
minces de FoS Tie S’étendent que difficilement pour
lui fournir un appui.
Les plaies du fourcil, par incifion, iorfqu’elles
font perpendiculaires , fe réunifient ailemenr,
foit par lu bandage unifiant , ou par de limples
languettes agglntinatives. Ces dernières conviennent
particulièrement dans le cas de plaies tranl-
verfales-, on confeille mètre ic i, lorfque la plaie
efi profonde, de faire quelque poinr de future
entre-coupée pour éviter que la paupière ne
s’abaiffe & ne couvre l’oeil. On n'emploiera (ue
les defficcatifs, & même la (impie charpie fèche ,
pour ne point entretenir une longue fuppuration
qui entraîne toujours après elle une cicatrice
difforme. Comme, dans ces fortes de plaies, 1 inflammation
qui communément fe développe chez
ceux dont le vifage efi le fiège ordinaire des
éruptions ou ébullitions fanguines, a de la dif-
pofition à fe porter jufque fur l'oe il,il convient,
en pareil cas, d’infifier fur les faignées & les defficcatifs
qui peuvent s’y oppofer. «Dans les play es
contufes du fourcil, & fur-tout dans celles qui
font faites par armes à feu , l’orbite peut être
fraéluré. Quand la fracture efi conlïdérable l’inflammation
du péri ci âne qui en tapilTe la cavité
peut s’étendre aux graiffes qui la rempli(Tent en
partie, & gagne bien-tôt jnfqu’auglobe de l'oeil.
Lorfque - les mciftons & les fecours généraux
n’ont pu calmer l’engorgement inflammatoire, il fe
fait une fuppuration dans l’intérieur de cet organe.
Dès qu’on peut foupçonner, par la tuméfaction
du g'obe & par les élancemens profonds que le
bleffé y reffent, que le pus commence à fe former
, on efi quelquefois obligé de fendre l’oeil
peur le vuider. Si l’ on attendoit la maturation,
la malade pourroit perdre complettcment la vue
par l’inflammation qui fe communiqueroitàl’oeil
lain. J5 Si la playe efi conmfe, on la panfera
avec le baume d’Arcéus & de l’eau marinëe. Si
les chairs font entièrement mâchées, on appliquera
deffus un plumaceau imbu d’huile de térébenthine,
& l’on terminera par le baume blanc de la
Mecque.
Les play es des paupières, par incifion, demandent
les mêmes moyens -, favoir, les languettes
agglutinatives, & l’on panfe comme nous venons
de le dire. Mais fi le cartilage tarfe fe trouvoir.
compris dans la plaie , comme les moyens énoncés,
même Ja compreihon ne pourroit en maintenir
les lèvres dans une approximation convenable,
il n’y auroir alors aucun inconvénient à
faire un point de future qui ttaverlâr ie cartilage.
Quand la plaie occupe rranfverfalcment la paupière
fupéricure, l'on a à craindre la divifion de
l'on mufcle releveur. Ce cas demande abfolument
Ja future entre-coupée} on affujettiraenfuire l ’oeil
de manière que la paupière ne puiffe faire aucun
mouvement. Les plaies faites par un infiniment
piquant font communément beaucoup plus fâ
c u e u L s , loit parce que fe portant encore lus
loin , il aura pénétré dans le et âne , dans le nez
ou dans le fi nu s maxillaire , (don la variété des
polirions m celui qui porte le coup. Mais la pitls
fâcheufe de ces circonftances tfi lorlque l’infiru-
mem perce la parois fupérieure de l’orbite, qui
ne lui offre aucune rëliftance. Camerarius rap.
