
l’écoulement, au moyen d'un peu d’agaric, par-
tour où l’on pour'a employer une légère com-
pre filon *, ou par l’application d un flypique,.
comme l’eau-de— vie , avec un peu de colcothar
mis en poudre •, mais on a rarement befoin de
recourir à ce moyen. Article extrait de VAncienne
Encyclopédie,
Nous ajouterons ici que les Sangfues, qui font !
un des moyens les plus commodes & les plus
fûrs de faire une faienée topique, s’emploient avec
fuccès non- feulement dans les cas indiqués ci-
dtffus, mais encore dans tous ceux d’intlamma-
iion phlegmoneufe, quelle qu’en foit la caufe j
elles procurent un foulagement très-prompt dans
des douleurs fixes , rhumatilmales, ou de toute
autre nature , & leur ùfage a été quelquefois de
la plus grande efficacité dans le cancer. Voye\ ce
mot.
SAPORTA. (Antoine) Ses Ancêtres étoient
originaires de Lérida, en Efpagne. Il vécut dans
lé quinzième fiècle, & fut reçu Doéleur, en
l ’Univeifiié de Montpellier, en 1531. Dix ans
après fa réception, il fuccéda à Gilbert Griffi^
comme Profeffenr Royal, & bien-tôt il fut nommé
Chancelier de l’Univerfité, à la place de
.Rondelet, que la mort venoit d’enlever, lien
remplit les fondions pendant treize ans, avec les
applaudiffemens de tout le monde. Saporta eut
une très-grande réputation , & conféquemment
une pratique très-multipliée. 11 eut peu de tems
pour écrire ; le feul ouvrage que nous ayons de
lui , eft un Traité qui parut après fa mort, fous
ce litre : De tumoribus præter naturam libri quin-
que. Lugd. 16x4-, in-z 2. Ses divifions & indications
font à-peu-près les mêmes, que celles qu’on
trouve dans les ouvrages de ceux qui l’ont précédé
j on y rencontre cependant quelques obferva-
lions relativement à l’aneurifme, qui font entièrement
neuves pour le tems où il écrivoit. Il
s’agit d’une tumeur de ce genre, qui parut au-
deffous de l’angle inférieur de l’omoplate. Notre
Auteur, d’apiès tous les figues, annonça un aneu-
rifme, & porta en même-tems un prognoftic fâcheux.
On appella en confultation, deux Médecins
, qui furent d’un avis contraire. Le malade
mourut quelque tems après j l’ouverture du corps,
dit Saporta, juftifia la vérité de mon diagnoflic.
11 fortit de la tuméur une grande quantité de
fan g , & nous vîmes une des artères intercofta-
les extrêmement dilatée il y avoit du fang épanché
entre les mufcles intercoftaux , la côte & la
vertèbre voifine nous parurent cariées : Saporta
fait une remarque bien jufle au fujet de l’aneus-
rifme , c’eft qu’il fe préfente fou vent avec l’apparence
fi trompeufe d’un oedème , qu’il eft facile
de s’y méprendre *, il c ite , à ce fu je t, un Chirurgien
de Montpellier., qui tomba dans cette erreur
; le malade fuccpmba par l’hémorrhagie. S apporta
pratiqua long-tems la Médecine, avec la
plus grqpdç djftincjion. fl mourut à Montpellier ,
fincèrement regretté du Public, en 1473* On doit
à Henri de Gras, Praticien à L y o n , de l’avoir
fait connoître à la poftérité, en faifant imprimer
fon manufcrir, qu’il trouva dans la Bibliothèque
de Ranchin , Chancelier de l’Univerfité de Montpellier.
(M . P e t i t R a d e i . )
S A R CO C E L E , de Procidentia
carnis, hernia carnofa, chfûre de chair, il fernble
que les Auteurs aient pris à tâche d’obfcurcir la
plupart des maladies q ui, chez l’homme, attaquent
les parties de la génération , tant leur
nomenclature grecque eft peu expreffive , & Couvent
même propre à mener à l’erreur , ainfi qu’on
l’a pu voir aux articles Pneumatocèle , C ir-
çocèle , & autres efpèces de fauffes hernies,
dont nous avons fait mention dans le corps de
cet Ouvrage. L ’art a befoin d’une grande réforme
à cer égard ,• mais chercher à la faire, après que
les termes font en quelque forte naruralifés, ne
feroit-ce pas foi-même.devenir plus obfcui,? Auffî,
pour éviter un pareil défaut, avons-nous cru de-
vroir conferver ceux déjà reçus, tout en faifant
voir leur impropriété, quand l’occafion s’tn préfente.
