
trouver un meilleur moyen, & M. Pibrac Fa
imaginé. Une Demoifelle, dans un accès d’épi-
îeptfë, fe coupa la langue, obliquement entre les
dents; la portion divifée, qui ne tenoit plus qfie
par une petite quantité de fibres fur un des côtés,
étoit pendante hors de la bouche. En attendant
quon avisât aux moyens les plus- convenables.
M. Pibrac crut devoir retenir cette portion par
un morceau de linge en double, qu’il mit tranf-
verfalemcnt en forme de bande entre les dents.
L e firccès avec lequel la portion de langue coupée
fut retenue dans la bouche, fuggéra à M. Pibrac
l ’invention d’ une petite bourfe de linge fin pour
loger ex a Clément J a langue; il trouva le moyen de
l ’afîujettir en l’attachant à un fil d'archal replié
fous le menton ; & qu'il éroir facile de fixer par
•deux rubans liés derrière a tête, ce qui repréfente
aflez bien un bridon. Voye^ les Planches.
Rien n’cft plus ingénieux & plus commode
que cet infiniment pour réunir les plaies de la
langue & maintenir cette partie fans craindre de
dérangement. Il fuffit de fomenter la plaie à
travers la petite bourfe de linge avec du vin
dans lequel on a fait fondre du miel rofat. S’il
s’amafie quelque efpèce de limon dans le pâtit
fa c , il eft aifé de le nétoyer avec un pinceau,
trempé dans le vin miellé, & d’entretenir par ce
moyen , la plaie toujours nette.
LINIMENT. Efpèce de médicament externe,
dont on enduit les parties fur lefquelles on l’applique
, en les frottant légèrement.
Le Liniment, proprement dit, doit être d’une
confifiance moyenne entre l’huile par exprelfion
ou entre les baumes artificiels & l ’onguent; &
il ne diffère de l’un & de l’autre que par cette
confifiance. Sa compofition & fon ufage font
d’ailleurs les mêmes que ceux des, onguens. Ce
font toujours des huiles, des grailles, des réfines,
des baumes naturels, des fubftances falines, def-
tinés à amollir , calmer, détendre, ou réfoudre;
& même cette d iffé r e n c e q u i dépend de la
confifiance , ne détermine que d’une manière
fort vague la dénomination de ce genre de remè-
-des; en forte qu’on appelle prefque indifféremment
$nume, Liniment, Onguent, des mélanges de
matières grades, deftinés âêtre appliqués extérieurement
, & qu’il importe très-peu en effet de
les distinguer.
Voici les-formules de quelques Linimens qu’on
emploie avec le pins d’a van rage.
Liniment anodin,
Jfrenez d’opium une demi-once ;
de Savon blanc, deux onces;
de camphre , une once;
d’huile eflentielle de romarin, deux;gros ;
d’efprit-de-vin reâifié une livrq:
Mettez l’opium & le favon en digefiion dans
Fefprir-de-vin pendant trois jours ; coulez la
liqueur par un linge ; ajoutez enfuite le camphre
& l'huile, en agitant fortement le v ai fléau.
On emploie, avec fuccès -ce Liniment pour
calmer les douleurs dans les cas de foulures *
& d’autres pareilles affeclions topiques.
Liniment blanc.
Prenez d’huile d’olives, ou d’amandes, deux ono*
d e ‘blanc de baleine demi-once ; *
de cire blanche deux gros;
Faites fondre enfemble-.
On emploie ce Liniment pour les gerçures des
lèvres & des mammelons, & pour toute autre
excoriation.
Liniment camphré\
Prenez de camphre, une once ;
d’efprit de fel ammon. caufiique, trois on Ci
d’efprit de lavande fimpie, huit onces.
Mêlez l’alkali volatil avec l’efprit de lavande, &
/ difliliez huit onces à tin feu très-doux. Dif-
folvez le camphre dans la liqueur difiillée.
Ce Liniment eft très-élégant & très-aélif
dans les cas de certaines douleurs locales , particulièrement
dans des maux de tête opiniâtres
qui ne dépendent pas d’une caufe interne.
Liniment volatil.
