
bien plutôt, fans cette erreur dans le diagnofiie. ■
En général , quand on fent manifefiement une
augmentation dans le volume du tefiicule, qu’on en
fent la chair beaucoup plus dure, & la fmface beaucoup
plusraboteufe & inégale qu’elle ne doit être , '
que cet organe efi douloureux au toucher, que
Ils douleurs fe font fenrir, lorfque la tumeur eft
abandonnée à elle, le long de l'aine jufqu’au dos,
on peut prendre tous ces indices comme autant
d’annonces du Sarcocèle.
Le prognoftic du Sarcocèle efi différent > fui-
vant les caufes qui l’ont produit, les progrès
plus ou moins rapides qu’ il a fa it , fnivanr les
difpofitions qu’il a, à ne pas charger de caractère,
ou à fuppurer & devenir cancéreux, & fnivant
la diathèfe des fujets qui en font affeélés. Les grands
principes de l’Art doivent guider ici dans l’annonce 1
qu’on pourra faire du bon ou du mauvais fuccès, :
& des moyens qu’il faut choifir pour en opérer
la cure. 11 eft certain que, lorfque le Sarcocèle
eft bien confirmé, il n’eft aucun remède qui puiffe
en opérer la guétifon; mais on ne peut gueres le i
regarder comme te l, que lorfqn’il eft ancien , 1
très-dur & pefant. Lorfqu’il eft récent & du à '
une caufe extérieure , on peut encore-avoir quel- i
ques efpérances, avant de recourir au dernier i
moyen, qui eft la caftra'tîon. Voici alors com-
ment on pourra fe comporter.
On fera obferver au malade un régime humée- I
tant-, on le mettra à l ’ufage des boiftons diapho-.
rétiques, légèrement apéritives, & , en même-tems,
on lui fera prendre des bains ^»qu’on continuera
îrès-long-tems ; on aidera ces moyens, par quelques
faignées du bras, félon que les circonftan-
ces pourront le demander, & l’on en viendra
enfuite à l’ ufage intérieur des fondans, notamment
à la panacée ou au calomel, dont on aidera
l’aèlion , par des purgatifs donnés de rems à au--
ire. On Tra garder le lit an malade ; ou s’il fe
lè v e , on fomiendra la tumeur avec un fufpen-
foir bien ferré. On appliquera d’abord des cara-
pîafmes de pulpes émollientes’ , pour ramollir les
fucs épaiffis, & l’on viendra enfuite aux emplâtres
fon I ans , tels que celui fait avec une partie
ézale de diaebylum & de V ig o , au quadruple de
mercure. On peut également avoir recours aux
douches faites avec des décollions émollientes ,
qu’on coupe avec la lefli ve de cendre de farmens,
& dont on aide les bons effets, avec des cata-
plafmes de porreaux, auxquels on ajoute la gomme
amoniaque diffame dans le vinaigre. Quelquefois
il furvienr, après un certain rems de 1 ufa^e
des remèdes , un abcès à la furface du tefticule.
Lorfque les douleurs font modérées, il y a tout à
efpérer de cette terminaifon , qui peur quelquefois
contribuer à iâ fonte , ou au moins à la diminution
de la tumeur -, on laiflèra alors féjourner
Ja matière, dans la foyer de l’abcès , pour
quelle fonde tout ce qu'elle pourra , & lorf-
qu’on trouvera la fluctuation bien évidente
on donnera iffue.au p u s , par une-RifRfante oui
verture. Cetre conduite eft plus prudente que celle
de Municks , qui confeille d'attaquer d’abord la
tumeur, par une incifion faite -â fa partie fupé-
rieure, & dans laquelle on introduira, au moyen
d’une tente, des remèdes très-aclifs y pour mettre
la maffe en fuppuration. A chaque panfement on
aura foin , dit-il, de nétoyer la playe, fans en
exprimer tout le pus, afin qu’il furve à confu-
mer la tumeur. Fabrice d’Acquapeo dente, d'on il
femble avoir pris cette méthode ,. ne la confeilloit
que dans celles d’hydro-Sarcoeèles, ce qui eft une
circonftance bien différente.Quelques Auteurs, &
notamment urr,dont l’Ouvrage publié dernièrement
pour les Elèves, croyem que le Sarcocèle, même
ceux d’un très-gros volume, peuvent fe guérir,
ou du moins diminuer beaucoup par la formation
d’une hydrocèle c’efi une erreur qui ne peut
être fondée fur l’obfervation de ce qui fe pâlie
dans la pratique ; l’hydrocèle, en pareil cas, a
été méconnue dans fon origine, ainfi que l’affection
du tefticule qui le complique. La Timple
évacuation de l’eau, qui alors paroît néceffabe,
loin de contribuer à l’amélioration de la maladie,
ne fait au contraire que l’irriter ,* mais lorfque
l’engorgement eft détruit par les remènes eon-
vcnablts, il n-’eft pas rare que le fluide foir refîbr-
bé. En général, quand le Schirre eft bien formé,
il ne relie plus d’autre reftouree que là cafira-
rion ; c ’eft un moyen c rue l, mais qui left encore
moins que la méthode empyrique de ces hommes
privés de toute connoiffance, qui ne fe mêlent que
trop fréquemment pour le malheur de l’humanité,
du traitement, tant intérieur qu’extérieur, des
maux auxquels elle eft fujette* Il porte l’ef-
poir certain d’un rétahlifitment , quand le mal
eft pris à tems, au lieu que l’autre n’offre que la
mort, fous l’apparence déceptive de la guérifon.
