
lype qui arrive plus ou moins promptement,
mais qui ne pâlie point le neuvième jo u r , à
compter du moment où la ligature a été faite.
Au refte , le prochain volume des Mémoires de
l ’Académie de Chirurgie en contiendra un dans
lequel on trouvera la théorie de cette opération
avec de plus grands détails que ceux que comporte
le plan de cet Ouvrage.
Des Polypes du Jinus maxillaire.
Ceux-ci qui viennent du prolongement ou de Pin-
duration farcomateufe Hé la membrane qui rêvet
les parois du (mus ou antre maxillaire. jRuifch
fait mention d’un de ce genre, dans la Vif.® O b-
fervationde fon Recueil. Ceux-ci font impoifibles
à découvrir dans les commencemens, on n’eft
affuré de leur exiftence que quand il n’eft plus
tems d’y remédier. On peut cependant les foup-
çonner à la mauvaile conformation du (inus qui
a lieu alors, à la vacillation des dents, à leur chute
fpontanée, au faignement qui arrive à différens
intervalles par l’ouverture que laiffent alors les
alvéoles, à l’iffue de quelque portion de chairs
forsgeufes par les orifices. Si alors il paroît quelques
tumeurs farcomateufes du côté des narines,
ou du côté du grand angle de l’oeil ; enfin fi les
parois offeufes font jettées au-dehors ou écarrées,
ce qui arrive toujours quand la tumeur eft parvenue
à un certain degré, on peur être affuré
du caraéière de la maladie, & l’on aura des indices
qui empêcheront de la confondre avec la
fuppuration du finus maxillaire. Voye\> pour de
plus grands détails,l’article A ntre Maxillaire.
Quand un cas de ce genre fe préfente, il ne
faut point balancer à incifer auffi-tôi fur ie finus
extérieurement, à moins qu’il ne fe foit déjà fait
une ouverture par une des alvéoles, & après
avoir fuffifammentaggrand^on traite le mal félon
que les circonflances le demandent , foit en arrachant
le Polype avec une petite paire de pinces,
foit en y exciranr une fuppuration par le moyen
des digefiifs & des efeharotiques & même du
cautère aéluel en quelque cas. En opérant ainfi , |1 faut faire en forte que la racine du Polype
éprouve P effet des remèdes ; car fi l’on fe contente
d'extirper ce qui promine de la tumeur
fans s’inquiéter de ce qui relie dans le finus,
on n’ofctient qu'un fuccès momentané, la membrane
molle & fpongieufe s’engorge de plus en
p lu s , & la tumeur reparoît bien-tôt. C’eff ce qui
eft confirmé par plufieurs exemples rapportés par
Bordenave , dans le V .e volume des Mémoires
de Chirurgie.
Le Polype eft quelquefois accompagné de carie
dans l’os maxillaire, & la matière qui en
foi t tft fanieufe & ichoreufe. Il n’y a point alors
d'autres remèdes que le cautère aéluel; il ne
faut point fe conrenrer d’une feule application ,
mais y revenir à différentes fois jufqu’à ce que
la carie foit bornée, & l'onpanfe dans.les intervalles
avec desbourdonnets trempés dans la tein»
ture de myrrhe & d’aloës. On trouve, dans 1«
Obfervations de le Dran, l'hifioire d’une maladie
de ce genre qui paroiffoit devoir fon origine
à un principe feorbutique inconnu. Nous
la rapporterons ici d’autant plus volontiers quelle
fervira à prouver combien la guérifon eft difficile
& fouvent même impoffible dans les cas un
peu compliqués. Un feptuagénaire qui éprouvoit
une douleur fort vive au - deffus des dents inci-
fives du côté gauche, fe fit arracher~une'des
premières dents molaires. Le lendemain, il parm
une excroiffance dans l’a lvéole, & les gencives
de ce côté étoient fort gonflées. On tenta inutilement
de confumer cette excroiffance par les
cautères aéltiel & potentiel. Le régime ne fut pas
plus utile ^ la tumeur s’étendoit tout le long de
la mâchoire jufqu’à la dernière des dents molaires,
tant en - dehors qu’en - dedans jufqu’aux os du
palais , & fit un tel progrèsen deux mois quelle
s’étendit entre les os du nez & de la pomette
jufqu’au grand angle de l’oeil qui en paroiffoit
repouffé du côté du petit angle. Le Chirurgien,
qui prit foin dece malade, connut que cette tumeur
étoit folide & y apptrçut deux conduits,
dont l'un pénétroit par l’alvéole dans le finus,
& fe portoit du côté des os du palais qui étoient
cariés. La tumeur farcomateufe qui occupoir le
finus, chaffoit les os en - dehors, lortoit par l’alvéole
& fourniffoit une grande quantité de fanic.
