
vent accompagnée d’aucun fymptôme' de quelque 1
importance*, comme on le voit dans l’opération
de la taille, ou dans celle de la paracentèfe.
Voy rq; ce mot. j
Il n’y a rien à faire dans les cas de Playe à
la partie inférieure de la velHe, qu’un panfement
fuperfiçiel très-finiple, en mème-tems que par
tin régime févère, les (remèdes antiphîogifiiques
& lesfugnées répétées > fuivant les forces du malad
e, on fait tout ce qui eft poffible pour prévenu
1 inflammation, fymptôme extrêmement dangereux
dans les affeélions de cet organe, & que
1 on combat lorfqu'il exifte, par ces mêmes moyens
dont :nous.venons de parler,.par l’ufage des anodins
proportionné à la vivacité des douleurs, par
des fomentations fur le ventre, & par des demi-
bains qui fouvent réunifient mieux que tout autre
remède.
_ Lor(que la vefiie eftaffeélée à fa partie fupé—
rieiire, on a à redouteroutre les fymptômes in«
flammatoires, les accidens qui peuvent réfulier
de l’épanchement des urines dans l'abdomen. Les
moyens chirurgicaux qu’on a propofés pour prévenir
cet épanchement, ne paroîflent pas trop ad-
mifiîbles dans la pratique; tel eft celui d’amener
la. portion bleffée de la vefiie vers la Playe extérieure,
& d’en unir les borda avec ceux du péritoine
& des tégumens > an moyen d’un point
de futurev tel eft encore celui de M. Bell,, qui
-ptoppfe de fermer la Playe de la vefiie par la future
du pelletier (. Voy. Suture ) fans la fixer
a «a Playe extérieure. Nous penfons qu’en fai-»
Cant ufage des moyens propres à combattre l'in-
Hammation, il vaut mieux fe contenter d’empê-
cb.er toute accumulation d’urine dans la. vefiie,
en donnant conftamroenr, ou du moins très-fréquemment,
iffue à ce fluide, au moyen d’une fonde
flexible, qui demeurera dans le canal jufqu’à ce
que la Playe, foit confolidée.
Des Playes de la Matrice» .
; La matrice eft unfac mufculeux très-fort, particulier
au fexe féminin & dontl’ufage eft defiiné
uniquement à la formation & au développement
du foetus. Il a un peu la figure d’une poire à-peu-
près triangulaire; il eft fi tué entre la vefiie & le
redum, & renfermé en entier dans le bafiin,
fi ce n’eft pendant la grofiefîe; car alors il s’élève
au point que fa partie fupérieure atteint le
nombril & même i’efiomac, tandis que fa partie
inférieure qu’on nomme le col d elà matrice, ou
le mufeau de tanche 9 fe termine au vagin. La
matrice a différentes appendices qu’on nomme
les ligamens larges, les ligamens ronds, les trompes
de Fallope, & les ovaires-
On comprend aifément que des Playes qui
peuvent affecter cet organe lorfqu’il eft dans un
état d’extenfion, ne l'atteindront point lorfqu’il
fera dans fou état naturel de contraction* ou mêflîe
lorfqu'il fera moins diflendu. C’eft pourquoi
il ne faut pas perdre de vue, cette circonffance
dan? l’occaliori. Dans les cas de Playes très - étendues,
on juge aifément par l’examen des parties
fi la matrice a fouffert; mais on n’a pas cette
refîource dans ceux ou l’orifice extérieur de la
bleflure eft étroit.
Les Playes de la matrice, hors du rems déjà
groffcfiej offrent à-peu-près lès mêmes fymptômes
que celles des parties voifines. Mais celles
qui ont lieu pendant la geflation font infiniment
plus fâcheufes, foit en déterminant l’avortement,
foit en occafionnant une hémorrhagie qui peut
devenir promptement funefle par fon abondance,
ou par l’épanchement de fang dans l’abdomen.
Malheureufemént la Chirurgie n’offre aucun fe-
cours , particulier pour ces fortës de. cas; on a
confeillé, en pareilles eirconftances, de tirer l’enfant
de la matrice par l’opération céfarienne , comme
le feul moyen dé porter efficacement remède
à l’hémorrhagie; mais ce remède ne. feroit-il
point pire encore que le mal ?
