue. La Chimie manquoit à notre Auteur,
aulfi tout ce qu’il dit fur les infiniment-petits de
Ja Phyliologie, qui ont rapport à cette partie de
l ’Art , nous paroît - il fabuleux. Les connoil-
fances n’étoient point encore mûres au tems où il
écrivoit comme aujourd’hui, où grâces aux progrès
delà Chimie,l’on commence à voir plus clair. Les
notions moins appuyées fur de hypothèfes, &
que notre Auteur nous a biffées fur l’ufage du
trépan, fur les cas où il faut en multiplier l’application,
les exfoliations des os du et âne, les pîayes du
cerveau, &c. & qu’on trouve dans les Mémoires de
l’Académie Royale de Chirurgie , fonr infiniment
plus appréciables j elles fervent debafeà la conduite
que le Praticien doit tenir dans ces cas alarmans
où après de violens coups reçus à la tête , la
vie efteufi grand danger. (AT. P e t i t -R a d e z ).
QUINQUINA ou KINKINA. Ce médicament
efl un des plus importans de toute la matière médicale.
Nous ne nous propofons cependant pas
d’entrer dans aucun détail fur ce qui le regarde
foit parce que nous en avons déjà parlé en différentes
occalions, foit parce que ce fujer appartient
plutôt à la Médecine qu’à la Chirurgie. Nous
nous contenterons d’indiquer les principaux cas où
les Chirurgiens y ont recours.
On peut généralement fe flatter d’employer avec
fuccès le Quinquina, dans tous les cas d’ulcération
, de fuppuration, ou de gangrène , où il y
a atonie manifefte des’parties affedées, ou de tout
le fyftême, & dans lefquels on ne craint pas d’exciter
l’inflammation , ou de lui donner trop d’adi-
vité. Toutes les fois qu’il efl utile dans la gangrène,
c’eft en excitant un certain degré d’inflammation
& de fuppuration autour de la partie gangrénée \
moyen par lequel la nature fépare les parties mortes
des vivantes, mais que fouvent elle ne peut
mettre en ufage, parce que les parties, où cetre
inflammation falutaire devroit avoir lieu , n’ont
plus affez de force pour en être fufceptibles. C ’efl
dans des cas de cette nature que le Quinquina,
donné en hantes dofes , a fouvent réuffi pour rétablir
le ton des vaiffeaux, & déterminer l’inflammation
néceffaire pour arrêter les progrès de la
gangrène. Mais, lorfque les parties qui commencent
à fe gangrener, font d’ailleurs dans un état
d’inflammation confidérable , non-feulement ce
médicament efl inutile, mais il agit fouvent à
fin contraire. Voye?^ Ga ng rèn e.
Da~s 'tous les cas d’ulcères , où la conflimtion
efl affoiblie, foit par la durée de la fuppuration ,
foit par quel que autre caufe , 1e Quinquinaefl d’une
grande reffource } il rétablit les forces , donne
aux playes une apparence plus favorable , & améliore
la fu ppura lion. On l ’emploie fort avàntageufement
dans les cas d’ulcères appellés feorbufl.
ques, & même dans ceux qui font accompagnés
de carie. Voyei Ulcère. On le recommande afilfi
comme très-utile, lorfqu’il refle une foibleffe
ou une irritabilité du corps & des vifeères, après
une violente commotion du cerveau , ou de tout
autre organe.
Mais, pour obtenir tout l’effet qu’on peur attendre
de ce remède, il faut l ’employer en grandes
dofes. Dans les cas de gangrène, on le donne à la
dofe d’un gros toutes les deux heures, ou même
toutes les heures\ en général , dans tous ceux où
fon ufage efl fortement indiqué, on peut établir
pour maxime, d’en donner autant que l’eftomac
peut en fupporter. II arrive fréquemment que
l’eflomac ne peut pas en fupporter de grandes
quantités à-Ia-fois, fur-tout fi on le fdonne en
fubfiance. Cependant c’eft en fubftance qu’il ma-
niftfle fes plus grands effets. L ’addition d’un peu
de vin , de quelqu’eau fpiritueufe > ou de petites
dofes d’opium , empêche fouvent qu’on ne le rejette
par le vomiffement. L ’eftomac le garde aulfi
plus facilement lorfqu’il efl en poudre très-fine,
que lorfqn’il a été pulvérifé avec moins de foin.
