
crut qu’il.étoit polîîbîe de s’en pâffer, enfe
fervant d’une fcie très-fine & très-étroite. Le
fuccès a répondu à fon attente, & depuis,
il a toujours confeillé de fe fervir' de la
fc ie , f i g . 2. On évite au malade tout ce
qui a l’air d’un apprêt redoutable : cette
même fcie convient encore très-bien pour
emporter lés éminences offeufes qui peuvent
relier lorfque l ’os éclate en le fciant.
En un mot, elle me paroît dans ce cas ,
préférable aux tenailles incifives.
Ces deux fcies, f i g . 3 & 4 , étoient recommandées
pour retrancher l’os faillant,
ou pour fcier de petits os. Celle , f i g . 2 ,
les remplace.; elles font utiles pour l’étude
anatomique, lorfqu’il faut faire des coupes:
du crâne. En général , les fcies à main
ne peuvent être préférées aux fcies montées
pour les cas d’amputation.
La petite fcie c o n v e x e , y , eft pref-
crite pour emporter les intervalles que;
laiffent entr’élles les ouvertures faites au
crâne par les couronnes du trépan. Il y
a quelques praticiens qui préfèrent d’emporter
les ponts avec le cifeau & le
maillet de plomb.
P L A' N C H E X I.
C o n t in u a t io n d q s in jlr u m e n s r e la t i f s a u x
a m p u t a t io n s , à c e u x q u i f e r v e n t à l ie r
le s v d if f e a u x .
* F i g . 1 & 2. Platines de b o is , échan-
créè’J pour relever les. chairs'pendant la
feâion de l’os.
F i g . 3. Le petit bec de! corbin , imaginé
par Paré.
F ig . 4. Autre plus "grand , dont le.
manche peut, également fervir pour aller
pincer l’artère , limée' profondément.
F i g 5. Pincé à'difféquer, armée de fil,
pour fiifir l’artère & làliér.
F i g . 6 . Tenaille incifivé droite.; .
F i g . 7. Autre tenaille courbe.
Ces plaqués ou platinçs de b o i s , f i g .
1 & 2 , ont été imaginées par B e ll, pour
relever les chairs & les préferver de i ’a c - ;
tion de la fcie pendant que l’on 'fait la fec-
tion de l’os.
En France, on fe fert également bien,
de la comprelle fendue , que l’on trouve
partout fous la main.
Auïïî-tôt. après la feflion de l’os , le
chirurgien doit s’occuper de prévenirl’hé-
morrhagie qui auroit lieu , fi on n ’oppo-
foit un obftacle au .cours du iang, qui ne
manqueroit point de ruiffeler dès que le
tourniquet feroit lâché.
C ’étoit le point de l’opération le plus
embarralfant pour les anciens, qui ne fai-
foient point la ligature des vaiffeaux dans
ce cas , quoiqu’ils la pratiquaflènt dans
l’anévrifme & dans les plaies avec hémorrhagie
confidérable. Au fli, comrne le remarque
Paré, ils employoieBt des moyens
fi dangereux & fi cruels, que plus de la
moitié des malades y fuccomboient. Aucun
d’eux n’a eu l’idée de généralifer le
précepte de lier les vailfeaux & de l’appliquer
dans les cas d’amputation. Paré
eft le premier qui y ait penfé; les fuccès
heureux qu’il en a obtenus,.l’ont déterminé
à rejetter la pratique ancienne. Il
imagina les bées de corbin', f i g . 1 & 2 ,
mais il conlèifle'de préférer le piùs grand,
parte que fes deux extrémités font également
propres à faillir les vailfeaux félon
qu’ils font plus ou moins enfoncés , pour
les attirer hors de la furfaee de la plaie &
de les lier.- ’( Dés’ combuftions & gangrènes
, ch. 3r . ) Il recommande de faifir
en même-tems quelque portion de- thairs
afin que la ligature foif'plus afïùrée. Il
convient de bonne foi que cette ligature
peut manquer & donner Heu à une hémorrhagie
qu’il eft inftant d’arrêter. Il
proppfe dans ce cas d’avoir recours à un
autre procédé, q u i, félon lu ia r r ê te r a
Purement le farig fans aucune-crainte de
récidive. Nous fournies forcés de le rapporter
d’après Paré lui-même, parce,que
Louis prétend que Guilléméau a- mal
compris Paré y & qu’il en a dénaturé le
procédé; 1 y
Quels qu’aient été les fuccès que Paré
dit avoir obtenus de la ligature des vaif-
feaux après l’amputation, on a lieu d’être
furpris que l’autorité d’un aufli grand
homme -n’ait point déterminé lés praticiens
à l’adopter exclufivement. Guille-
meau la redoutolt’dans'les cas où l’amputation
avoit été faite à caufe de la gangrène
de la partie. Nous ne craignons
point de dire que cette dernière pratique
a été opiniâtrement fuivie jufqu’au milieu
du dix-feptième fîècle.
