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au - delà du période où ia fuppuration doit être
complettement établie , fi les forces du malade ne
fe remontent pas,on ne peut rien attendre de bon
de cet état de cbofes.
Quant aux fignes locaux, ceux qui annoncent
que le procédé de la fuppuration chemine convenablement
, font un degré modéré d’inflammation,
une granulation d'une couleur vermeille,
Si un pus de bonne apparence.- Les bourgeons,
de couleur pâle, livide ou trop foncée, ceux
qui font trop petits & uniformes, trop peu nombreux
ou trop abondans, donnent lieu de craindre
que la cavité ne fe remplifle mal, ou point
du tout. L ’on peut former la même opinion lorf-
quon.voit la plaie fournir un pus férjeux, icho-
reux, fétide, &c.
De ta Régénération de la peau.
Après avoir expliqué de quelle manière fe fait
là Régénération des chairs dans les plaies , &ç.
il nous refle à: parler de la Régénération de la
peau & de la manière dont fe forme une cicatrice.
iv 5 P^aïe ferme en conféquence de
1 inflammation adhéfivé, les bords de la peau
fourniffent l’exfudation inflammatoire, ainfi que
iês parties plus profondément fituées , & fe réunifient
au moyen de ce fluide & du fang ex-
travafé entre eux. Il fe forme fur la furface de
la plaie une croûte produite foit par du fang
extravafé, foit par une exfudation des parties di-
vifées qui fe coagule & fe defsèche par l'évaporation
de fa portion aqueufe. Cette croûte
ne sorganife point, mais elle demeure fortement
attachée aux parties qu’elle recouvre. Au-
deffous d e lle , & au niveau des tégumens, fe
forme J a nouvelle peau , membrane fine & déli-
tate qui , peu-à-peu, devient plut? forte & plus
épaifie. La croûte> dont nous avons parlé lui
cfl tellement adhérente,que fi on vouloir l’arra-
cfaer on décbireroit auffi la cicatrice: mais fi
on la laifle à elle-même, elle durcit, fe ref-
ferre, fe détache peu-à-peu & fe fépare enfin
de la nouvelle peau. Celle-ci paroît d’abord rouge,
puis elle prend une couleur brune, & devient au
bout d’un certain rems, suffi blanche , mais, plus
fuifante que 1 ancienne peau.
Lorfque la ckatrifation fe fan de ta manière
la plus favorable, les tubercules charnus s’élèvent
exactement au niveau de k ; peau ; s’ils
pouffent au-delà, il ne fe forme point de ci-
catrice, a moins que la Nature ou la main du
Chirurgien ne détruife l ’excédent ; s’ils ne, s’élèvent
pas affez, la conférence en cft la,même:
néanmoins céci doit/ s’entendre dans use cer-
taine lantude.
On obftrve que la cicatrice eft généralement
beaucoup moins mobile que l ’ancienne peau ;
celle-ci n étant par-tout attachée aux parties fubi
iacentes que par un tiffu cellulaire plus ou moînâ
1 lâche ; au lieu que la cicatrice fe forme immé.
| dtatement fur les granulations auxquelles elle
| demeure^ folidement unie ; c’efl pour cette taifon
que quoique d’abord elle fe trouve au .niveau
de la peau, elle paroît fouvem plus enfoncée
lorfque les parties voifines, ayant repris de fem.
bonpoint, s’élèvent au-deflus de ce niveau,ce
que ne peut faire la cicatrice.
La cicatrice diffère tellement en apparence dè
la véritable peau que tout le monde eft d’accord
i à la regarder comme une autre fubfiance. Cependant
, fi on l’examine avec foin, on verra
fa furface couverte, ainfi que celle de la peau
d’épiderme & de réfeau muqueux. A-u-deiTous de
ces membranes, on trouve une furface lilfe 8c.
