
I l n’eft pas à propos, difoit-il, d’ avancer la
mort d’un homme qui pouvoit à lui feul con-
ferver un monde entier. Paré, pendant fa réfi-
dence près de nos Rois, s’occupoit continuellement
de la pratique de fon état, comme un
fimple Chirurgien qui devoir vivre du revenu
de Tes peines;.le defir du bien, celui d’étendre
fa célébrité, & de valoir auprès de la Couronne,
étoient fans doute pour lui un grand
motif. Si l’on en croit Riolan, l’ambition de
rranfmettre fon nom à la poftérité, fut le feul
mobile de toutes fes aélions, non omnis morîar y
pouvoir-on lui attribuer, magnaque pars mei
vitabic libitinam. Si l’on confidère tout ce qu’il
a compilé, par le feul defir de faire un gros
livre qui parlât de tout, on verra que le reproche
de Riolan n’eft pas fans fondement. Nous
'avons peine à croire qu’il fut feul à faire fon
ouvrage. Haller dit qu’il fut aidé par un Médecin
de la Faculté de Paris que Patin nomme Jean
Haut in. Quoi qu’il en foit,, dit notre Critique, îl
eft certain qu’il apprit fon Anatomie de Vêfale, fes
liens & fes machines des Grecs, qu’il a fuivi
G uy de Chauliac; pour ce qui regarde les affections
des amygdales, que la ligature de l’artère
ne lui eft point dûe, qu’il l’a prîfe de F erri;on
pourroit d’autant plus l’en croire, que Paré
avoue lui-même avoir appris véritablement la
Chirurgie dans les guerres d’Italie. Quoi qu’il
en foit, pour nous fervir des propres termes
de Vanhorne, reSitis fecijfet. .... Si foîas Tarion
s obfervütiones edidiffct, neque auxijfet librum,
aliéna labore ; nihil tamen inâe decedit magni viri
meritis. Les OEuvres de Paré parurent in-folio
en 15 6 1 , & furent aufli-tôt traduits en latin ,
par Guijltmeau. Il y a en plufieurs éditions de
ceux-ci. ( M. P e t i t -R a d e l '),
PARAPH1MOSIS. De jfljW & conf-
tringo. Afteélion de la verge , dans laquelle le
prépuce renverfé & gonflé au-delà de la racine
du gland, fait un ou plufieurs refferretnens en
forme de ligature, qui l’empêchent de revenir
lur ce dernier , pour le couvrir entièrement. Qn
diftingue le Paraphimofis en accidentel , & en
fymptomatique. 1 e Paraphimofis accidentel arrive quand, l’ouverture
du prépuce étant naturellement étroite ,
on foree cette expanfion de h peau à remonter
au-deffus de la bafe du gland , dont te contour
eft beaucoup plus étendu. Ceci arrive fouvent
aux enfans dont le gland n*a point encore
été découvert, & q u i, par curiofité, font remonter
le prépuce forcément; & aux nouveaux ma-
liés dont les époufes font encore pucell.es. Dionis
Ait avoir réduit un Paraphimofis à un jeune
homme à qui pareille chofe arriva le jour de
fon mariage. Il accufoit fa femme de lui avoir
donné du mal vénérien, l’Auteur le confola , en
lui difant tour ce qui étoit capable de lui faire
fupporter, avec fatisfachon, la douleur que fa
femme lui eût épargnée, fi elle eût été moins
fage.
Le Paraphimofis fymptomatîque tft celui qui
annonce une infeélion vénérienne ; il eft, le plus
fouvent, accompagné de chancres au prépuce ou
au gland, & , généralement parlant, il ne demande
point des fecours aufti prompts que l’accidentel
; l’inflammation qui raccompagne tient
plus du bourfortftlement que de l'engorgement r
aufli communément ne le 'traite-t-on que par les
moyens généraux , comme les autres fymptômes
vénériens.