Envain on fit l ’extraélion de plufieurs dents, les
grandes iDcifions, la feélion de la tumeur qui
occupoit dans la bouche la partie antérieure &
latérale gauche de la gencive ne furent d'aucune
utilité, quoique trois tumeurs de la voûte du
palais paruffent avoir cédé à ces opérations. Un
petit refte de tumeur qui n'avoit pu être emporté,
f i t , en peu de tems, des progrès confidérables.
L ’odeur qui s'exhaloit de la tumeur étoit fétide ;
les os cariés foumifioient des efquilles ; il fur-
venoit des hémorrhagies fréquentes. On tenta
encore d'extiiper la tumeur qui rempliffoit le
finus. Par cette opération, on découvrit le mauvais
état des parties , & l'on vit naître des ac-
cidens qui ne finirent qu'avec la v ie , environ
quinze jours avaut la première opération. L’examen
des parties fit voir une ddiruèlion prefque
générale des os maxilaires, de la pomette & même
de ceux de la bal’e du crâne qui paroiffoient fans
confiftance. Tous les finus étoient remplis d’ex-
croiffances fongeufes, & l’on fentoit feulement
quelques fragmens d’os vermoulus mêlés avec
les parties molles.
Des Polypes utérins & du vagin.
I evrer,qui a fpécialement écrit fur les Polypes
dont il s'agit ici , les difiingue avec raifon en
ceux dont le pédicule eft au fond de la ma? ri ce,
ce font les plus fréquens, ceux qui prennent
Oaifiance du coi de,cet organe, & ceux qui font
attachés
attachés à l’orifice même du mufeau de tanche ;
ces derniers font plus rares.
Les Polypes utérins croiftént par des degrés
infenfibles & relatifs à l’abord des fucs & à l’ex-
panfibiliré du tiffu delà matrice qui fe laiffealors
engorger. Ceft toujours vers la furface interne
de cet organe que la tumeur commence à s’élever'
en forme de fârcome, & fans donner aucun ligne
caraétériftiquequi puiffe faire connoître fa nature.
A mefure que celle - ci augmente , elle s’alonge
& defeend dans la cavité de la matrice dont
les parois lui offrant une égale réfiflance, la forcent
à gagner l’orifice où elle peut plus facilement
fe développer. A cette époque, les femmes ne
fe plaignent que d’un femiment dè gêne qu’elles
rapportent à des caufes indifférentes, & , par
cette raifon, elles cherchent rarement du confeiL
Quand le col de la matrice trouve de la difficulté
à céder, le corps fe développe de manière
à lîmuler une vraie groffeffe; mais, quand il en
arrive autrement, le Polype ayant une fois dé-
paffé l’orifice de la matrice, trouve dans le
vagin un efpace libre où rien ne le contraignant
, il prend un beaucoup plus grand volume.