Prenez d’efprit de fel ammoniac caufiique,demi-ohc.’
d’huile d’olive une once & demie.
Mêlez enfemble ces deux ingrédiens dans une
fiole jufqu’à ce qu’ ils foient unis.
On a recommandé ce Liniment dans les cas
d’angine inflammatoire. En pareil cas, on en
imbibe une flanelle qu’on applique autour du
c o u , & qu’on renouvelle tontes les quatre ou
cinq heures. On l’emploie auiïi avec fuccès contré
des douleurs de rhumatifme. On peut augmenter
ou diminuer la proportion de l’huile, fuivant
l’efiei que produit ce topique fur la peau.
L IPOM E , Lipoma, de Atmot, graiffe. Tumeur
charnue formée tous la peau, pour l’ordinaire,
par un gonflement de quelque portion de la
nienibraneceliulaire.il efi fouvenr-difficile de
la diftinguer d’une loupe, fi ce n’èfi par l’inégalité
de fa furface, q u i, en général, préfeme
diverfes éminences. Sa fituarion hors des parties
glanduleufés, fon indolence , & fa duretémoindre
que celle du fqUirre, la diftinguent fuffifamment
de ce dernier.
Il n’y a pas d’indication particulière pour le
traitement du lipome ; lorfque fa nature efi bien
reconnue, & fur-tour dès qu’il commence à devenir'incommode,
il faut 1 exrirper, en le difféquant
avec prudence, à moins que quelque circonfiance
particulière , telle que la fituation de la tumeur
dans le vol lin âge de gros-vaiffeaux ou d autres
organes qu’il importe de ne pas bleder, ne s op-
pole à cette opération, qui deviendra toujours
d'autant plus difficile qu’on la retardera c.avan-
tage : le volume du lipome ten km conitammem
à s’accroître. Voye^ B ronchocèle & L o u p e .
L IT DE MISERE, de T R A V A IL . L u préparé
pour les femmes qui font en travail, & fur
lequel elles reflent quelque teins après que la c -
couchemenr eft terminé. Ce Lit n efi point regarde
-comme néceflaire chez beaucoup de nations, &
fans parcourir les différens endroits ^ du globe,
nous nous bornerons à ce qui eft d ufgge chez
nos voifins. En Flandre , en Hollande, en Ef-
pagne & peut-être ailleurs , les femmes font
ufage de chaifes difpofées le plus convenablement
& qu’elles fe prêtent même les unes aux autres.
On peut voir dans Deventer la forme de ces fortes
de fiè’ges. En Angleterre', les femmes fe couchent
fur le bord d’ un l i t , le derrière tourné vers
l ’Accoucheur , les cuiftes ; les jambes, étant à demi
fléchies, & les genoux écartés au moyen d un
oreiller. On dit que, dans quelques provinces de
la France, les femmes■ accouchent agenouillées
fur un carreau & les coudes appuyés fur une
chaife , & que , dans d antres, elles fe tiennent
debout,ou bien qu elles font affifes fur les genoux
d’une perfonne, qui les fourienr. Mais la meilleure
de ces coutumes , dit Rcederer, qui a beaucoup
vécu en France & ailleurs, efi d’accoucher fur le
petit lit en ufage parmi nous. Au défaut d’une
cpuchette ordinaire, on fe fert d’un lit de fangle,
on étend deffus deux matchs , dont un dans
toute fa largeur & l’autre plié de manière qu’il
ne defeende qu’à la moitié. On étend enfuite plu-
fleurs alaifes ou-draps pliés en quarré long , on
y.ajoute un traverfin des draps,, une couverture
& un oreiller, comme pour un lit ordinaire. On
confeille-ide placer une traverfe de bois au bout
du lit où fe trouvent les pieds, pour que , dans
•le rems des douleurs , la femme, s’y appu}ant,
puiffe mieux les faire valoir. La femme ainfi
placée, on cherche à lui élever le i derrière
autant qu’il efi poflible, afin de pouvoir agir plus
librement & introduire plus facilement la main
quand il le faut. On peut accoucher les; femmes
les plus indigentes fur un lit fait d’unefeule paillafle;
mais il faut le garnir de manière quelles y puif-
fent refier le premier jour de leur délivrance.