Les Auteurs , dans le cas qu’ils défignem fous
la dénomination de caro adnata ad vapi ou ai
tefiem, & pour lelquels ils offrent aine théorie
fingulière , confeiilent une pratique qui n’eft ritn
moins que bonne; la maladie n’étant alors qu’un
engorgement de l’épididyme, qui peut céder au
traitement raifonné de la vérole, dont la plupart
du tems elle n’eft qu’ un fymprôme. Voyez, à ce
fujet, les erreurs d’André de la C<*oix, de Bru-
nus de Roland , de Lanfranc, de F a ; iope, &
des deux Fabrice , dans les Ouvrages qu’ils nous
ont laiftés. Nous nous contenterons de' terminer
par un Auteur plus moderne , Hei.fter , doi/r nous
rapporterons les propres paroles. Siquid vero car ■
ni s enatum h tefiiçulo deprehenditur, quoi graviter
hominem affligat , nec difeuti tamen per adhibita
médicamenta convenant a. queat, titm: Jî hfliculus
integer adhiic atque ilibatus , féliciter ut p'uri~
mvm fanari fine noxâ poterit, ipfeque tefi culus
fervari ; dum modo quidquid.proeter ; naturam fuper
increvit, deoperto fieroto quàm eradifiîmk. ab eo jer-
vatur atque refeinditur. Quodfi autem ipfum tefir.
4iitum invaferity vel excindi etiam propter nimios
çruciatus vel fimiles alias caufas, indecorèpromi-
nentes partes nequeant, neceffarium utique erit
-vel univerfium tejlicuhirn vel quamdam faltem ejus
partem modo jam propofito exfeindere. On conçoit
difficilement comment un Profefleur aufli inflruic
que celui-ci , a pu répéter ces étranges diftinc-
tions, qui pouvoient pafler dans des liècles où l’A natomie
aiiroit ë?ë moins cultivé. La vérité eft que
ces deux fortes de Sarcocèles, font des fymptômes,
.& non point des maladies, & que provenant de
caufcs différentes, elles doivent fe rapporter à
ce qu’on appelle communément la hernie humorale,
ou le gonflement inflammatoire du tefticule,
dont il a été fait mention à l’article Gonorhée,
& l’autre au vrai Sarcocèle, dont il eft fujet i c i ,
ou à celui qui eft déjà dégénéré en Cancer. { M. P e t i t -Radel:.)
SARCO-ÉPIPLOCELE, de s'o?/®xo0v & *»x».
Maladie compofée d’un farcocèle & d’une hernie
de l’épiploon à l’aine. Cette afftélion offre les
caraélères d’une complication, qui fouvent eft
difficile à connoître ; nous renvoyons pour de plus
grands détails à ces maladies primitives. ( M.
P e t it -Radez.)
SA R CO - EPiPLOMPHALE, de é<w/*xo6y
& ô,a<?>«xof.Çeftlamême maladie que celle que nous
venons d’indiquer, mais qui a lieu à l’ombilic.
{M. P e t i t -R ad e z .)
SA R CO -H YD R O C E LE . C’eft un farcocèle
accompagné d’hydrocèle. Cette dernière maladie
eft fouvent confécutive au farcocèle , & provient
toujours de l’ohftacle que la tumeur oppofe à la
circulation de la lymphe. Voyez pour de plus
grands détails, l’article Sarcocèle. [M. P e t i t -
R a d e l . )
SARCOME. Tumeur molle , fans changement
de couleur à la peau, indolente, formée par un
amas contre nature de fucs graiffenx & lymphatiques.
