
devroit, fuîvant nous, y recourir dans la plupart
des cas plutôt qu’on ne le fait ordinairement ;
d ’autant plus qu’indépendamment du bien - .être
qui en réfui te-- pour le moment, elle prévient
l ’atonie que l’extrême difienfion du tiffii cellulaire
occafionne néceffairement, & qui doit toujours
être nuifible lorfqu’on laide aller l’enflure
(Edémateufe à un degré exceifif, comme cda fe
voit dans beaucoup de cas.
On a long'- tems été dans l’ufage lorfqu’il
s’ agiflbit de dégorger les parties OEdèmateufes,
d’y faire des incitions plutôt que des piquures.
Aujourd’hui cependant il eft bien reconnu que
les piquures font préférables, parce qu’elles donnent
un écoulement fuffifant aux férofités &
qu’elles ne font pas fujettes aux mêmes incon-
ténîens que les incitions.
Ces dernières donnent un foulagement plus
prompt aux malades', ellesdiflipent quelquefois
en très-peu de tems tonte l’enflure 3 mais le plus
fouvent, au bout de vingt-quatre heures ou^ environ,
les bords des playes commencent à s irriter
, ils fe gonflent, fe durciflent & s’enflamment
& peu-à-peu toutes les parties voifines contractent
une rongeur éréfypélateufe.
L e fentiment d’irritation dont fe plaignoit
d’abord le malade fe change bien-tôt en ce qu’il
appelle une douleur brûlante, <|ui va fouvent au
point de lui ôter absolument tout repos,* & il
arrive trop fréquemment que toutes les applica-,
'lions quon peut faire dans le but de foulager
le malade, n’ont aucun effet quelconque pour
empêcher la formation de la Gangrène qui, pour
l ’ordinaire, ne tarde pas à caufer la mort.
La meilleure application dont on puifle faire
ufage lorfque les premiers fymptômes de cette
inflammation éréfypélateufe fe manifeftent, c eft
l ’eau de Goulard, ou une folution de fucre de
Saturne dans l’eau, dont on imbibe des com-
prefles & quon applique toutes froides fur les
parties Scarifiées. L ’eau de chaux employée de
fa même manière fait quelquefois aufti beaucoup .
de bien. Les cataplafmes émoi liens, les fomentations
de fureau & autres topiques de la même
nature auxquels on a coutume de recourir, font
beaucoup plus fouvent nuifibles qu’utiles. S i ,
malgré les moyens que nous venons d’indiquer,
la maladie faifoit des progrès, & menaçoit de
gangrène, il faudroit inceffamment avoir recours
au kinkïna, & aux antres remèdes qu’on emploie
en pareil cas. Voye% Gangrène.
Les incifions des parties ' affeélées drOEdème
ne caufent pas toujours les fymptômes fâcheux
que nous venons de décrire*, elles ont néanmoins
aflez fréquemment cet effet ; au lieu que
les mouchetures ne font pas fui vies aufti fouvent
à beaucoup près des mêmes accidens, quoiqu’ elles
n’en foient pas tout-à-fait exemptes. 11 faut être
attentif d’abord, après cette opération,.à tenir les
parties fur lefqueiles on l’a pratiquée aufti fèches
que poflîble, en renouvellant très-fréquemment
l’application des linges dont on les enveloppe
pour imbiber la férolité à tnefure qu’elle s’écoule ;
on a sûrement fait du mal dans bien dés cas
pour n’avoir pas été aflez Toigneux à cet égard.
