
4 50- U L C
playes de ce genre paroît alors'plus'confidérable J
qu’il n’étoitavant, & ne laide pas de doute que la
ticatrifarion ne fe foie formée en partie aux dépens
des parties voifines.
Tous ces faits prouvent que Taffaidément des
parties divifées contribue beaucoup à la guérifon
des-playes; ils ne démontrent pas que l'on doive
donner à cette opinion toute l’extenfion que
quelques perfonnes voudroient lui attribuer, ainfi
que nous l’avons dit ci - deffus. On ne doit pas
moins conclure de tout ce qui a été dit fur ce
fujet que les Ulcères font en général réparés par
une fubfiance de nouvelle production, quoique
la guérifon dépende beaucoup de la contraction
des tégumens , qui a eu lieu en raifon de la
diminution de volume des parties qui font au-
defious. Voyez Rég én é r a t io n .
I I I . Des effets de la comprejjion
fur les Ulcérés.
C’eft peut - être à l’opération de cet affaif-
Tement dont nous venons de parler, qu’on doit,
jufqu'à un certain point, attribuer les bons effets
d’une pratique connue depuis long - tems pour
le traitement des Ulcères, mais prefqu enrière-
ment abandonnée de nos jours , fans..aucune
raifon- évidente. Nous voulons parler de la com-
preffion qui a été fort recommandée pour les
Ulcères des jambes, par Wifeman& d’autres Ecrivains
anciens, dans la vue de prévenir les rumeurs
oedémateufes auxquelles font communément
fujtts ceux qui font afreéiés de cette maladie.
M. Underwood , Chirurgien de Londres , a
publié un Traité plein de vues-utiles & inté-
reffantes fur cette méthode, qu’il regaîdecomme
de la plus grande importance pour guérir les
Ulcères des extrémités inférieures. Elle a, fuivant
lu i, par - deffus toute autre, l'avantage bien pré- .
cieux de laiffer au malade la liberté de marcher
& de fe tenir debout autant que bon lui femble ;
il recommande même à fies malades de prendre
autant d’exercice que leurs forces le permettent,
comme une mefure propre à avancer leur gué-’
rifon. Il attribue particulièrement les bons effets
delà comprèffion^à ce qu’elle contribue à mettre
les fiirfaces de l’Uicèreau même niveau des parti*,
s voifines ; circonftance effentielie pour dé-
terminer la formation d’une bonne cicatrice.
Le moyen que recommandoir Wifeman étoit
de comprimer les jambes .affectées d’Ulcères,
au moyen de bas lacés que l'on ferroit au point
Convenable. M. Underwood préfère au bas lacé ,
un bandage roulé fuffifamment large. Çe bandage \
s’applique enfpiraîe, d’une extrémité du membre
à l’autre, s’il eft néct flaire ^ jufqu’un peu
au-deffus delà partie malade. Mais, lorfqu’il n’y
a pas de parties oedémaîtufes aux environs de
l'Ulcère, il fuffit 'en général ce commencer par
placer le bandage trois pouces environ au-deffous
u l c
de l’Ulcère, & de la faire paffer deux ou trois
pouces au - deffus. Dans les Ulcères des jambes
il doit commencer aux doigts du p ie d ,& fe
terminer à l'articulation du genou , ou au moins
deux pouces au-deffus de l’Ulcère; lors même
qu’il lurvient des gonflemens oedémateux autour
des Ulcères des cuiffes, comme il arrive fouvent
le bandage doit également commencer aux doigts
des pieds. Néanmoins cela eft rarement nécef-
faire, lorfqu'il n’y a pas de gonflement à la
jambe. Le bandage roulé eft un moyen décomprimer
plus immédiatement la partie fur laquelle
on l’applique que le bas la cé; il s’adapte aulfi
beaucoup mieux , & occafionne, en général, moins
de malaife au malade. Il eft d’ailleurs plus aifé
de fe le procurer ; car la difficulté d’adapter le
bas lacé avec l'exaélitude qu'il exige eft telle
que peu d'ouvriers font capables d’en faire de
convenables ; l’on peut au contraire fe procurer
facilement le bandage roulé dans tous les tems.
