
F i g . 7 . Sonde flexible ou pliante , pour
embrocher la fiftule , dans l’excifion.
F ig . 8. Pinces élaftiques pour embrafler
l ’extrémité du prépuce dans l’opération du
phimofîs.
1. Le gorgeret herniaire de Leblanc ne
diffère de celui de Covillard pour la taille,
que par l’extrémité des branches qui forment,
lorfqu’elles font réunies, un col &
une tête arrondie. Comme Leblanc met-
toit beaucoup d’importance à cet inflru
ment, & qu’il vouloit en rendre i’ufage
plus facile , il imagina dans la fuite de
placer une vis qui traversât les branches
du manche , afin de les retenir écartées à
volonté , & que , dans cet é ta t, on pût
confier le gorgeret , lorfqu’il efl p la cé ,
à un aide, pendant que l’on réduit les
parties.
Ce Praticien étoit intimement perfuadé
qu’il étoit plus avantageux de dilater l’anneau
dans l’opération de la hernie, que
de l ’incifer pour vaincre l’obflacle qui
s’ oppofè à la réduction des parties. Il
étoit dans l’opinion que l’incifion.en aug
mentant le diamètre de l’anneau, étoit la
caufe principale de la récidive de la hernie ;
il prétendoit que quand l’anneau n’avoit été
que dilaté , jamais la hernie ne reparoif-
fuit , & que conféquemment le malade
n’éioit plus dans le cas d’être aflujetti à
porter un brayer , à moins qu’il ne le
aoulût , par précaution. Ce chirurgien
cite beaucoup;d’exemples qui juflifient
en partie fon opinion, c’eft-à-dire, que
la dilatation lui a fufïi pour réduire l’in-
teflin , & en cela , nous ne fommes point
élojgnésde fa manière de penfer, perfuadés
qu’on pourroit fe. difpénfer d’incifer l’anneau
dans nombre de circonftances , &
comme! le ,4 ro y ç it Perron. Leblanc
éfayoit encore fon nouveau procédé de
celui d’Arnaud , qui dans l’opération de
la hernie crurale fe contentoit de foulever
l’arcade. M .L e b la n c ; . a eu quelques
parpjfans ; - cependant Fabre s.’eft. élevé
contre l’ufage du gorgeret de Leblanc , &
il a démontré avec une forte . de çonyict.
ion que l’incifîon de l’anneau étoit préférable.
Nous n’examinerons point fi Leblanc
étoit dans les vrais principes, nous dirons
feulement que La fiv e , de l’autorité
de qui il s’eft étayé, étoit de l’opinion
de Fabre. Sans prétendre exclure
l’ufage du gorgeret, nous devons dire que
les meilleurs maîtres préfèrent l’incifîon;
ainfi fans affûter que la méthode de Leblanc
efl déraifonnable, on petit en conclure
qu’elle a befoin de maturité* ,,
z. Le biflouri de Beflières n’a d’autre
avantage fur le fyringotome des anciens
que par fa courbure , qui rend l’opération
plus prompte & plus facile quand on veut
faire la feâion du trajet fifluleux. O11 fait
que ce chirurgien , confulté.par Louis
X I V , qui avoit une fiftule à l’anus,
. s ’exerça avec Félix ..pendant plufieurs
mois àtgf’Hôtel-Dieu. Que ces chirurgiens
effayèrent divers inflrumens &
i procédés ; que Beflières convaincu que
i’incifion étoit préférable à l’excifion,
imagina de fubflituer au fyringotome ordi-
-naire un biflouri terminé, par une fonde
très-courbe, & qu’i l s’en fervit avec fuccès
pour opérer le r o i , ce qui a fait donner
à cet infiniment le nom de biflouri royal.
