pudendo exciderint uteri , dépendent velut ferotum.
Cet accident arrive prefque toujours au moment
de la délivrance, tems où la Matrice ne s’étant
point encore contrariée fur elle - môme & fon
orifice érant aufli dilaté cjû il puiffe être , le fond
peut facilement Cuivre le placenta, pour peu qu on
faffe de violence en tirant fur le cordon. Mais,
quoique le plus fouvent on doive attribuer le
renverfemem de Matrice aux tiraillemens faits
fur le cordon;cet accident arrive aufli quelquefois
, foit par les violens efforts que font les
femmes pour fe délivrer , ou par un relâchement
particulier delà Matrice, qu’on ne peut prévoir
auquel conféquemment on ne peut s'oppofer.
Ruifch dit avoir obfervéun rcnveiCernent de Matrice
après la Cortie de l’ar r iè re -fa ix, quoique
l’accouchement eut été heureux & que la femme
eût été délivrée Cans aucun efforr. La Matrice,
en fe renverCanr, ne tombe pas toujours en totalité
cans le vagin ; quelquefois il n’y a qu une très-
detire portion qui pafl'e à travers l'orifice & qui
y eft comme étranglée; il s’enCuit alors des fymp-
irômes fâcheux dont on ne peut connoître la caufe
qu’en touchant la femme i d’autres fois la portion
échappée eft plus volumineufe-, on la fait rentrer
aifément ; mais l’orifice ne fe refferrant point &
ayant perdu tout Con reffort, la tumeur reparoît
‘bien-tôt après que la réduélion en'a été faite. Le
Renverfemem de Matrice a toujours été regardé
comme ne pouvant avoir lieu que pendant l’ex-
traélion du placenta , ou peu de tems après,
vu l’étroiteffe du col de ce vifeère & le reffer-
rement de fon orifice à toute autre époque ; cependant
plufieurs observations ont prouvé que cet
accident, oouvpit arriver en tout autre tems &
notamment à la fuite de polypes anciens qui ont
déjà paffé par l’orifice, & q u i, par leur poids,
attirent par en-bas ce vifeère. Les pertes de fang
peuvent également, quand elles continuent long-
tems, occasionner le même accident , foit en
relâchant le tiffu de la Matrice, ou en déterminant
par des douleurs très-vives le diaphragme
& les mufcles du bas-ventre à fe contiaéler &
à prefferfur ce vifeère avec la plus grande force ,
& creft ce qui eft prouvé par plufieurs obfer-
vations communiqnées par M. le Blanc, Chirurgien
, à Orléans.
Il eft aifé de diftinguer le Renverfement de Matrice
quifuccède à la délivrance ; on ne fent plus
ou f>eu au-deffus du pubis la tumeur ronde que
forme ordinairement la Matrice en revenant fur
elle-même pour occuper, l'hypogaftre. Si le Ren-
verfemtnt n’eft qu’incomplet , le toucher fait
appercevoir dans le vagin une tumeur comme
demi - fphérique prefqu’égale fur fa fuperfi-
cie & entourée par l'orifice de la Matrice, comme
une efpèce de bourrelet , autour duquel on peut
promener un doigt, foit du côté du vagin , foit
du côté de la tumeur. Dans le Renverfement complet
on découvre hors de la vuire & entre les
cuiffes de la malade une tumeur ronde ; mais fnf.
pendue par un pédicule mollet, autour duquel
fe trouve un bourrelet formé par le contour du
vagin renverfé. A tous ces lignes fe joignent divers
accidens, dont la nature varie félon que le Rem
verfement eft complet ou incomplet. Dans ce
dernier cas, les malades reffentent des douleurs
aigues dans les aines & dans les reins, une pé-
fauteur incommode dans la région hypogaftrique
& un tenefmc qui les forçant à faire de violens
efforts, précipite de plus en plus la Matrice St
laRenverfe totalement; uneperte plus ou moins
abondante furvient qui complique fouvent affea
gravement la maladie. Mais,lorfque le Renverfement
eft complet , les douleurs font plus vives,
la perte plus considérable, & les foibleffes dans
lefquelles tombent à tout moment les femmes,
font bien-tôt fuivies de fueurs froides, de con*
vu liions & du délire.