On doit fe défier des: piquures ,& fur-tout des
incifions, chez les vieillards, & chez tous les individus
où de principe vital fe trouve très-affoi-
bli par quelque caufe que ce foit *, elles ont bien
moins de danger chez les perfonnes qui, malgré
les fymptômes hydropiques, ont encore beaucoup
de force & de vie. On lit dans les commentaires
de Médecine d’Edimbourg, Vol. 13 , l’hiftoire
d’un homme de i\ ans,robuflë & phlétoriq'ue, qui
après avoir été fujet à des rhumes & à d’autres
affections caufées parTimpreflion du froid, contraria
une enflure (Edémateufe des pieds & des
jambes qui gagna bien-tôt les mains, & ne tarda
pas à être accompagnée d’hydropifie afeite &
même de quelques fymptômes d’hydropifie de
poitrine. Ce malade n’éprouva aucun foulagement
des divers médicamens dont il fit ufage à
cette époque^ mais, s’étant trouvé mieux en con-
féquence d’un écoulement de férofité qui avoit
eu lieu par deux petites ouvertures accidentelles,
il eut recours à quelques piquures qu’on lui fit
aux jambes*, on les répéta enfuite fréquemment
avec un fcarificateur compofé'"de dix lancettes 3
il coula de toutes ces ouvertures une quantité
d’eau prodigieufe 3 & le malade faifant ufage dans
le même tems de kinkina & de quelques topiques
martiaux il fe rétablit peu-à-peu. parfaitement.
On fe fert aufti quelquefois de véficatoires pour
évacuer les eaux de l’anafarque, mais ce moyen
qui* n’eft \n aufti prompt, ni aufti efficace que
les mouchetures, n’eft point exempt des incon-
véniens que cellej^c: doivent avoir, & ne doit
jamais leur être préféré.
Lorfque TCEdènre eft oceafionné par l’ouverture
d’un v ai fléau lymphatique, comme ceiafe
voit quelquefois après l’extirpation de quelque
glande fubaxillaire, des petites mouchetures faites
à la partie inférieure du membre affeélé fou-
lagent très promptement *, & c’eft à-peu-près le
féal remède don^ on puifle attendre quelqu’avantage
en pareil cas.
Les femmes enceintes font fujettes à l’OEdème
des jambes & des cuiftes, accompagné pdur
l’ordinaire de douleurs dans ces parties, & qui
en général tend à augmenter jufqu’au moment
de l’accouchement, quoiqu’on le voie quelquefois
difparoître avant cette époque. Il dépend de la
ccmpreflion des veines iliaques par le volume de
la matrice-, il eft pluà confidérable le foir que
le matin, à iaifon de la fituation dans laquelle
1 s’eft tenue la malade 3 il eft fouvent accompagné
| de varices dans les veines. Il exige particulièrement
lerepos dans unefituation horizontale^ on recommande
quelquefois defomenter lesjparties trop
diflendües avec du vin & dès herbes aromatiques,
l/OEdème eft fréquemment un fymptéme de
fuppuration, & fert à la faire découvrir lorf-
quelle eft profonde,* comme on le voit dans
l’empyème, les abfcès au foie.
JI y a une efpèce d OEdeme qui fe mamfefte
tout-à-coup dans quelque partie du corps &*dont
la formation eft accompagnée de fymptômes d’inflammation.
Tel eft celui qui attaque quelquefois
les femmes une ou deux femaines après l’acçoûv
chement. Cette maladie s’annonce par une douleur
plus ou moins vive dans lune des aines,
qui fuit le trajet des vaiffeaux’ cruraux dont le
cordon éprouve du gonflement. La douleur s é-
tend bientôt jufqu’au genou, de-là au gras de
jambe & au pied 3 & l’enflure (Edémateufe
gagne toutes ces parties au point qqe l’extrémité
inférieure de ce côté devient fouvent deux fois
plus volnmineufe que l’autre dans toute fon
étendue. L ’on recommande, pour diffiper cette
enflure, le rep os , l ’ufage des fomentations ré-
folutives, celui des purgatifs doux. Quelquefois,
lorfque La douleur & les fymptômes inflammatoires
vont à un certain p oint, il convient de
commencer la-cure par la faignée. Il n’eft pas
rare , au moment où l’enflure fe diffipe, de voir
l’autre côté s’affeéler comme le premier.
OEDÉMATEUX, qui eft de la nature de l’oedème
, qu qui eft attaqué de cetremaladie. Voye^
OEdème.
OEIL , , 0 calas. Organe defliné à la
perception des rayons lumineux que les corps
qui nous environnent , repercutent de toutes
leurs furfaces. La flruélure merveilleufe de cet
organe, & fon expofirion à l’aélion des agens qui
peuvent lui nuire fous des formes fingulière- ^
ment variées, le- rendent fufceptibles plus que
tout autre, de nombre de maladies plus ou
moins compliquées, & qui exigent un grand
fond de connoiflances que n’ont pas toujours
ceux, qui s’occupent de la Chirurgie des Yeux.