L'on choifu pour ce bangage des bandes de
deux pouces & demi de large, & l'expérience a
prouvé qu’une flanelle légère , d’Efpagne ou
d'Angleterre, étoit préférable à toute autre fubf-
fance. Non-feulement elle entretient dans les
parties plus de chaleur que Le lin, qui d'ailleurs
efl généralement utile dans les Ulcères de toute
efpèce, mais en raifon de fa foupleffe & de fou
élafliciré elle n’efl pas fujette à irriter les parties
fur lefquelles. on l ’applique ; inconvénient très-
ordinaire de l’ufage des bandes de toile.
Il eft inutile de dire que ce bandage doit toujours
être appliqué de manière à fourenir particuliérement
la peau, & à rapprocher, autant
qu'il efl poffible, les bords de la plàye ; car
comme la peau ne fe régénère jamais, il faut
tâcher de recouvrir avec tout ce que l’on aura
pu en ménager facilement, les parties mifes à
nud par fa rétraction , parce que toutes’ celles
qui n'en font pas recouvertes , ne font défendues
, -lorfque la cicatrice eft formée-, que par
une efpèce d’épiderme fort inférieure ,. tant en
force que par les autres qualités-à la véritable
peau.
En faifanr une attention convenable à cet
o b je t, on en tirera beaucoup plus davantage
qu’on ne l'imagine, communément, pour la fiïè
rifon des playes & des Ulcères ; car la plupart
font limés "de manière qu’ils peuvent fe guérir
par la réunion dés parties divifées., pourvu que
la perte de Tubfiânce ne foit pas confidérable.
Cette méthode curative efl bien fupérienre à
route autre; on doit l'adopter toutes les fois que
la réunion peut convenablement fe pratiquer
immédiatement après que ia’playe eft faire. Voyt\
P l a y e . Mais fi ,. comme il -.anive rrës-.:fouvtnt >
l’on .néglige dans lies prepniers momens certe précaution,
ou fi elle n’efl pas praticable, en raiton
de la rétraéfion trop grande des parties . rl -K
encore fréquemment poffible d’obtenir leur rén*
TJ L C
n;0n dans un période plus avancé de la ma-
Car dans les grandes playes, lorfqu’il y a eu
une fuppuration abondante pendant une quinzaine
de jours, & que l’inflammation punitive
eft en grande partie diminuée, quoique les bords
aient alors pris le caractère d'un Ulcère', il eft
poifrble de les réunir parfaitement par une com-
prclfioo convenable , ou au moins de les rapprocher
au point de diminuer confidérablement
le vuide qui s'étoit formé; ce qui rend la cure
de ces maladies beaucoup plus courte & plus
facile qu'on ne l ’cbferve en fuivant une méthode
différente. ,
Il eft aifé de comprendre, d’après ce que nous
avons dit de l’nfage de la compreffion , qu'il
faut s’en abftenir dans toute efpèce d’Ulcère,
tant qu’il fubfifle un degré confidérable d'inflammation
; mais , dès que ce fymprôme eft entièrement
diffipé , on peut toujours avoir recours
à la compreffion fans rien craindre.
Ce remède eft fi généralemant utile pour la
guérifon des Ulcères, que l’on doit peut-être
l’employer dans tous les cas, dès que l’état inflammatoire
efl paffé. II n’eft pas douteux que
l’on peut guérir par d’autres méthodes; mais nous
oCons avancer que dans les Ulcères les plus fâcheux,
tels que les Ulcères habituels des jambes,
on peut en général obtenir une guérifon plus
durable en fâifant un ufage convenable de la
compreffion, que par aucun des moyens connus
jufqu'ki.
IV. Vu développement des Bourgeons ■charnus
dans les Ulcères , & des moyens que l Art
employé pour le favorifer.