La réduction eft le feul moyen qu’on ait pour
calmer tous ces accidens, & on doit d’autant plus
promptement y avoir recours qu’ils font plus
urgens, & que la vie des malades eft incertaine
pour peu qu’on diffère ; ce qui a fpécialement
lieu dans les Renverfetnens complets qpi arrivent
inopinément ; dans ceux qui font anciens,il faut
n’y procéder qu'a près l’écoulement des règles,
car alors la Matrice moins volumineufe offre moins
de réfiftance, & peur plus facilement être réduite.
Mais cette réduction devient quelquefois impoffible
à raifon du refferrement qu’éprouve l’orifice de
la Matrice; alors l’inflammation & la gangrené
s’emparant de ce vifeère. la femme peut fuccomber
à cet accident. Dans cette dernière circonftance
l’extirpation de cette partie eft la feule reffourca
qui refte; elle a été pratiquée avec fticcès en
quelques cas, ainfi qu’il eft conftâté d’après l’ob-
fervaiion. La réduction eft quelquefois impoffible,
non à râifon du refferrement de l’orifice , mais
à caufe de l’embonpoint dont jouit la malade;
car alors la caufe toujours fubfiliante déplaceroit
bien-tôt la Matrice comme auparavant. Il faut,
en pareil cas, fe contenter d’appliquer un peftairs
à la malade, moins pour s’oppofer aux progrès
du renverfement, que pour fourenir en quelque
façon le poids des vifeères du bas-ventre, qui
forcent la Matrice à defcendxe dans le vagin, en
même-tems qu’ils pouffent fon fond au travers
de fon orifice. En luppofant que la tumeur fût
dans le cas d’être réduite, voici comment il fau*
droii fe comporter : après avoir fait coucher la
malade, les cuiffes relevées fur le ventre, oa
la faifit avec les doigts réunis, & peu-à-peu on
pouffe fur elle, en partant de bas en haut d’une
manière oblique, & fi l’on eft affez heureux, pour
réuffir à cette première tentative , on porte
dans le vagin un tampon -de charpie trempé
dans du vin auftère, & l’on fait tenir la femme
au lit pendant le traitemenr ; enfuite/, quand les
premiers ac tions font paffés, on place un peffairs
comme pour le cas de defeente. Mais, en fuppofant
quelle fût entièrement fortie, & qu on ne
puiffe nullement la réduire, il faut fe contenter
de la couvrir avec une flanelle trempée dans la
décoétion émolliente ; on faigne plus ou moins
la malade, pour calmer les accidens & relâcher
l'orifice. Ordinairement, en pareil cas, la Matrice
s’enflamme , fuppure ; quelquefois il s en
fépare des efearres gangreneux , & quand la
Matrice eft fuftrfamment dégorgée, elle rentre
dans le vagin & y refte fans q uil ne paroiffe
tien au-dehors.
Des Déviations de Matrice.
; Nous entendons par Déviations de Matrice tout
■ état dans \ lequel ce vifeère fe trouve autrement
placé qu’il doit être, dans la capacité du bas-
yentre, dans le cours d’une groffeffe régulière.
* Nous rapporterons à cet article ce que les
Auteurs entendent communément par le nom
d’Obliquité, & ce qu’on acaraélérifé, depuis quelques
années, fous les dénominations différentes
d’Antro - verfion & de Rétro - verfion de Matrice.
A dire vrai, la Matrice , dans la groffeffe, n’a
jamais une fituation bien droite, fon fond eft
toujours incliné en devant, & fon orifice en arrière;
mais, pour peu- que cette inclinaifon augmente
, que les mufcles du bas-ventre cèdent,
la Matrice fe porte de pins en plus en avant &
«n bas, fon fond paffe par-deffus le pubis &
tombe, en forme de fac renverfé, fur les cuiffes
de la femme. Les femmes ont alors ce qu’on
appelle le ventre en beface. Si au contraire la
Matrice eft entraînée fur l’une ou l’autre région
iliaque, l'obliquité eft ce qu’on appelle Latérale.
ï\ eft une dernière efpèce dont Deventera parlé,
c’eft la Poftérieure; Levretne l’admet qu'autant
que les vertèbres des lombes font arquées à contre
rens de l’état naturel.