Les femmes fortes d’ailleurs ne doivent fe mettre
fur le Lit de Misère qpe quand le retour fuc-
ceifif des douleurs annonce quelles vont bientôt
accoucher; celles qui font foi Mes'■ & menacées?
daccidens feront bien néanmoins de s’y mettre
plutôr , & même au commettcemènt du travail.
Les femmes qui ont une obliquité de-matrice fe
placeront de bonne-heure fur lé^Lir-dè Misère,
elles s y coucher on t; d’une manière diffé rente ||fôH
:lo n l efpèce d’obliquité; elles s y tiendront-fur le
dos, quand la matrice fera inclinée en devant;
elles fe mettront fur le côté gauche, quand l’obliquité
fera du côté droit; & fur le côté droit ,
quand l ’obliquité fera du côté gauche. Quelque
foit l’efpèce d obfiquité on remettra la femme fur
le d o s , lorfque le travail avance vers fa fin , & elle
s’y tiendra de manière que fon fiège foir un peu
élevé. On couvrira le corps de fimpie drap,
quand il fait chaud, & d’une couvertuie, pendant
l’Hiver. On la relevera, en même-rems qu’on écartera
les genoux pendant chaque douleur , & la
femme, pendant fes efforts s’aggrippera aux personnes
qui lui tiendront les genoux fermes, pour
quelle puiffe mieux faire valoir fes douleurs.
{M. P e t i t R ad e l ,)
L ITHfASIS. ou. L ITHIASE. Lithiafis
Affeélion dans laquelle Jes voyes urinaires &
notamment la veffie, font imbarraffées par des
calculs de manière à occalionner différens fymp-
tômes, relatifs & à leur figure, leur volume,
& aux lieux qu’ils occupent. Voyc[ pour de plus
grands détails les articles Pies.ee & Taille.
On défigne encore, fous cette dénomination, d ifferentes
concrétions qui fe forment vers le bord
de l’une & de Taurre paupières. Voye% à ce fujet
les articles Grele & O b.geoi.e t . (AL P e t i t *
R ad EL. ) -, i
L ITH O TOM E , de a/9os , & ny.vm, Seclor lapi-
dis. Dénomination vicieufe par ‘laquelle on défigne
tout inftrument tranchanr, deftiné à ouvrir
la veffie, pour en retirer une pierre. Les Purifies
lui ont fubftitué celle Cyftitome on Uretro-cyfti-
tome qui efi plus exaéle; mais l’ufage a prévalu
pour l ’autre dénomination. Les Praticiens, qui ,
les premiers, ont cherché à. perfeélioner la méthode
de tailler par le grand appareil, ont auftï
cherché à donner à leurs inftrumens la forme la
meilleure pour réuffir , perfuadé que l’in fini ment
faifoit prefque tou.t. Les uns ont choifi un
biftôuri èn manière de lance, d’aujres l ’onr préféré
en rondaçhe. Les'Collot, qui le contentoient
' de faire une incifion à l’urètre , parallèle à celle,
de la peau , .fe fer voient d’un Lithotome rond
& moufle ; ceux qui font venus après eux., Tentant,
la néceffité d’étendre l’inciljon de l’urètre,
du côté du col de la veffie, ont alongé & formé
en pointe leur infiniment, & lui ont alors
■ donné le .nom Lithotome • en langue de carpe.
Mais comme la largeur de cette pointe ne permet-
toit pas de porter Tincifion a fiez, avant pour
couper le : bulbe, de l’urètre fans intéreffer le
reélum ;,on l’a doneencorediminué. Tousces L ithotomes
font tranchàns des deux côtés, & leur
j lames font reçues dans une châfle compofëe c!ê
; deux pièces d’écaiile, mobiles fur elles-mêmes,
cé qui fait que la lame n’éft;point bornée dans aucun
de fes mouvemens. La lame do ces Lnhoïoines
doit être affujettie fur la châfle par une bandele
tte'd e linge fin. Moreau, qui tailloir avec
grand fuccès à l’Hôtel-Dien de Paris, recouvroU