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de Chirurgie , donne la defcription d’un autre
Obturateur. Voÿc[ les planches. Du milieu
de la convexité de la plaque s’élève une tige
haute de huit lignes1, & d’une ligne & demie
de diamètre. Elle fe termine à Ton Commet par
une petite vis, haute de deux lignes •, un petit
écrou quarré de trois lignes de diamètre en tous
Cens, eft la fécondé pièce de l’Obturateur. Pour
s’en fervir, on prend une éponge coupée de
façon qu’elle ait une fur face plate ; avec des ci-
feaux on donne au refie la tigure d’un demi -
globe, qu’on enfile par le milieu avec la tige
de l'inftrument, & l’on fixe l’éponge par le, moyen
de l’écrou. On trempe féponge' dans quelque
liqueur^ on l’exprime bien enfuite & on l’introduit
avec la tige dans le trou de la voûte du
palais.
L ’ expérience a démontré que l’éponge, par fon
gonflement, ne retendit pas l’Obturateur avec
afi'ez de fiabilité, & qu’elle avoir en outre un
inconvénient très - défagrëable, c’eft de contracter,
dès le premier jour, une odeur inlupportable. On
doit donc les confiruire fans éponge. Ambroife
Paré même en a fait graver qui font retenues
dans le nez au moyen d’une plaque qu’on tourne
avec un bec-de-corbin. .Cette plaque eft commeg
ùnetra.verfe on un verrou dans là fofie nafale* Fau-
chardjdausfon T raité du C hi r urgîen-d èntiffe,d écr 11
cinq efpëces d’Obturateurs , qui font des machines
plus ou moins c om p l iq u é e s q u i , dans certains
cas, peuvent avoir leur utilité. M. Border, dans
un Traité, qui a pour titre : Recherches & ohferva-
tions fur joutes les parties de V Art du D end fie ,
a donné de très-bonnes remarques fur l’ufagé
des Obturateurs du palais. Il trouve q u e , dans
la plupart dés c a s , on fait très- mal de fe fervir
d'un Obturateur avec une tige qui pafie par le
rrou de la voûte du palais , parce que cette tige
eff un corps eiranger qui empêche la réunion des
parties, îefquèlles font fufceptibles de fe rapprocher
p e u -à -p e u , & de fermer à la longue, le trou
qu’un infirument mal conftruit entretient conf-
ïammenr. On a vu en effet au bout du iix mois
ou d’ un an , plufieurs brèches du palàis'fe fermer
par l’exrenflon des parties molles. Dans cette
vue , il faut fe contenter d’une plaque avec deux
branches, afi'ez étendues pour être attachées avec
dès fils d’or à une dent de chaque' côté. Cette
efpèce d’Obturateur remplit parfaitement les intentions
qu’on a dans l’ufagé de cet infirument,
& il ne met aucun obftacle au rapprochement
des parties qui peuvent diminuer confidérable-
ment l’ouverture, St même enfin la boucher entièrement.
Dans le cas où la partie de l’os maxillaire déliante
avoir des avéoles, & portoit des dents,
i l faivf que l’Obturateur foit en même - tems
Dentier. O n t rou ve des machines, ingériieufemen r
inventées pçmr ce cas dans Fauchard. Vbye% auffi
dans4e livre cité de M. 'Border, l’article des
o e u
Palais a r t i f i c i e l s ou O b t u r a t e u r s . Article
de Vanc. Encycl.
OCULISTE. ô<j>0àpf*THp , Oculariusy Chirur«
gus. Chirurgien fpéciaiement occupé du traitement
des maladies, & de la Pratique des opérations
qui ont rapport aux yeux. Avant qù on
eût profondément étudié la ftrtiClùre de 1 oeil ,&
les diverfes maladies qui attaquent cet organe,
l ’Ocûlifie & le Chirurgien ne faifoient qu’un,
relativement aux opérations que ces dernières
demandent. On trouvoit dans "les livres de Médecine
Ja théorie & les remèdes propres aux
affeélions les plus générales , les Chirurgiens
opéroient,& les Charlatansfuivant aveuglément
leur routine dans tous les cas, quelques différons
qu’ils fufiV.nt, fuivoienr les maladies, &
ainfi la Pratique d’une branche dé l’Art de guérir
auffi eflentielle- au bonheur du genre-humain
étoit devenue un brigandage commun à tous.