L ’ufage extérieur de ce médicament n’eft pas à
dédaigner. Une forte décodion de Quinquina devient
un excellent moyen de fomenter les playes
& les ulcères où il y a gangrène, & fans gangrène
j on l’applique auffi en forme de cataplaf-
mes, ou Amplement en poudre. On s’en fert en
forme de collyre dans certaines ophtalmies, accompagnées
de relâchement des vaiffeaux de la membrane
conjondive : on le fait entrer auflidansia
compofition de poudres dentifriques.
R
RACHITiS , de Spina. Affedion des ©s,
& particulièrement de ceux qui compofent la colonne
épinière, dans laquelle nerecevant plus leurs
principes de folidité comme en fanté, il fur vient
une difformité dans les différentes parties, & même
une telle foibleffe, que le corps, pourainfidire,
manque de foutien. Cette'maladie a vraifembîa-
blement exifté de tout tems-, elle ne paroît avoir
aucun rapport avec la vérole,encore moins avec le
feorbut, comme quelques-uns l ’ont voulu faire
croire: vérité dont on fentira toute l’évidence, pour
peu qu’on confit Ire l’oblervation & l’expérience.
Elle paroît plus endémique dans les pays du Nord,
que dans ceux du Midi j & généralement elle févit
plus chez les enfans du bas-peuple , qui prennent
une nourriture groflièfe , que chez ceux qui vivent
d’alimens mieux choifis.
Le Rachitis paroît 01 dinairçment depuis l’âge de
deux ans j niques vers celui de fepr environ j il
rare qu'il continue paffé ce terme , époque où fes
viébmes ont lïtccornbé ou en ont, été heureufe-
■ "ment délivrés. Lés Auteurs, depuis Gliffoii jw
u’à M. t e Vacher de la Feutrie ,-qui a écrit ,- ily i
a quelque*années, fur cette maladie, ont beaucoup
diflerté fur fa nature & fur fes c.autes*, ils ont parlé
du virus qu’ils en ont reconnu comme la proégu-
mène, comme s’ils en euffent fait l’anaîyfe. On
a ainfi, d’après eux , bâti hypothèfe fur bypo-
jhèfe, & l’on a cru pofféder la vérité, lorfqu’on
n’avoit que le produit de l’imagination de ceux
qui favoient mieux faire jouer les refforts de leur
efprit. C'efi cependant à quoi fe bornent toutes nos j
richeffes , à, l'époque où nous lommes, malgré i
l’émulation qu’a excité, il y a dix ans, la Faculté ■
de Médecine de Paris, & dernièrement la Société
de Médecine, par les Programmes qu’elles ont
publiés dans leurs Séances publiques.
r A ne confitIter que la fimple obfervation, il
paroît que l ’affedion rachitique entretient un très- 1
grand rapport, avec l’état des forces digeflives &
Ja nature indigefte des alimens folides , dont on ;
fait ufage à la première époque de la vie. '
Il efl certain que les enfans qui ont été mal nourris,
auxquels on a fréquemment changé le lait ,
qti’on a furchargé de bouillie épaiffe, & chez qui
Vacrimonie acide, fuite d’une pareille nourriture,
prédomine, font plus fujets au Rachitis que dfau-
tres j fur-tout quand quelque paflion lente, telle
que la jaloufie, vient lui ajouter une plus grande
énergie. Auflï voit-on les fymptômes diminuer , &
même difparoitre à l’époque de la puberté j tems
où les facultés digeflives morales jouiffent de tou—
les leurs forces, & où le travail de 1 animalifa-
tion efl dans fa plus grande vigueur.
