
de connoître fur line maladie fi fréquente chez 1
les femmes qui font fur leur retour. On en
en trouvera également plufieurs autres qui ont
rapport à des fujets différens de Médecine. Il
efi encore Auteur de plufieurs Mémoires inté-
reffans qu’on trouve dans le recueil de la Société
de Gottingue. ( M. P e t i t - R ad e z .)
‘ R O T U L E * , EwyouYft. Rotula, Patella. Dénominations
anciennes par lefquelles on dé -
figne le petii os qui forme antérieurement ce qu oh
appelle communément la bo'ete du genou. Le
genou peut être regardé comme une articulation
très - compofée , non - feulem.nt quant
à la difpofition des os qui fe touchent par leurs
furfaces refpeélives , mais encore par rapport
aux cartilages , aux ligamens , aux tendons &
membranes aponévrotiques, qui facilitent le jeu
des os , en même - tems qu'ils les retiennent avec
la plus grande fermeré. Les Anatomiftes ont pref-
que tous comparé la Rotule à l’olcécràne * par
rapport à fes fonélion . En e ffe t, interpofée
entre la jambe & la cuiffe, elle peut être comparée
à une poulie mobile, & p a r -là dautant
plus propre à augmenter la puiffance des mufcles,
qui du fémur fe portent au tibia, qu'el;e obéit
au difféi entes combinaifons des mouvemens, (ans
leur oppofer la moindre réfiftance. Mais la forme
de cet os du côté où il touche les condylçs
du fémur efi telle qu'il -femble plutôt être une
dépendance de celui - ci que du tibia j & c efi
ce*dont on fe convaincra encore en conridérant
l’a&ion . de la Rotule, dans les divers mouve-
mens de l ’articulation du genou, & la manière
dont elle borne les mouvemens de cet os dans
lès pofitions forcées où il tend à fe porter
avec force en avant. La Rotule efi lu jette
aux diverfes affeâions des os en général ,
notamment aux luxations & aux fraélures >
mais plus particulièrement à ces dernières. Souvent
en effet, il 'efi fraéluré à la fuite de viol
e r efforts, lorfqu’on cherche à fe lever, le corps
chargé d’un pefant fardeau, ou dans toute autre
circonfiance. Camper,, qui a porté l’exaélitude
du calcul dans tout ce qu'il a dit fur la Phyfi-
que animale, obferve, dans une Differtttion fur
la fraélure de la Hotule & de l ’oléciâne, publiée
en 1789, que lorfqu’on fait un effort pour fou-
lever un fardeau de 1900 livres, la Rotule fait
une réfiftance qui équivaut à 24,960 livres. Or ,
ceft lorfque l'effort efi au-deffus de cette réfiftance
, que la Rotule fe rompt , e l le , ou
les tendons qui fervent à la fixer. L homme
tpmbe alors, mais fa chute eff moins la caufe
que l'effet de la fraélure ; opinion qui eff loin
d’être celle du plus grand nombre. La fraélure,
de la Rotule a beaucoup plus fréquemment,
Ijeu alors, qu’à la fuite de i'aérion des corps qui
ont été portés fur e lle , ainfi qu'il eff conflaté
tfaprès lobfervation des Praticiens qui ont écrit
fur ce genre de maladie. Qu'on confidère la fi tua»
tion de la Rotule & les puifiances qui la meuvent
dans les différentes aélions de la vie, & l’on fendra
la iaifon de tout ce que nous avançons ici.
Des ƒraclures de la Rotule•
Les Auteurs parlent des fraélures en travers,
obliques & longitudinales j mais tout en admettant
les premières, peu s’accordent fur l’exiftençe
dès dernières*, à moins, difent-ils, que ce ne foit
dans les plaies d'armes à feu. La fraélure en
travers, obferve Hévin, arrive ordinairement dans
le tems d’une flexion plus ou moins forte de
la jambe. Si l’on tombe dans cette pofition, le
centre de la Rotule porte à faux, parce qu’elle
eff alors placée dans l’efpace de l'articulation du
fémur & du tibia & qu'elle eff fortement afin-
jettie par fes extrémités. L ’on a vu ce genre dq.
fraélure furvenir à une forte contraéfion des
mufcles extenfeurs de la jambe, fans que le genou
fût frappé, ou que le malade fût tombé deflus;
cet accident arrive plus communément aux grands
danfeùrs de fpeélacles, vu les efforts violens qu’ils
font fouvent dans des attitudes forcées. Huifch
fait mention de cette circonfiance dans fa Centurie
d'Obfervations Anatomico-Chirurgicales.