Monro , qui étoir choqué de cette barbarie
des Ecoles, à vouloir défi^ncr des maladies que
tous doivent entendre, par des termes 11 filés, il y
a deux mille ans & plus, trouvoit ce que nous j trouvons encore actuellement, beaucoup d’obfcu-
rité dans la nomenclature des maladies qui attaquent
le ferotum & les organes qu’il renferme. Il
voyoit, ce que nous voyons encore de nos jours,
| l’embarras où font les Etudians, pour trouver les
caraClères principaux des maladies dans les noms
I qui les repréfentenr. Perfuadé des inconvéniens
fans nombre auxquels donnoit lieu une pan.illein-
| conféqutnce, il propofoit de donner à chacun des
! noms plus exaCts, & qui enflent rapport aux mêmes
maladies , qui nfiflent dans les autres parties du
corps. Ainfi > il propofoit de nommer tumeur
cedémateufe du ferotum , ou du cordon fperma^
tique, hydropifie enkiftée du cordon , des tuniques
ou du fac herniaire, les colleClions aqueu-
fes de ces parties, &c. Cette méthode nous pa-
roîtroit bonne pour un ouvrage particulier, elle
| ne conviendroit point à un de la nature de celui-
ci , aufli ne l’avons point employée. Mais reve*
nons au Sarcocèle. -
C ’eft une intumefcence chronique du teflicule,'
$ans laquelle les vaifleaux infiniment délicats de
cet organe, font convertis en une fubflance dure,
réfiftante, & qui offre aflez l’apparence de h
chair, quoique plus fouvent encore elle foir plus
com p are , & fernble même être un véritable cartilage
, comme Ruifch en cite un exemple dans
l’un de fes Tréfors. Dans les cas pù la maladie
date de fort loin , le teflicule fe trouve confondu
avec toutes fes membranes, & l’on ne trouve aucun
intervalle entre l’albuginée & le péritc fies : 1^
tumeur offre dans fon intérieur, un.e foljdité gui
n’eft pas la même ; il efl même certain? endroW
où la fubflance du teflicule efl convertie en un \
véritable putrilage, ainfi qu’on s’en eft affuré par la
difledion. Les Anciens ont fcrupuleufement diftin-
eué différentes efpèces de cette maladie, félon
la bénignité ou la malignité de fes fymptômes.
Ainfi, dit P o tt, qui fait cette remarque, le Sarcocèle,
l’hydro-farcocèle, le fehirre, le cancer ,
ce qu’ils défignent fous le cafo adnata ad vaj'a,
ad teflan , qui ne font tous que difierens états
d’une même maladie^ font regardé? comme autant'd’affe&
ions particulières , qui demandent nn
traitement différent, & relatif aux autres caufes
variées qui les produiRnr. Si le corps du tefiieu-
le , quoique augmenté & endurci à un certain
point, eft parfaitement égal par-tout, fans douleur
, ni aucun ligne .d’épanchement, & qu’il n’oc-
eafionne'aucun fenriment de gêne, finon ct-1 ni'qui
dérive de fon poids, on le défigne alors fous le
nom de Sàrcocèle, ou Schirre du teflicule. Mais,
fi avec ces apparences, fe trouve jointe une coi-
leélion de matière dans la tunique vaginale, la
maladie alors prend le nom d’Hydro Sarcocèle*,
fi la partie inférieure du cordon fpermatique,
ainfi que i’épididyme font augmentés en volume,
s’ils font durs noueux, on défigne l’affeétion
fonsle nom de caro adnata advafa, dans l’idée
où l’on efl que c’eft un champignon, ou fongus
de la partie. Si le teflicule lui-même offre différentes
inégalités à fa fuiface, fans aucune douleur,
c’eft le caro ad nata adtejîem. Si aux apparences
du Sarcocèle fe joignent des douleurs,
irrégulièrement récurrentes, c’eft le Cancer caché
ou bénin. Si tes fymptômes font compliqués d’ulcérations
, que la douleur fait aigue , qu’il y
ait hémori hagié, hipérfarcofe , c’eft le (lancer
malin ou confirmé..
