
moins une année dans les Hôpitaux de Paris
à . l'Hôtel - D ieu , à la Charité ou aux Invalides.
L ’immatricule fe fait après un examen fommairc
ou tentative dans lequel aéïe l’Afpiram eft interrogé
par le Lieutenant du premier Chirurgien
du Roi & par les deux Prévôts, ou par le Prévôt,
s’il n’y en a qu’un, & par le Doyen" de la
Communauté, Deux mois après au plus tard,
il lui faut foutenir le premier examen, où le
Lieutenant, les deux Prévôts, le Doyen & quatre
Maîtres, tirés au fort, interrogent l ’Afpirant,
chacun pendant une demi-heure au moins, fur
Içs principes de la Chirurgie & le général des
tumeurs des plaies & des ulcères. S’il tft jugé
incapable, il cil renvoyé à trois mois pour le
même examen, finon il eft admis à faire fa femaine
d ’Oftéologie , deux mois.après. La femaine d’Of-
téôlogié a deux jours d’exercice : le premier
jour l’Afpiram eft interrogé par le Lieutenant,
lè Prévôt & deux Maîtres tirés au fort, fur les
raélurçs, les’ luxations, & fur les bandages &
fxppareils. On n’èntre dans la femaine d’Aiia-
tomie que depuis le premier de Novembre jus qu'au
dernier jour d’A vril. Cette femaine a deux
aéles : le premier jour on examine fur l’Anatomie,
êt l’Afpirant fait les opérations fur un fujet humain
, à fon défaut fur les parties des animaux
convenables. L e fécond jou r , l’examen a pour
objet les opérations chirurgicales, telles que la
cure des tumeurs, des plaies, l ’amputation, le
trépan, le cancer, le’mpième , les hernies, les
pondions, les fiftules, l’ouverture des abcès, &c.
L a troilîème femaine l’Afpirant foutièrit deux
ades : le premier fur la théorie & la pratique de
la faignée, fur les accidens de cette opération &
lés moyens d’y remédier. Le fécond fur les mé-
dicamens Amples & compofés, ftfr leurs vertus &
effets. Dans le dernier examen , l’Afpirant eft
interrogé fur des faits de prarique, par le Lieu- '
tenant, les Prévôts & fix Maîtres tirés au fort.
S’il eft jugé capable, on procède à fa réception ,
& il prête ferment dans une autre féancé , entre
les mains du Lieutenant, du premier Chirurgien
du R oi, en préfence du Médecin Royal , qui eft
invité à fa d e appellé Tentative, & au premier &
dernier examen feulement. Sa préfence à ces ades '
eft purement honorifique , c’eft-à-dirè, qu’ il ne
peut interroger le Récipiendaire, & qu’ il n’a
point droit de fuffrage pour l’admetre ou le re-
fufer. Pour les bourgs & villages, il n’y .aqu’un
examen de trois heures, fur les principes de la '
Chirurgie , fur les Saignées, les' tumeurs, les
plaies & les Riédicanicns ; devant le Lieutenant
du premier Chirurgien du R o i, les Prévôts ou
le Prévôt & le Doyen de la Communauté. Ane.
Riiÿcl ( M. P e t i t - P a v ez .
MAITRE - JEAN , ( Antoine)’Chirurgien d u ‘
Roi à Mérÿ-fur-Seine , Correfpbndant.de l’Académie
Royale des Sciences, né le fièçle dernier.
I l fut long - tems Auditeur de Dionis 5 ibmiyit
les Hôpitaux & alla enfuite s’établir à Méry où
il pratiqua la Chirurgie des yeux avec la plus
grande diftindion. L ’Ouvrage qui lui a valu
une réputation jufiement acquife en cette partie,
eft fon Traité des maladies de l’oeil & des remèdes
pour les guérir, qui parut, in - 4.°, à Paris, en
1 7 6 7 , & dont il y a eu plufieur? édition?. Il a
Servi de bafe aux autres ouvrages qu’on a fait
depuis fur cette matière : on y voit que Maître-
Jean étoit aullî bon Anatomifte que Praticien judicieux.
Ses divifions & diftindions font très-
bien faites & avec ordre, ce qui indique un
efprit cultivé par beaucoup de lecture & un
jugement fain. Il a communiqué différentes ob-
fervaùons à l’Académie Royale des Sciences,
entr’autres une qui a rapport à un Polype con-
fidérable qu’ il arracha à un femme affez heu-
reiifement par la bouche. ( M. P e t i t - R a b e l ).
MANDRAG0 RE,./4trqp<z Mandragora , Lin.