Les Greqs.ont pris ces tumeurs pour des
excroiftances charnues , c’eft pourquoi ils les ont
appellées S a r c o m e s , E l l e s ne font que
la portion de la membrane cellulaire tuméfiée.
Toutes les- parties du corps font fujettes au
Sarcome , c’eft-à-dire , à des tumeurs fongueufes.
C’eft pourquoi on a donné ce nom aux tumeurs
ou excroiftances de la matrice & du vagin, &
aux polypes du nez ; fur la furface du corps tout
Sarcome eft une vraie loupe graifieufe. Voye[
Lipomes.
Quelques A tireurs ont pris beaucoup de foin
de diftingner le Sarcome d’avec le Polype ; mais
ils n’ont pas établi cette diftinèlion tur aucune
différence effet)tie!le. Ces tumeurs font de même
nature, & ce ne font que des difpofitions purement
accidentelles, qui leur ont fait donner dis dénominations
différentes.
Le Sarcome fe guérifen l’extirpant avec l’înftru-
ment tranchant, ou en le confirmant avec les
cauftiques^ ce qui rend la cure plus longue &
plus douloureufe , quoique, par poltronnerie, la
plupart des malades préfèrent cette méthode à
l’extirpation par le fer. On peut lier avec fuccès
-les Sarcomes dont la bafe eft étroite. Si le Sarcome
eft carcinomateux , il n’v a de guérifon que
par l’extirpation , fi elle eft praticable. Article
extrait, de /’ancienne Encyclopédie.
S ARCOMP HALE,de & tyxçcChoç^ Caro um—
bilici , excroiffance charnue du nombrii. Maladie
infiniment rare, & dontonne trouve guère d’exemples
dans les Obfervateurs. Les rifques font les
mêmes que ceux du farcome dont nous avons
parlé plus haut ; aufti y renvoyons-nous pour
tout ce qui a rapport au diagnofiie. On peut tenter
la cure du Sarcomphale par les émolliens &
les réfolutifs. Si ce traitement ne fuffir pas, ob-
ferve l’Auteur de cet article, dans l’ancienne Encyclopédie,
& que la douleur foit indolente &
un peu vacillante, on peut en faire l'extirpation.
Pour cet effet, on incife en long la peau
qui recouvre la tumeur, on découvre la dureté
farcomateufe, & on la détache, avec le b-iftouri,
des adhérences qu’elle a contrariée avec les parties
voifines. Il faut être muni de quelques poudres
aftringentes , pour arrêter le fang qui fort
des vaiffeaux qui portent la nourriture au farcome.
A la levée du premier appareil, on panfe
la playe avec le digeftif, & lorfqu’on a procuré
la fuppuration, on modifie l’ulcère, & l ’on procède
à le cicatrifer fuivant les règles de l’Art.
Æ l’inftrument tranchant aroit laiffô quelques racines
de l’excroiffance , on pourroir les confu-
rner avec les cauftiques. Extrait de l'ancienne
Encyclopédie..fM. P e t i t-R.ad e l . )
SAR CO PH AGE ,de a-fy? , chair, & de
je mange, je confume. Ce mot fe prend quelquefois
comme fynonyme de cauftique , ou ef-
carotique , pour défignrr les médicamens qui
confument les chair;. Voye\ C austiques.
SA R CO T 1QUE ou INCARNAT JF. Médicament
fuppofé propre à faire revenir la chair dans
les ulcères , & dans les playes avec perte du
fubftance. Les Auteurs ont attribué cette qualité
à une multitude defubftances, qu’ils ont rangées
aufli fous les dénominations de vulnéraires, de
cicatrifans, de déterfifs , de corroborans, &c„
Voye[ les articles Pl a y e , Régénération,
Ulcère.
S .4 RSE PAREIL LE. Smilax Safaparilla , Lin.
Cette racine fut apportée en Europe , par les
Efpagnols, vers le milieu du feiziènie fiécie, &
regardée alors comme un fpécifique contre la
vérole, maladie qui avoir commencé à fe mani-
fefter quelque 'tems auparavant. Mais le fuccès
ne juflifia point les éloges, qu’on avoit donnés
à ce remède, & même des Praticiens ont nié
qu’ il ait aucune vertu quelconque. II paroît cependant
q u e , quoiqu’ il n’ait pas répondu aux
efpérances qu’on en avoit conçues , il ne laide
pas d’être, dans quelque cas, un tiè;-bon fudo«
S X ij