
donne à cette eau la cou'eur noire, comme le
fùblimé corrofif lui en donne une jaune.
LeTurbith minéral, Calx Hydrargyri vitriolât
a , ou le mercure émétique jaune, eft peu ufité
aéUiellement • quelques-uns cependant penfent
encore qu’il eft préférable , comme vomitif , au
tartre fiibié, ou à Tipécacuanha, pour guérir les
tumeurs des tcflicules. M. Schewediaver dit cependant
avoir vu quelques cas où ce remède,
donné journellement à très-petites dofes > a détruit
efficacement des affections . vénériennes cutanées
du plus mauvais genre. Si Ton vouloit en tenter
l’ufage en pareil cas , il feroit prudent d en réprimer
les trop vioiens effets , en lui mêlant
l ’opium.
U Hydrargyrum nitratum eft une combinaifon du
mercure avec l’acide nitreux, qu’on a employée
fous différentes formes & dénominations, tant à
l ’intérieur qu’à l'extérieur. Pour l’extérieur, dit t
Schewediaver, on fe fert de la diffolutiou étendue
d’eau, comme d’un déterfif >-c>efl un très-
bon remède pour les chancres, &c. -, la même |
diffolutiou, faite avec une once de Mercure, fut j
trois onces d’acide nitreux, &, unie , . pendant !
qu’elle eft encore chaude ,.avec Une livre de graiffe
do porc, par une tiituraticn,exaéte, forme l’on- j
guent Citrin , fi utile dans les afiedtions opiniâtres J
& vénériennes de la peau. Le Précipité: rouge, ;
Hydrargyrum nitratum rubrum, qu’on prépare avec |
là même diffolution-expofce .au feu juîqu à ce que 1
le réfidu ait acquis cette couleur, eft d une nature
eorrofive , & eft uftté comme cauftiquè, dans lès
G-as d’ulcères vénériens avec hyporlarcofe. On |
donne ci mmunémtr.t, à l’intérieur , 1 Hydrargy- j
rum nitratum , depuis un demi—grain jufquà un 1
grain , d.-.ns une,pinte de quelque décoélion ap- |
propriée. Les-gouttes blanches, du D. Ward, j
qui ont eu de la réputation , ne font-autre chofe i
que le mercure, diffous par l’acide nitreux précipité,
& rediffous par le moyen du. fcl' ammoniac.
Le fyrop dec Bélier, ou Végétal, paroîr être du
mercure précipité de l’acide nitreux par l'aikali,.
fixe végétal, & enfuite diffous dans l’éther vitrio- i
lie]ne . mêlé avec quelque fyrop agréable. .
L ’Hydrargyrum acetatum , .plus connu fous le I
nom de Pilules de Keyler , eft une préparation
faline dans-laquelle.le mercure, après avoir été j
divilé par une longue trituration , eft enfuite
diffous dans le vinaigre, Voyez ce qu’il'en eft dit |
dans. l’Ouvrage de M. Dehorne. On unit cette
préparation à la manne, pour en former dés pii— |
iules qu’on fait prendre d’abord à .la dofe de deux, i
en augmentant peu-à^pav. jufquà douze, chaque j
jour. Les pilules de Keyfer.ont eu de grands' j
l’uccès dans quelques cas j mais elles ont fait bien j
d’années j une méthode qu?on a appel lé Mixte ^
parce qu’en la fuivant, on réunit enfemble le traitement
interné & externe de la Vérole. M. Gar-
dane, Médecin de la Faculté de Paris, s'eft fajr
un nom paffâger en la prônant. Elle confifte à
preferire le fublimé intérieurement , pendant
qu’on fait prendre les fripions par extinélion.
Cette méthode éft la méthode par excellence à en
croire M. Dehorne. « De toutes les préparations
mercurielles, dit-il, employées au traitement desmaladies
vénériennes, il n’y en a guères dont la
combinaifon foit plus heureufe & plusuniverfelle-
menf pratiquée que celle des friétions mercurielles
avec le fublimé corrofif. Quand on a jugé nécef-
faire la réunion de ces deux moyens, on y a été
déterminé fans doute par l’avantage d e ‘pouvoir
augmenter l ’énergie du mercure Amplement étendu
& divifé par l’aélivité de celui qui , donné’
fous une forme faline, éroir exaéiemem foluble 8c
mifcible. à toutes nos liqueurs. Outre cette propriété
fi précieufe , le mercure, fous cette derrière
forme, a acquis la faculté de ftimuler plus puiff m-
ment nos fibres , d’ouvrir les couloirs, de préparer
& d’aflùrer conféquemment l’ordre des lé-
cr étions *, ce qui , indépendamment de là vertu-
qu’il a-d'enchaîner & de décompofer le virus en'
détermine plus sûrement.8c plus complertemenr
l'évacuation. On peut ajourer à ces réflexions1
qu’il eft peut-être plus rare , qu’on ne penfe de'
trouver une maladie a fiez fimpiè pour qu’une feule
méthode fuffile tou jours à-fa gtrérifon. jj Jj s’en'
faut de beau cou pqu’on doive tout attendre delà
méthode mixte y fon efficacité eft fondée fur des
principes trop hypothétiques pour-qu’on puilfe les
prendre pour bafe d’un traitement. Voyez, à ce
fujer, dans l’Ouvrage de M. Bru, des details ou»
nous ne pouvons entrer i c i , fans alonger- plus ■
qu’il ne convient cet article.