Ceux-ci, envifageant cet organe d’une manière
ifoiéë, ont cru devoir faire un art particulier d,e
toutes les affeélions auxquelles il eft fujet, &
faifant de leurs procédés une fcience myflérieufe,
ils ont éloigné les progrès que l’Art auroit pu
faire, pour fatisfaire leur propre cupidité. Cependant,
en lifant lesFaftes delà Chirurgie, on
vpit qu’ici la Pratique n’a été réellement fruc- |
tueufe qu’entre les mains de ceux qui. exerçoient
l ’Art dans toute fon étendue, & qui rapportoient
les affeélions des yeux qu’ils trakoient aux notions
qu’ils avoient précédemment acquîtes. Les
Anciens,obferve à ce fujet M. Louis,ont parlé
de ces maladies; il paroît même qu’ils pratr-
quoient pour les guérir des opérations aflez délicates.
Ils femblent n’àvdir laiffé à la. plupart
géant des maladies eflentiellement différentes fous
les mêmes dénominations.
des Auteurs modernes que le foin de compiler
négligemment leurs écrirs & de faire montre
de leur peu d’intelligence par la confufion qu’ils i
ont mife jufques dans la nomenclature' en ran- 1
L ’OEil, ou le globe proprement dit, peut
éprouver des maladies dans les membranes qui
contiennent les humeurs qui y font renfermées, où
il peut lui-même être déplacé & pouffé hors de
l’orbite ou agité d’une manière convulfivepar une
affeélipn particulière des mufcles qui le meuvent.
Les membranes font expofées aux plaies, aux
ulcères, à différentes inflammations ou ophtalmies,
à des puflulesv des dépôts ou hypopions, à des
îayes,des ulcères*, l’uvée peur adhérer à la fur*
face interne de la cornée, elle peut paroîrre au
dehors par une ulcération comme dans le fta-
phylome, l’ouverture de la pupille peut être trop
dilatée ou trop, reflerrée, la rétine peut- être
affeélée de manière à produire la ûyélalopie,
l’héméralopie &,différens fpeélres ou apparences
imaginaires, ou à être paralyfée comme dans
l’amaurofe. L ’humeur aqueufe peut être en trop
grande ou en trop, petite quantité, fa tranfpa-
rence changée, le cryftallin peut s'enflammer,
des dépôts, des ulcérations peuvent s’y former,
il peut y furvenir une opacité comme dans la
cataraéle*, fon volume peut être trop gros ou
trop petit, d’où s’en fuivent la myopie & la
prefbytie. L ’humeur vitrée peut augmenter de
volume, changer de couleur comme dans le glau-
côme, fa membrane devenir opaque & même
s’oflifier, ce qui eonflitue autant de maladies particulières
dont nous avons déjà parlé dans divers
articles de ce Lexique 3 aufli nous propofons
nous dans celui-ci de fie confidérer que ce qui
regarde les plaies & contufionsde l’oe il, & les
excrefcences fongeufes de cet organe , qui nécefe
fixent fon extirpation.
Des Vlaies & Contajîons de UOEIL
Ceux qui fe rappellent la ftruélure compliquée
de l’oe il, les divers vaiflèaux qui ferpen-
tent fur fes tuniques & qui vont fournir au -d e dans
les humeurs qui lui donnent fon volume
& fa figure, les molles expanfions du nerf optique
& les faifceàux nerveux qui portent dans les
fibres rayonnées de l’iris la eaufe de Tes mou-
'vemens, le commerce de cet organe avec le
cerveau qui eft proche 3 & les communications
qu’ont fes membranes avec celles de ce vifeère ,
n’auront point peine à concevoir comment les
affections rraumariques de cet organe peuvent
être fouvent irès-graves, quoique fort légères en
apparence.
La plaie faite à l’oeil, par un infiniment tranchant
, peut attaquer la felérotique ou la cornée
'tranfparente, dans le premier cas , fi elle pénètre
le corps virré peut former faillie au - dehors
& même s’échapper. I l eft.âlors prudent de faire
rentrer ce qui paroît, fi le volume en eft peu
confidérable, le bout du doigt fuftit fouveru &