
foient devenues fpongieufes , que la matière du J
pus forte en grande abondance par une ou plu-
«eurs fiftuies, & que néanmoins les points lacrymaux
ou l’orifice des fiftuies ne puiflent lui donner
une iffue fuffifante, ni le^ injeélions l’entcaî-
ner au dehors , il faut en venir aux procédés
de J . L. Petit, c’cft-à-dire ouvrir le fa c ,& fans
pafler des fondés , des bougies ou des fêtons
dans le canal nafal, il Cuffira , dit M. L o u is , de
panfer mollement avec de petits bourdonnets
chargés des remèdes deflicatifs ou déterfifs félon
l ’état du fâc. Monro, en pareil cas fe contentoit
de toucher légèrement les bords de la plaie avec
la pierre infernale , tandis qu’il cherchoit à guérir
la maladie du fac par les remèdes qu’il
croyoit les plus convenables. Il ajoute que l’ouverture
faite aux tégumens fe ferme peu de tems
après qu’on a celle d’y introduire des bourdon-
rets & qu’on panfe à plat. S il y a carie & q ue ,
d’une autre part , on puiffe efpérer de dégorger
le canal nafal , on doit préférer le procédé de
M. Laforeft , la fonde , les injeélions par le nez
au moyen de la canule qui reliera à demeure.
Mais, en fuppofant qu’on parvienne à l’introduire
avec difficulté , foit à raifon de i'étroiteffe de
l ’orifice inférieur du canal ou de la difpofition
de l’ouverture qui, variant chez les différens fu-
jets,offrent des obflacles qui ont fou rn i, comme
nous l’avons d it , à Bianchi & Morgagni un fujet
J e conteftation, il faudroit placer, au moyen d un
fil paflé auparavant , félon le procédé de M.
Méjean , une canule flexible armée de fon. f i l ,
telle que la propofe M. Cabanis. Voye\ à ce fu-
^et la Planche qui a rapport à cet article. On
pourroit aéluellement en faire de gomme élaflique
& alors elles n'offfiroient aucun des inconvéniens
de celles de métal. Mais fi Tobftruaion du canal
étoit de nature à ne pouvoir céder à ces tentatives,
il faut en venir au procédé de Wocdhoufe,
la formation d’un nouveau canal > car 1 exfoliation
eft fouvent longue à fe faire attendre & pendant
quelle fe fa it , les chairs naifient qui bouchent
le conduit que la nature, cherche à établir.
Ce pouveau canal eft alors la feule reffource qui
refle \ mais, pour le bien faire, il faut fuivre^ les
règles d’ une fcrupuleufe anatomie. Il ne s’agit
point ici de faire un grand fracas dans l’os, comme
néceflairement on le 1er oit en fe fervant dun fti-
let mouffue, du perforatif olivaha , ou des pinces
de Lamorier *, il fuffit d’une ouverture , obferve
Monro , de diamètre à recevoir une plume de
corbeau. Aufli ce Profefleur confeilloït-il un fo-
Têt de.ee volume, propre à percer l’os fans effort.
Mais une fonde crénelée pointue eft préférable
à tous ces inftrumens, même à celui de
Monro , car ici il ne faut faire aucun effort ;
on plonge l’extrémité la plus affiiée obliquement
d« haut en bas & d’avant en arrière , de manière
a percer l'os unguis & for tir entre la. conque
fupérieure & l’inférieute. On s’apperçoit du fuccès
de l’opération quand, en tournant la fonde
entre les doigts > pour dilater 1 ouverture, le malade
rend du fang par le nez , & quand , 1 infiniment
ôté , il fort de l’air lors de l'expiration.
On porte alors dans cette ouverture une petite
tente dont on continue l’ufage , non-feulement,
dit Saint-Yves, jufqu’à ce que les os foient exfoliés,
mais encore jufqu’à ce qu’il-fe foit formé une
membrane fur toute la circonférence intérieure
du nouveau canal. Mais la canule de plomb ou
d’or‘Me Wooihoufe eft beaucoup plus préférable
à l’ufage de la tente en bien des cas. Je crois
en avoir remarqué un , dit à ce fujet M. Louis,
où elle conviendroit fort, après l’opération de J.
