
l i y diflingue l ’abcès critique d’avec le fympto-
matique , & il entre à ce lu jet dans des détails,
tant fur fes différences que fur les lignes généraux
& particuliers. Les notions qu'il avance
conduifent à des préceptes relatifs à la guérlfon,
lefquels font de la dernière importance. Quelques
années après avoir fait paroître cet ouvrage , Se-
vérin publia le fuivant ! Trimcmbris Chirwgia
inq uâ Dictetieo - Chirurgie a, P h armaco-Chiru rgica
& Chymico- Chirurgie a. Lugd. in-4.0 1653. C’eft
un ouvrage où I on trouve tous les remèdes , tant
fimples que compofés , qui font de notre Auteur
ou d’autre?. Il a encore paru, fous fon nom,
un ouvrage i/z-12, en 1664, intitulé • Synopftos
Chirurgie ce libri V I . C’eft un ramas mal conçu ,
& pour nous fervir des propres expreffions d’Haller
, fraus bibliopoLe 3 meri funt morborum tUulir
ne que labor efi Severini. Sevenn a fait paroître
plufieurs ouvrages d*Anatomie, dont quelques-
uns font affez bien faits, & contiennent plufieurs
obfervations curieufes. La mort de cet Auteur
annonça une révolution dans les écoles d Italie ;
les étrangers refièrent chez eux 5 & s attachèrent
aux P.ofeffeurs qui enfeignent dans leur XJniver-
fité. {M. P e t i t -Rad ex .')
SHARP. ( Samuel) 11 étudia à Londres , fous
le fumeux Chefelden , Chirurgien en chef de l'Hôpital
à Saint-Guy. Il fe fixa dans cette ville, & y pratiqua
avec la plus grande difiinélion. Ses fuccès,
& la réputation dont il jouit, lui valurent le
titre de Correfpondant de l’Académie Royale de
Chirurgie, Au milieu d’une pratique trè:-étendue,
Sharp n’abandonna point le travail qui pouvoit
bous faire jouir du fruit de fes veilles & de fon
expérience. 11 nous a laiffé deux ouvrages inté-
xeflans , qui parurent à différentes époques. Le
premier efi relatif aux Opérations Chirurgicales,
il parut fous ce titre ' A Treatife on the Operations
o f Surgery, or defeription , and reprefentation , o f
- the instruments and an introduction on the nature
and treatment o f wounds, abcejfes and ulcers
Tandon y 1639, in-8.° A peine ce Traité fut-il
connu en Fiance, qu’il ÿ fut traduit. Ce qui
caraétérife cet ouvrage -, c’eft que fon Auteur
parle d’après lui ; ce qui efi d’un grand poids,
quand on a beaucoup de jugement, & qu on efi
déjà inftruit de ce qu’ont donné les autres,
-finon Von tombe dans des erreurs 3 & c'eft ce
qui efi arrivé à lui-même, lorfqu'ii avance que
l ’opération de la taille avoit été défendue en
France par un arrêt du Parlement. Affertion qui
tft abfolument fauffe. Le fécond ouvrage que
Sharp a donné a pour titre : Enquiry into the
prefent fiate o f Surgery. London y 175° > in-8.°
Celui - ci a été également traduit par M. Jaulr . Il
cemient différentes obfervations y dont les fujets
font tous intérreflans. Nous avons eu occafion
d ’en faire mention dans les divers articles de cet
ouvrage. (M . P e t i t - R ad e l .)