La portion qui avoifine le lieu de fon implantation,
s'alonge, fe rétrécit en forme de c o l , &
quelquefois fe réduit à la groffeur du doigt ; on
appelle alors ce prolongement je Pédicule du
Polype. C'eft par lui quefe portent les vaiffeaux
qui vont nourrir la tumeur , & qui viennent de
la furface interne de la matrice. A mefure que
le Polype groffit, il dilate l'orifice; mais bien-tôt
celui-ci ne pouvant fouffrir un plus long, développement
, il éprouve , de fa'part, une forte
d’étranglement qui empêchant lefang de revenir
par les veines , donne lieu ait gonflement variqueux
de c e lle s - c i, &, par fuite, 'aux hémorrhagies
qui 'fouvent s'enfuivent. La fortie du
Polype de la matrice dans le vagin s’opère fou-
vent d'une manière infenfible ; elle eft relative
aux progrès de la tumeur; mais quelquefois elle
eft inftantanée, & le plus fouvent alors accompagnée
d’hémorrhagie & même de fyncopes, comme
il arrive après des efforts violens, des chûtes
ou des fecouffes trop fortes. Si l’on ne touche
alors la femme, il eft aifé de fe méprendre fur
la nature des accidens & fur ceux des moyens
s qu’on croit être les plus indiqués.Quand
1 orifice de la matrice continue d'agir, & que la
tumeur devient de plus en plus volumineufe, fon
pédicule s’aminciffant toujours à raifon du
tiraillement qu’il éprouve parlepoid du Polype,
il devient fouvent incapable de le fupporter; il
e ydchire , ou , étant trop comprimé , la tumeur 9m ne reçoit plus defang , tombe en pourriture
comme fi on en eût fait la ligature. On trouve
j- ts confirmafifs de ceci dans Ruifch ,
Radius, Kred , Hoffman , Mauticeau & autres
Ub.crvateurs. Souvent aufù le refferremem de
onfice n'eft point affez confidérablè pour agir
Chirurgie. Tome I I . I terc Partie,
fur la tumeur de manière à procurer fa cliûre *
& alors celle - ci augmentant de jour en jour >
bien-iôr elle paroît & traverfe la vulve qu’elle dé-
paffe même, & offre l’apparence d’une ma fie
ronde , plus ou moins voluminetafe dont on peur,
en touchant la femme, Cuivre la continuité jufqu’à
l’orifice de la matrice ; on la perd plus loin
fi 1 on pouffe le doigt à travers celui - ci , qui n’a
rien perdu de fa figure circulaire. Quand le doigt
eft arrêté dans quelque point dé l’orifice un peu
au - deffus de lu i , & qu’une portion de celui-
1 ci eft comme recourbée en arrière, on peut croire
que le pédicule de la. tumeur eft au col même
de la matrice. Ce dernier genre de Polype eft
moins fouvçnt accompagné d’hémorrhagie que les
Polypes dont nous venons deparler. Le Polype
qui a ton pédicule à l’orifice de la matrice ou
près, eft contenu en totalité dans le vagin; l’orifice
, en pareil c a s , eft alongé , les bords en
font moins relevés qu’à l’ordinaire , & le Polvpe
lui -même eft plus arrondi & plus volumineux.
Il eft fouvent difficile d’en reconnoîrre le pédicule,
fur - tout quand la fumeur eft très - confi-
dérable; car alors, étant refoulée vers fon infer-
. tion par les réfïfiances' que lui offre l’entrée du j vagin , le pédicule fe confond avec la p_ortion de
la l^vre de l’orifice où il a pris naiffance. Aufti
rarement ces Polypes ont - ils un pédicule bien
diftinèl, & s’ils deviennent cancéreux, ils font
toujours incurables, à raifon delà facilité que le
mal trouve à fe communiquer au col de la matrice.
Les Polypes d u 1 vagin diffèrent de ceux de
matrice, en ce qu’ils ont leur bafe implantée fur
un point dé parois d e c e canal. Cette bafe eft
le plus fouvent large & courte, & vient originairement
de quelques-unes des rides ou plis de
ce conduit. On ne peut le réduire ou le faire
rentrer comme une tumeur herniaire ; ce Polype
eft fujet à entraîner avec lui le vagin hors des
grandes lèvres; ce canal eft alors retourné fur lui
comme le /eroit un doigt de gand.
Cette defeription du Polype utérin & vaginal,
donne l’idée la plus -exaéte qu’on puiffe avoir de
fa naiffance & de fes progrès ; mais cepen -
dan t [elle n’en établit point fi bien la nature,
qu’on lie puiffe encore la confondre avec différentes
tumeurs qui paroift’ent au - dehors & au-
dedans de la vulve, & demandent un tout autre
traitement. La maladie pour laquelle on l’a le
plus fouvent pris eft la defeente de matrice. La
tumeur, en effet paroît iq r être fongeufe & pyri-
forme ; mais, en y portant un peu d'attention ,
on ne pourra s’y méprendre. i.° L a tumeur
il eft vrai, paffe à travers l’orifice, mais non pas
de la même manière que dans le cas de Polype 5
dans celui de defeente, c'cft la partie la plus large
qui y eft logée , au lieu que dans celui d ePo •
lype, elle en eft très-éloignée, c e l le - c i étant
* antérieure & la partie la plus étroite poftérieure,
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