Enfin, ce dernier Auteur propofë auffi line
méthode de donner le Mercure intérieurement,
au moyen- dé gâteaux de fa compofitiop , avec iin-
fel qu’il nomme Régslin.- Voici là maniéré don! il
s y prend pour obtenir ce fel mercure revivifié,
une once. Placez-le dans une capfule de verre, ou'
dans une grande fidle à médecine, dont on aura
féparé le col j .verfez dtfTus une once d’acide nitreux.
Aûffi-tôtque* lé mercure fera réduir fous-
forme de chaux bleuâtre, & qu’on n’appercevra
plus de globules m e r cu r ie lo n -y ajoutera deux
onces d’acide marin. On aura foin de ne verfef
cet acide fur ie mercure calciné par le nitreux >
que lentement & a plufieurs reprifes, pour éviter
la trop grande- effervefcence. . Quand on verfe
l’acide marin fur le nitreux, qui tient de mercure
en diffolution , ou feulement en calcination , il Ie
des ravages dans d’autres. Nous pouvons en dire fait auffi-tôt-un précipité , mais qui- fe re diffout
autant de la. terre feuilletée de Preffayin ,. ;&_de promptement. On. fait évaporer cette liqueur au
toute autre compofirion qu’on voudra faire règar- J: bain de fable, jufqu’à ficcitè, & l'on obtient un
der comme ayant une vertu intrimeque. ^ { fel mercuriel d’une teinte un peu jaune; on 1
Ou a..beaucoup vanté, il y a une vingtaine t; diffout. alors dans une très-petite' quantité d’eau'
Î3ouillaffie> en le triturant dans uft mortier de
porcelaine ou de verre. Lorfqu’il eft parfaitement
diffous, on met la liqueur en évaporation au bain
de fable, & Ton obtient un fel blanc friable,
quelquefois un peu humide, félon qu’on a plus
ou moins pouffé l’évaporation-, on lui enlève cette
frumidité en l’étendant fur du papier gris , pour
Je faire fée lie rq u a n d il eft dans cet état, on
Renferme dans un flaccon de cryftal pour l’ulàge.
Une once de mercure coulant, dit l’A tueur, donne
à--peu-près dix gros de fel regalin ; en lorte que
lè cinquième du poids qu’il acquiert, lui vient
autant des acides qui ont lervi à le diffoudre, que
de l’eau dans laquelle il à été lavé. Les proportions
indiquées changent félon U ca^auté des vafes
dont on fe feit p.our fane l'opération ; mais il faut,
dans tous les cas, le même poids d'acide nitreux
que de mercure. Le fel, mercuriel régal in ainfi
obtenu yon en diffout peu-à-peu deux gros dans
une livre'd’eau bouillante de fontaine ou de ri-
v.ère , bien clarifiée , en verfam ceiie-ci à mefure
que la diffolution s’opère. D'une auire part, on
diffout trois gi os & demi d’alun de roche j dans
autant d’eau ; on mêle les dcux loiutions enfemble
d: nvune bouteille, & on y ajoute deux onces de
miel commun. C n agite la bouteille j on la place
fur des tablettes, dans un lieu chaud, où on la
lîiffe débouchée un mois en hiver, '& quinze jours
en Eré ; la liqueur eft alors en état d-ètre employée.
Pour être exaèi , dit l'Auteur, dans la
fabrication de ia pâte, & afin de la mieux*pétrir ,
j ou faire lus gâteaux , il no faut prendre, à-ia-fois
que la moitié de la ffolution, c’eft-râ-dire une livre
& une ont e ; puis les deux 1 ©luttons-, qui, réunies
avec le miel, donnent deux livres ôt deux onces:
On agite la folution, en fecouant la bouteille, |
après l’avoir partagée, loir en la pelant ou en la
mefuram. On la verfe dans un grand mortier de
imrbre, & on y projette environ deux onces de
fàrine, qu’on délaye avec une grande cuiller de
bois j & quand elle eft bien délayée, on y a joure i
deux onces de bonne caffonade^ enfuite on met de
là farine pe-tir-à'-petir-', avec une main, tandis que, i
de l’autre, on remué ia pâîeravec la euilltr, ju f
qu’à ce qu’elle ait acquis une certaine cbnfiftance ;
on fe fert alors des deux mains pour la pétrir, •&
fbn y ajoute la quantité de farine néceflàire pour
lui -donner la confiftance convenable*, il en faut
deux livres & demie pour chaque livre deau.