Le Paraphimofis eft facile à découvrir ; le gland
eft apparent , la peau eft bourfoufflée à l’endroit
de la couronne , & au - deffus ; elle y fàk un
bourlet; circulaire plus ou moins gros ;.ce bourlet
eft fillonnéen plufieurs endroits où la peau, n’ayant
pu s’étendre autant qu’ailleurs, forme des brides
circulaires. Si l’onjne rétablit pas les chofes en leur
premier état, le gland , & tout le corps de la
verge , fe gonflent, s’endurciffent ; l’inflammation
fur vient > & bien-tôt il s’élève des phliélaines
fur les bourlets , & la partie tombe très -
promptement en gangrène. Ces accrdens ar-
rivfent plus communément au Paraphimofis
accidentel qu’à tout autre, & c’eft pour les
éviter qu’on doit auftî - tôt faire la réduélion ;
mais, avant de la tenter , il faut éprouver les
effets de la répereuftion.
Si l’accident eft récent ? & l’inflammation peu
confidérable, on jette de l’eau très-froide fur la
verge & les bourfes; on y fait même tremper les
parties pendant un certain tems. La fraîcheur de
l’eau , en répercutant Je fang , le force dans les
ramifications de fa veipe homeufe, & dans les
troncs artériels, au-deflus de l’étranglement ; &,
la verge fe dégonflant ainfi, le malade parvierr
communément à réduire la partie. Pour peu qu’il
trouve des obftacles, il faut en venir à l’opération
quon pratiquera ainfi. L e Chirurgien prendra
la verge entre les doigts indice, médius, &
les pouces des deux mains, & , comprimant latéralement
pour alonger le gland, il amènera,
en mêine-tems, le prépuce fur lui. Dionis dit que
les deux pouces doivent repouffer le gland , pour
le faire rentrer dans fa bourfe ; mais on fent
que, par cette manière, on rendroit la bafe du
gland plus large, & l’on s’oppoferoit à la réduction.
Quand on ne peut remédier à cet accident,
par ce fimple moyen, qu’on a même à craindre,
en le tentant, d’augmenter Tirritation qui n eft
déjà que trop grande, il faut en venir-aux fai-
gnées locale*. Si , malgré tous ces moyens., la
maladie augmente, il faut fe déterminer promptement
à l’opération.
La meilleure manière de fa fa i r e , confifte à
încifer de chaque côté, avec un biftouri bien
pointu , les btides qui occafionnent l'étrangle-
ment , en ouvrant environ un pouce en Ion*
gueur a & fuffifammgni en profondeur,, pour clé-
»mire les brides. Quelques-uns confeillent d’in-
cifer fur une fonde crenelée , très-fine, qu’on
pouffe fous chaque bride ; mais fouvent il eft
jmpoflible d’introduire celle-ci dfièz profondément,
pour qu’on puiffe enfuite y faire parvenir
la pointe du biftouri. Quand on a détruit
les brides, on fait desfcarifications, avec la lancette
ou le biftouri, fur les bourlets, en les fendant
félon la longueur de la verge. Par ces in-
cifions, on donne iffue à la lymphe putride qui
eft infiltrée dans le tiffu cellulaire. On laiffe dégorger
fuffifamment la partie , en la plongeant
dans un vafe d’eau chaude, enfuite on fait un
panfement à foc; & fi l’engorgement tient du
cataélère inflammatoire , on recouvre le tout
avec un emplâtre émollient, ou des compreues
trempées dans une décotftion antifeptique , -s’il
y a déjà menace de .gangrène. On panfe vingt-
quatre heures après, & l’on fe conduit enfuite
félon que les circonftances' le demandent , pour
porter les incifionsqu’on a été obligé de faire,à
une parfaite cicatrifation. 11 faut, dans toutes ces
circonftances , tenir la verge appliquée fur le
ventre, comme nous l’avons recommandé à lé -
gard du phimofis. •».*'»
Le Paraphimofis fymptomatique doit d’abord
être traité par les moyens générant & particuliers
, qui font relatifs au caraélère radical de la
maladie. S’il réfifte à ces moyens, & qu’on ait -
à craindre des fuites de ces fymptômes, il
faut fe déterminer à l’opération , qu on pratique
de la. même manière que .dans le cas
que nous avons rapporté ci-deffus. ( M. P e t i t - Radt.l. y
PAROTIDES, de ^ , proche, & de
l ’oteille. C’efl proprement le nom de deux greffes
glandes , fituées derrière les oreilles, qui rem-
pliffent l’efpace qui eft entre i’angle poflérieur
de la mâchoire intérieure, & l ’apophyfe nraf-
toïdé. Mais on a aufli appliqué cette dénomination
aux tumeurs inflammatoires de ces mêmes
glandes. Ces tumeurs font ordinairement malignes
& critiques; elles furviennent à la fuite des
fièvtes malignes & peftilen-uelles. Les Parotides
bénignes font plutôt oedémateufes qu’inflammatoires
; elles fout fréquentes chez les enfans> &
connues plus particulièrement fous le nom d’O-
reillotts. Fbycj O r e il lo n s .