Vijitavi , dit-il , cum magifiro Pétri Adriani filio,
virum fatis robufium , gui e ponte defeendens, in
terrant fere cecidtrat *, imo pede lubrico rejifiens
tamen, quantum potu.it, in terram nonfccerit pro-
lapfus j fed ab illâ refifientiâ tranjverjîm fracla
efi ejus .patella , adeo quidem evidenter ut inter
1 utramque partem locari potuevit manus, una enim
Juprà , altéra infra genu. fentiebatur. J . L. Petit
obferve également avoir vu quantité de Rotules
caffées par des faux pas & par des efforts fans
qu'aucun corps ait frappé le genou 5 on voit quelquefois
, en pareil cas , des Rotules être caffées
même en plufieurs morceaux. Il y a toujours,
dans les fraélure* de ce genre , un écartement
plus ou moins grand entre les pièces fraélurées,
lequel eff octafionné , par la rétraélion des
mufcles extenfeurs de la jambe, dont le fart
tendon s’implante fur le bord lüpérieur de la
| Rotule, St même f embaffe antérieurement en
forme d’aponevrofe. Quelquefois l’écartement eô
de quatre pouces^d autres fois cependant le vuide
eff peu fenfible, à raifon du peu de mouvement
qu’ont fait les bieffés, immédiatement après l’accident
; i'aponevrofe qui entoure extérieurement la
Rotule, étant alors encore entière , réunir affe?
les parti j« diyifécs, ppurqp’il ne paroiffe aucune
réparation. Il faut faire attention à cette circonw
tan.ee, afin de ne p:dnt rompre, par des tenta*
tives indifçrettes, l'expanfion aponeyrotique qui
maintient en contaél les pièces' rompues, f°us
prétexte de s'affilier s’il y a fraélure ou non.
On a lien de croire à l'exiffence de celle-ci»
s’il y a eu précédemment tin effort fufôfanr,
ou li lé bleffé a reçu fur l'os un coup propre
& le fraéturen s’ il dit y avoir reffemî ufl cra-
! ouemenr, & qu'appelié immédiatement, on ait
fenti un vuide plus ou moins profond, q u i,
naturellement , ne doit point s’y trouver. Nous
Idifons immédiatement*, car le plus fouvent il
[furvient, & affez promptemenr, un gonflement
fur tout le genou qui empêche de reconnoître
i la fraélure *, enfin s'il ne peut fléchir la jambe
qu’avec la plus grande difficulté. Ceux qui admettent
des fraélures en lo n g , avouent qu’il eff
très-difficile de les bien diftinguer, parce que
les pièces n’étant point dérangées, mais retenues
entr’elles par leurs ligamens & aponéuro-es, elles
I relient en contaél dans lés divers mouvemens qu’on
[fait exécuter à la jambe. Il en eff cependant où l’os
[cil caffé en travers & en long; c'eff-à-dire où
[il eff rompu tranfrerfalemem, la pièce fupérieure
étant entraînée par l'effo.rt des mufcles de la jambe
jen haut du genou , & éloignée de l ’inférieure
quiétoit féparée en deux, félon fa longueur. M.
I Valentin dans un ouvrage, intitulé : Recherches
\ critiques fur la Chirurgie moderne , en rapporte
lun exemple à la fuite d’une chûte fur le genou.
Si donc, obfervent les Editeurs des OEuvres Chirurgicales
de' Bertrandi, la fraélure longitudinale
peut fe compliquer avec la tranfverfale, il ne
paruîtpas impoflible que cette dernière ne puiffe
arriver feule , fur-tout à la fuite des coups fur
j le genou, lorfqiie la jambe eff dans un état d'ex-
henfion. Quoique la fraélure, en plufieurs pièces,
jfoit toujours accompagnée d’un grand gonflement
|& d’une échymofe qui occupe fouvent tout le
[genou*, cependant, fi l’on étend la jambe, l'on
ffem toujours, à travers Je gonflemenr, les frag- -!
z mens fe mouvoir les uns fur les autres.