Quand la pâre eft-bien pétrie, on la repàffe fur
une table folide , pour l’étendre en forme de p!a- ;
îeau de huit à dix lignes d épaiffeur, à la manière i
dont les FânlfierS le font à l’égard de leur pâte. '
Quand elle eft an point que nous venons de l in- :
dtquer, on là découpe avec un emporte-pièce qui
forme le moulé'dés. gâteaux. Lorfque la pâte eft
découpée , on repétrir les rognures entre les mains -,
& l’on en fait un petit plateau de.rmême épaiffeur
que le premier , & on le découpe de même. On
«tend les gâteaux fur une feuille du papier d’office, j
comme ôn le fait des maftepains. Les gâteaux ainll
difpofés, on les met aûffi-iôt au four, & on les
fait cuire modérément -, la chaleur d’un four de
Boulanger, dont on vient d'ôter le pain, eft fuf-
fifante pour cette opération. 11 faut rejetter tous
les gâteaux qui font noirs après leur cuifibn -, leur
couleur doit être un peu dorée ; le dedans blanc,
& à peu de chofe près de la couleur de la pâte*,
la malle de pâte réfultante d’une li.,rc'& une once
d eau , & de deux livres & demie de,firme,;doit
produire environ deux.cents quaran-'e gâteaux. Il
ne faut jamais faire une plus grande malle., fi l’on
veut.la bien travailler. -r
L Auteur trouve dans cette formule un bien
grand avantage. Le mercure, dit-il , s y -trouve
eam 1 état de la plus grande ex pan f l o u , parce que
ta chaleur;qu on emploie pour, les cuire, le di\ifè
û 1 infini, ôt le fix e, en quelque'forte-, dans la
paie , uans. le même état ü'cxparifihilité où-il fe
trouve réduit, loilqu il. eft fous la forme de vapeurs
, comme lorlqu’ii eii volaniilé par le feu.
i i fe volatiliferoit de mênte par ; l’effet de la eha-
^tu.r c lu dans la pâte a laquelle-il fe trouve
uni;, & qui les retient err fe;çuiianr. L - plus précieux
des avantages des gâteaux,, continue-1-il-,
eft donc ceiui de tenir le, mercure dans i'expanfion
la . plus: parfaite y car il y. d l aufti divifé que s'il
étoïc- réduit en vapeurs. Ces idées de l'Atueur,
qiji offrent beaucoup.de côtés àLobjeCftion, d:ér
rivent de celles qu’ii s’eft formées, fur la '"pécificité
du mercure, qui, félon lu i, font en raiton- di-
rttfte de fon expanfion, & cn raifon:inverie de fa
nxité-ou concentration..
Des Méthodes 'EmpyrijUtS*-
Nous appelions ainfi celles peu raifonnées dont
font ulagé les pèrfonnes qui , n’aya'nt pas acquis
de connoilfan-ce^ dogmatiques de l’Art, l’exercent
cependant par pure cupidité. Laj Vérole, dans ton
premier âge >; tut long-rems abandonnée à 'ces
lortes de gens, par la f-iure des Médecins- , qui
avoient trop promptement déffcfpéfé d’en* pouvoir
trouver ie remède. Qu are, dit Aftruc, aromati-
rii ; herbanum. collector.es , caterique me chant ci ac
vagabundi & impojlores h’s 'temponbus hujus rrio'bi
veros & perfeâos curaturcsfe ipjos- ejje profîtebahtuK
pOn au roi t peut-être encore le même reproche à
Lire à ceux d aujonrd hui , qui abandonnent le
traitement d’une maladie plus de leur reffort que
de la Chirurgie.. Ces fortes de g ms;, vilant .à la
réputation par une voie diffère me:,. décrièrent le
mercure,-pour donner une plus Fraude' vo»ue â
iem rcmedes. C’eft ainfi eue Vjnache varua fa
i uanne fudotifique*, V tln o -, fa boiffon dépurante,*
M. Miaié même, fes deco.aV-oDS :végét»icS> -
Les feuilles, périodiques offrent, fur cet objet ,
une lifte nombreufe de perfonnss qui j dans Lu; s
recherches ,’ ont été plus;guidées par leur oropr?
intérêt que, par le defir d’être utile. On trbftyu-
dans cette lifte l’Affe-éleur, fonnnge fur lequel