L . Petit. Lorfqu’avant la perforation de la peau
le fac lacrymal a été détruit du côté des tégumens
par une grande^ulcération , la peau émincée na
plus de loutien, les lèvres de la plaie qu on a
fa ite , fe replient en dedans & , dans cette difpo-
fition des chofes , il y a tout à craindre qu’il ne
refte une fiftule pour la guérifon de laquelle il
faudroit percer l'os. On pourroit prévenir cet
inconvénient en mettant dans le conduit nafal une
petite canule d’or dont la partie fupérieure fou-
tiendroit la peau , & la cicatrice fe fera fur
elle.»? Le procédé de M. Méjean peut également
être avantageux en quelque cas. Quoique
l’idée en remonte à Ane!, qui même employoii
fon ftilet pour déboucher le commencement du
canal, Tufage de la mèche lui appartient en propre.’
Elle peut convenir lorfque la maladie eft
! compliquée avec un engorgement des points & des
conduits lacrymaux, lorfque les obftacles à vaincre
n’offrent pas une grande réfiftance, qu’il y a
des fongofités dans le canal, qui demandent àfup-
purer. Mais quand les embarras font invétérés &
tels enfin que Monro défefpéroit de pouvoir les
percer avec une alêne de cordonnier , le ftilet étant
trop foible pour le forcer, il faut alors lui préférer
le procédé de Laforeft, celui de Petit ou
de M. Pouteau , ou enfin faire une nouvelle
route aux larmes1, encore dans ce dernier cas ne
peut-on pas fe flatter de guérir fans larmoyemenr.
Mais tout en reconnoiffant l’efficacité du procédé
de M. Méjean , M. Louis obferve qu’il vau-
droit encore mieux ouvrir le fac & ne fe fervir
de féton qu’après ; il ajoute que dans tons les cas,
où cette ouverture ne fera point néceffaire , l’ufage
du féton deviendra inutile , qu’on peur faire
des injeèlions par 1 orifice de la fiftule dirigée
du côté du nez, que Piatner a ainfi guéri -plu-
fieurs malades fans qu'il en foit réfulté aucun
accident. ( M. P e t i t -R adex. )
LACS.nayitTsç, laquei.ECpèce des bandes plus
1 ou moins longues, faites' de foie ou de f i l , ou de
cuir , fuivant quelques circonftances , deftinées à
fixer quelques parties ou à faite les extenfions ou
"contr’extenfions , convenables pour réduire les fractures
& les luxations. On ne fe fert pas des Lacs
j de laine, parce qu’étant fufceptibles des’alongcç
l’effet en feroit infidèle. Quelques Praticiens ont
établi qu’avec une parfaite connoiflance de la dil-
t polition des parties une- expérience ftifMame &
une grande dextérité, on peut réuffir à réduire
les luxations par la feule opération de la mam, &
que les Lacs qui fervent aux extenfions doivent
être regardés comme des liens qui garottent les
membres, qui les meurt riftent & y èaulent des douleurs
inouïes. Les Lacs font cependant des moyens
que les Anciens & les Modernes ont jugé très-ut iles.
Oribafe a compofé un Traité fur cette matière ,
que les plus grands Maîtres ont loué. Il décrit lu
manière d’appliquer les lacs & /leur donne difré-
rens noms qu’il tire de leurs Auteurs, de.leur ufage,
de leurs noeuds , de leurs effets ou de leur ref-
femblance à quelque chofe : tels font le nautique,
le kiafle, le paftoral, le dragon , le loup , l’her-
culien, le carchèfe , l'épangylone , 1 hyperbaoe,
l’étranglant, &c. Toutes ces différences dont 1 explication
eft fuperflue,parce quelles lont inutiles,
ne donnant pas "au fujet le mérite qu'il doit aux
réflexions foîides de quelques Modernes, & principalement
de J . L. Petit, qui, dans fon Traité des
Maladies des o s , a expofé les règles générales &
particulières, relativement à l’application des Lacs,
- i.° Us doiveur être placés près des condyles malléoles
ou autres éminences, capables de les retenir
en place} fi on les plaçoit ailleurs , iis giif-
i feroient & ne feroient d’aucun effet. i.° Il faut
| qu’un aide tire , avec fes deux mains, la peau au-
I tant qu’il lui fera poffible, pendant l’application J du Lac du côté oppoféà Taélion qu’il au rafans
i quoi, il arriveroit que, dans l’effort de Lextènfton,
la peau pourroit, être trop confidérablement tirée,
& le tiflu cellulaire, qui la joint aux mufcles,
étant trop alongé, il pourroit fe faire rupture de
quelques petits vaiîieaux , d’où s’enfuivroit une
: échymofe ou d’autres accidens. 3.0 On liera les
Lacs un peu plus fortement chez les perfonnes
graflès pour l’approcher un peu plus près de l’os,
i fans quoi là graifle s’oppoferoit à la fûreté du Lacs,
qui glifferoit avec elle pardeflus les mufcles.
