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de b ob , auffi percée d’un trou, dont le diamètre
eft d'environ une ligne & demie ; fur le fom-
met de cette cheville ell attachée une foupape de
cuivre, garnie de cuir, qui permet à la liqueur, qui
entre par la culafle & le trou de la cheville, de
pafler dans le tuyau de la pompe St dans la Se-:
ringue. G’eft par cette pompe, pofée dans un
grand pot d’eau tiède , qu'on charge la Seringue.
En la faifant jouer, l’eau entre par ce tuyau dans
le cylindre,, parcourt toute la machine,-s'infinue
dans la trompe d'Eufiache, &, fort par le nez &
par la bouche. Voyei le ,Traité des Inflrumens
de Chirurgie par Garengeot, deuxième édition ,.
où il efl marqué que le fleur G uyot, Maître,de.
Polies de Verfailles, a inventé c-eite; Sej.ingue pour
fon util ité particulière , & a épé enjjèretnenr guéri,
d’une’ furdité.de. cinq a.r.s, ipaf le moyen de.phiU
fieurs;injections d’eau.chaudoi, qu’i l ht avec(céttè
Seringue...
On peut auffi fe fervir de Seringues, avec des
tiphons particuliers, pour fucer les playes, fans
fe fervir de la bouche. Vcyi^ Succion.
Dans quelques Pays étrangers,: an lieu, de Seringue
on fe fert d’nn,èyellie préparée. <$: adaptée
à un liphon. Le défaut, où l’on peut fertrouyer
de l’inilrument couvenable à .faite des injeéfions
dans une partie,-.peut être: réparé par la jveffie.
On noue d’abord la veffie au-delfus de la canule ,
on la remplit de la liqueur par l’aurre extrémité,
qu’on noue enfuite. On ôte la première ligature,
St, par la preffion des mains > on fait fo'rtir lai
liqueur par le, tube. Hippocrate a décrit cetr.e ma-,
nière d’injecter. Nos Seringues font d'invention,
moderne. Article de l’ancienne Encyclopédie.
■ SETON. Seta ou Setaceum , de ■ Seta,' qui
lignifie crin ,de cheval. G’eft le nom qu’on donne,
à une mèche de coton , ou à une bandelette,
de toile,, qui fert à entretenir là communication
entre deux playes. ; :
Les Anciens fe fervoient de et ins de cheval
pour faire leurs Sétons. Fabrice d'Aquapendente
employoit un cordon de foie. Les mèches de
coton font ce qu’ il y à de plus commode, &
ce qu’on employé aujourd hui le plus généralement,
quoique bien des Chirurgiens préfèrent une
bandelette de toile, dans l’idée que le linge convient
mieux aux pla.yes. Ils recommandent d effiler
cette bandelette fur les bords pour quelle pafle
plus facilement, & qu’elle s’ applique plus mollement
aux parois de ia playe.
Le Séton eft d’un grand fecours pour porter
les médicamens, tout le long du trajet d'une
playe longue .& étroite, quia une entrée-& une
fortie , comme cela fe voit particulièrement dans
les playes d’armes à feu. Voyii Playes d’armes
a feu. Quelques Praticiens objectent que,
lé Séton eft un corps étranger qu’on entretient;
dans la playe , & qu’ainfi, l’ufage -doit: en être,
proscrit-, mais on ne peur fe difpenfer de reçon-,
naître qu’il eft ibuvént de la plus grande utilité :
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il empêche que les orifices des playes ne fe referment
avant le milieu y il fert à porter les remèdes
topiques dans toute leur profondeur, & à
conduire an-dehors les matières nuifibles,. Si le
Séton a quelquefois produit des accidens-, que
l’on a vu ceffer lorfqu’on l'a fupprirné, c'eft que
la playe n’étoir point a fiez débridée , ou que le
Séton , tiré d’un mauvais, fens, accrochoit quelque
efquille , laquelle en picotant des parties
très-rfenfibles, excitoir de vives douleurs. Lorf-
que le. Séton eft à l'aife dans la playe, il ne
produit aucun mauvais effet ; il procure, au contraire,
de très-grands avantages. Lorfque la playe
eft momlifiée, on ôte le Séton > & alors elle fe
guérit fort ailément, .s’il n’y a aucun obftacle
d’ail leur?..
Pour pafler le Séton au travers d’une playe,
il faut, avoir une.ajguille deftiriée à cet ufagë. Voy.