Les Playes. des extrémités qui demandent un
traitement particulier font celles qni affeélent les
os ou les articulations.— Voye\ pour ce qui les
regarde les mots Amputation:, A rticulation,
Fra ctur e, Ligament.
P L A Y E S VENIMEUSES ou EMPOISONNÉES.
On donne ce nom aux playes qui, indépendamment
du mal qu’elles peuvent faire par
la fimple divifion des parties, nuifent encore par
l’accès qu’elles donnent à des fubfiances capables-
d’agir fur le corps comme des poifons-. En général
, c’eft fous ce dernier point - de - vue qu’elles
font particulièrementdangereufes ; il eft très-rare
qu’elles le foient fous le premier.
Il y a différentes fortes de Playes vénimeufes,
La morfure du ferpent à fonnettes, celle de la
vipère, & de divers autres animaux d elà même
claffey. en font des exemples; les piquures de la
tarantule, des guêpes, &c.:font delà même nature.
Telles font encore les morfures des
chiens & des autres animaux enragés; les inci-
fions & les piquures faites avec des inftrumenj
imprégnés de virus, provenant de différentesfortes
d’ulcères ; telles font enfin les. bleffures que font
les armes, & fur-tout les flèches dont fe fervent
différentes Nations fauvages, qui, avant d’en faire
ufage , en imprègnent la pointe du fuc de certaines
plantes, .dont la plus petite quantité, logée
fous l’épiderme, agit fur le corps comme ûn poi-
fon.L
es piquures de guêpes , d’abeilles & d’autres
infeéles de notre climat, peuvent quelquefois occasionner
beaucoup’ de douleur , mais ne font
jamais fuivies d’aucun fymptôme grave. L ’application
d’un peu de vinaigre ou d’efprit - de-
vin fur la partie affeélée, immédiatement après
l’accident, préviendra, pour l’ordinaire, la douleur
} la teuflon & i'inflar.îiauion qui autrunfiûf
pourroient furvenir; & lorfque ces fymptôme^
auront commencé à fe manifeftçr, rien ne réufiïra
mieux à les calmer que l'application de l'eau
froide fur la partie malade. Dans les pays méridionaux
de l'Europe où l’on rencontre fréquemment
des feorpions, c'eft un préjugé populaire
que dès qu’on a été piqué par cet animal,
ce qu’on a de mieux à faire eft de l’écrafer &
de l'appliquer fur la Playe; nous avons lieu
de croire cependant que les mêmes remèdes que
nous avons recommandés pour les piquures des
guêpes , &c. réuifiroiem mieux que ce genre
d’application en pareil c a s , ainfi que pour toute
efpèce de piquure vénimeufe d'infeétes. '
La morfure de la vipère eft,fuivie quelquefois
de fymptômes rrès - fâcheux , & demande par
confcqûent une attention particulière. Il eft vrai
quelle fe guérir fouvent fans être âcçompagnée
d’aucun accident, ce qu’il faut attribuer probablement
à ce que le venin de cet animal étant
renfermé dans une véficule fituée auprès de la racine
de chaque dent, & à ce qu’il peut le faire
fortir ou le retenir L volonté , & fuivant qu’il
eft plus ou moins irrité lorfqu’il mord. Quoi qu’il
en loir, comme on ne peut juger, dès le premier
moment, fi la morfure eft envenimée ou non , il
faut toujours s’en défier, & fe tenir fur fes gardes,
en tâchant d’empêcher que le venin ne pénètre
dans le fyftême.
Lorfqu’tm n’a rien fait dans cette intention,
ou lorfque les tentatives qu’on a faites font in-
fruélueufes, l’on voit fe manifefier au bout de
douze ou quinze heures les premiers fymptômes
du poifon. Le malade commence à fe plaindre
d'une vive douleur , & d’une chaleur brûlante
dans la partie affeélée, qui ne tarde pas à s’èn-
fler, La tenfion & l’inflammarion ne fe bornent
pas à cette partie; elles s’étendent peu-à- peù
fur tour le membre , & même quelquefois fur
tout le corps. Le malade eft abbatu ; fon pouls
eft petit & foible ; il fe plaint dé mal de tête
& de natifées ; il a des vomilTemens ; il reffent
ope dqulêur fixe dans la région du coeur; il devient
jaune par- tout les corps ; fes urines ont
la même couleur^, & paroiflent fortement imprégnées
de bile; il fur vient des fueur s froides,
•des mouvemens fpafmodiques en diverfes parties
du corps'; & la mort fouvent termine la fcèné ,
fi l’Art ne vientpromptemenrs’oppofer au progrès
•dû mal.