Camanufali, Médecin qui floriffoit à Baldàch, en
1250 ,JLt le premier qui crut devoir envifager
la Pathologie des yeux d’une manière plus (péd
a le, & plus étendue qu’on n e i’avoit fait avant
lui. Il fut allier cet heureux mélange de Théorie
& de Pratique manuelle qui doivent-, s’entraider
, & que doit pofféder celui qui fe defiine à
traiter les yeux. U eff le prèmier qui ait dogmatiquement
écrit fur ce' qui a rapport à leurs
affections, & qui en fait un corps de doétrine.
Son ouvrage parut* long-rems après fa m or t,
fous ce titre : Liber fuper rerum proeparationihus
quoe ad ocülorum medecinas faciunt, & de medica-
minibus ipforum, &c. Venedis y in-folio , 149$. 11
rapporte tout ce,que. Celfe, Paul, les Arabes,
les Chaldéens, les Juifs & Indiens avoient dit
fur ceite matière. Gnillemeau fit également pa-
roître fon Traité des Maladies des Y eux, en 1585,
qui quoiqu’ample, préfente cependant peu d’objets
relatifs à l’op'ération. La découverte du fiège de
la cataraCte, & les moyens d’extraire cette
maladie par une incifion de la cornée, en
fixant Pattention publique, donna un tout autre
luftre à, tout ce qui regarde la" Chirurgie des
yeux. La délicareffe d’une pareille opération ,
. les accidens dont elle étoit fui vie, quand elle
; étoit niai pratiquée ; ramenèrent les malades
; vers ceux qui feuls pouvoient mériter leur confiance,*
c’eft-à-dire vers le Chirurgien inffruit
fur toutes les maladies de Tpeil. C’éft de cette
: époque que datent les véritables epnnoiffances
que nous avons aujourd’hui tant fijir les affections
du globe, que fur celles de$ paupières,
& des voies lacrymales. Martre-Jaù, & Saint-
Y v e s , en faifant paroître leurs ouvragés autant
complets qu’on peut îê defirer au commencement
de ce fiècle, ont donné lieu à de nouvelles obfer-
vations. Woulhoufe & Taylor, Circtflateurs An-
glois, entreprirent des operations très-délicates
dont le fuccès leur donna la haute réputation
dont ils ont joui. Les Maîtres de l’Art profité^
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rem de leurs fuccès-, ils donnèrent f e j M É 3 dont ils étoiem Membres, des Mémoires
intéreflans fur divers opérations des Y eux , ils
perfeaionnèrent le infirumens déjà connus,
en inventèrent de nouveaux pour remplir leijrs
vues & publièrent leurs doarines danS} Jes
ouvrages plus étendus que ceux qui jufqu alors
avoient paru, C ’eff à ces travaux des P ÿ f L j
des Hoïn, des Petit, des Mauchart, des Jamn. &
de nombre d’autres que nous devons les nchefîes
aauelles de l’A rt; richeffes dont la valeur eff
d’autant plus réelle, qu’elles ont pour
notions fondamentales de la Chirurgie confidé-
rée dans tout fon enfemble ; & même de la
Médecine, quoique celle-ci femble c avoir avec
elle aucun rapport. L ’oeil en effet nefi point un
organe ifolé du corps , qui vive fèparément, &
qui foit régi par- des loix particulières ; plufieurs
de fes affrétions dépendent moins du vice local
qu’elles prëfentent, que d un défordre éloigné
& fouvefit même caché dans les vifeères où l’on
ne la croiroit pas exifier, fi 1 observation n avoir
inffruit fur ce pojnr. Ainfi, il eft des ophtalmies
rébelles qu’on ne peut guérir qü’autant qu’on
nétoye l’eftomac de la faburre qui l’invifque;
des amaurofes qui dérivent des poifons fiüpé-
fians qu’on a avalés, une nyétalopie qui dépend
des lieux qu’on habite, ou des troubles
qui régnent dans les organes de la première di-
geftion. La Pratique réfléchie fournit fur ce
point des exemples fans nombre & qui confirme.
eft profondément inftruit fur tout ce qui a rapport
aux autres ^parties de 1 Art de^ guérir. L on
voit, d’après ce court expofé, ce qu’on doit pen-
fer de la Pratique de ceux qui étrangers à tomes
ces connoiflances, fe mêlent de la Chirurgie des
yeux. L’aveugle confiance leur conduit journellement
des viéîimes dont ils abiffent d autant
plus que paffant dans l’efprit du public pour
guérir gratis -ils. ; croyent avoir plus de droit
de le tromper. ( M. P e t i t -R adel.')