A i g u ï e t e .': /
Lé,;Séton doit être fort long , parce qu’à chaque
panfement, il faut retirer ce qui eft dans la
playe y & tn faire fuivre une autre partie, que
l’on eft dans .l’ufage de couvrir d’onguent ou de
cérat, dan«; toute l'étendue qui doit occuper la
longueur de la playe. On coupe enfuite ce qui
en eft forti & qui eft, couvert de pus.' Quand
tout le Séton eft ufé, & que l’on a.encore be-
foin de fon fecours, il ne faut pas en pafler un
nouveau avec l’aiguille, ruais on l’attachera au
bout de celui qui finir, en obfervant, autant qu’il
eft poftible, de faire entrer le Séton par le côté
fupérieur de la playe, & de le faire fortir par celui
qui eh eft i’égoût.
Quand on fupprime le Siton , on met allez
ordinairement de la charpie brure fur toute la
longueur de l’endroit fous lequel le Séton a paffé,
& par - defius une cpmprefle afiez épaifle. En
rapprochant par ce moyen les parties du finus,
on procure une^ prompte réunion.
Séton eft auffi une opération de Chirurgie,
par laquelle on perce, ordinairement d’un feul
coup, la peau, en deux ou trois endroits, avec
un infiniment convenable, pour pafler une mèche
de ,coton , ou une bandelette de linge, d’une
ouverture à l ’autre , afin de procurer une; fontanelle
, ou un ulcéré artificiel, dans une partie
faine. Le Séton fe pratique à la nuque, & [en
diverfes autres parties du corps.
Il y a bien des Auteurs qui ne font point partifans
de cette opération. On fait contr’elle des
objections .qui lui font particulières ; ou communes
avec les cautères. Plufieurs Perfonnes, fort
éclairées d’ailleurs, ne croient pas qu’un trou
fait à la peau, & au tiflu graifleux, puifie fervir
d-égoût aux humeurs viciées , qui produifent
des maladies habituelles', telles que les maux de
tête invétérés, les ophtalmies opiniâtrés, &c. Mais
de quelque manière qu’on explique la manière
d’agir, les effets qu’on peut attendre de cette
opération , il y a en faveur de fes fucçès, les
obfervationî
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Nervations les plus multipliées, & le témoignage
d’un grand nombre de Praticiens diflingués. On
€n a particulièrement recommandé l’ufage pour les
maladies de la tête chroniques rébelïes, telles
que la céphalalgie, l’épilepfie , les affeétions fo-
poreufes, & fur-tout les maladies des yeux *, mais
on Pemploie auffi avec un très-grand fuccès dans
divers autres cas , tels que les maux de poitrine,
les inflammations chroniques du fo ie , le gonflement
de la glande proftate , &c-. On applique
dans tous ces cas le Séton, le plus près poffi-
ble de la partie affeétée.
Les raifons particulières qu’on trouve dans les
Livres contre l’opération du Séton, ont pour fondement
la méthode cruelle fuivant laquelle on la
pratiquait. Les Anciens pinçoient la peau avec
des tenailles percées à leurs extrémités comme
les pincettes à polypes, & pafloient un fer ardent
au travers de ces ouvertures pour percer la
peau. -
Pour faire cette opération par une méthode
plus fimple & moins doulôureufe, le Chirurgien
pince la peau & la graille longitudinalement,
avec les pouces & les doigts indicateurs des deux
mains y il fait prendre , par un Aide , le pli de la
peau qu’il tenoit de la main droite, & de cette
main, il perce la peau avec un petit biftouri à
deux tranchans y après avoir retiré fon inftrument,
il pafle la mèche par le moyen de l'aiguille à
Séton y il panfe enfuite les deux petites playes
avec de la charpie , une compreffe, & un bandage
adapté à la partie. On peut avoir un biftouri,
avec une ouverture ou oe il, vers la pointe, ou
une aiguille, telle que nous l’avons décrite ailleurs.
Voye% Aiguille *, par ce moyen, on paflera la
mèche en même-rems qu’on fera les incitions.
Cette efpèce de fontanelle a de grands avantages
fur le cautère ; l’irritation qu'elle produit
a quelquefois un effet immédiat fur la partie
affeCtée, ce qu’*on n'obferve point de ce dernier.