porte dans les Epbémërides dts Curieux rie la
Nature , qu’un chafleur fut frap pé par un inflru-
ment piquant, vers le grand angle de l’oe il, aux
confins de la paupière fupérieure. Cette bleffure
qui parut légère , fut fuivie de la paralyfie de
tour le côté oppofé à la bleffure, & de î’amau-
rofe de l’oeil, avec une légère perte de mémoire
la paralyfie diminua cependant peu-à peu par la
fuite, mais ne guérit point1, ce en quoi le malade
fut moins heureux que celui dont pa.le
Nebelius dans la Centurie fixième des mêmes
Ephémérides. C ’éroit un jeune- homme qui fut
bleffé par une épée dont la pointe pénétra fans
doute le c àne par l'orbite du côté gauche. Il
éprouva aufli-tôt une patalyfie du même côté,
& eut des mouvemens convulfifs au côté oppofé ,
il fur pris d’une aphonie , du délire & d’une
amnéfie complète. Trois femaines après, il rendit,
pendant plufieurs jours , un peu de fanie par
| l’oreille gauche, à la fuite d’une très-grande douleur
qui avoit précédé , & fut entièrement rétabli
environ fix femaines apfè: fa bleffure. On
s’étonnera, dit à cefnjetMorgagni , que l’hémi-
plegie ait occupé le côté de la playe , & les con-
vulfions l'autre, ce qui eft le contraire de ce qui
arrive communément. Mais on faura, continue-
t-il , que la playe faite par une épée aigue fur
l’angle extérieur de l’oeil gauche , pénétroit à
travers la paupière inférieure , par une piquure}
de forte que la pointe d’épée avoit paffé obliquement
fous le bulbe de l'oe il, & avoit pénétré
la bafe du cerveau. Ajoutez, continue-r-il, que
cette marche oblique de l’infirument & la grande
douleur de l'oreille droite , ainfi que l’écoulement
falutaire qui s’efi f.«it par elle , indiquoient
une léfion de l’hémifphère droite du cerveau ;
ainfi, l’on concevra facilement que le côté gauche
du corps, & non le droit, éroir celui qu’on de-
voit regarder comme oppofé à la blefiure.
Les yeux font également fujets à diverfes affections
traumatiques qui fonr plus ou moins graves,
relativement à l’organe , mais qui rarement entraînent
aucun danger pour la vie. Poyq^àce
fujer, tout ce que nous avons dit à l’article (Eil
auquel nous renvoyons. Il en efi de même du
nez fur les plaies duquel on peut confulter tout
ce que nous avons déjà dit à ce dernier article.
On trouvera , à celui de Bec-De-Lièvre > les
moyens les plus utiles pour les plaies, des lèvres
& du menton. Si,dans le cas de ce dernier genre
la houppe du menton étoir abattue par un inf-
frumenr Tranchant, fi le lambeau n’étoir pas altéré»
foit par l ’inflammation ou autrement, loin de la
couper , ce qui occafionneroit de la difformité
jlfaudroit, après l’avoir bien lavé avec du vin
tiède, la replacer dans fa lituation naturelle, &
l’y maintenir par des bandelettes d’emplâire &
une mentonnière qui tendent à rapprocher le
lambeau de la circonférence de la divifion. On
appliquèrent fur les bords un peu de charpie recouverte
de baume d’ Arcéus , & chaque fois
qu’on panfera le bleffé, on commencera à lever
l’appareil par la bafe du lambeau pour ne point
je détacher. Si la playe fuccédoirà une chûre , il
Mardi; voir s’il n’y aoroit point quelques efquil-
les ou portions de dents cachées qui , par leur
préfence, en empêchaffent la coalition. Alorgagni
cite l’ hiftoire d’un enfant où une complication
de ce genre eut lieu, & fut méconnue pendant
longtemsy on s’en apperçut enfin , & la guéri-
fon furvint bien-tôt à (on extraélion.
L’oreille externe peut aulîi être divifée com-
plettement on incomplettetnent par un infiniment
tranchant. Lorfque la divifion s’étend à quelques
lignes, qu’elle efi peu profonde, on petit fe contenter
den réunir les bords au moyen d’une
languette agglutinative. On en foutiendra l’effet
au moyen d'un bandage circulaire qui tiendra
l’oreille appliquée fur ia région temporale. On
apropofé la future dans le cas où la divifion
feroit très-étendue, & même couperoit entièrement
le cartilage: lobfervation fuivante que nous
fournit M. Hevin , prouve qu’on peut s’en dif-
penfer. c< Un particulier reçut, en 1740, un coup
bien appliqué d’une grofle bouteille qui, en fe
caffam fur la têre , lui coupa tranfverfalement
d’une part le cartilage de l’oreille prefque juf-
qu’au méat auditif, & de l’autre lui ouvrit l’artère
temporale, d’où s’enfuivit une très-forte hémorrhagie.