<4.° Enfin il faut garantir les parties fur lequel!es
j on applique le Lacs : pour cet effet, on les gar-
I nit de couffins &. de coinprefies, on en met particulièrement
aux deux côtés de la cavité que fui-
! vent les gros vaifleaux. On doit aufli en mettre
| aux endroits où il a des contufions, des excoria-
|, ttons, des cicatrices, des cautères, &c. pour évi-
rer les impreflions fâchenfes & les déchiremens
St q.u'on pourroit y eau fer.
Les règles particulières relativement à l’emploi
des Lacs pour les cas particuliers, font expofées
r aux articles des luxations & des fractures de chaque
membre. On les emploie fimples ou dou-
x blés & Ton tire,, par leur moyen, la partie également,
fuivant le befoin. Le noeud qui les retient,
eft fixe ou coulant-, ces détails, qui s’apprennent
par Tufage , ne peuvent fe tranfmettre que difficilement
* à moins qu’on ait recours à la démonfiration.
Les Lacs ne fervent pas feulement pendant
l’opération néceffaire pour donner aux os fraélu-
rés ou luxés leur conformation naturelle*,on s*en
fert aufli quelquefois pendant la cure pour contenir
les parties dans un degré d'exrenliort convenable.
C ’eft ainfi q ue , dans la fraéture oblique
de la cuifle, on foutient le corps pur des Lacs qui
pafiènt dans le pli de la cuilfe 6l d’autres feus
les aiflelles , & qui s’attachent vers le chevet du
lit. D’autres Lacs placés au-deffus du genou font
fixés utilement à une planche qui traverfe le lit à
fon pied. Dans une fraclure de la jambe avec
déperdition confidérable du tibia fracaffé , M.
Coutavoz parvint à coiifolidcr le membre dans fa
longueur naturelle au moyen d’un Lacs qu’on tour-
noit fur un treuil avec line manivelle pour le
contenir au degré convenable. Voye{,à ce fujet,
le fécond tome des Mémoires de i’Académie
Royale de Chirurgie. Extraitde Va tic. Encyclopédie.
On entend encore par Lacs le lien qu’on applique
aux ..malléole* pour tirer les enfans qui fortentpar
les pieds. Voye\ ce que nous avons dit à cet
égard à l’Article Accouchement.
{.Jkf. P e t i t -R ad e z .)
L A G O PH T A LM IE , d e oculus
leçons. On appelle ç3«t\«oi5 çiir Gorrée, ceux
dont la paupière fupérieuie eff tirée en haut, en
forte qu't lie ne peut recouvrir tout l'oeil , même
pendant le fommeil. La vue imite a fiez celle des
lièvres d’où eft venu à la maladie fa dénomination.
Les Auteurs, dit M. Louis, de qui nous empruntons
le refte de cet Article , ont confondu la .
Lagophtalmie avec l’éraillement ou l'eèlropiuin.
Les defcriprions qu'on a donné de ces maux ,
de leurs caufes, de leurs fymptômes , & de leurs
indications curatives m’ont paru défeélueufes à
plufieurs égards. Quand la peau qui forme extérieurement
la paupière eft retirée,par quelques
caufes que ce fo it , la membrane intérieure re-
brouffôe , fort faillante & dans une véritable in-
verfion, fe gonfle communément au point de couvrir
entièrement la cornée tranfparenre. On ne .
doit pas confondre l ’éraillement-qui eft la fuite
d’une .plaie fîmple à la commiflure ou au bord
des paupières, & qui n’a pas été réunie, avec le
bourfoufflement de la membrane interne , produit
par d’aurres caufes. Ce bourfoufflement idiopathique
, qui feroit caufé par une fluxion habi- '
tut lie d’humeurs fereufes ou par Tufage indif-
cret des remèdes émolliens, demanderoit les af-
tringens & lesfortifians, comme on Ta dit au mot
Ectii opium. Mais ces remèdes ponrroient être
fans effet, fi Ton ne donnoit aucune attention à
la caufe, il faut détourner l'humeur par les purgatifs
, faire ufage de la ptifane de fquine , appliquer
des véficatoires ou faire un cautère, félon
le befoin. Souvent même , avec toutes ces
précautions, le vice local exige qu’on faffe dégorger
la partie tuméfiée au moyen de fcarifica-
tio.ns j & le tiflu de la partie dans les tuméfaélions