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•renient le malade. , & produit une foibleffe avec
une. lueur froide capable d’ail armer ceux qui ne
font pas auffi-rut réflexion à la propriété du
Tabac & aux fymptômes qu’il peut occafionper;
mais, fait par'l’effet de la foibleffe, du par celui
de i’irriration excitée dans le' canal intèftlnal,
o u , ce qui efl beaucoup plus probable, par
l ’eftct de l’une & de l’autre , j’ ai Vu plufieurs
fois des herniés qui avoient ré fi fl é à tous .les
efforts de la main ; rentrer d’elles',- même-s fans
qu’on y touchât pendant l’aètion de ce lave«
aient. -
J5 J ’ai différentes fois effayé; plufieurs autre?
remèdes ftitnulans adminifirés par lé fondement-,
je n’en ai point trouvé'dont l’ effet fût comparable
à celui du Tabac , je 'n ’en ai vu aucun
produire ce mouvement conviilfif. des mufclës
de l’abdomen, qui a trés-fouvent lieu pendant
le mal-aife qui accompagne l’ufage de ce médicament,
& qui, quoique fatiguant & incommode
tant qu’il dure , eft néanmoins un dés principaux
moyens par iefqnels s’opère le dégagement de
la portion d’imeftin érranglée.
55 J ’ai auffi rencontré bien des cas ou ce
remède n'a pas mieux rëuffi qu’ancmi des autres
moyens, qu’on a propofés dans le même b u t,
quoique employé avec tout le foin & la dextérité
poffible - & cela n’eft.pas étonnant-, celui
qui cherche l ’infaillibilité dans lés remèdes, de
la Médecine aura toujours du mécompte. Mais
je puis affurer avec vérité que j’ ai vil la fumée &
l ’infufion de Tabac réuffir beaucoup plus Couvent
que tout autre remède, & quelquefois dans
des cas très-défefpérés. J5 Voye^le Traité des
hernies de M. Pott où cet Auteur raconte plufieurs
obfervations tendantes à confirmer te qu’il
vient de dire à ce fujet.
L ’infufion qu’il reéoramande fe fait .avec, un
gros de Tabac dans une livre d’eau bouillante.
Pour l’appareil defliné à injecter la fumée de
Tabac, voye\ les Planches.
T A G L IA CO T . ( Gafpard ) Médecin & Philosophe,
qui profeffoit l’Anatomie & la Chirurgie
à Bologne, vers la fin du quinzième
fiècle. Il pratiqua long'-tems aveç diftinélion ,
& fe fit connoître à la pofiérité, par fon livre,
intitulé : De curtorum injicione per Chirurgiam
venet, in-folio, i $97. Ouvrage dans lequel il
enfeigne différents procédés pour fubftituer à
certaines parties*, ce qui leur manque à la fuite
de quelques playes, en prenant d’autres parties
du corps des portions analogues.
Cette méthode, d’ajourer ainfi au corps humain,
a beaucoup d’analogie avec ce qui fe paffe, lorf-
qu’on ente une branche d’anche d’arbre fur une
autre. Col um me lia & Caton, les premiers A u teurs
qui nous ont préfenté l’Agriculture comme
un corps de Science,'font ceux où Tagliacot a
puifé fes premières idées. Son procédé que nous
Trairons point occafion de développer ailleurs,
T AI
confîfle en ceci. 11 faut d’abord faire une inci-
! fi on au bras *, on en coupe un lambeau qu’on
laiffe adhérent par un bout y on élève le bras
! jufqu’à ce que le lambeau puiffe toucher l’en-
! droit où le membre qui manque devroit être •
'préliminairement on affraîchit l’endroit où doit
| être àppofé le. lambeau-, on y applique celui-ci
& Ton maintient le. bras convenablement élevé
| par le moyen de bandage que le génie fuggère
S&3 que notre Auteur décrit -, mais, pour plus
grande sûreté, il rècommande de faire quelques
points de future entrecoupée. Quoique lés idées
; & la pratique de Tagliacot paroiffent deflituées
de toute rqifon, quelles foient expofées d’une
manière fotivent inintelligible , elles ont eu leurs
parrifans, Roij^nüs,’ /dit-on., pratiqua; ces opérations
bien avant notre Auteur en 1442. Jacques
Horftius dit, dans fon Traité de Chirurgie, avoir
été témoin oculaire de fes fùccès, Fabrice
de fiildap parle d’un Grifôn qui donna un nez
à un hompie'qui n’en avoit point,- en fuivant
exaèlément la méthode de Tagliacôt. J ’ai peine
à;Croirérque telle' méthode qu’on fuive , on paille
refiituer .ainfi, un. nez,- il ne faut que fe rap-
peller l'Anatomie de cette partie pour concevoir
que, fi finalement parlant, ori peut par incifion
lui ajouter quelque chofe j il efi'impqftîble de
lui conférer une forme & une aélion qui dépendent
des cartilages & autres parties, qu n’exif-
tent plus.
