
facilement vers l’extrémité du mors. Pour cette
raifon, il n’y aura que trois ou quatre rangées
de dents vers l’extrémité de chaque cuiller : il
ne faut pas que ces extrémités fe touchent quand
la Tenette eft fermée., car alors on courroit
îifque de pincer la veflie.
Les Tenettes doivent être d’un bon acier &
d’une trempe qui ne foit ni trop dure, ni trop
molle. Il y en a de droites & de courbes ;
celles-ci fervent à prendre le$ pierres cantonnées
dans les côtés ou au bas-fond de la veflie. Il y en a de grandes, de moyennes & des petites
pour répondre aux différens âges des malades &
aux différentes lituations de la pierre. Les plus
grandes ont ordinairement huit à neuf pouces
de longueur, trois pouces de mors,, plus d’un
d’entablure, & environ cinq pouces de branche y compris les anneaux. Article de l'ancienne Encyclopédie.
On trouve dans les Planches relatives
à la taille différens modèles de pinces dont les
unes au lieu d’anneaux ont des extrémités recourbées,
d’autres, dont-les branches applatiés,
fe croifent depuis leur jonélion jufqu’à leurs
anneaux. Cts dernières font actuellement le plus
en ufàge, vu la facilité de les faire mouvoir.
( M. P e t i t -R a d e z .)
T EN TE . Rouleau de charp ie , de figure à -
peu-près cylindrique, que l’on met dans les
playes & dans les ulcères, & dont on proportionne
la groffeur & la longueur à l’ouverture
où l’on fe propofe de l’introduire.
Les Anciens faifofent un grand ufage de Tentés
dans le panfemenr des playes'; ils les em p lo ie n t
fous deux points de vue , d’abord comme un
moyen de porter les médicamens jufqu’au fond
de la cavité d’une playe; en fécond lieu, pour
en tenir les lèvres écartées , pour donner le
tems au pus & aux autres matières ftagnantes
d’en fortir , & leur permettre dè le bien dé-
terger & cicatrifer par le fond avant que les
bords puiffent fe fermer. On recommande de
les faire bien molettes pour qu’elles n’augmentent
pas la douleur, & ne s’oppofenr pas à la
réunion en irritant les parties. On doit en diminuer
par degré la groffeur x à mefure que la
playe fe dérerge, & que fes parois fe rapprochent *,
on doit auffi les fupprimer dès qu’on le peut.
On fait d’autres efpèces de Tentes avec des
morceaux de linge entier & non écharpi qu’on
roule en forme de cône , mais dont la pointe
eff cependant affilée j>our en être plus douce,
& ne pas fatiguer la partie. On y attache un -
fil près de l’extrémité fupérieure, afin de pouvoir
le "tirer plus commodément , s’il arrivoit que, '
malgré la largeur qu’on donne à la bafe, elle vînt
à gliffer par la playe dans le bas-ventre ou dans I
la poitrine j car on fe fert quelquefois de ces J
Tentes pour les playes pénétrantes dans ces deux j
capacités, & cela pour quelles ne fe ferment pas j
avant que fout le fang & les matières purulentes
foienr entièrement évacuées;
Il y a encore une troifième lotte de Tentes
qu’on emploie principalement pour élargir peu*
à-peu l’orifice trop étroit d’une playe ou d’un
ulcère & pour faciliter l’écoulement des matières
qui peuvent y féjourner. On les fait ordinairement
avec de l’éponge préparée, ou avec les
racines defféchées de gentiane, de jonc odorant
de grande confoude , &c. Toutes ces matières
font de nature à fe làiffer pénétrer par le pus
ou par la fanie , ce qui en augmente beaucoup
le volume & produit en conféquence l’écarte*
ment des lèvres de la playe. Dans bien des cas
où il ne s’agit que d affurer l’écoulement du
pus ♦ on emploie préférablement à ces fortes
de Tentes , des petites canules d’argent ou de
plomb. Voye\ ce que nous avons dit aux articles
Playe & Poitrine,
Plufieurs Chirurgiens > témoins des mauvais
effets qu’entraînoit le trop-fréquent ufage des
fentes, & (ur-rout des Tentes dures, qui, dans
nombre de cas, proiongeoient manifeftemenr le
trairemem, caufoient des inflammations, pro-
duifoienr des finu* & d’autres accidens graves,
ont abfolument profcrit ce moyen de la pratique
de la Chirurgie. Mais ces Auteurs ont été trop
loin ; il y a des cas où les Tentes font d’un
ufage indifpenfable j ces cas cependant font rares,
& le Praticien ne doit pas y avoir recours lorfqu’il
peut s’en difpenfer. Il n y a pas bien long-rems
qu’on s’en fer voir encore dans les panfemens
après les opérations de la faille, de la hernie,
de la fi finie à l ’anus; aujourd’hui l’on -y a renoncé
tout-à-fait dans tous ces cas comme étant
non-feulement inutiles, mais comme nuifant effen-
tiellement au traitement & retardant la guérifon.