polie qui , proprement, efi celle de la nouvelle
peau. Mais, fi l ’on veut la féparer par la diiïec-
tion des parties quelle recouvre, on ne trouve
qu’une maffe uniforme, fans diftinélion de mem-
brane & d’autres parties. 11 n’y a donc point de
nouvelle peau , mais la furface de l ’ulcère en a
contrarié l’apparence en devenant moins vafcu-
laire j en perdant la faculté de fournir du pus,
en prenant un tiffu ferré, liffe & poli & en
devenant capable de former l’épiderme & le réfeau
muqueux. Elle n’a pas la flexibilité &
l’élaflicité de la vraie peau; mais elle a à-peu-
-près la même force pour défendre les parties
quelle recouvre des injures extérieures. La différence
qui fe trouve entre i ’ùne & l ’autre diminue
à la longue, mais ne s’efface jamais emiè*
remim ; car la cicatrice n’acquiert jamais les
papilles qu’on obferve par-tout fur la peau.
Des différences qu’ on ohf erve dans la. maniera
dontfe fait la Régénération en diverfes
parties du corps.
La Régénération des parties, telle que nous
venons de l’expofer., n’eft pas généralement ad-
mife par les Praticiens; quelques-uns même du
premier rang ont cherché à prouver que dans
les plaies & les ulcères, il ne fe faifoit jamais
aucune- reproduction de parties charnues. Ils
prétend e u t,, qu’ en pareil cas, l ’oblitération des
cavités efl la conféquence de IWaiffemenf de
leurs c ô t é s 8l non de ce qu’une nouvelle fubf-
tance fe forme pour les remplir. Mais*, comment
fe refufer au témoignage des yeux qui prouve
le contraire ? comment fe perfuader que la Nature
n’ait d’autre marche à fuivre , pour réparer
le défordre qui fuit la deftruèlion d’une petite
portion de chairs , que d’en confirmer un volume
beaucoup plus confidérable aux environs- de la
partie blefiéeB-.i
l a deflruèîipn de quelques parties du corps
efl fuivie.ffe diffërens effets fuivant les organes
qui ont fouffert. Quelquefois le corps n’a aucun
pouvoir pour régénérer ce qu’il a perdu* d’au£i«5
E fois il fe forme une nouvelle fubfiance qui en
[ remplit le vuide, mais qui eft incapable de rem- I plir les fondions de celle qu’elle remplace ;
I d’autre fois enfin cette nouvelle fubftance -eft
I femblable à la première & propre à exercer les
I mêmes fonélions.
torique quelqu’une des extrémités du corps,
b îeile qiAine.main y un doigt, une ore ille , ou
quelqu’autre partie qui ne laiffe après elle aucune
cavité fe trouve emportée , la Nature ne
; fait rien pour la remplacer ; elle fe contente de
[ former une cicatrice fur l’endroic d’où elle a
; été féparée. Mais s’il y a déperdition d’une portion
d’os ou de mufcles, la cavité fe remplira
‘ d’une nouvelle fubftance, dont le volume pour
l’ordinaire, fera moindre que celui de la portion
retranchée, parce que des côtés de la cavité
fe rapprochent toujours plus ou moins. Dans
une plaie (impie cependant où il n’y a point
de perte de fubftance, la cavité formée par la
rétraétion des parties fe remplira, de même que
dans ce dernier cas , par la formation d’une
nouvelle fubftance dont la quantité fera proportionnée
à fon étendue. Cette fubftance fa-
| çoitnée par les vâiffeaux lymphatiques qui en
abforbent les parties fluides & gélatineufes,
& par les artères qui y dépofent une matière
plus folide, fe convertit avec le rems en une
maffe fibreufe plus ou moins -femblable au tiffu
cellulaire.
On ne peut pas regarder cette nouvelle fubftance
comme une véritable Régénération des
parties détruites ; elle n’a ni le tiffu, ni {’apparence
, ni les propriétés : de celle qu’elle remplace,
quoiqu’elle répare quelques-uns des in-
eonvéniens que le défaut de celles-ci pourroit
occafionner. Mais il fe fait quelquefois une re-
produélion plus utile & plus complètes des parties
déiiuites, quoiqu’à l’exception de l’épiderme
& du tiffu muqueux il n’y en ait aucune qui fe
régénère entièrement telle quelle éroit auparavant.
