vée fans cependant qu’il y ait véritablement enclavement
, car elle peut encore defeendre à chaque
douleur, & fe relever dès que celle-ci ceffe,elle peut
même fe mouvoir fur fon axe; l’on peut toujours,
fans beaucoup de difficulté,introduire entre elle
.& les parois du baliin un levier ou une branche
de forceps, La tête eft emboîtée dans l’exr
cavation du badin fans pouvoir avancer ni reculer
d’ une manière bien fenlible, ce dont on
fe rend facilement raifon, fi fon fe rappelle ce
que nous avons dit à l’article Bassin ; fur la
trop grande excavation du facrum , laquelle
va toujours de pair avec une diminution dans
les détroits.
Quand la tète ne peut avancer à travers le
détroit inférieur, à raifon de fa pofition tran-
verfale comparativement au détroit, il faut la
changer & ramener l’occiput fous le pubis, à
moins qu’on ne juge plus convenable de la tourner
vers le facrum. Si elle s’eft engagée en forte
que le haut du front fe préfente au centre du
détroit inférieur, il faut repoufier cette partie
pour faire defeendre celle où la future fagitrale
& lambdoïde fe réunifient. Mais fi i etroiieffe
du détroit inférieur efi confidérable, il faut recour-,
rir au forceps & ne fe déterminer aux autres
moyens rapportés à l’article Enclavement ,
que dans les cas où cette étroiteffe eft excefiïve.
I .’application des moyens fera beaucoup plus
difficile dans le cas où Fobfiacie proviendroir
des épaules au—deffus du détroit fu-périeur. M.
Levret eft le premier qui ait confèilîé de recourir
alors. au forceps. Mais l'ohferva -
tion démontre que fi la marche. de la tête
eft fi lente en pareil cas, on doit moins s’en
prendre à la pofition des épaules qu’à la manière
dont la tête fe préfente. 'Voye\ pour les
détails, l'Art des Accouchemens de l’Auteur que
nous avons cité plus haut. [M. P e t i t -Rad e l .)
P A TH O LO G IE , racine, u*9ir. Partie de la
Chirurgie dans laquelle on traite de tout ce qui
a rapport aux maladies Chirurgicales, leurs différences
, leurs caufçs, leurs- lignes, leurs fymp-
tômes & accidens, & leur conversion les unes
dans les autres. Les Auteurs renferment tous ces
objets, fous les noms de Nofologie, Ætiolo-
g ie , Semeïologie, Symptomatologie & Métabolé-
logie. Comme ce que nous aurions à dire ici fur
chacune de ces parties, fe rapporte plutôt à des
notions de Médecine , qu’à l’Art que nous traitons
dans cet Ouvrage , nous renvoyons aux
livres de cette Science, & notamment à un relatif
à cet objet, & que nous ferons paroicre in-
cefiamment; ( M. P e t i t -R ad e z .)
PAUPIERES , B Palpebra. Expatriions
de la peau qui couvrent fupérieuremeut & inférieurement
l’oeil , en fe réunifiant , de chaque
côté, à ce qu’on appellefes angles. Les Paupières
font fujettes à nombre de maladies Chirurgicales
dont bous avons déjà parlé, St dont nous
parlerons encore dans le refte de cet Ouvrage:,
nous allons y revenir, dans cet article, d’une manière
générale ; & , pour en former une efpèce
de tableau, nous fuivons l’ordre qu’on trouve dans
l’ancienne Encyclopédie, d’où .ce que nous allons
dire eft en partie tiré.
Les Paupières font fujettes à des tubercules 8c
des excroiflances de différentes grandeurs & figures.
