
ver le malade de toute impreffion de fro id , &
d’envelopper le col de manière à entretenir la
chaleur dans les parties gonflées. Du coton cardé,
©u de la laine imbibée d’un peu d’huile, rem-
püflent parfaitement cette intention.
Chez les fujets difpofés aux écrouelles, les
glandes du col demeurent quelquefois plus ou
moins afUèlée.s : çn pareil cas 1 il faut traiter
ces engorgemens comme étant de nature vraiment
fcrophuleufe. Des petites dofes de calomel
données inférieurement, ou de légères frittions,
faites avec un peu d’onguent mercuriel, fur les
glandes tuméfiées, font le meilleur fondant qu’on'
puiffe employer, en même-tems qu’on aura foin
d’entretenir la chaleur de ces parties. Voye\
Ecrouelles.,
Les Oreillons attaquent quelquefois les adultes;
mais on les obferve beaucoup plus fouvent
chez les jeunes gens, & fur-tout chez les enfans.
Il arrive a fiez fréquemment q u e , dans cette
maladie , les tefiicules s’engorgent & deviennent
douloureux , principalement lorfque le gonflement
du col fe dilfipe; mais ce fymptôme cède
facilement aux applications réfoîutives.
O R G EO LE T . Kp<9» 3 noç9<*v. Éordeoîum. Petit
apoflême alongé , tuberculeux, qui liège toujours
furlestarfesà l’endroit d’où les cils prennent naif-
fance. On lui a donné fon nom à raifon de fa
refTemblance avec un grain d’orge. Cette tumeur
eft de la nature des enkyftées ; fon contour efl
ro u g e , inflammatoire, douloureux; & fouvent
le kyfle fuppuranr, laifle échapper une matière
épaiffe, blanche, qui forme la tumeur. Quand cette
circonftance n’a point lieu , l'Orgeolet eft plus
lon g-tan s à guérir; il efl d u r , comme fehir-
reux, & conftitue ce qu'on appelle le Chala[ium
des Anciens. L ’Orgeolet vient plus fréquemment
à la paupière fupérieure qu’à ^inférieure ; il
paroît indifféremment à fes extrémités comme
à fon milieu ; mais , quand il s’élève vers l’angle
interne , il occafionne fouvent un larmoyement
qui n’eft que fymptomatique. L ’Orgeolet inflammatoire,
qui parok vers le milieu des paupières,
efl très - peu inquiétant ; il fuppure à fon centre
comme un c lo u , & il lui faut le plus
fouvent une huitaine de jours pour parvenir à
cette terminaifon. Une petite mouche couverte
de diachylum gommé la favorife lingulièrement,
& lorfque le pus eft forti , le kyfle s’affaifle &
l ’inflammation fe diflïpe. Mais fl celle - ci étoir
très - étendue >. que la paupière & même l’oeil fuf-
fent douloureux, il'faudroit en venir aux lotions,
aux bains émôlliens, aux catapiafmes de pulpe:,
de pommes cuites , auxqud on mêle un peu de
faffran & de camphre. Si la tumeur tourne à la
fuppurationon la percera avec une lancette bien
aigue , & l’on en e primera bien le pus. Cette
ouverture faite à rems, empêche la matière de
î ’épaiffir 8c de former un durillon à la circon-
éiencadu boute a ; i l ne faut cependant point
la faire trop prématurément, car alors on pour*
roit empêcher la fuppuration du kyfle. Si la tumeur
ne fe réfout ni ne fuppure , on peut l’ouvrir
également pour en exprimer la matière, 8c
quand on l’a enlevée, on touche plufieurs fois le
kyfle avec une pierre infernale bien pointue ,
ou avec la pointe d’un cure - dent, trempé dans
de l’eau mercurielle. Quand le cauftique aura
fait une érofion fuffifante, on hum fêlera aufli-
tôt la partie avec de l’eau tiède, & on la cou- I
vrira avec une petite mouche d onguent de J
la mère. Il eft des perfonnes qui font très-
fouvent attaquées de l’Orgeolet; elle* feront bien,
pour prévenir cette maladie, de fe laver fréquemment
les yeux avec quelques eaux ophtalmiques,
dans deux onces de laquelle on verfera quelques
gouttes d’extrait de faturne , ou une douzaine