SIGNES. n/Aui. Signa. Apparences morbifiques
qui fe manifeftant chez les malades, peuvent êfre
connues par elles-mêmes & fans leur aveu, foit
que ces apparences entrent comme fymptômes
de la maladie, ou qu’elles n’en foient que les
effets *, tous les changemens enfin qui -t*
itretpéovret jteti vèt ■nrpo'yî'ÿOVOTct Jtài {Àtfàot'Tct iret&j/-
| quoe fin t, queefuerint & quoe mox ventura fint,
denuntiant. Hippocrate efi le premier Auteur qui
ait porté une attention férieufe a cette partie
de l’Art de guérir -, auffi les dogmes qu’il a
i laiffés fur elle font-ils fi bien établis fur les démarches
de la Nature & fes prognoftics tellement
çohérens avec elle , qu’ils lui ont valu le fur-
nom v de Divin. Donnant peu de remèdes St
contemplateur attentif de tout ce^ qui furvenoit
dans le cours des maladies, il avoit plus d'oc.ca«
fions de diftinguer ce qui en étoit le produit
que ceux qui la tourmentent continuellement par
des foins indiferets. Auffi fes aphorifmes & fes
prognoftics ne font-ils qu’un épitome des bons
& des mauvais évènemens qu’il a eu occafion
d’obferver dans fa pratique. Galien , fon fuc-
cefleur, s'eft moins vétendu que lui fur le dia-
gnoftic; mais aivffi s’eft-il fpécialement oceuppé
des apparences qui annoncent un bon ou un
mauvais évènement. Les divers commentaires
que cet Auteur a donnés fur cette.matière, prouvent
combien il s’étoit livré a tout ce qui lui
a rapport. I c i , il prédit au Philofophe Eudême
le jour qu’il aura la fièvre, quelle en 1er a 1 efpèce
& l’évaciiation critique qui la jugera. Là , il annonce
au Sénateur Sextus le jour que la fièvre
lui viendra, qu’elle ceflera le ^ fixième, qu elle
reviendra le quatorzième, & qu’elle fe jugera le
le dix-feptième par des fueurs. Par-tout on voit |
des preuves de fa fagacité à fuivre les pas de
la Nature '& à en prédire les évènemens. Le
coup-d’oeil de ce Praticien étoit fi jufie fur ce |
point, qu’il excitoit même la furprife des Médecins.
Q u o i, lui dit un jour en le rencontrant
, Martianus l’un des premiers Praticiens |
de Rome j vous favez tout ce qui eft contenu
dans le fécond livre des Prognoftics’ d Hippocrate,
je le fais auffi, & je ne puis prédire comme
vous. • f
Les lignes font au Praticien, ce qu’eft à 1 Af-
tronome , qui cherche à faire un fyftêsne > ,1’ap- |
parence d’un aftre à tel ou. tel point du firmament.
Ils ne dénoncent rien quand on les confidère
ifolés y mais bien quand on les a réunis pour en
oblerver les diverfes circonflances.
. «......... alterius fie
Altéra pofeit opem res , & conjurât amiçe.
Ils ne font pas toujours partie de la maladie
quoique plufieurs puiflent y entrer comme fymptômes
j ainfi , des mines graveleufes, fanguino-
lentes, des excrémens purulens teints de fangt
la matière ichoreufe noirâtre qui fort d’un ulcère
ou d’une carie cachée, qui ne fauroient confit- |
mer aucun fymptôme , deviennent néanmoins
autant de Signes pathognomoüiques dans un très- j
erand nombre de cas. . .
B Les fymptômes font les parties intégrantes des
maladies, ils doivent donc en être les premiers
Signes; l’urine & autres excrétions ainfi que le pou 1 s
ne doivent êtreconfidérésqu’autant qu'ils viennent
à leur apppui & leur donnent une nouvelle
force. Ainfi ce feroit la preuve d'une bien grande
ignorance que de ne s’arrêter qu’aux Signes pour
avoir une notion exaéte des maladies, ce que
font tons les jours lés Charlatans ici comme partout.
Une maladie ne peut être apperçue qu'au tant
qu’on confidère tons les fymptômes & routes les
circonftances qui les cara&érifent, & que par une
fuite de raifônnemens, d induélions & de déductions
j on s’eft aflùré de fon cara&ère. O r , une
pareille confidération ne peut être que le partage
de celui quin’a négligé aucune des parties de l’Art
de guérir qui le concerne.
On diftingue les Signes en commémoratifs ou
anamneftiques, en diagnoftics, ou délotiques &
en prognoftics. Les Signes commémoratifs font
ceux qu'offrent certaines circonftances où le malade
s efi précédemment, trouvé & qu’on tire de
la revifion de tour ce qui s’eft fait avant l’attaque de
la maladie , comme de la manière de. vivre du malade,
du pays qu’il a habité, de la conflitution de fes
parens, de la fit.uation où il étoit au moment
de fa fcleftùte , s’ il s’agit d’une plaie, les maladies
auxquelles il a été fujeues ou celles qu'il
a contrariées. Les Signes commémoratif? font en
général hors du malade.& ont rapport aux circonftances
antécédentes, ce qui ne fauroit avoir
•lieu à l’égard d é s ig n e s diagnoftics & prognof-
tics. Les Signet diagnoftics annoncent la préfence
& l’état aéîuel de la maladie, ils font confé-
quemmeht ceux qui peuvent entrer dans fa définition,
Les Prognoftics dénoncent les changemens
qui doivent furvenir pendant le cours d’une
maladie, foit que ces changemens foient avantageux
ou non. L'hiftoire des Signes forme une
partie de la Pathologie à laquelle les Aureurs
ont donné le nom de Semeïotique. Voye^, pour
de. plus grands détails, les articles Diagnostics
& Prognostics.