Si l’excroiflànce eft petite , rouge , dure -,
immobile ,& fituée au-demis des cils , on l’appelle
hordeolum, à caufe qu’elle a la figure d’un
grain d’orge. Quelquefois cette petite tumeur eft
fituée en dehors, près de la peau , & quelquefo
is au-dedans de la Paupière. Si le tubercule eft
mobile, on l’appelle çkalaqia; s’il eft en forme
de veilie remplie d’une humeur aqueufe, on le
nomme hydatides ; s’il eft fait comme un grain
de grêle, renfermant une matière tufeufe ou gra*
veleufe, on l’appelle grande. Quelques-uns de
ces tubercules tiennent de la nature de l’athé-
rome , du ftéatome, & du mélicéris; mais la plupart
font de l’efpèce enkiftée, les uns tenant .à
la peau par une racine fort nqince, & les autres
ayant une bafe fort large. Ces tubercules ne font
pas à craindre , quand ils ne caufent aucune
douleur-, cependant ils demandent une attention
particulière, lorfqu’il s’agit de les enlever par une
incifion, à caufe de l’extrême délicatefi’e de la
Paupiète. Les verrues , qui viennent aux Paupières,
ne diffèrent des tumeurs dont on vient
de parler, qu’en ce qu’elles défigurent la partie,
& affeétent fouvent la vue. Ces verrues ont une
racine groiîè ou petite ; on les extirpe par le
moyen de là ligature ou du biftoàri, de même
que les autres verrues-, mais quand elles deviennent
livides ou noirâtres, on ne doit pas y toucher
, crainte d’y attirer la gangrène.
Les Paupières fe relâchent fouvent, au point
de défigurer la partie , & de nuire à 'la vue ;
cette maladie vient toujours, ou de la paraiyfie
du mnfcle releveur de la Paupière, ou du relâchement
de la peau qui la recouvre. Il vient quelquefois
aux Paupières une tumeur oedémareufe ou
aqueufe, qui empêche entièrement l’oeil de s’ouvrir.
Ce cas doit être diftingué du précédent; on
y remédie aifément par des cathartiques , des
diurétiques & des fudorifiques, & en appliquant
fur la partie une compreffe trempée dans de l’ef-
prit-de-vin camphré & de l’eau de chaux. On a
recours, dans l’autre cas, 'aux corroboratifs, tels
que l’emplâtre d'huile noire de tartre , mêlée
avec la cire ou le baume du Pérou , de l’eau de
la Reine d’Hongrie. Si ces remèdes ne réuffif-
fent point, il faut retrancher une portion fuffi*
fente de la peau de la Paupière , pour racourcir
& faire rentrer celle - ci dans fon état naturel ;
opération délicate, & qui réuftît rarement.
Ce qu’on appelle Palpebra mutila, ou Royadas' ,
eft une maladie dans laquelle le bord de la Paupière
eft fendu, & en partie détruit, de raa-,
■
nière que les angles, de part & d’au'tre , fe retirent
& fe renverfent. C’eft une efpèce d'éraillement
de la Paupière, produit par une plaie, un
ulcère, ou autre maladie. Quelque petite que
foit cette fente ou mutilation , le mal eft incurable
, la Paupière ayant trop peu d’épaiffeur
pour pouvoir être retaillée, & foutenif une ou
deux aiguilles aufti long temps qu’il le faudroir
pour en procurer l’unicn.
Le v)etx^lAy ou dartre des Paupières, eft une
ulcération de cette partie, accompagnée de rougeur
, de prurit, d’inégalités , de fentes & de
duretés, dans la partie interne de l’une & l’autre
Paupières. On en fait trois efpèçes, ou plutôt
trois degrés différent. Le premier eft quand, en
renverfant les Paupières , on voit quelles font
rouges, inégales, âpres ; celui-ci eft accompagné
d’une démangeaifon cuifsnte ,-on l’appelle dafîtes.
Le fécond a lieu quand ces fymprômes font plus
violens; on le diftingué à de petits tubercules
qui reffemblent à des pépins de figues, c’eft le
ficus , ou ce qu’on nomme communément ficofa
palpebra. Le troifième eft quand la maladie eft
fi invétérée , que la partie intérne des Paupières
eft ulcérée avec des fentes & des duretés cal-
leufes. C’eft le ©a »«c des Grecs , ou le cal*
lojitas palpebra des Latins.
Le dérangement des cils des Paupières, dans
lequel ils fe tournent quelquefois en-dedans, &
irritent les yeux/, en y occafionnant de la douleur
& de l’inflammation , eft 1 afféélion qu’on
connoît communément fous le nom de trickya-
Jîs. La chute des cils eonflirue une aftèélion différente
, qui eft: le madarojîs.
Le renverfemenu& l’élévation des Paupières,
qui alors ne recouvrent point a fiez le globe de
l’oe il, fe nomme eâropium & lagophtalmie. Quand
l’une & l’autre font collées enfemble, ou à l’oeil
même, quelle qu’en foit la caufe, la maladie eft
celle que les Grecs nomment ackyloblepharon.