ODO NT ALGIE . Douleur ou. mal de dent ,
de .èeTos dent, & I S U l , Douleur. Voye^D e n t s .
ODO N TOTE CH N IE , d e -R 0«., & de
Art ; ce qui fignifie,à proprement parler > 1 Art
du Dentifle en général. Quelques-uns^entend nt
particulièrement par ce terme la partie de 1 Art
du Dentifle qui â pour objet les dents a r tificielles.
La perte des. dents à 1 occafion d un coup ,
d’une chiite, ou de leur_ ëxtraélion., indiquée
par la carie dom elles étoient gâtées, défigure la
bouche & nuit à la mafiication & à la prononciation.
L’Art,a des reffources,efficaces pour ré;
parer cette perte. Voye[ De n t . ^ ,
(EDEME.-de., tumeur, du verbe ,
être enflé. Les Anciens ont défigné^par ce mot
ioutes fortes de tumeurs; mais on s’en fert par-
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ticulièrement pour défigner cette efpèce de gonflement
hydropique formé par quelqu épanchement
de férofitédans le tiflu cellulaire. Les parties
du «orps affeélées d’OEdème font pour l’ordinaire
froides & d’une couleur pâle; & comme elles
ne confervent que peu ou point d elafticifé ,
elles retiennent la marque du doigt lorfquon
en appuie l’extrémité fur leur furfate. Lorfque
l’CEdème' s’ étend fur une grande partie du corps,
il prend., pour l’ordinaire, le nom d Anafarque.
Les gonflemens de cette efpèce tiennent en
général à quelque affeétion de tout le fy fié me;
dans bien des cas cependant, on en obferve qui
n’affeélent que quelque région particulière du
corps, & qui tiennent à des caufes, dont 1 action
n’a porté que fur ces patties. Ainfi, les bras ou
les jambes qui ont été affoiblis par des contu-
fions, ou par .des foulures, font Tu jets à devenir
OEdémateux. Les tumeurs qui compriment
des v ai fléaux lymphatiques un peu confie! érables,
occafionnent quelquefois le même accident; on
. le voit naître' auffi en eonfèquence de la bleflure
de quelques-uns de ces mêmes v ai fl eaux., à la fuite
d’une plaie accidentelle ou après une opération
Chirurgicale.
Dans le traitement de_l’OEdème, il faut toujours
faire attention à la nature de fa caufe,
afin de déterminer fi la maladie tient à une af-
feâion générale, ou fimplement à quelque vice
lôtal.Xorfqueliè dépend de la p'reffion de quel-
. que tumeur iur les vaifleaux lymphatiques , 1 extirpation
de ce/te tumeur pourra feule la' faire
-cefier. Et lorfqu’ellc eff l’effet de la foibiefle
otrcafionnëe dans un membre , par une conrufion
ou par une foulure, le meilleur moyen de gué*
rifon qu’on puifle employer fera de foutenir les
parties relâchées au moyen d’un bas lacé, ou
d’une bande de flanelle pour empêcher qu’elles
ne cèdent trop à la diflenfion^ jufqu’âce qu’avec
le tems, & à l ’aide du bain froid & des frictions,
elles aient recouvré leur ton naturel.
Mais, dans les cas où l’OEdème des pieds &
des jambes fe préfente comme fymprôme d’une
hydropifie générale, on ne doit jamais chercher
a le diffiper par le moyen de la compreffion ;
car, fi l’eau ne tombe pas fur les extrémités, elle
s’épanchera probablement en quelque partie plus
importante/ U faut alors chercher à corriger la
maladie générale par des médicamens appropriés
â cet état du fÿfième afin d’obtenir une guéri-
fon cotnplette. Cependant,lorfque l’enflure devient
très-confidérable, on peut toujours donner
un foulagement paffager en ouvrant une iflue
aux férofités accumulées par des piquures ou des
mouchetures faites avec la pointe d’une lancette
au travers de la peau jufques dans le tiflu cel-
I lûlairè; on diffipcrà quelquefois en afi'ez peu ce
teins par ce moyen toute l’enflure d’un bras ou
d’une jambe. Le foulagémem que procure cette
opération eft quelquefois fi confidérabie qu’on