Lorfqu’on eft à îems de prévenir l’aélion du
poifon fur le fyftême, - le moyen le plus lûr pour
y réuftir eft de .détruire la partie qui a été mordue
, foit en l’amputant avec le biftouri, foit en
la confumant avec le cautère aéluei ou potentiel.
-Plus on fe hâtera d’employer ce moyen, plus ôn
fera fûr de le faire avec faccès. Omfaifoit aa-
jrefois grand ufage de la fuccion pour extraire
le venin des Playes; on fe fervoit quelquefois
f i infiriunens adaptés à cette .fin, mais le plus
foutent, OftXuçoir les Playes avec la ’bouche, ce
qui peut généralement fe faire fans danger , tane
que la peau de cet organe eft faine & entière.
Ce moyen fans doute peut être fouvent efficace,
& l’on ne doit pas le négliger lorfqu'on n’eft
pa3 à portée d'autres fecou.s. Mais comme on
ne fauroit avoir à cet égard aucune certitude,
ni par conféquent donner une confiance entière
à ce remède, le cas dont il s’agit eft trop grave,
& fes conféquences trop dangereufes, pour qu’on
ne doive pas employer un moyen d'un effet
plus certain, quoiqu’en-apparence plus cruel.
Mais lorfque le poifon paroît avoir déjà attaqué
le fyftême, il faut recourir à un traitement
d’un aurie genre. On a vu quelques exemples
des bons effets d’embrocation» faites avec de
l ’huile chaude, non - feulement fur la partie
affeèlée, mais même fur tout 1$ corps, en même-
tems qu’on faifoit prendre toutes les heures au
malade deux cuillerées d’huile d’o live; ce remède,
d i t - o n , a quelquefois calmé les plus
violens fymptômes,furvenus enconféquence d’une
morfure de vipère, D autres obfervatfôns cependant
ont fait foupçonner qu’il neméritoit pas
une très - grande Confiance. Aujourd’hui on eft
affez généralement d’accord à regarder les remèdes
fudoritiques comme les plus efficaces dans
lés cas dont il s'agit, & à croire qu'une fueur
abondante & long-rems continuée eft le plus fûr
moyen d’adoucir les fymptômes, & même d’en
procurer l'entière guérifon. On a feeommandé
l’alkali volatil comme un fudorifique parriculiôre-
remeut adapté à ce cas , & on l'a donné fous la
forme d’eau - de - luce, à la dofe de vingt goutres
toutes les heures, avec un plein fuccès. Toute
autre forme de ce remède auroit fans doute les
mêmes effets.
On a beaucoup vanté la thériaque & toutes
les compofitious du même genre, ainfi que divers
remèdes nommés alexipharmt.ques, contre la
morfure de la vipère ; on en a même défigné
quelques -uns comme étant propres à guérir la
morfure de certaines efpèces de vipères plutôt
que d’autrês ; mais nous avons trop peu de raifort
de croire à leur efficacité pour entreprendre
d’en faire l’énumération.
De toutes les Playes venimeufes connues dans
notre climat, la plus dangereufe, fanycomparai-
fo n , eft la morfure d’un animal enragé ; car
quoiqu'on ait tous les jours des exemples de
Playes de cette nature qui fe font cicatrifées fans
accident, il n’eft pas extraordinaire non plus de
voir des cas où l’hydrophobie en eft la confé-
quence. Or les cas où l’on a été affez heureux
pour guérir cette maladie font fi rares, qu’on
peut la regarder, lorfqu'une fois elle a commencé
à fe manifefter , comme étant hors du
pouvoir de l’A r t , malgré tous les noftrums &
fous les remèdes prétendus infaillibles dont une