
Z f , E X P L I
mençoienr à être livides, à caufe du bandage
ferré j Mengélüufeaux lit ôter toute
elpèce d’appareil, & confe'lla à la malade
de prendre plufîeurs élèves jntejligens qui,
four-à-tour., tiendraient îles; doigts app i-
qués fur l’ouverture, de l’artère , en comprimant
allez pour empêcher le lang de
dévier} ce confeil fut fuivi , & continué
pendant vingt jours , la tumeur difparut,
6 la. malade a été parfaitement rétablie,
(i T o m . i , t r a i t . 2., c . 4 , p . 408. )
iSi malgré les moyens les plus méthodiquement
employ és, la tumeur augmente ,
js’il furvient des acçjdens gj il n’y a plus
d’efpoir de guérifon. que dans l’opération.
; Nous ne dirons rien de l’aiguille, f ig .
7 & 8 , de J .-L . Petit pour faire la ligature
dans l ’opération de l ’aqévrifme; il eft
généralement reconnu aujourd’hui qu’elle
ne peut l’emporter fur les aiguilles courbes
, dont il a ;;é.té 'î.quefiion en fon
lieu. Mais nous ne pouvons nous abftenir
de dire un mot fur les nouveaux procédés
que. l’on fuit à préfent pour, l’opération
de l’anévrifme au pli du bras & à l’artère
poplitée^.;
| C ’étoit -une pratique univèrfellement
adoptée , qu’il falloit lier l’artère au-delfus
& au-delfous de la tumeur , & enfuite
détruire celle-ci. On connoît les fuccès
de cette méthode , & on n’ignore point
non plus que le cit. Pelietan a obtenu de
cette, manière plufîeurs guérifons de l’anévrifme
de l ’artère poplitée. Malgré ces
fuccès, il ,eft. évident que cette opération
eft non-feulement laborieufe, mais-qu’elie
expofe les malades à beaucoup de dangers
; le procédé qu’ Anel avoit fuivi en
17 10 , étoit tombé dans, l’oubli; ce procédé,
eft cependant fort fimpie , puifqu’il
n’eft queftion que de lier l’artère au-delfous
de la tumeur, fans toucher à cette dernière,
qui s’affaiffe & difparoît d’elle-même
par la fuite L fans qu’il foît befoin de l’entamer.
La tumeur, dit Anel ,. .s’eft réfoute
d’elle-même, de manière qu’il feroit im-
poflible de déterminer le lieu où cet anéc
a t i o n
vrifme étoit fîtué. Nous regardons le pro-
cédé d’Anel comme une .perfeétion de
celle de Guillemeau , & de celle décrite
par Dalefchamps dans fes Annotations fur
Paul d’Éginç. Guillemeau confeille.de faire
une ligature au-delfus de la tumeur qu’il
' ouvre, enfuite. Dalefchamps propôfe dé
placer, deux ligatures au-deHus de la tumeur
, de couper Tartère entre ces deux
ligatures, puis d’incifer la tumeur, d’en
ôter le fang amaffé pour découvrir la plaie
de l ’artère & d’ opérer comme on a fait
au-delfus. « On fa it , dit-il", une" incifion,
» trois *ou quatre doigts au-defious de
» TailfeÏÏe , en'long , & principalement à
» l’endroit où l’artère fe rencontre au
y toucher ; & ainfî -l’ayant petit à petit
» découverte,,on écorche & fépare douce-
» ment les parties fîtuées au-dêflüs d’icelles,
y puis., la tirant, & foutenant avec un cro-
y 'ch e t moufle, oii. l’attache déxtrement
» avec deux ficelles : c e fa it,'on ‘ la coupe
» au milieu d’icelles, on emplit la pjaie
» 'de m ale encens,' & jettarit par-deffiis
« de la charpie, on la bandé comme il eft
» de befoin & requis : & a p r è s ,.fans
» crainte d'aucun danger , on incife la
y tumeur qui eft au pli du coude , 11e
» doutant plus qu’il s’enfuive effufion de
» fang immodérée; & ayant évacué1 les
y caillots de fang , on cherche l’artère
y q ’ o ù le fang eft fo r ti, & après l’avoir
trouvée, on la tire , lie & touche
y comme il. a été dit de la précédente ».
Il eft clair que Guillemeau & Dalefchamps
confeillent deux opérations en même-tems.
D ’après les connoilfances reçues, la fécondé
eft à préfent inutile.