On doit bien diflinguer ce genre de coalition d’avec
une concrétion paffagère , par l’inrervention
de quelque matière glutineufe, comme il arrivé
quelquefois dans la petite vérole ou l’ophtalmie.
Poytl j pour toutes les dénominations que nous
venons de rapporter , leurs divers articles ref-
peélifs. ( M. P e t i t - R adez . )
PÉLICAN. Inftrum ent dont on fe fert pour
arracher les dents, & q u i, prenant le point d’appui
hors de la dent qu’on veut tirer , n’eft pas
fejet à la caffer, ainfi que les autres qu’on emploie
à cet ufage. Il eft compofé d’une tige ou
d un manche contre une portion duquel fe
prend le point d’appui, & d’un levier dont une
extrémité tourne fur un point fixé en quelque
partie de ce manche, tandis que l’autre, terminée
par un crocher, embraffe la dent, & la
preffe contre un point de l’extrémité de ce même'
3 ^ mefure que le Dentifte fait l ’effort
oecefiaire pour l’arracher.
"Nous ne nous arrêterons pas ici à décrire le
Pélican tel qu’il.a été d’abord dans fon état d’imperfection
, ni à faire connoître tous les perfec-
tionnemens qu’il a acquis, & toutes les modifications
qu’il a éprouvées entre Jes mains des
différens Artiftes, pour lefqueUes on pourra con-
fulter principalement le Chirurgien Dentifte de
Faochart, & l’Art du Coutelier de Perret, ainfi
que nos Flanches. Nous nous bornerons à le
confidérer fous fa ferme la plus parfaite, celle
du Pélican à vis de rappel, d’abord telle qu’elle
a été décrite dans l’ancienne Encyclopédie , enfui
te avec les perfeétionnemens également utiles
& ingénieux d’un Artifte moderne.
On peut divifer cet inftrument en quatre partie«,
qui font>le corps, le manche & ce qui en dépend,
le pivot & la branche. Foyeq les Planches.
et Le corps eft d acier ; c’eft une cannule à
jour , d’un pouce dix lignes de longueur > & qui
a plus de cinq lignes de diamètre. Les côtés de
cette cannule ou efpèce de niche, font deux
lames d’acier, planes en dedans , légèrement arrondies
en dehors, & qui ont une ligne depsife.
fçur^ j 5
- a De l’extrémité de cette c a n n u le s ’aè ve une
tige qui a un pouce de long, & trois lignes
de diamètre. La tige eft fendue par fon extré-,
mité , ce qui biffe deux avancés, une fupéïieûre
& l’autre inférieure, lefqueUes font percées par
un trou pour contenir une demi - roue ronde. 53
a La face antérieure de cette demi-roue n’eft
point circulaire comme on a coutume de la fa briquer
aux Pélicans ordinaires ; la convexité de
la roue regarde la cannule , & la face antérieure
eft une cavité ferni-lunaireelle doit repréfenter
un arc dont la corde auroit neuf lignes de longueur.
L ’épaiffeur de cette demi - roue eft de deux
lignes deux tiers; il y a un trou dans le milieu
de fa largeur, de forte que s’ajuflant
entre les avance? de la tige, elle y eft arrêtée par
un clou à: rivure perdue , ce qui donne un
petit mouvement * de charnière à cette pièce
ajoutée, jj
N a L ’extrémité poftérieure de la cannule eft
une efpèce de mitre qui porte fur le manche,
8c qui eft percée dans fon milieu pour laiffer
paflèr la foie d une vis. jj
a Le manche eft compofé rde deux pièces,
dont la première eft une double v is ; c’e ft -à - '
dire , qui a deux pas ou deux filets; fa matière
eft d’acier, & fa longueur eft d’un pouce fept
lignes, fur deux lignes de diamètre ; elle a une
foie qui a environ feize lignes de longueur, &
qui eft cylindrique l’efpace de deux lignes, afin
de tourner facilement dans le trou que nous
avons fait obferver dans la mitte de la cannule ;
le refte de la foie eft quarré pour tenir avec plus
de fermeté dans le manche, jj
a II eft effentiel d’obferver ici que la vis
occupe le dedans de la cannule, & quelle y