Le véritable Sarcocèle n’eft , le plus fouvent,
qu’une affljélion locale -, mais , quelquefois à cette
affeélion fe joignent diffère ns fymptômes, tels
qu’une apparence pâle , comme plombée > des in-
digeflions ,. des naufees-, un dévoiement qui annonce
un délabrement des vifeères de la première
digeftion. Le mai n’occupe d’abord que le tefiieu-
lp *, mais, par la fuite, il fû t des progrès par le haut,
il affeéle le cordon., & fe propageant jufques dans
le ventre, i! devient incurable. Le volume qu’âc*'
niîierr alors ’ le- tefiîcule eft furprenant •, Dionis
rapporte, dans fon Traité d’Opération, qu’ un Ma-
labare en portoit un dur comme une pierre, d’un
pied trois pouces fix lignes de longueur, & d’un
pied trois ponces de largeur, fur le devant *, rêtre
tumeur, dont la relation avoit été envoyée de
Pondichéry, en 17 10 , par le Père Mazareî,
pefoit environ loixante livres. Le D. Schotte fait
mention d’un encore plus, volumineux , chez un
■ ^ègre *, onVpeut voir ce qu’il en dit dans les
Tranfaélions Philofophiques de là Société Royale
de. Londres. Lorfque la tumeur a acquis ce vo-
hitrie vx’. certë folidité, elle peut refter long-tems
fansoccafionner-üncun mal pir elle-même., quand
Chirurgie. Tome J J , Î L C Partie.
on a le foin de la bien fou tenir, pour qu’elle ne
fatigue point le cordon -, mais s’il eft des endroits
plus moux , & conféquemment plus fufceptibles
des a étions de la v ie , la tumeur travaille, &
bien-rôt elle dégénère en un véritable Cancer. On
a généralement cru qu’une pareille dégénérefcence
ne pouvoir commencer par l’épididyme & le coi-
don. Pott réfute cette opinion d’après fa propre
expérience, ainfi qu’on peut le voir dans fa quarante
- deux , quarante- huit & quarante - neuvième
. obfervarion dont les fuîtes ont été fit*
clieufes. Dans quelques cas auffi, il fe fait nn amas
d’eau dans la tunique vaginale-,-qui produit l’état
mixte, qu’on appelle Hydro - Sarcocèle j & dans
d’autres, c’eft le corps du teflicule même qui con—
tient, dans quelques loges,'une efpèce d’eau trouble,
où une fanie fanguinolente, & même une matière
fétide & comme purulente.
Le Sarcocèle fuccède à la contufion ou com-
preflion du refticule, à l’application irréfléchi©
des répercuffifs ou réfolutifs très-aélifs, dans les
cas de gonflement inflammatoire du teflicule ^ où.
il eft dû au vice des humeurs, notamment à une
diathèfe vérolique ou fcrophnleufe , quelquefois
il eft la fuite a un fperrr.atocèle , dont la réfô-
lutionn’apu,s’ap,érer. Quelques Auteurs admettent
encore un Sarcocèle comme confécutif à l’hydrocèle
j mais, en examinant bien leurs preuves, on
voir qu’ ils prennent l’effet pour la caufe , & que
le Sarcocèle eft toujours antérieur à la maladie,
qui, alors la complique. En effer, dans le cas où
rhydrocèle à commencé la maladie, l’on a toujours
obfervé que lé gonflement du teflicule qui
l’accompagne, éroit d’une nature molle & comme
pulpcufe, ce qui n’ eft nullement le taraélère dti
Sarcocèle. Voyc[> à ce fuiet, l’article Hy d r o -
Sarcocèle. Cette obfervation mériie la plus
grande attention, elle eft de la dernière confé-
quence ; car , dans la perfuafion où l’on étoic,
que le gonflement du teflicule éroit fehirreux , on,
a fouvent/à l’ouveitare d’un hydrocèle, emporté
un teflicule qu’on suroît pu conferver, fi l’on
n’eût point eu l’efprit imbu d’une faufieopinion.
On ne fàuroir donc trop faire atremion aux
Lignes qui caraéléi ifent le Sarcocèle les affeélion s.
qui ont précédé la maladie > lès fymptômes qui
Taéconipagnenr,’ comparés à ceux qui pourroiénr a i
indiquer un autre , font pour l’homme réfléchi,
un moyen d’ éviter l’ erreur. Cependant quelquefois
on fe trompe, Foreflus cite un homme qui
avoit une tumeur dure du teflicule, & qui, comme
un fehirre, diftendoit tout le ferotum *, elle fit
des progrès pendant cinq ans j tous les Praticiens
la jugeoieot un Sarcocèle, elle s’amollit
par l’ufage des émoilitns & des maturatifs'j
elle fe rompit enfuite , & l’évacuation d’ur.e grande
quantité d’eau , procura l’affaiffemenr du fero-
rum & du teflicule. La tumeur étoit donc une
■ hydrocèle qu’on avoit méconnue , obferve feü
JVt, Louis, & à laquelle on aurcit pu porter remède