î..^eux, Sfjf ont écrit fur l’obliquité de la Matrice,
font rapportée à des caufes différentes;
les uns l’ont attribuée à une mauvaife conformation
, d’autres au relâchement de quelques - uns
de fes ligamens & à la contraction des autres ;
Certains 4 quelques tumeurs des parties voifines
pu à l’habitude qu'ont quelques femmes de ne
fe coucher que lur un côté. Levret l'attribuôit
à 1 attache du placenta dans un autre endroit
■ que le fond de la Matrice ou fon orifice. La caufe
la moins rare après celle-ci, continue-t-il, eft
la mauvaife conformation primordiale ou accidentelle
de la Matrice, ou de quelques-unes de
les parties, ou même de celles qui l’avoifinent.
Mais, fi 1 obliquité étoit due à l’implantation d y
placenta ailleurs qu’au centre du fond de la
Matrice, elle auroit conftamment lieu fur le
coté pu fe trouveroit cette implantation. Or c’eft
ce qui eft contre l’expérience , de ce dont ce Pra-
w® n fourqit la.preu.ve, en rapportait une obfer>
vation d’après M. Buzan. En con fid érant l’incli-
naifôn. du détroit fupérieur du badin avec l’axe
de cette cavité, inclinaifon qui a été pour le
général évaluée de trente-cinq à quarante degrés,
ri s’enfuit que la Matrice ne peut s’élever dans
l'hypogaftre, qu’en fe portant au-devant & en
s’appuyant contre les enveloppes du bas-ventre,
qui la foutiennent d’autant moins qu'elles ont
été antécédemmenr plus affoiblies; & de-là dérive
l’explication de l’obliquité en avant qu’on attribue
à tant de caufes imaginaires. Mais, en faifant
attention à la difpofition naturelle des parties, on
découvrira également la caufe des obliquités latérales.
Il paroît ici que le rapport delà Matrice avec
l’inteftin reétum & i’S du colon, ainfi qu’avec
la convexité antérieure de la colonne lombaire
& la fituation que prennent les inteftins grêles,
relativement à la Matrice même qui les foulève
à mefure qu’elle s’élève , y enrre pour beaucoup.
I.orfque celle-ci eft bien développée & arrondie
dans fon corps, vers le deuxième ou krroifième
mois de la groffeffe ; ce rapport, obferve M. Bau-
delocque, qui traite fort au long certe matière, eft
tel avec l’inteftin reélum qui forme le long
du facrum une forte de colonne torfe , que ces
deux parties ne fauroient fe toucher que par des
furfaces convexes, & conféquemment par très-peu
de points, comme le feroient deux fphères. O r ,
fi l’on accorde à la Matrice la mobilité dont elle
jouit au milieu du baffm, à cetre époque, on
conviendra nécëffairement que le centre de la
convexité poftérieure ne peut refter conftaminene
appuyé fur le milieu de la convexité du reélum *
qui lui préfente de chaque côté des plans d’autant
plus inclinés qu’il eft alors, quoique momentanément,
plus dilaté par les matières fiercorales.
La portion faillante de la Matrice s’en détournera
donc & fe portera fur l’un des côtés de cet
inteftin , ce qui ne peut arriver que le fond ne
s’écarte de l’axe du baffm & ne s’incline vers
l’un ou l’autre côté. O r , comme le reélum eft
placé fur la gauche du facrum, & qu’il laiffe
la courbure de cet os moins à découvert de ce
côté qu'à droite, la convexité poftérieure de la
Matrice fe dirige prefgue toujours vers ce dernier,
& le centre de fon fond s’y incline préférablement.
Le premier degré d’obliquité, qui tient uniquement
au rapport de la forme du corps de la
Matrice avec celle de l’imeftin pendant Ion féjouc
dans le petit baffm , fe découvre aifément au
toucher dès le deuxième ou le rroifième mois
de la groflèffe chez la plupart des femmes, l’orifice
de la Matrice érant dès - lors légèremeni
tourné vers le côté gauche du vagin & bien
plus manifeftement du troifième au quatrième.
D ’après cette explication prife dans la Nature,
l’on conçoit pourquoi l’obliquité latérale droite
eft fi fréquente & la latérale gauche fi rare :
quelques - uns ont établi le rapport qui fe trouve
entre elles, comme i à ico .