de grains de couperofe. ( M. P e t i t -R adel ),
ORIBASE, Médecin Grec, qu’on dit être originaire
de Pergame , Patrie de Galien. Il fuivit
"’Ecole de Zenon, qui enfeignoit à Sardes, dans
le quatrième fiècle. Après qu’il eut fnffilamment
étudié, il vint en Alexandrie où il pratiqua avec
diftinélion. Oribafe joignoit à un profond favoir
une politeffe & une converfation aimable, qua*
lités qui font fi appréciables dans un Médecin
qui vife à la haute fortune. Elles lui attirèrent
un grand nombre d’amis, & lui donnèrent un tel
crédit, qu’il ne contribua pas pour peu à faire monter
Julien furie trône. Cet Empereur fut recor*
noiffant; il le fit fon premier Médecin & Quef-
teur de Confiantinople. Après la mort de ce
Prince , fes ennemis parvinrent à le rendre fuf*
peél à Valentinien , fon Succeffeur, qui le priva
de fes biens & l’exila chez les Barbares. Son
favoir & fes fuccès lui attirèrent, même parmi
eux , de la conlïdération ; on deffiila les yeux
à l’Empereur qui le rappella pour le combler de
richeffes. Haller, d après le Clerc , regarde Oribafe
comme un Compilateur qui a tour copié
de Galien & d’Ærius ; mais Ætius eft poftérieur
à lui. Le reproche efl plus1 fondé relativement
à Galien en ce qui concerne l’Anatomie ; auffi
lui a - t - on donné le fobriquet de finge de
cet Auteur; mais encore, toutes fes deferiptions
ne font - elles point calquées d après les fie nues,
ainfi qu’on peut s’en convaincre en les comparant.
Oribafe a mêlé tout ce qu’il dit fur la
Chirurgie, avec des deferiptions anatomiques.
Grand Parrifan des fearifkations , il dû les
avoir employées avec fuccès dans les fuppreflions
de règle, l’inflammation des yeux & la dyfpnée.
La manière dont il s’exprime fur leur ufage
dans les differens cas , fait voir qu’il n’agifloit
nullement en Empyrique. Il traite anflï' de la
faignéc, des ventoules, des fangfties & des ef-
charotiques, des cl y Aères , des fùppofiroires,
des finapifmes, & générale me ni de tout ce que
l’ on appelle aujourd’hui la petite Chirurgie. Un
Ouvrage qui a mérité à jufte titre > à Oribafe,
je nom de Compilateur, font les foixan te -d ix
livres de Colleétions qu’il prit de Galien & de
fes Prédéceffeurs. Il le compofa à la prière de
l’Empereur Julien. Mais encore n’e ft-ce point
une compilation pure & Ample, puifqu’il y a
ajouté beaucoup d’obfervations que fa grande pratique
lui avoit donné lieu de faire. Il ne nous
en refte que les quinze, premiers livres, qui ont
paru en 1557» t a - 8.* , fous ce titre * Opéra
quoe ex tant omnia Oribafii tribus tomis digefia ;
Johanne Bapt. RaJ'ario interpret. eBaJileoe.E,e ftyle
«POribafe eft fort inégal & très - varié , en forte
que ce qui eft obfcur en un endroit, fe trouve
éclairé par le fuivant. On doit convenir > à fa
gloire, qu’il a répandu un grand jour fur diffé-
renspoints.de l’Anatomie & de la Chirurgie de
Galien qui, fans lui,euffent été inintelligibles;
voici ce que la poftérité a penfé de lui & de fes
Ouvrages.
Juliani Regis Medicus celeberrimus hic eji
Divus Oribafius dignus honore coli.
Providus inflar apis veterum monumentapererrans,
Ex variis unum nobïle fe c it opus.
Hift.de l ’Anat. & delà Chir. (M. P e t l t -R a -
BEL. )
ORME, Ultnus campefiris. Lin. La décoêlion
de l’écorce intermédiaire de l’Orme eft muciia*
[ gineufe ; on l’ a employée avec fuccès, foit extérieurement
, foit intérieurement dans certains
t cas de dartres ; mais ce remède eft bien loin
de mériter tous les éloges qu’on lui a donnés.
On fait bouillir quatre onces de cette écorce prife
[ fur de petites branches , dans deux livres d’eau
qu’on réduit à une par la coêlion. On prend la
moitié de cette dofe le matin , & l’ autre le foir.
