^ivobferve Maître-Jan, qui dit l’avoir vu toujours
fans fuccès. Aufli Saint—Yves lui préféroit - il
toujours]*incifion. Yoicifon procédé, d’aprèsfes
propres expreffions, ce Quand le Staphylome
n’efl point étendu fur toute la furface externe
de la cornée,'je prends une aiguille courbe-, je
la pafle au milieu de la tumeur, & avec une
lancette je la coupe à fa bafe, je panfe la plaie
avec l’efprit-de-vin & l’eau -, par ce moyen, le
Staphylome ce (Te, foit que la cornée qui fe cica-
trife, devienne plus épaiffe, ou qu’il relie un petit
trou au milieu de la plaie par lequel l ’humeur
aqueufe fe vui.de à mefure qu’ il y en a de trop
dans l'oeil ,* ce qui n’apporte aucune incommodité
au malade, cette humeur prenant le cours
ordinaire par le nez. 55 Quand la tumeur étoit
plus volumineufe & qu’elleoccupoittoutela cornée
tranfparente ou la plus grande partie-, alors notre
Auteur emportoit une portion de l 'oe i l ,&, à cet
égard , ilrenvoieàl'article decetre opération.Une
attention eHerniel le à avoir, elide ne jamais mettre
ces procédés en pratique, fans auparavant y avoir,
dijpofé les malades par les remèdes généraux &
topiques , fur-tout quand il y a tendance à l'inflammation,
encore plus quand elle a lieu. Quant
au trou Muleux qui fuccède par la fuite, le D.
Gleize allure qu’on ne doit point s’en inquiéter ,
qil'avec le tems il fe ferme par une bonne cicatrice,
& que quand celle-ci tarde à fe former, la caufe
efl fouvent la fonie d’une portion de l'iris, comme
il en cite des exemples.
M. Guérin, dans le cas de Staphylome vrai-
femblablement fans adhérence, dit qu’il fit une
incifion dans le voifinage de la rumeur & qu’avec
un inflrumenr étroit & piaf, placé dans cette incifion,
qu'il étendit l'iris & l’obligea de fe remettre en
place-, & pour empêcher que l'humeur aqueüfe ne
forçât de nouveau cette membrane, il tint l’oeil
en vacuité pendant huit jours, en foulevam toutes
les quarante - huit heures l'un des bords de la
plaie, pendant qu’il travailloit à la cicatrifation
de 1 ulcère. Il efl difficile à croire qu’au bout de c e .
tems, les lèvres de la cornée ne foienr pas réunies
de manière à ne pouvoir être décollées -, en pareil
o a s , fi l’on tente de les écarter, on peut faire
naître, non-feulement des douleurs très-aigues,
mais encore des inflammations & leurs fuites
fâcheufes. D’ailleurs cette nouvelle incifion de
la cornée nous paroît devoir trop compliquer
la maladie, pour que nous ofions la confeil-
ler.
Il efl un Staphylome qui fuccède quelquefois
à l’opération de la cararaèle par extradion -, il
provient de l'engagement de l'iris ou de la capfule
de l ’humeur aqueufe entre les lèvres de la plaie
qu’on a été obligé de faire. M. Wenzel en cite
des exemples dans fon Traité de la Cararade, &
ceux qui ont écrit fur la Chirurgie des yeux,
en ont également rapporté plufieurs. Le Praticien
, que nous venons de c iter, ne confeillç ôen
, pareil cas, aucun des moyens que nous venons
de^ rapporter,- il veut qu’on lai fie l’oeil libre &
. qu’on ne fafle rien à la rumeur-, car, dit - i l ,
les mouvemens des paupières déterminent d’abord
à réunir les côtés de la cornée par où l'infirumen
t efl entré & forti-, alors il fe fait une pref-
fion fur la tumeur qui la force peu-à-peu à rentrer.
Quelque tems après, une portion fe cicatrife
encore & fait rentrer également une partie de
l’iris & ainfi de fuite JiiTqu'à la rédudion entière.
Je puis, continue-t-il, bien affurcr que
je n’ai vu que très-peu de Staphylome« furvenus
à la fuite de l’opération, qui ne fe foienr cîîfîipés
avec un peu de rems par la feule adion des
paupières, fur-tout fi on laiffe l'oeil libre & fans
aucun bandage. Ce moyen réuffit tomjours pour
. les Staphylomes produits foit par l'iris ou par
la capfule de l’humeur aqueufe. Cependant, quand
ces derniers durent trop long-rems, je n'héfire
pas à couper la poche qu’ils forment en-dehors.