Tagliacot mourut à Belogne en 1553. La
Faculté de cette v ille , pour perpétuer fa mémoire,
fit graverTinfcription fuivante dans une
des falies de fes' Ecolets<. :
d . 0. m;
Gafparî Taîiacotio c.fai Bonohienjî
Philofopho etc Medico oetatïs noflræ celebetrimo,
Cum univerfam humant corporis Anatômen in
doSiJKmorum virorum frequentijjîmo conventu publiée
adminifiratam facundid, methodo ac doBrïnâ
admirabiü explicavit, ejüfque inçompertas adkue
partes in liicem prodierit} animi grati & ptrpetuoe
Tpemoriep ergo : ^
Lecl. Medicique. P . P.
Ordinariæ Anatomes ab illo adminifbatÆ mo+
aumentum. ( M . P e t i t - R a v e l . )
T A I L L A D E . Incifion longue & profonde
qu’on fait quelquefois dans les parties molles pour
donner iffue à des fluides infiltrés. On recommande
lôrfque l’urine s’eft infiltrée dans le fero-
tum, de lui donner promptement iffue par de
profondes Taillades, faites à cet organe, afin d en
prévenir la gangrène qui ne tarderoit pas à en
être la. conféquénce,
T A IL L E . Aiêo-rop\cL Litïiotpmia. Lithotomie. Operation
par laquelle on extrait les pierres qui f?
forment dans les voies urinaires chez l’un &
[’autre fëxe. On peut voir ce que nous avons
• ÿ Efen
T A I
dit de cette opération, relativement: aux
pierres qui fe forment dans les reins à l’article Néphrotomie. Nous ne traiterons dans-celui-cii
que de l’extraélion des pierres hors de -l'a* veffie,!
du canal de Jurètre & dû prépuce/qùoii les
rencontre quelquefois chez les enfans. ■■ iùol
De Vextraâion de là Pierre hçrs de la vejjie\
L’extraèlion de la pierre hors de la veffie, ou la
Taille proprement ditei, efl une opération for tin
cienne - elle date bien avant Hippocrate, fi l’on s’en
rapporte au paffage fuivant pris du fermentquerce
père de la Médecine faifoit faire à fes'Elèvesjoù'il
dit atfeqUê vero câtô'ulo laboranVtsfe'cabd\fedm'dglf-.
tristejtts periiisid rmmeris -.concedam. Elle a été!
depuis (particulièrement décrite par Celfe qui l’a
pratiquée avec le plus grand fuccès à Rome 1
fucceîfivemenr par Paul & tous les grands Maîtres i
qui l’ont fùivi jufqu’ici^ mais avec une diver-:
tiré de moyens relative aux connoiffances des:
tems , ainfi qu’on peut s’en convaincre, en
Jifant • les - Auteurs qui en ont particulièrement-
traité, & comme on le verra dans le cours
-dexet article. ij
Les Anciens, filon enjitge parle paffagefuivant
de'Celfe, ne pràtiquqîem point cette opération àuffi
communément qu’aujourd’ hui -, ad qudtii quüm
præcepsjît, dit cet Auteur, nullo modo convenit.