En général, le pronofiic que les Anciens 1
i portoient fur la fraélure de la Rotule, étoit toujours
très-fâcheux. Ambroife Paré dit que per-
ifoane n’en guérit fans claudication. En parlant
fd’ane fraélure, de ce genre, arrivée à un homme
ide quarante-ans, Fabrice de Hildan d i t , ab
Itntrio Gr fi ex arte curatus fuijfet ceger, nikilo-
jnuflàs tamen dolores accutijjimi aliaque fympto-
Mata fupervenerunt. . Tandem dolore reliquifquejè-
Idatîs jymptomatibus , convaluit quidem , fed clau~
Idicatio ac fumma imbecillitas totius cruris fecuta
fft * ùà ut non niji maximâ cum difficultate am-
p«tar«, fir tïbiam afeendendo fublevare pojfit. Cette
»claudication vient-elle, comme le dit Paré, de
I& ?°8 ^ conion6Iioti faite par le callus, empêche
le genou de fe pouvoir fléchir, & de ce
Rue Içs malades travaillent beaucoup en montant,
paorice de Hildan, tout en regardant cette opi-
p o n , comme admiffible, ofe cependant avancer
[ucrupulequi luj refte fur ellç.Anfraclâ patellâ,
pit-il 3 extuberantia calli talis ejfe pojfit ut cavi-
*nem hf*ccf quee inter fémur os tibioe magna
’ f . ° itopleat, ut motum aâionemque genu
i LÆ , : PWÏ ' V'tdemus enim , pourfuit - i l , ut
f inretiquis ojfium fraâuris , niji’ contu-
Chirurgie. Tome I J . I.cre Partie. «
fia ojfis & periofiei fuerit maxima, naturam thm.
decenter & eleganter conneBcre ojfa ut rarb relin-
quatur fraBurce. vefiigium. Si Fabrice eût fhit
attention aux mauvais procédés alors enufage,
,dans le traitement de ce genre de fiaé lute, il
, y eût apperçu la véritable caufe de la claudication
dont il parle. Les pièces d'os n’étant point
tenues dans le plus grarîd contaél, il fe formoit
entre elles comme une coënne cartihgineufe qui,
n’ayant point la folidité de l ’o s , laiffoit aux
pièces mal remifes, la liberté de fe mouvoir
féparément toute la vie ; ce qui ne pouvoir que
contribuer à gêner les mouvemens du genou.
Cette caufe, qui eff la plus ordinaire dans les
cas où l’on traite mal la fraélure dont il s’agit,
eff fouvent aidée par les fuites de l’inflammation
quj,s’établit quelquefois dans l’intérieur de l’ articulation.
M. Flajani, dans une Difiërraiion fur
la fraélure de la Rotule, qn’on trouve dans l’O uvrage
dont nous avons déjà fait mention,à l’article
C lavicule , cite l’obfervation d’un homme q u i,
forcé de refter au lit pour une maladie étrangère
à norre fujet, mourut après trois mois, non
fans avoir éprouvé pendant tout le tems de très-»
grandes douleurs, quand il vouloit mouvoir le
genou. Il ouvrit cette partie, qui, à l'extérieur,
n’offroit aucune apparence de maladie,* il trouva
le ligament capfulaire adhérent à la rêre du tibia
& aux condyles du fémur, & la Rotule tellement
collée à ces o s , qu’après avoir coupé le
tendon des mufcles extenfeurs, il fut obligé d’avoir
recours au fcalpel pour détruire cetre union,
après quoi il trouva les deux condyles du fémur
unis avec la tête du tibia, St l’articulation remplie
d’une matière glutineufe, dure & compaéle.
Si donc, conclut M. Flajani, la feule inaélion
de la partie, fans aucune iéfion dans l'article,
peut océafionner les effets énoncés ; combien ne
devront point être aggravés ceu x -c i, quand il
y a fraélure à la Rotule. II eff clair, continue-
t-il , que celle-ci ne peut avoir lieu fans iéfion
des parties contiguës*, la réunion ne peuts’cii faire
fi l’on ne condamms pas le malade aux peines
du repos & des liens dont on i’enroure. Cependant,
malgré tant de tourmens, rarement on en
vient à fon b u t, ainfi que le prouve le témoignage
des Anciens & Modernes. Mais accordons
encore que ceux-ci aient réuffi à placer les pièces
dans un mutuel contaél par leurs moyens induf-
trieux; les malades, après la confolidation, ac-1
quièrent-ils, dans un moindre efpace de tems,
la liberté ordinaire de l ’article qu’ils l’euflenteu,
fi elle n’eût point été faite ? Non, certainement
répond-il, au-contraireTon obferve dans la pratique,
que plus la réunion eff intime, plus la
gêne du mouvement eff grande, ainfi l’ont obferve
Wandsr-Wiel, Ravaton St M. Pou. Ces obfer-
vations de M. Flajani ne tendent rien moins
qu’à introduire une méthode bien différente de
traiter cette maladie,que celle aéluellement reçue,
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