
livre |
De fleurs de Soufre , quatre onces;
D ’huile efTentielle de lavande , quinze
gouttes.
Mêlez le tout enfemble avec foin.
On fe fert de cet Onguent pour guérir la
gale. Voye\ Gale. La quantité prefcrite dans
la formule ci-deffus s’emploie ordinairement en
quatre friélions dont on fait une chaque jour.
Elle fuffit en général pour opérer la guérifon ;
cependant il faut quelquefois continuer plus
long- tems l'ufage du remède.
Onguent de Verd - de - Gris.
Prenez d’Onguent baftlicum quinze parties.
De verd-de-gris une partie. Mêlez avec foin.
Cet Onguent préférable à l’Onguent Egyptiac
des anciennes pharmacopées s’emploie pour nettoyer
les ulcères fordides, & pour réprimer les
chairs fongueufes, dans [les cas d’ulcères où la
fuppuration eft entretenue par l’atonie des parties,
l’aélion du cuivre , contenue dans cettb préparation
v eft quelquefois très-avantageufe. On fe
fert aufli très-utilement de cet Onguent en
l ’affoibliflam avec une proportion convenable
d’aXonge, dans certains cas d'ophtalmie fcro-
phuleufe où les paupières font principalement
affe&ées.
Onguent de Zinc.
Prenez d’huile d’oliv e, cinq gros.
De cire blanche, un gros.
De fleurs de Z in c , un gros.
Mêlez le tout enfemble avec foin.
On fe fert de cet Onguent fur-tout pour ies
maux d’Yeux & particulièrement dans les cas
où la rougeur dépend plutôt de relâchement,
que d’un état d'inflammation aélive. 11 eft plus
élégant que les Onguens de tutie, de pierre ca-
hminaire & autres femblables des pharmacopées,
dont il poffède d’ailleurs toutes les qualités
dans un degré fupérieur.
Onguent de Précipite rouge.
Prenez de mereure précipité rouge , vingt-cinq
grains.
De nacre de perle préparée, quinze grains.
De cérat de Galien, un gros & demi.
Mêlez enfemble avec foin.
Cet Onguent eft très-utile dans les cas d’ophtalmie
où les paupières font principalement affectées.
On en enduit légèrement le bord des paupières
le fo ir , au moment où le malade fe met
au lit ; ou bien l’on fe contente d’en introduire
une parcelle avec l’extrémité d’un rouleau de
papier, dans le grand angle de l’oeil.
Onguent Epifpaftique.
Prenez d’Onguent bafilicum, fepi psryes.
De poudre de cantharides, un ,gros.
Mêlez le tout avec beaucoup de loin. Il faut
faire attention à ce que les cantharides fbient
réduites en poudre très-fine.
On fe fert de cet Onguent pour panfer les
plaies faites par des véficatoires dont on veut
entretenir la fuppuration.
Onguent Anodin.
Prenez d’huile d’olives, dix gros.
De cire jaune, demi-once.
D’opium crud, un gros.
Mêlez le tout enfemble pour en faire un
Onguenr.
Cet Onguent eft très-utile pour le panfement
d’ulcères douloureux. On s’en fert aufti pour
adoucir les douleurs des hémorrhoïdes. On en
augmente fouvent l'effet par l'addition d’un peu
de camphre.
Onguent Nervht.
Prenez do graiffe de mouton, huit onces.
D ’huile de laurier , une livre.
D ’huile effemielie'de térébenthine, une once.
D’huile de Succin rectifiée, demi-once.
Faites d’abord fondre la graiffe ; ôtez-la de
i deffus le feu, & ajoutez les autres ingrédiens,
en remuant avec foin.
Cet Onguent eft un topique chaud & ftinui-
lant, qui peut jufqu’à un certain point rétablir
le femiment & le mouvement dans des membres
paralyfés. Son application doit être accompagnée
de f[délions qui par elles-mêmes font
très-utiles dans les cas de cette Nature.
ON IX , owij, Unguis camemeroe anterioris. Amas
de pus dans la chambre antérieure, entre l’iris
& la cornée tranfparente à la fuite de l'ophtalmie
dont les effets ont eu lieu intérieurement. Cette
colieélion purulente forme une tache affez fem-
blable à la lunule de l ’ongle, d’où les Anciens
lui ont donné fon nom. Paul l’appelle encore
Wïê'é. Ætius en parle d’une manière particulière
fous le nom d i l établit même les différences
qui., félon lu i, diftinguentcette affeélion
de l’hypopion : ces; différences font abfolument
illufoires, la maladie étant la même & ne différant
que par la quantité de pus qui eft moindre
dans l’Onix, & ne remplit que la chambre antérieure
, au lieu que cet efpace eft plein dans
l’hypopion.
Le mot Onix me paroît plus convenir à Eabcès
qui fe fait entre lés lames de la cornée, & qui
eft affez confidérable pour avoir la forme d‘un
onglet. Maître - Jan , Mauchart & plufieurs
autres Qculiftes, fe réunifient tous pour donner
& l’Onix cette acception. L'abcès ici ne préfenfe
que les indications générales qu’offrent ceux qui
paroi ffent dans les autres parties du corps; il
faut l'ouvrir lorfque le pus eft complettement
formé & la lancette eft l'inftrument dont il faut
fe fervir de préférence. L’ulcère qui refte eft toujours
long-tems à fe mondifier, fur - tout quand
il y a encore de l’inflammation. Le meilleur dé-
terfif, en pareil cas, eft le vin d’Efpagne & le
fucre brûlé ; on fe fert encore avec avantage de
l'eau ophtalmique de Daquin. ( M. P e t i t - R a -
D£Z.)% . ; * , : ,
OPERATION. Application méthodique de
quelqn’inftrument, ou de la main feule du Chirurgien,
fur le corps humain, pour réparer les
défordres qui y font furvenus.