On peut voir, dans le premier Tome de l’Ouvrage,
intitulée Recueil des pièces qui ont concouru
pour le prix de l’Académie Royale de
Chirurgie, deux Mémoires fur les avantages &
les inconvéniens des Tentes & des autres dila*
rans où l’on efl entré dans de grands détails fur
les cas qui requièrent l’ufage de ces moyens, &
fur ceux où l’on doit les. rejetter comme dangereux.
TÉRÉBENTHINE. Réfine liquide à laquelle
on a attribué des qualités vulnéraires & anti-
feptiques. Le principal, ufage de la Térébenthine
entre les mains des Chirurgiens efl pour la com- pofition des emplâtres qu’elle ren-d plus ou moins adhéfifs;, uiivanr fa proportion avec les autres
ingrédient Voyeç Emplâtre,
Cette réfine efl une fubftance très-âcre, en
forte., qu’appliquée, fans mê’ange fur la peau,
elle y occalionne une inflammation confidérable;
elle pourroit, fous ce point .de v u e , être employée
comme un bon rubéfiant, fi elle n’avoit
pas l’inconvénient de /attacher tellement à la
peau qu’il efl très-difficile de l’enlever lorfqifon
je juge convenable, & d’occafionner fouvent plus
de douleur que fes malades ne font difpofés à
en fupporter de la part d’un remède de cette
I dalle.' . . . . .
Cette qualité irritante de la Térébenthine indique
affez l’impropriété de la pratique des Anciens
Chirurgiens qui étoienr dans l’ufage de l ’employer
pour le panfement des playes récentes. Elle peut
fiimuler utilement les parties dans certains cas
de playes & d’ulcères où les vaiffeaux manquent
du ton néceffaire pour fournir un bon pus;
mais, dans ce cas là même, la Térébenthine
& toutes les fubflances appellées balfamiques,
qui lui font analogues, ne doivent jamais être
appliquées fans être mélangées avec des matières
propres à en adoucir l'acrimonie. C ’eft ainfi qu’on
la mêle avec le jaune d’oeuf pour en former un
digeftif. Voye[ ce mot. On s’eft aidé pendant
long-tems d’une petite proportion de Térébenthine
pour éteindre le mercure dans la confection
de Tonguent napolitain, & en abréger
ainfi le procédé; mais l’onguent préparé de
cette manière efl fort fujet à irriter & enflammer;
ce qui a déterminé enfin à chercher d’autres
moyens pour y fuppléer. Voye[ Mercure.
TESTICULES. Les Tefticules font fujecs à
différentes maladies accidentelles ou fpontanées,
qui demandent de la part du Chirurgien, des fe-^
cours bien étendus & très-fuivi«. Nous fom-
mes entrés dans les détails néceffaires relativement
à ces maladies, & au trairement qu’ elles
exigent en différens endroits de cet ouvrage.
Voye{ particulièrement les articles Hydrocèle,
Hématocèlè, Sarcocèle, Varicocèle, &c.
Il y en a une cependant dont nous n'avons pas
parlé, & dofit les Auteurs n’avoient fait aucune
mention avant M. .Humer; c’eft le dépériffement
de ces organes.