Il y a long-tems que nous avons entendu
dire à Brafdqr qu’il feroit ‘peut-
être trèsè avantageux de ne point toucher
à la tumeur anévrifmale ., en fe contentant
de lier l’artère au deffus. Nous igno-i
rons fi Brafdor connoifioit le procède
d’Anel. Mais il eft certain qu’il n’étoit
point encore queftion de la . méthode de
Hunter, car ç ’étoit lors des difcuffipiîS
qui eurent lieu à l’Académie, en 178 4 , a
' i ’oCcafioo
DES P L
l’occafion du procédé qu’avoit fuivi Pel-
letan, qui venoit d’opérer deux anévrifmes
de la,poplitée à l’Hofpice du Collège de
Chirurgie. La méthode de Hunter ne
tarda point à être connue; encouragés par
les fuccès de cet habile praticien , les
chirurgiens français , fur-tout ceux de
Paris , fe font emprefîes d’en faire- l’expérience
; & fi le fuccès n’a pas été d’abord
auflî complet, on n’a pas moins perfîfté
à la regarder comme une des meilleures à
fuivre. Nous avions, pour ainfî dire, été
témoins de l’opération que Defiiult avoit
faite en mai 178 5 , fîx mois avant Hunter;
& on s’occupoit déjà du moyen de la
perfedionner , lorfqu’on apprit les fuccès
de Hunter , qui fit la première opération
au mois de décembre, même année.
L ’idée de mettre l ’artère à découvert,
de la lier enfuite, pour empêcher le fang
de fe porter dans la tumeur , paroh fort
fimpie ; ceux qui ne connoilfent pas la
théorie de l’art, peuvent croire même que
le procédé eft très-facile à exécuter. Mais
l ’expérience prouve encore ici qu’il eft
plus aifé d ’écrire que d’exécuter. Elle
prouve encore que les épreuves mêmes
fur les cadavres où l’opération paroît fi
fimpie & fi fa c ile , ne peuvent entrer
en comparaifon avec la pratique fur le
vivant.
Lorfqu’on opère , on charge un-aide
de comprimer l’artère dans le pli de l’aine,
s il s ’agit de i’anévrifme de la poplitée, ou
au-delfous de la clavicule pour l’anévrifme
au pli du bras ; on peut dans ce dernier
faire ufagé du tourniquet. On incife en-
fuite les tégumens dans la direâion de
l’artère , & on incife avec précaution, de
peur de la blelfer. Quand le tube artériel
eft mis à découvert , on prend une aiguille
courbe dont la tige ait affez de
longueur. Celle de Louis., par exemple,
{V o y e ^ la planche V I I , figure I I ) (1) me
(1) Cette aiguille a l’avantage de glifler commodément
fous l’artère , & lorfqu’elle eft par-
C h ir u r g ie . T o m e I I . 2e. P a r t i e .
a n c h e s . a y,
paroit la plus convenable de toutes, lorf-
qu’il s’agit de l’artère fémorale ; & avec
cette aiguille , on place les liens fous les
vailfeaux, on noue celui qui eft le plus
près de la tumeur anévrifmale, on réferve
l’autre pour la nouer dans le cas où la
première ligature viendroit à manquer.
Dans cette opération, on ne cherche
point à ifoler l ’artère; on comprend dans
l’anfe du fil le nerf & la veine ; mais on
évite, autant que poftible, d’y comprendre
des fibres mufculaires; fi on en comprend
trop , il en réfulte qu’il faut extrêmement
ferrer le lien pour intercepter le cours
du fang. Si quelques heures après , les
battemens rfe font fentir de nouveau dans
la tumeur, il faut relferrer de nouveau la
ligature , pour que les chairs s’affaiffent
8 c fe coupent facilement ; de forte que
dans ces circonftances on eft obligé de
relferrer la ligature à plufîeurs reprifes
dans l’efpace de deux à trois jours. Par
ces ferremens répétés , il peut arriver
que l’artère fe coupe trop-tôt & donne
lieu à des hémorrhagies qu’il faut fe hâter
d’arrêter au moyen du fil. Cette fécondé
ligature n’eft pas exempte des mêmes
inconvéniens ; auflî Hunter avoit-il placé
quatre ligatures , dont trois, d’attente , la
première fois qu’il fit cette opération.
Notre collègue Defchamps, qui a re^
connu les inconvéniens dons il vient d’être
parlé , s’efl appliqué fingulièrement à per-
feâionner cette méthode d’opérer ; &
après différens eflais , il eft enfin parvenu
à ne plus redouter les hémorrhagies confé-
cutives. Ces inconvéniens de la ligature
circulaire de l’artère , lui ont fait penfer
qu’il feroit poftible de trouver un moyen
"de compreflion immédiate plus fur, & plus
capable de tenir les parois de l’artère
applaties l’une fur l’autre ; 8 c pour cet
effet, il a imaginé un ferre-artère qui en
venue au côté oppofé , on place les liens dans
les ch a s , & on retire à foi l ’aiguille qui les
entraîne fous les vaiffeaux que l’on veut lier ou
feulement comprimer.
d