Arrivé près de lu i , je commerçai par
arrêter le fang au moyen de la comprefiion &
du bandage à noeud. Je tentai enfuite de rejoindre
les deux parties divifées de l’oreille par des
bandelettes d’emplâtres agglutinative.', & ne levai
cet appareil que le quatrième jour. Je trouvai
alors la peau affez bien réunie dans les faces antérieures
& poftérieures1, j’y remis cependant de
nouvelles bandelettes qui y relièrent autant de
jours. Cette playe déchirée, malgré le fuintement
purulent qui s’y fit pendant quelques jours , fut
parfaitement confolidée le douzième, l’artère fut
aulîi folidement réunie à-peu-près vers le même
tenu. »? Dans le cas où la plaie eft proche du
conduit auditif, il convient de le boucher avec
de la charpie ou du cotton pour empêcher qu’il
ny entre du fang, ou autre corps étranger qui
pourroit affeCter Ja membrane du tympan. Une J
oreille abattue ne peut pas plus fe réunir aux parles
reliâmes qu’un nez } ainfi, l’on doit regarder
comme frivoles les moyens de guérifon que con-
enle en pareil cas l'Auteur que nous venons de
citer. ,
Les playes, qui n’intéreffent que l'intérieur de <
aj°ue, n’oftrent point des indications difficiles 1
à remplir. Celles qui pénètrent un peu plus profondément,
& qui vont jufque dans l’intérieur de la
bouche , font plus inquiétantes, fur-tout quand
elles traverfent cette cavité de part en part. En
1736, dit Ravaton, a un Officier du Régiment de
la Marck , reçut, dans un combat fingulier, un
coup d’épée, qui avoir fon entrée environ vers
le milieu de la joue, droite, & fa for rie, au-cleffous
de l’oreilie gauche- La playe étoir accompagnée
d’une grande hémorrhagie & d’infiltration de
fang fur tour le col. Comme le fang fonoit de
la playe du c o l , par la bouche, je portai , k
plufieurs reprifes, le bouton de vîtrîol deffus &•
fans effet. L ’hémorrhagie arrêtée, je panfai la
playe du col avec l’emplâtre diachyîum gommée,
& je couvris l’infiltration de far-g de linges trempés
d eau-de-■ vie camphrée'j celle de !a joue avec
une cornnreffe , en phifiùïirs double 3, iinb ib-.'es
d eau vtilnér aire fpi lirueufe } deux aurres plus
grandes fur celle-ci , le tout foutenu1 d’ un bandage
convenable. Je le mis à la diète: , & !ui fis
vuider le ventre , & 1ni confeillois le repos. finit
jours après, la playe■ de la joue fut réunie*, 1»:
filtration du fang à le gonflement réfiflèrem près
de cinquante jours, & le mouvement du col rcfla
gêné, jj Les playes des joues, qui font occafionoées
par un arme à feu, font fou vent accompagnées de
cir-onftances qui en rendent le traitement difficile.
Elles demandent quelquefois des incifions
ou dilatations qu’on doit faire, enfuivant les règles
preferires dans l’ hiffoiredes playes d’armes à feu,
en les ménageanr autant que la dé’icaieffe & Ja
nature des parties qu’on inréreffe, l’exigent. Dans
le cours du traitement de celles-ci, il convient
de placer entre les dents & la playe intérieure ,
un linge trempé dans du miel rofat feu J , ou aiguiîé
de quelques gouttes d’eau vulnéraire. On recommandera
, en même-rems, au malade de ne faire
aucun mouvement qui puiffe écarter les lèvres (te
la divifion. c< Mais, s’il yavoit perte de fubflnnce,
obferve M. Hevin , ou que la playe de la joue
s’étendît jufqu’à la commiffure des lèvres, de manière
que la playe & la joue ne fifénr qu'une
feulé & même ouverture , & qu’on craignît l’in-
fuffifance de la future fèche, pour en opérer la
réunion. 11 feroit peut-être plus fu r , pour maintenir
dans leur niveau tes bords de cette divifion ,
de faire un point de future du côté de la commiffure
divifée. jj Dans les playes d’armes à feu,
la balle peut avoir pénétré dans l’ëpaiffe*ir de i'os
maxillaire fupérieur, elle peut même avoir paffé
de part en part, ou être refté enfermées entre les
pièces d’os brifées. Si la balle efi demeurée dans le
lîrius maxillaire, de manière qu’on ne Là puiffe
trouver, la playe refie ordinairemeiTt fiftuletffe ,
bien-rôt même l’inflammation s’empare des membranes
qui tapiffenr le finus & les cellules offeufes-,
& li l’on ne parvient pas par les faignées &
autres remèdes à calmer les accidens, le malade
périr. Dans quelques cas l’inflammation du muf