Ainfi, la peau , les tendons, les ligamens
les nerfs même, les os & peut-être d’autres organes
fe régénèrent fouvent ail point de pouvoir
remplir les mêmes fondions qu auparavant,
fans cependant avoir rout-à-fait ia même apparence
que dans leur état naturel.
La Régénération de quelques parties d’un tendon
ou d'un ligament, nVft_point une chofe irès-
rare. La fubftance, formée pour remplir le vuide,
reffemble un peu, en apparence, au tiffu fibreux
de■ ces organes; il fnffir, pour qu’elle en rem-
pliffe les fondions, quelle puiffe fouienir l’effo;t
des mufcles ou le mouvement des jointures, fans
*e déchirer & c ’eft ce qu’on voit fouvent arriver.
Cette fubftance n’a pas tour-à-fait Ta même couleur
que celle quelle remplace, fies fibres ne font pas
dupofées d’une manière auffi régulière, & elle
cit toujours plus valurnineufe, ce qui ©ccafionne
% noeud ou un renflement dan* l’endroit où. le
tendon fe trouve ainfi réparé. II arme auffi
fréquemment que, contradam des adhérences
avec les parties voifines, elle eft gênée dans fes
mouvemens, ce qui nuit au jeu de l’organe 3
mais cette gêne, pour l ’ordinaire, fe diffipe peu*
à-peu.
De petites portions de nerfs fe régénèrent
quelquefois; on eft du moins autorifé à le fup-
pofer , parce qu on voit que des parties, qui
étoient devenues paralytiques en conféquence de
la fedion d un nerf, avoient repris enfuiré le
fentiment & le mouvement. Mais ce rétabliffc-
ment a rarement lieu , il demande beaucoup de
tems, & il dépend peut-être de circonfiances irès-
différentes d’une Régénération de fubftance.
Les o s , formés de la matièrè la plus dure
qui entre dans la compofition du corps humain,
fe régénèrent de la manière la plus remarquable;
& cette Régénération a lien non-feulement là
ou il y a une Ample folution de continuité de
ces organes, mais auffi lorfqu’une portion en
a été retranchée; & même on a vu fe reproduire
des os qui avoient été enlevés en entier.
Mais le nouvel os n’eft pas exadement femblable
à l’ancien ; il en diffère par fonapparence extérieure,
& généralement fa figure eft très-irrégulière.
La nouvelle offificârion eft fujerte à s’étendre
plus qu’il ne convient, & il faut que le
Chirurgien soccuppe à la contenir dans fes juftes
bornes. L ’irrégularité de la forme, & la trop
grande étendue du nouvel os occaftonnent fou-
vent une anchylofe lorfque le cal us fe forme
auprès d une jointure.
Le nouvel os fe forme par un procédé exactement
femblable à celui par lequel ont été formés
tons les os du corps; c’eft-à-dire par i’offi-
ncation des artères. Voye{ C â l .
Dans prefque tous les cas où la fubftance Régénérée
s’affimile à la nature de l’ancienne , ce
changement commence de part & d’aurre aux
bords des parries qui ont été divifées, & s’avance
graduellement vers le centre de la cavité. Mais
cette observation ne s’applique pas à la Régénération
des os, comme à celle des autres parties'
car , quoique i’offification fuive cette marche *
loriqu il n’y a- qu’une portion d’os peu confidérable
à réparer, il n’en eft pas de même lorfque
cette portion eft très-étendue, ou îorfqu’il
y a un os entier à Régénérer ; r en pareil cac
1 offificatioTi commence à fe faire en plufieursen-
droits à-la-fois, ce qui abrège beaucoup le pro-
ceoé. Voyci «« Ouvrage de M. J. Moore CFir-
rurg.en de Londres, inrirulé: A d o ta t io n on
r J ’+ n k r t N a‘ure. m the k^Ungof Urounds, Sc.
KEGilViE , Regimen. Conduite , manière de
le-gouverner relativement au boire & au man»cr
au repos , au mouvement, à l’exercice de Mme’
les fondions du corps. Dans l’acception vulgaire
de ce mot, on 1 applique feulement à la conduire
ï u 00 do» tenir dans l’état de w ! idie. Nous nert