L'Opération eft le principal caraélère de la Chirurgie
; cependant, dit M. L o u is , on n’eft point
Chirurgien pour avoir acquis quelque facilité
dans l’Art ; ou plutôt, quelqu’adreffe qu’on ait,
on ne poffède jamais l'Art d'opérer fans une infinité
de connoiftances que l’ignorance a voulu
faite regarder comme lui étant étrangères, & qui
font néanmoins les lumières fans lefquelies les
Opérarîons ne fe feront que par une routine plus
fouvent meurtrière qu'utile. L ’Opération ne convient
point dans toutes lesv maladies Chirurgicales;
c’eft un moyen extrême qu’il ne faut mettre
en ufage que lorfqu’il n’eft pas poffible de
guérir le malade par des voies mrçins dou -
loureufes, lors même que les Opérations ont
lieu. Elles ne font qu’un point du traitement;
& , pendant toute fa durée, il faut que,par une
conduite intelligente & méthodique, on difpofe
le malade à l’Opération ; qu'on prévienne ou qu’on
détruife les accidens qui pourraient en empêcher le
fuccès; & enfin que par le concours de tous les
moyens fagement aclminiftrés,onguérifTea près l’O pération
, laquelle, indépendamment delacaufe
fâcheufe & fouvent mortelle qui la preferit, eft
fouvent, par elle - même, une ipaladie très-dou-
loureufe. Le fuccès des grandes Opérations eft
le triomphe du Chirurgien ; mais ce triomphe
S même peut être la honte de la Chirurgie. L ’O- :
pération eft la première & l’unique reflource d'un ;
; prétendu Chirurgien qui n’eft qu Opérateur. Toute
fa gloire & foD profit fe trouvent dans les Opérations
qu’il fait; il ne cherche qu’à Jes: multiplier
: au contraire , un vrai Chirurgien, un
i homme favant & expérimenté cherche à ne compter
fes fuccès que par les Opérations qu’il a fa
' prévenir, & par les membres qu’il a pu conferver.
• Ces obfervations font d’autant plus intéreffantes
[quelles font le fruit des réflexions d'un Praticien
des plus diftingués ,& dont la Chirurgie s’honore
[le plus. On a f^it beaucoup de mal par l'abus j
[des Opérations; on a oublié qu’il ne falloir y recourir
que pour aider le travail de la Nature,
pu dans les cas où les efforts de c e l le - c i , évidemment
itfufhfans > ne laiffoiem pas d’autres
! reftburces pour fauver la vie du malade ; & non-
: feulement on a mutilé fort inutilement beaucoup
' de perfonnes qu’on auroit pu guérir par un traitement
méthodique bien entendu , mais on en a
fait périr un grand nombre qu’on eût pu fauver
par une Pratique plus douce & plus remporifante.
D’un autre côté néanmoins bien des gens ont
porré trop loin la crainte des Opérations, & ont
voulu mal-à-propos proferire de la Pratique des
moyens cruels, il eft vrai, dans l’application, mais
du fage emploi defqnels dépend fouvent le falut
•des malades. Voye[ ce que nous avons dit à ce
fujet aux articles Amputation , Cancer , &c.
Des differentes Jortes d Opérations.
Toures les Opérations de Chirurgie fe rédui-
fent à réunir ce qui eft divifé, à divifer ce qui
eft uni à extraire des corps étrangers, & à
ajomer.au corps humain ce qui lui eft utile: les
Grecs ont exprimé ces quatre genres d’Opérations
par les noms de Synthèse , Diérèse, Exérèse
et ProtÈse. Voyei l’énumération méthodique
des Opérations que nous avons données
dans le Difcours prélimiraire.
La Synthèse ou réunion,eft une Opération par
laquelle on réunit , ou l’on rapproche les parties
divifées ou éloignées les unes des aurres ; ainfi ,
on divife la fynthèfe en fynthèfe de continuité &
en fynthèfe de contiguïté.
La fynthèfe de continuité réunit ce qui eft di-
vifé. La fynthèfe de contiguïté rapproche ce qui eft
éloigné, & remet les parties du corps dans leur
fituation naturelle.
Les divifions contre nature, qui font l’objet
de la lynthèfe de continuité, fontdedeux efpèces :
favoir, les'plaies & les fraélures. Les Anciens
diffinguoïem la fynthèfe de contiguïté en épagogue,
raphé &Jyntétifme. L ’épagogue eft la réunion des
plaies fans faire de divifion. Le raphé eft cette
réunion par le moyen de quelques points de
future qui font de petites divilions; le fynthé-
tifme eft la réunion des parties des os frac -
titrés.
Les parties déplacées, qui font l’obier de la
fynthèfe de contiguïté, font de deux efpèces :
les unes font molles & les autres font dures.
Les Anciens appelloient artkrombole , la fynthèfe
qui remet les parties dures dans leur fituation
naturelle; ils appelloient taxis, celle qui produit
le même effet par rapport aux parties molles.
Les moyens dont on fe fert pour exécuter ces
différentes efpèces de fynthèfe font la fituation ,
les bandages, la future féche, les lacqs, les
attelles, les fanons, les boîtes , les machines &
les futures..
La Diérèse ou divifion, eft une Opération par laquelle
on fépare les parries dont l'union eft contre
nature > & l'on divife celles dont la continuité eft
un obftacle à la guérifon de certaines maladks*