Cette fedion a toujours été fuivie de fuccès,
elle n’a aucun inconvénient, & elle accélère la
guérifon. La capfule , dont il s'agit, a une ft
grande facilité à fe réunir & à s’étendre, que
quelquefois, après avoir été emportée d'un coup
de cifean & l'humeur aqueufe qu’elle contenoit
étant évacuée, on trouve le lendemain un fécond
Staphylome à la même place, il faut alors le
couper de nouveau.
U 'efl un autre genre de Staphylome qui provient
moins d’une proptofe que d’un engorgement
de la cornée tranfparente,c’efl la fécondé efpècedu
D. Goock. Richter parle d’une beaucoup plus rare
que la première que nous venons de confidérer. La
cornée, dans celle-ci, fait une faillie hors de
1 orbite, tombe fur la joue, en manière de cône
& y produit une inflammation par le frottement
qu’elle y excite, fouvent même pouffe la paupière
inférieure & occafionne fon inverfion. Voy»
Egtropium. Le globe de l’oeil alors expofé
continuellement a l’effet que peuvent produire
fur lui les corps extérieurs & le frottement des
cils, rougit, s’enflamme, devient plus ou moins
douloureux. La cornée efl toujours plus ou moins
opaque & nuit ainfi à la clarté de la vifion. On
croiroit qu'une telle maladie efl toujours ou doit
toujours être accompagnée d’une plus grande capacité
dans la chambre antérieure de l’oeil ; mais l'expérience
a prouvé le contraire, ce J ’ai fouvent ouvert
ces fortes de Staphylomes, dit le D. Richter,
& j ai toujours obfervé qu’il ne s'en étoit'échappé
qu’une très-petite quantité d’humeur aqueufe &
que la tumeur s’étoit peu affaiffée après la fortie
de celle-ci. Je n’ai point trouvé que les parois
en fuffent fort minces, au contraire elles étoient
épaiffes & jufqu’à une ligne & quelquefois deux;
la chambre antérieure étoit très-petite, fouvent
même elle étoit abolie de manière que la fur-
face interne de la cornée touchoit & adhéroità
•’»ris. xj Quelquefois on voit des tubercules raffemblés
& comme noueux fur la furface de la
cornée ; c’eft ce que l’on appelle le Staphylome
ramojum desAuteurs. L ’on a cru que chacun de
ces tubercules étoit creux, & qu’il contenoit
une portion de l’humeur aqueufe; mais notre
Auteur les ayant difféqués, les a toujours trouvés
folides; il en a même vu lin qui, ayant été
coupé trois fois fucctffivement, a touj ours reparu.
La cornée dans cette efpèce de Staphylome, non-
feulement fe dejette en-dehors, mais encore en-
dedans ; l’adhérence qui furvient alors avec l'iris,
donne lieu à la maladie qu’on nomme Synechia.
Ceux qui ont regardé le Staphylome comme
une proptofe, ont confeillé le remède le plus
Ample, celui qui convient au plus grand nombre
des hernies, la comprelfion. On a employé
ce moyen différemment ; on a d’abord eu recours
à de petites compreffes, entre lefquelles on avoir
mis une petite plaque de plomb, & qu’on main-
tenoir avec-une bande roulée à l’entour de la
tête. Puis Woolhoufe a fubfiitué à ce moyen la
plaque d’argent dont nous avons parlé ci-deflus.
Platner enfuite a remplacécelni-ci par un inftrument
comprelfif qu’il a fait graver dans (on Ouvrage. Le :
premier moyen manque de fixité; la compref- j
fion qu'il exerce, ne peut être fuflifammenr réglée ; 1
ou elle efl trop grande, ou point affez, & chacun
de ces deux cas a fes inconvéniens. Celui de
Woolhoufe ne peut convenir, à raifon de la douleur
que produit la plaque qui efl en contaél
avec l’oeil, toujours très-douloureux, en pareil
cas. On en peut dire autant de la machine de
Platner; mais, fi l’on fe rappelle ce que nous
venons de dire fur le caraélère de la maladie
dont il s’agit,. on concevra que tons ceux qui
ont propofé ces moyens compreflifs n’en avoient
aucune idée ; car que peut faire la comprelfion
pour guérir une tumeur pareille qui vient de
congeftion.