Nous avons vu un Séton, appliqué fur le côté
du thorax, faire'cefler entièrement, au bout de
quelques heures, un point de côté très-douloureux
, qui duroit depuis fix femaines, accompagné
de divers fymptômes de fuppuration au
poumon, & qui avoit réfifté à divers autres recèdes,
même à l’aèlion d’un véficàtôire. Le Séton
fe fait dans un moment, 1a fuppuration s’y
établit dès le fécond jou r , & dans l'application du
cautère, il faut attendre la chûte del’efcarre, qui ne
le fattfouvent qu’au bout de douze ou quinze jours.
Lulcère-formé par le Séton, eft tellement fou-
à la volonté du Chirurgien, qu’on l'entre-
jtent auffi long- tems qu’on le defire, & qu’on
^guérit de même dès xju'on le fouhaiie. L ’ulcère
qu’on fait avec le cautère, fe guérit quelquefois
malgré qu'on en a it, & fouvent on défi-
reron le guérir fans pouvoir ÿ réuffir, du moins
fwfli promptement que le Séton j dans ce dernier
Chirurgie Tome J T j II^P a rtie .
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cas j la gtiérifon eft une affaire de vingt-quatre
h eu res.
SEV ER IN, (Marc-Aurèle) né à Carihagèqe,
en Tharfe, vers le commencement du ftizième
fiècle. Il érudia fous JaJTolinus, & lui fuccéda
dans la chaire d’Anatomie & de Chirurgie , que
cet Auteur rempli Hoir avec la plus grande difiinc-
tion , dans le Collège de Naple«. La Chirurgie de
fon tems étoit loin d’avoir l’éclat dont elle jouit
actuellement *, Severin s’en occupa , & parvint, par
fes travaux multipliés, à lui donner un certain
luftre. Ses favames leçons lui attirèrent un très-
grand nombre d’Auditeurs y St fa pratique, qui
lui étoit heureufe, un prodigieux concours de
malades qui venoient le confulter. Aux connoif-
fances foncières de fon Art, Severin ajoutoit celles
de la Botanique qu’il poffédoit parfaitement,
pour le tems où il vivoit. Cette étonnante réunion
de Sciences, q u i, dans ces tems, étoit très-
rare dans un même fujet, attira les étrangers,
qui déferrèrent l ’Univerfité de Padoue, pour venir
étudier à Naples. Au milieu d’une vie tumul-
tueufe, occupé de l’enfeignement & de la pratique
, Severin nota les cas de toutes les maladies
qui lui parurent les plus finguüers, & les
moyens les plus efficaces, qui lui avoient le mieux
réuffi y il les a rapportés dans un Ouvrage qui
a paru fous le titre fuivant : De efjicaci Medecinâ.
libri très, quâ herculeâ quaji manu armata cunâcz
ntala proteruntur, Francfort, in—fol. 1646. Il y
en a eu une traduCHon en françois, donnée à
Genève, en 1668 , in-4.0 Il s’y plaint de la timidité
& pufillanimhé des Chirurgiens de fon tems,
qui fe contemoient des onguens & emplâtres, &
qui craignoient de recourir à d’autres moyens y
il excite leur courage fur ce point. En général ,
Severin a porté l’enthoufiafme fur ce moyen ,
au point de regarder le feu comme un remède
univerfel; tant eft grande l’erreur des hommes,
qui toujours mettent la vérité aux deux extrêmes.
L e feu, fans contredit, eft un excellent remède,
& l'on s’en fert actuellement avec le plus grand
fuccès, fur les ulcères baveux, dans le traitement
de la carie & même des hémorihogies , dans les
douleurs nerveufes, les feiatiques ancienne* y mais,
ce n’eft que dans des circonflances qu’un Pi ancien
feul peut apprécier, qu’on peut y avoi r r ecours
avec fuccès. En général, cet ouvrage de Severin,
quoique d’un ftyle diffus, annonça dans fon Auteur,
un très-grand fond de connoiflances, &
fur-tour beaucoup d’érudition. Il y a traité de
toutes les manières dont on peut employer le
feu , dans les différens cas où il peut être né-
ceflaire. Mais un autre qu’on apprécie beaucoup
plus , eft celui qui parut en 1632, à Naples,
fou? ce titre : M- Aurel. Severini de reconditd
abcejfuum naturâ libri oclo. Il en donna, dès fon
vivant, une fécondé édirion , trè -augm entée &
corrigée, qui parut, à Francfort , en 1643. Cet
1 Auteur parle de l’abcès véritablement en maître» T t .