J.-L..Petit ( ( E u v . p o f i. t . 3 , p . ig g . )
nous0 apprend que Naudin , fon premier
maître, redoutoit les effets des efcar-
rotiques qu’on étoit dans ,1’ufage d’employer,
parce qu’ils expofoient les malades
à des hémorrhagies mortelles-; mais
qu’il ne voülok point non plus faire ufage
du bec de corbin, à caufe de fes incon-
véniens , & qu’il imagina de lier les vaif-
feaux , e n .le s entourant d’un fil qu’il
pafloit dans les-chairs avec une aiguille
courbe. Ainfi , continue J.-L. Petit, Am-
broife Paré eft l ’inventeur de la-ligature,
& on peut dire que la manière dont on
la pratique aujourd’hui , eft due à
Naudin. Cette dernière méthode a été généralement
adoptée;
Cependant , à le b ien . examiner , ces-
deux méthodes dé lier l’artère ne différent
que dans le procédé ; car dans l’une &
dans l’autre , on comprend des chairs dans
l’anfe du fil. Il feroit trop long d’entrer
dans .le détail des inconvéniens que l ’on
attribue au procédé de Naudin , mais les
fuccès multipliés- dont elle a été fuivie,'
l’aveu des plus grands maîtres , tout femble
faire croire qu’on a pu exagérer, lui
attribuant des accidens qui dépendoient
effentiellement de caufes différentes-, ou
qu; n’avoient lieu que parce que la ligature
étoi't mal "faite ; car il n’eft pas indifférent
d’embraffer beaucoup de chairs,
de pénétrer- trop profondément , ou de-
feïrer avec trop de force ; enfin, de fe
fervir d’un ruban de fil trop gros ou trop
minc'e, 1
Parmi: ceux qui ont cru que la ligature
ordinaire dévoie être modifiée à
caufe des 'accidèns dont elle'poUvoit être
la’caufe, nous devons diftingüer Ravaton,
qui penfoit que la compreiïion du nerf en
étoit la principale ; il confeille en con-
féquence de l’éviter , & pour y réuflîr ,
il propofe de fe fervir d’une double aiguille
qu’il a inventée. ( T r a i t é d e s p l .
d 'a rm e s a f e u , p . 4 1 5 . )
D’après ce que nous venons de dire
fur la ligature ordinaire, il ne faut point
en conclure que nous la regardons comme
l’unique moyen qui doive être mis en
ufage. Les praticiens préfèrent aujourd’hui
dé faire la ligature immédiate de
l’artère , & ce feroit lé refufer à l’évidence
que de croire qu’elle doit l’emporter fur
l ’ancienne. Ce procédé eft la véritable
perfe&ion de celui de Paré ; il eft exempt
de tous les inconvéniens dont le premier
étoit fufceptible. Rapprochons ces deux
procédés , il fera ailé d’en juger.
Paré , confeille de faifir l’artère avec le
bec de corbin , de l’attirer au-dehors de
la plaie , & de comprendre dans l’anfe
des fibres müfculaires & de ferrer fortement
le fil. Il arrivoit fréquemment que
les parties étoient coupées en très-peu de
t'ems par le fil. Le fang couloit, il falloit
recourir à un autre moyen de faire la ligature.
La ligature avec l’aiguille courbe n’é-
toit point toujours à l’abri de cet incon-
: vénient, parce que toutes les fois que l’on
. veut lier un vaiffeau , fi l ’on comprend
; dans la ligature des chairs voifines , il
; faut ferrer allez pour rapprocher toutes les
! parties comprifes dans i ’anfe du fil; celles-
! ci fe coupent ou fe déchirent, l’anfe de-
- vient lâche, & le vaiffeau n’étant plus ref-
i ferré laide- couler le fang.
I l n’y avoit cependant qu’un pas à faire
pour perfeflioimer le procédé de Paré :
[quelques réflexions eu lient -pu faire con-
: ndître ■ que lés accidens qui l’accompa-
1 gnoient, dépendoient de la manière d’opérer;
qùcTon tienne les chairs affez rele-
; vées 3 fcju’un autre aide faififfe l’artère avec