Les Parotides inflammatoires demandent, (ur-
tout ïorfqu’elles font critiques, à être déterminées
à la fuppuration. Dès qu’on s’apperçoir,.
après l’ufage des maturatifs, d’un point de fluctuation
au centre de la tumeur, on peur, & on
doit-i’buvrir fans différer. La continuation des
cataplafmes émolliens & réfolutifs procurera la
-réfolution de la circonférence de la tumeur ,
concurremment avec la fonte' fuppuratoire qui
fe fait au centre.
On fe preffe de faire l’ouverture .des parties
enflammées f pour empêcher l’engorgement du
cerveau, que peut occafionner la co'mpreffion de
ces glandes engorgées fur les jugulaires. Quelques
Auteurs preferivent l’application d une pierre
à cautère, pour entamer certe gland?, & en déterminer
plus fortement la fuppuration.
Dans les virus vénériens & ferophuleux, les
glandes Parotides deviennent quelquefois fquir-
rheufes, accident auquel le froid extérieur, aux
impreflions duquel ces glandes font fort expo-
fées y contribue beaucoup. La réfolution de ces
fortes de tumeurs, dépend beaucoup de l’efficacité
des remèdes internes, appropriés à la def-
truélion du principe virulent. Les émolliens
& les difeuflifs extérieurs font foit utibs. Si la
Parotide venoit à fuppurer, à la fuite d’un engorgement
vén'érien , comme la tumeur s’efl formée
lentement & par congeftion, on n’eft pas
obligé de recourir aux moyens prompts que prescrit
le traitement méthodique de 1a Parotide critique
à la fuite d’une fièvre aigue. 11 faut laiffer
le pus fe former comme dans les bubons des
aines , dont la Parotide ne diffère alors que par
la fituation du mal. Voye\ Bueon. Le pus eft
réforbé fans inconvénient, pendant l’ufage des
antivénériens ,* & s’il féjourne dans la tumeur,
lorfqu’elle eft bien en maturité, une légère in-
cifion à la partie déclive fuffit pour évacuer
le pus. L ’attention du Chirurgien doit être feulement
de ne pas attendre que les tégnmens foient
amincis au point de ne pouvoir êrrfe confervés-
La cure des Parotides ouvertes eft la même
que celle des abcès. Voye\ Abcès,. Ulcère-
Article de l'ancienne Encyclopédie.
PARUL IS, ou Parulie, de T proche ,
& de , gencive, inflammation des gencives
qui vient quelquefois à fuppuration. S’il y fur-
vient une exeroiffance charnue ,. on l’appel-ie
Epulie. Voyc\ Gencivbs.
PASSAGE. Etre au Paffage r expreftion par
laqnelle on défigne communément que l’enfant parcourt
le canal qui s’étend depuis l’un des détroits
du baftin jufqu’à l’autre. Mais on ne devroit la
conferver que pour défigner le détroit inférieur
où fouvent la tête s’arrête fans y éprouver \in
véritable enclavement. La tête s’arrête alors, die
M. Baudelocque, r.° lorfqu’eile conferve la position
tranfverfale ou diagonale quelle avoir ens
' franchiffant le détroit fupérieur; 2.° quand le
menton s’écarte du haut de la poitrine, & que
l’occiput fe renverfe fur le dos. 3..0 Quand le
détroit inférieur eft très-refferré. 4 .' Enfin quand
les épaules font elles-mêmes arrêtées au détroit
fupérieur. Quand la tête eft ainfi arrêtée, elle
eft encore mobile, & tellement qu’on pourroit
la repouffer pour aller prendre l ’enfant par les
pieds, fi l’ on n?avoit rien de mieux à faire; en
foppofant. toutes fois qu’elle ait déjà dépaflé1
l ’orifice de la matrice, &. quelle détroit fupérieur
ne foit point trop refferré. Mais quelquefois
la tête parole immobile & comme enda.»