Ceux qui ont confeillé l’incifiorr, paroiffent
e^avoir mieux faifi l’éthyologie. Us ont penfé
qu’alors l'humeur aqueufe étant écoulée, la tumeur
fe rapperifferoir , & que le globe reviendroit à
fa première forme; mais il n’en efl point ainfi,
car la plaie étant cicatrifée, & l’humeur aqueufe
tétant régénérée, la cornée fe tuméfie de nouveau.
Richter dit avoir ainfi ouvert jufqu’à dix fois la
cornée tranfpartnte chez un payfan , & n’avoir
pas plus avancé qu’à la première fois. Ceux qui
ont eu recours aux aflringens, ont été plus heu-
*eux j fur-tout quand ils onr faifi la maladie dans
fon principe; bis naj'centem, dit notre Auteur,
Jyffocari morbum externo aqûoe frigide ufu ,• car,
a une époque plus avancée1 il y a moins de
fuccès a efpérer. On a renté de produi e fur le
uège même du mal un écoulement purulent qui
Put (lilfipor l’engorgemenr, & cette méthode a
heureufe entre les mai-ns du D. Richter.
nfigù cum fuccejju hâc metkodo ufus fum , ilamque J
43 tumorancomc j Jed etia.n Mais, opa- 1
citatem fenfim tollere obfervavi. On verfe, dit il V
fur un petit morceau de pierre infernale un peu
d eau pour qu’elle fe fonde; on y plonge le bout
d un pinceau & l’on porte celui-ci à l’endroit
le plus bas de la cornée & fucctffivement, de
manière à ouvrir celle-ci infenfiblemenr. On con-
ferve l’ulcère ouvert un très-long tems, & l'on
répète 1 application du cauflique, s’il tendoit à
une trop prompte cicatrifation. Je ne fais, continue
t-il , quelle efl la propriété aflringente
propre à cette méthode, comment & pourquoi
elle a lieu, mais elle n'en efl pas moins réelle.
M. Janin, en pareil c a s , vante beaucoup le
beurre d antimoine. Le D. Richter en fit l'épreuve
fur un enfant de huit ans dont chaque oeil étoit
affecté d un Staphylome , à la fuite de la petite
vérole. Chaque cornée fortoit de l’orbite de près
de la longueur d’un pouce, la tumeur étoit opaque
parfemée de vaiffeaux rouges, & elle tomboic
fur les joues. Ayant écarté l’une & l’autre paupière,
il trempa un petit pinceau dans le beurre
d antimoine ftiffifamment, pour que l'effet puiffe
fe borner à latuinem; feule; il en frotta la cornée,,
fans que le malade éprouvât d e là douleur; elle
furvinr cependant peu après, mais il la modéra
par des ablutions faites avec le lait chaud,- il
panfa enfuite avec les préparations de faturne.
Le malade fouffrit beaucoup la première n u it,
néanmoins le matin il n’y avoir aucune inflammation.
Il répéta l’opération trois fois fucceffi-
.. veinent, (avoir le quatrième , le feptième & le
dixième jour , & le quatorzième il ne paroiffoit-
aucun veflige du mal. M. Janin dit que ce procédé
efl appliquablè aux Staphylomes de la fcl;—
r o t i q u e & même à la proptofe de l’iris mais
je D. Richter obferve qu’il ne peur prononcer
ici, d’après fon expérience. (M. P e t i t -R a d e i .)
S TE A TOM E , de , fuif. Tumeur mobile
fous les tégumens, indolente, fans changement
de couleur à la peau, & qui contient une matière
qui a la confifiance du fuif. V o y c% L oupe.
S T E R N U M. '^ fw ,.O s fi tué à la partie
antérieure de la poitrine, & qui recevant l’extrémité
de chaque côte, leur fert de point d’appui
dans les différens mouvemens quelles exécutent
lors de larefpiration. Cet os peut, comme le plus
grand nombre de ceux qui compofent le fquelette
être fraéïuré, foit après un coup , une chute*
à la fuite d’une décharge d’armes à feu; il peut
être carié par l ’effet d’un vice qui infedfe les
humeurs , il peut enfin fe former fous lui différens
dépôts, qui écartant les lames du médiaflin,
& même les ulcérant, peuvent, par la fuite ) donner
lieu à des épanchemens mortels dans la poitrine.
Confierons tous ces différens c a s , pour
fa voir la conduite qu’il faut tenir dans chacun
d'eux , en commençant par ceux qui ont rapporn
à la fraéluré..