ORPIN.^C’eft le nom qu’on donne à l’arfenic
| minéralifé par beaucoup de foufre. On a employé
1 cette fubftance comme un topique utile pour
les ulcères de mauvais caraélère , pour les rha-
gades des mains, & comme dépilatoire. On re-
I commande la folution d’Orpin , telle que le col-
[ lyre de Lanfranc, pour les ulcères cancéreux de
| M gorge. Voye[ les articles A rsenic , Can cer.
Plenck a vu des fuccès d’un onguent digeftif,
[ mêlé avec l’Opium, dans les cas de teigne aux
cngles, & de rhagades aux mains & aux pieds.
I ? S‘ os'sov. Os. Partie folide du corps hu-
j main, dontl’enfemble eft deftinéà foutenir les
I molles & à donner à tout l’édifice la forme &
la folidité qui lui font néceffaires pour l’exer-
| cice d'un très-grand nombre de fonctions. L ’Os
1 confidéré par tous les moyens connus jufqu’ic i,
[ offre la même difpofition des parties que les
K chairs* quoiqu’ à la première apparence, il fem-
|ble navoir aucun rapport avec elles. Sur une
Ibafe qui en forme comme le cannevas, fe.'Hif-
tribuent nombre de vaiûeaux, & de nerfs qui portant
ici comme ailleurs des principes de vie &
de fenfibilité, établîffent un rapport ou commerce
dont l’ interruption ou la gêne, fait naître
des effets morbifiques pareils à ceux qui ont
lieu dans les parties molles. Aufli la connoif-
fance de celles-ci éclaire-t-elle beaucoup fur le
plus grand nombre des maladies des Os, notamment
celles où leur propre fubftance efl intéreflée.
L ’Os peut éprouve^ un changement dans fa
texture, à la fuite d’une playe, d’une contufion
ou d’une flafe: dans lès vaiffeaux qui parcourent
, fa fubftance. Les focs deftinés à lui donner de
la folidité peuvent s’accumuler en certains points
de fon étendue & former diverfes efpèces de
tumeurs. Voyelles articles Exostose, Nodus;
ils peuvent, par l’acrimonie qu’ils ont contraélée,
en détruire & ronger la fubftance , Voye\ les
articles C arie & Spina- ventosa , en détacher
même des©portions entières, Voye\ les articles
Nécrose , E x f o l ia t io n ; ou occafionner une
inflammation qui tournant à la fuppuration
donne lieu à un amas de pus dans l’intérieur de
l’Os ou dans fon diploë. Enfin la puiffance,
abforbante prévalant fur celle qui dépofe les
principes de fa folidité, peut, par fon aêlion
trop long-tems continuée, occafionner le ramol-
liffement de l’Os, Voye{ les articles Carnification,
Rachitis , comme celle-ci l’emportant,
fur i’autrè, eft caufe de fa fragilité.
La plaie de l’Os, où il n’y a qu’une incifion,
ne préfente d’autres indications que celles qui
fe rapportent aux plaies de même nature faites
dans les parties molles. Il faut en tenter la
réunion en même - tems qu’on procure celle
dès parties molles par les moyens fymhéti-
ques les plus convenables ; & quoique la coalition
fe faffe aifément , on fera obferver un
repos confiant pour éviter les fuites qui pour-
roient furvenir fi Ion abandonnoit trop promptement
le bleffé à lui. Si la plaie ne fe réunif-
foit point, qu’ au contraire elle fuppurâr, y ayant
tout à craindre alors de l’altération de l’O s ,
on fe comportera comme dans les cas ou l’on
attend une exfoliation.
La plaie avec contufion efl toujours accompagnée
d’un défordre dans le périofle, qui s’étend
plus ou moins loin, & quelquefois même
de la féparation de cette membrane d’avec l’Os,
accidens qui déterminent une irritation , une
inflammation accompagnée d’une douleur qui
fe fait fouvent fentir très-profondément. L'Os,
qui éprouve les effets de la contufion, perd fa
couleur, il devient rouge r puis jaune, brun ,
enfin noir; & alors il s’exfolie ou fe détruit par
les effets d’une carie fèche. Mais, outre ces effets
qu’on peut regarder oomrne fecondaires, il
en eft des primitifs qui font fouvent bien in-
quiérans tant par eux-mêmes que par les fâcheu-
fes fuites qui ont lieu ; tels font les enfon-
ceînens ou dépreffions, les fentes, la commo-
R ij