Ac neque omni ternjfûre , ■ neqke ih\ otrtni ceinte
neque in omni vitio id experiendum efiy fed fofo
vere in eo corpore quod jàm nàvem afinos non•
dutn qu.atuord.ecim excejjït. Mais depuis ces pre-
;mièresépoques de l’Art, déplus grandes connoif-: |
fances ont fait établir d’autres règles,& l’on n’a point
tardé à diftinguer., pour cette opération,^un tems
d’éleèlion & un de nécefiité. On ne fe détermine
à celui-ci que dans les circonftances graves
où la vie du malade eft en danger, ’ fi Ton
n ®P^É? P as promptement. L e tems d’éleéliôn eft
ordinairement le Printems ou l’Automne, faifons
où la rigueur moindre du froid ou du chaud ,
donne moins à craindre pour les fuites;de lopé-
ration- Mais les préparations qu’on doit faire;
lubie au malade, exigent plus^ d’attentions1 que' le \
cChoix de là faifon ; elles font relatives- au lem- -
pérament dont il jouit,à fon âge& à ffô forces. Pour
peu qu.il éprouve des douleurs dans la région des !
reinsjlfaut attendre qu’elles foientcomplertemerit
paffées fur-tout fi tout porte à croire qu’el lès proviennent
d’une^pierre retenue dans les reins, oui
engagée .dans les uretères-, car alors on prévien-
droit le retour d’une nouvelle pierre dans la :
veine, en: les extrayant toutes deux par unej
même opération. On faigne alors le malade unei
°u deux fois • on lp met à l’ufage des boiffons
aiiouciffantes & légèrement diurétiques ; on lui
prendre’ les bains pour relâcher lés'parties
permettre à la pierre de paffer avec plus
e 7;^?^ -V on be- purge en fui te une où i
Chirurgie Tome I L I l . e Partie.
T A I
ç deux fois & on l'affu/ettit à un régime doux
& humeélanr. La veille de l’opération on lui
■ fait donner un lavement, pour vuider les gros
inteftins > & on le répète le jour même,quelques
heùr.és- avant qtïê-d’opérer, fi on le juge néceffaire.
On fait rafer les régions fur lefquelles on fe
propofe d’inciferj & l’on difpofe convenablement
une: table, dans l’endroit où l’on a intention
d’opérer. La veftie étant différemment placée
chez l'homme que chez la femme, & le canal
de l’urètré qui mène à elle, chez c e lle -c i, érant
beaucoup plus court & moins courbé dans fon
trajet , il s'enfuit que les régies auxquelles il faut
s’aflreHrdre , en opérant dans le plus grand
nombre dès cas , ne font nullement les mêmes
quant aux deux fexes -, auffi les confidérerons-
nous féparément chez l’un & chez l’aurre, avec
l’extenfion que demande une matière fi iméreffante*
I. Des Méthodes propres aux hommes.
On doit entendre par Méthodes, dans la pratique
dè la Taille, certaines manières d attaquer
les régions de la veffie au moyen d’inftrumens
convenables & dirigés félon certaines règles établies
par leurs Auteùrs, pour pouvoir incifer
sûrement lés parties, & extraire plus promptement
la pierre. Ceux qui .ont inventé ces méthodes
n’y ont d’abord été portés que par ua
louable motif, celui de diminuer les fouffrances
dés malades & d’éviter les accidens auxquels ils
étoient expofés dans celles qui éîoient ufirées
• avant eux. La routine paroît avoir beaucoup
plus contribué , que le jugement, à la çonfer-
vatioa de ces méthodes chez nos prédéceffeurs,
tant les hommes ont peine à s’éloigner de la
route battue par leurs devanciers, même dans
les cliofes les'plus foumifes aux Cens & confé-
' quèmment moins Tu jettes à les égarer. Mais, fi
l’opération de la Taille a été long-tems circcnf.
crite dans lés bornes étroites où l’avoient refferré
les Anciens, Pàuri facra famés , de ceux qui
font furvenus depuis plus d’un demi-fiècle, l’a
enrichi dé* nombreux'procédés dont la plupart
font enfévèlis dans l’oubli avec leur Auteur.
Chacun icia voulu inventer fon inftrument, pour
fouiller dans' une mine qu’41 ne vouloir faire regarder
comme sûrement exploitable que par lu i , 8c
de-làt cette richeffe iüufoire qui n’a été qu’au
préjudice de l’Art. On peut a traquer la veffie ,
par le col de cet organe , par le col de côté,
par le canal de l’urètre , & par fon fond, ce'
qui conftitue quatre Méthodes , qu’on appelle
Petit-Appareil, Appareil-Latéral , Grand - Appareil
& Haut- Appareil. Ce que nous allons dire
de chacun , eft extrait des cahiers que M. Sabatier
a bien voulu nous fournir.
Du Petit-Appareil.
L e Petit-Appareil efl communément appellé
Z z