Les effets morbifiques que les os {éprouvent., pa~
ïoiffent ne pas être les mêmes aux mêmes époques
, & de-là la diverfité des apparences, ou
ifymprômes*de la maladie, fuivant que la caufe
liège plus profondément dans une pat lie ou dans
ïme autre. Quand elle attaque les membres cheü
lin enfant, on s’tn apperçoit à fa marche lourde
gauche, à laquelle luccède bien-tôt 1 impoiitbi-
lité abfolue de tout mouvement. Ces accidens font
toujours accompagnés d'une douKur & d un pincement
dans les chairs , & même plus proionr
dément •, d’où l’on peut croire que les os éprouvent
alors quelques défordres: Si ces fymptômes fe
paffent à la région du c o l , & que le mai liège
fur une ou plufieurs vertèbres , l’enfant a de la
difficulté à lupporter fa tête, il cherche à s appuyer
fur une table, ou fur l’oreiller de la chaile j
le vilage efl bouffi , les yeux pâles & ouverts, &
lesfens émouliés. Si le mal occupe les vertèbres
du dos, les lignes d’une digeliion dépravée deviennent
de plus en plus évidens, la toux efl
fèche, &■ la refpi ration iaborieule , tout annonce
unephthilie inflan ce. Quand les vertèbres lombaires
lonr les feules affectées, les exnèmités inferieures
peidenr peu-à-peu leur force & leur feu riment,
& bien-tôt les enfans ne peuvent plus lete-
Hir leurs extrémens, encore moins leur urine. On
fe méprend louyent à cet âg e , fur la caufe ae,ces
accidens, on la rapporte communément à une
fanté chancelante, tant qu’ils ne font pas bien prononcés
j mais, quand ils deviennent évidens, le
mal efl Tellement avancé, qu’ il n’eft plus poflible
d’y remédier. On trouve ailément, en effet, une
on plufieurs vertèbres cariées, & l’épine plus où
moins rentrée en-dedans, & tellement qu’aucun
des moyens que nous avons rapportés à l’article G ibbosité , ne peuvent être d’aucune utilité. Le
vice de conformation alors efl purement aedden,-
te), & non proroparhique, comme dans les cas on
une caufe rachitique n’entre pour rien dans le
caradère de la maladie.
Le traitement du Rachitis efl plus médical que
chirurgical. 11 faut vifer dans cette maladie, à fortifier
les organes de la première digeftion, & à
procurer aux alimens une élaboration plus complet
te', ce qu’on ne peut obtenir qu’en corroborant
tout le fyftême de la chylincation. C’étoit
l’indication que Boërrhave fe propofoit de remplir
, en prefcrivam d.es pilules fûtes avec du fiel
d’anguille & de brochet j pilules dont il dit avoir
retiré beaucoup de fuccès dans les cas de ce genre.
Porter fes vues plus loin en preferivant les pilules
d'alun, les feis à bafe de terre calcaire, c’eft
courir le rifque d’augmenter l'engorgement des
vifeères peptiques, accident qui n'a que trop de
propenfion à fe développer. Le Kinkina , les bains
froids, notamment^ ceux de mer*, les martiaux
dans le commencement ont eu & auront toujours,
I dans les mains d’un Praticien prudent, des fuccès
! certains , fur-tout quand ils feront pteferits dès
le commencement, & qu’on les continuera un
; tems fuffifamment long pour en éprouver l’éfficacité.
Les cautères pourroient également Ævoir leur utilité,
ainfi qu’on peut le croire d’après leurs fuccès,
dans les cas de gibbofité. Nous paffons fur de
plus grands détails qui ne font point de notre objet
, ainfi que fur le traitement local de quelque
maladie , qui dérivent de cette caufe, renvoyant
fur cet objet à leurs divers articles refpedifs. ( M . P e t i t - R a d e l . )
RACOSE > R**o<riç} Prolapfus feroti. Dénomination
ufilée chez.les Lexicographes , & empruntée
de P au l, pour défignér le relâchement
du ferotum, tel que cette partie ,* alors flafque,
tombe vers le milieu des cuiffes. Cette affedion
eii très-rare parmi les Hâbitans des pays du Nord $
elle efl au contraire très-commune chez ceux du
Midi, & notamment chez les Orientaux. J ’ai eu
occafion de l’obferver chez les Mufuimans, &
parmi ceux qui habitènt la ville de Surate, &
qui s’adonnent à,des travaux très—fatigans. La maladie
n’efl point affez grave pour qu’on doive
recourir à l’opération que Dionis confeiile- en pareil
cas. Il faut fe contenter de fomenter la partie
avec des décodions aflringentes, & de la maintenir
avec.unffufpenfoir. Des lâchers remplis de poudre
de tau J & tenus appliqués long - tems ckffus
feroient l e . plys fûr moyert en pareil cas. Ce