Les chirurgiens modernes opèrent encore
plus Amplement : ils ont également aboli
l’ufage de la fonde flexible ou pliante,,
fig . 7 j parce qu’ils croient l’excifion
inutile,
3 , 4 , y & 6 . En général, prefque tous
les Praticiens çonfeillent de .mettre à découvert
le trajet fifluleux,, . foit avec le
b iflouri, ce quieftplus prompt , foit par
la ligaturq.. Cette dernière étoitJpratiquée
anciennement, ■ elle efl décrite dans, tous
les livre? de',l’art; mais, la manière dont
on la fa ifo it, & la , précipitation que l’on
mettoit pour achever de couper avec le
fil ordinaire le trajet , -la rendoient extrêmement
doulo.ureufe : de forte,que,
quoique, prefque tops le^autenr» en,,ajent
parlé ,, il-, efl à çroiné, qu ’eliq .étoit tonifiée
en défiiétude. Foubert qui a fait, beaucoup
de recherches fur cette méthode , & qui
s’efl finguliérement occupé des moyens
de laperfeétionner, apenféquedansle plus
grand nombre de ces cirtpnftances , on
pouvoit éviter aux malades les atteintes de
l’inftrument tranchant, auquel ils répugnent
toujours. La ligature lui a paru un
moyen fimple, fuffifant & facile à mettre
en ufage ; l ’expérience a juflifié combien
Foubert avoit rencontré jufle dans le
nouveau procédé qu’il a propofé. Ce n’ell
point avec le fil de chanvre, enlacé d’un
crin de cheval, qu’il confeilla d’enfiler le
trajet fifluleux , .pour le lier enfuite.; il
pro'pofa d’y fubflituer un fil de p lomb ,
de ferrer ce fil par degrés jufqu’à ce qu’il
tombe de lui-même ; il fe fervoit pour
cela de la fonde, f i g . 4 , armée de fil de
plomb a . La fonde doit être d’argent non
écroué , afin qu’elle ait allez de flexibilité
pour fe plier à la fortie du fondement :
il fe fervoit de la pince , f i g . ƒ , pour
tordre & ferrer le plomb ; précaution
inutile, puifque l’on p eu tle ferrer facilement
avec les doigts , mais il faut éviter
de pliffer les chairs , en ferrant le fil. La
fonde, f i g . 3 , & les cifeaux , f i g . 6 , font
également inutiles pour cette opération ,
c’efl-à-dire , pour couper le f il, lorfqu’il
efl trop ferré.
7. La fonde pliante qui fait encore partie
des inflrumens portatifs , fervoit à embrocher
la fiftule,pour faire l’excifiou de
la partie malade.
8., Cette pince élaflique efl compofée
de deux demi-braffelets enclavés l’un dans
l ’autre, pourembraffer l’extrémité du prép
u ce , "que l’on veut retrancher dans l’opération
du phimofîs. Lafa.ye qui en;
efl l’inventeur , nous a dit qu’il avoit cru
cet infiniment préférable aux doigt»; mais
qu’il avoit reconnu qu’il ne rempliffoit le.
but que très-imparfaitement, ce qui le lui
avoit fait abandonner , & l’avoit empêché
de le faire connoître aux élèves,.
:Ceux qui. ont fait l’opçrjtion du. p.hi-
:.mqfis, favent.que ,1a membrane, interne
échappe le plus Souvent au tranchant de
l’inflrumeni, de quelque manière que l’on
procède ; de forte que la peau extérieure
n’efl que coupée ; & qu’il faut y revenir
pour excifer la membrane interne.
C ’étoit pour parer à cet inconvénient que
Lafaye avoit imaginé la pince élaflique,
avec laquelle il croyoit ferrer plus étroitement
le prépuce qu’avec les doigts , mais
l ’événement n’a point juflifié fon attente.
P l a n c h e X V I I .
F i l e a r a p p o r t a u x o p é r a t io n s r e la t iv e s à
l a f i f lu l e à f i a n u s .
F i g , 1. Gorgeret de bois concave d’un
côté & convexe de l’autre. Sa longueur
efl de fept p ouces, fa largeur de lept à
huit lignes. On l’introduit dans le redum
pour incifer le trajet fifluleux deflus.
F i g . 2 . Stilet de métal de fept à huit
pouces de long fur deux tiers de ligne de
diamètre; il efl cylindrique, fans bouton
& à bout un peu arrondi.
F i g , 3, Canule d’or ou d’argent d’environ
;lix pouces de lon g , s’adaptant exactement
au ftilet ,, & fe terminant comme
l’extrémité de la canule d’un trois-
quarts,,^ 1
F ig . 4. Trois-quarts d’or ou d’acier de
la même groffeur que le flile t, s’adaptant
exactement à la canule qu’il, furpaffe en
longueur de toute fa pointe,. terminé d’un
côté par une efpèce de lentille.
F ig . y . Pièce de métal, large,de fept
pouces , fervant à tirer le plomb. La largeur
de chacune de les branches efl d’environ
fix lignes, a . , f i , g , Goutière formée
par la réunion des branches coupées
en bifeau fuivant leur longueur
f i , g , Fente d’une ligne & demie
. de profondeur, réfultant de l’écartement
dés branches & deflinée à recevoir le bout
du ftilet & de la ligature. Elle a un peu
moins d’une ligne à fon extrémité la plus
large, f i , de forte qu’elle ne peut admettre
je bout de.la canule, r , Reflort tendants
[’ écarter les franches.