SINAPISME de Sinapi, moutarde. Médicament
externe, compofé de fubftances irritantes,
& dont la farine de moutarde fait le principal
ingrédient; on s’en fervoit autrefois dans les
maux de tête invétérés & dans les longues fluxions;
aujourd’hui , leur principal ufage eft dans les
fièvres , lorfque la tète fe prend , & pour rapeller
h goutte aux pieds lorfqn’elle fe porte lur la tête,
fur l’eftomac ou fur quelque autre vifeère.
Deux parties de farine de froment, & une de
farine de moutarde, mêlées enfemble & réduites',
avec du vinaigre, en une pâte ferme, font un
Sinapifme fuffifamment aélir pour la plupart des
cas, mais dont on peut augmenter ou diminuer
la force en variant la proportion de moutarde.
On ne doit pas laiffer le Sinapifme trop long-
tems fur la partie, autrement il pourroi-t y flire
lever des ampoules comme les véficatoires , &
même caufer une inflammation plus profonde ;
dans la plupart des cas , il produit tout l’effet
qu’on en attend, dans l’efpace de deux ou trois
heures.
S IN D O N , Sindon. Petit morceau de linge,
coupé en rond, qu’on attache à un fil pour le
retenir, & defliné à être placé dans l’ouverture
du rrépan, pour empêcher le cerveau de fortir
au-dehors , & les frottemens qu’il pourrroit éprouver
contre les bords de l’ouverture du crâne. On
l’étend convenablement au moyen du méoingo-
phvlax, après l’avoir trempé dans un peu d’huile
de térébenthine, & l ’on remplit le refte du trou
avec de la charpie. ( M. P e t i t - R adel.)
SINUS. Petite cavité ou poche obiongue , qui
fe forme pour l'ordinaire dans les chairs, à-côté
d’une blefture ou d'un*ulcère, dans lequel l.e pus
s’amaffe. Voye[ F is tu le,.
SM E L L IE , ( Guillaume ) Médecin & Accoucheur
très-renommé, quipratiquoir à Londres
au milieu de ce fiècle. Il a enfeigné long-rems
cette partie, & y a gagné de grandes richeftes.
Il a publié, à différentes époques, plufieurs Ouvrages
fur l’Art des Accouchemens, qui ont été
très-bien accueillis, même des plus grands Praticiens
de fon tems. Le premier a pour rirre :
Treatife on Theory and Practice o f Midwifry London
, 1732. z/z-8.® L'Auteur, dans une préfaça
très-bien faite, confidère l’A rt des Accouchemens
depuis Hippocrate jufqu'au rems où il écrivoit, &
développe tous "les accroiflemens par où il a
paffé d’une manière fort feiemifique. Quoiqu’il
n’ait eu en vue que fes Elevés, cependant les
points de pratique qu’il offre , peuvent également
convenir, même aux perfonnes les plus expérimentées.
II y dit que Deventer a trop donné à
l’obliquité de la matrice, comme caufe d'accouchement
difficile ; il aftùre q ue, dans cent
accouchemens, il y en a fept où l’enfant a u n e
mauvaife fituation. Cet Auteur eft un des premiers
qui ait employé le forceps, d’après des
notions fondées fur la pofition de la tête St fes
rapports avec les régions du baffin. M. Préville, qui a donné une traduction Fiançai
fe de cet ou vrage, l’a enrichie de l’hiftoire
du forceps de Roonhuishen, telle que l’ont publié
MM. de Vifcher & Van-der-Pool. Deux ans
après cet Ouvrage, Smclüe fit paroître le fuivant,
intitulé : Cafés in Midwifry Lond. 1754, *n-8/,
dans lequel il confirme , par diverfes opérations
, les faits qu'il a avancés dans la première
partie de fon Ouvrage. La plupart lui appartiennent,
les autres font le fruit de fes lectures. Il
reftoit, pour completter la partie des accouchemens
, à repréfenter les différentes pofitions
de l'enfant dans la matrice, & les procédés quelles
exigent dans la Pratique, & c’tft ce qu’il a fait