« Un Tefticule, ou même tous les deux, dit
M. Humer, difparoîrront quelquefois totalement,
■ comme le thymus, ou la membrane pupillaire
chez l’enfant; c’eft ce qu’on ne. voit point arriver
dans les autres parties du corps qui font
néceffaires à fon enftmble , fi ce n’eft dans celles
qui ne font pas d’un ufage ultérieur, & qui pour-
roient même devenir nuifibles au corps, comme
la membrane pupillaire. Mais les Tefticules ne
fubiffent point ce changement, en conféquence
d’une propriété première qui leur foit in -
nérente, comme cela a lieu pour le thymus,
Routes les fois que l’âge de la perfonne les rend
mutiles; ils y font expofés dans fous les pério-
®es de la vie; c’eft pourquoi on doit regarder
cet accident comme tenant à une difpofition qui
nbfifte dans les Tefiicules mêmes, indépendamment
d’aucune connection avec l’économie ani-
m^je; un bras, ou une jambe peuvent perdre leur
^lionS dépérir en partie, mais jamais totalement.»
V On a vu des Tefticules dépérir dans les cas
^ hernie , probablement à caufe de lapreflion
confiante de l’inteftin. M. Pott nous a raporté
des exemples de cette efpèce. J ’ai vu, dans un
hydrocèle-, les Tefiicules être prefque réduits à
rien, probablement à caufe de la preflion continuelle
de l'eiu. >3
<< Mais, dans tons ces cas, les caufes du dé-
périflement font manifeftcs, & peut-être pour-
roi en t-el les produire de femblables effets, en
pareilles circonfiances , dans d’autres parties du
corps. Mais un Tefiicule dépérit totalement fans
aucune maladie antécédente; d’autres fois, il s’enflamme
ou d’une manière fpontanée, ou à caufe
de fa fympathie avec l’urètre, il devient gros &
commence enfuite à diminuer, comme dans la
réfolution d’une inflammation ordinaire; mais
cette diminution ne s’arrête point lorfque le Tefticule
eft réduit à fon état naturel; elle continue
encore jufqu’à ce qu’il difparoiffe entièrement.??
M. Hunrer donne l’hifioire de quelques cas qui
lui ont fourni la defcription de cette maladie;
mais il ne nous apprend rien relativement à fon
traitement, n’ayant découvert aucun moyen d’en
prévenir les conféquences.
TE STU D O . Efpèce de Stéafome ou de loupe
graiffeufe, qui a une large bafe, & refiemble un
peu, par fa forme , à une tortue. Voyci Loupe.
TETANOS. Contraction fpafmodique violante
des mufcles, qui relèvent la mâchoire inférieure,
& qui s’étend plus ou moins à tous les mufcles
du corps deftinés à des mouvemens volontaires.
Cettemaladie qui peut être excitée par differentes
caufes, beaucoup plus commune flans les climats
chauds que dans le nôtre, s’obferve cependant
quelquefois parmi nous, principalement à la fuite
de playes, & fur-tout de celles des parties ten-
dineufes & ligamenteufes ; elle en eft un des
fymptômes des plus funeftes, & demande, par
conséquent, toute l’attention & les foins les plus
affidus du Chirurgien. Voye\ Plaie.
Le Tétanos ne furvient, pour l’ordinaire, que
plufieurs jours après la bleffure qui l’a occafionné.
Quelquefois il fe manifefte, dès les premiers
momens, avec beaucoup de violence; le plus
fouvent, il n’eft d’abord qu’un accident peu dangereux
en apparence, mais qui augmente par
degrés, & devient de plus en plus redoutable.
Dans ce dernier cas, le malade commence par
éprouver un fentiment de roideur à ia partie pof-
térieiire du cou ; cette roideur devient bien-tôt
plus confidérable , & rend les mouvemens de la
tête pénibles & douloureux. A ce fymptôme, fe
joint un embarras vers ia racine de la langue,
qui, par degrés, amène une difficulté d’avaler j
la déglutition devient même, au moins par momens,
tout-à-fait impoffible. A mefure que la
roideur du cou,augmente, il fe découvre un autre
fymptôme bien plus redoutable; c’eft une
douleur qui devient quelquefois extrêmement
v ive , fixée au bas du fiernum, & s’érendant par
élancemens dans le dos. Dès que cene douleur