La première partie du prpcédé de la nature
dans là guéfifon des Ulcérés, eft , comme nous
l’avons expliqué,, l’affaiffemem des-parties voi-
fines de .la foiution de continuité. La fécondé
partie efl la formation des Bourgeons charnus
deftinés à remplir en partie là cavité. Cette
fubftance nouvelle fe manifçfte dans toute efpèce
d’Ulcère chez les perfonnes faines, fous la forme
d’un grand nombre de tubercules très-petits ,
d’un rouge v if , brillant , & en général d’une
texture affez ferme. Voyez Bourgeons.
Ces tubercules offrent des apparences très-différentes
, chez ceux dont la fanté eft .altérée.
Suivant la nature particulière de la maladie, dont
la complication,modifie l’Ulcère. Nous parlerons
ci-après en particulier de toutes les variétés qui
féfultenr de l’état du corps. Nous allons d’abord
indiquer les diverfes méthodes par lefquellés on
peut aider la nature, non-feulement pour corriger
le mauvais état de ces productions, mais
pour favorifer leur accroiffemenr, lorfqu elles font
fermes & faines ; car, même quoique leur formation
foit particuliérement l’ouvrage de la nature,
Ü L C 45 î
l’art peut fréquemment, dans différentes circonf-
tances, lui être d’un grand fecours.
L ’avantagé principal que l’art peut procurer
à cet égard pour la guérifon des Ulcères, con-
fifte à écarter les caufes qui tendent à retarder
les ..efforts naturels du fyftême. Les obftaçles
que la Nature rencontre dans fa marche font
extrêmement variés; on peut cependant les rapporter
à deux chefs généraux; favoir : 1.“ les
caufes que l’on peut regarder comme tenant à
l’état interne du corps, & 1 ° à celles qui agiffent
fi triplement comme externes ou locales.
Les obftacle» du premier genre font les dé~
fordres généraux auxquels la conft.iunion efl
fujette ; car l’expérience prouve que l’état de fanté
eft le feul propre à produire des Bourgeons charnus
propres à former unebonhê cicatrice. Voyez Régénération. Ainfi, lâ guérifon des Ulcères
qui furviennent dans la maladie Vénérienne ou
le Scorbut, ne peut jamais convenablement s’accomplir,
fi l’on ne détruit d'abord le vice général,
de la confiitûrion.
L ’on a également remarqué que l ’a mai griffe-
ment extrême produit par le défaut de nourriture
ou p.ir des évacuations immodérées, étoit
tiès-préjudiciable à l’accroiffement des nouvelles
parties. Le fyftême ne petit fuffire à réparer les
parties accidentelles, telles que celles qui font
produites par les Ulcères, s’il ne reçoit une plus
grande quantité de matière nutritive que celle
qui feroit néceffaire dans les cas où il n’y a pas
de pareilles pertes-; il eft par conféquent évident
qu’en tenant le malade à une diète, très-févère,
la perte de fubftance fe réparera beaucoup plus
lentement, qu’en fuivant une méthode oppofëe.
La p’éthore extrême, un régime très-nourriffanr
& échauffant ne conviennent nullement dans
quelque efpèce d’Ulcère que ce fo i t ; mais un
régime févère chez une perfonne déjà affoiblie
& exténuée, ne feroit pas moins préjudiciable.
Il faut en conféquence, prendre, dans tous
ces cas, un parti mitoyen, & entretenir le malade
dans une. fituation telle au moins qu’il ne foie
pas'beaucoup plus foible que dans l’ état ordinaire
ou naturel de fanté; mais il faut, à ce;
“égard , fe conduire principalement fuivant que
l'exige chaque cas particulier ; car la difpofition
inflammatoire efl portée à un tel point, chez
quelques malades , que la moindre écorchure
peut s’enflammer & donner lieu à bien des ac-
cjdens ; lorfqu’il furvient des Ulcères un peu
confidérables chez des perfonnes d’un tel tempérament
, il eft fouvent néceffaire de leur faire
' obferver un régime très-févère.
Il arrive fréquemment que d’autres d’une conf-
tituiion différente, qui font fort affoiblis par la
maladie ou par une mauvaife nourriture , & qui
n’ont aucune difpofition aux maladies inflamma-
. toires, fupportent très-bien & fe trouvent mieux
d’un régime plus nourriffant que celui auquel ils
1 I 1 ij