Pl ante narcotique dont la racine s’emploie ex térieu-
rehient comme anod'yne &, réfolutive. On l’applique
dans cette intention , réduite en poudre
& mêlée avec du miel ou du lait, en confiftance
convenable, fur les parotides , les bubons, les
fquirres'.
MARC DE RAISIN. Ce font les pellicules
des raifins dont on a exprimé le fuc au teins de
la vendangé. On leur attribue une vertu fortifiante
, afiringente, : réfolutive & anti-feptique.
On les emploie en forme de fomentation , où de
bain feclocal, dans lés cas'd’ulcères1, Sordides
aux jambes , de gangrène , de paralyfie, de tumeurs
arthritiques ou rhumatifmales, de contraction
& de defféchéhienr des membres, dère-
lâchement à une articulation, après qu’on a> remis
une luxation ou une entorfé.
MARIANUS SANCTUS. (Bàrolitanus) Médecin
d’Italie, qui flôriffoit vers l’an-1539. Ilnaquit
d’ un petit Village , nommé Barolo, dans le
Royaume de Naples, d’où lui vient le furnomde
Barolitanus. Quoiqu’ il fur Médecin , il Suivit
l’ufage du ‘ tems, & s’occupa beaucoup de la
Chirurgie. I lc ro y o it, &'avréc beaucoup de raï-
fon , qn’on ne poinoit exceller dans l’un & l’autre
de ces Etats, qu’autant qu’on avoir des connoif-
fahcès'très - éterfdues fifr chacun d’eux, & non
■ Superficielles comme- la1 plupart de ceux qui ne
vifem qu’au lucre dans leur pratique, & qui fe
mêlent de tout, pourvu qué tout leur rapporte.
Marianus, muni de toutes1 les connoiffances qu’il
pouvoir avoir fbr toutes les branches de la Médecine
, & Tentant un penchant décidé pour celles
dont l’évidence pouvoir être foumife de plus aux
fens , fe tourna entièrement vers la Chirurgie.
Il la pratiqua, nous ne dirons point avec riif-
tinélion eu égard aux maladies externes, côté
fous lequel la Chirurgie fe rapproche tant de
la Médecine, quand elles ne demandent que le
feùl emploi des topiques. Du moins nous avons
lieu de le croire,1 d’après1 la manière dont il
les envifage dans fes. Commentaria in Avicenna
‘"textarn de apoftematibus calidis & atttitione, qui
parurent à Rome,en 1526 , i n - 4.0 II a beaucoup
pris de V ig o , fon Maître, & comme lui,
il a groffi fon livré d’un très - grand nombre de
formules q ui, de tout tems, ont été le voile, &
le font encore, fous lequel fe cache l’ignorance,
qui en impofe le plus au Puplic. Ce que Marianus
a le mieux traité, & ce qui lui a valu
fa. réputation dans les fiècles qui ont fuccédé
au lien , ce font fes procédés pour extraire la
.pierre par une toute autre méthode que celle de
Ce!fe qui étoit en ufage avant, & qui ne pouvoit
avoir lieu que chez les petits enfans & ceux d un
moyen-âge. Cette méthode a été nom,mée le Grand-
Appareil, vraifemblablement â caufe de la multiplicité
d’inftrumens. qu’on employoit alors. Nous
verrons en quoi elle confifie à l’article T aille.
La même année 1535, que parurent fes procédés,
dans un Ouvrage , intitulé : De Lapide ex vefica
per incifionem extrahendâ > imprimé à Venife, il
publia fon interprétation fur des plaies de tête
d’Avicenne. Il fu.ff toujours la doctrine de Vig o ,
fon Maître , & lui paroît fort attaché. On trouve
’de très - bonnes chofes dans- ce qu’il a dit fur
la pierre , fur la manière de la reconnoître ,
de l’extraire -, nous reviendrons par la fuite fur
tous ces objets. Il eft un des premiers Auteurs
qui nous ait laiffé quelque chofe fur la taille des
femmes, les préceptes qu’il donne, marquent
en lui une décence qui eft rare parmi ceux qui
font fort occupés, & qui fon t, en quelque forte,
métier de leur .Pratique. Il demande qu’on ne
les b ru (que point’, Chm primiim mulierfe pertraâan-
dam Me dico obtulerit eam Medicus-fiiâ de cet reve-
re/itiâ & honeftate , omni animi procacitate depoftâ,
incipiatblandis^phaleratif^ue verbis, ajioquinin intè-
meratam taciturnitatem quâ plurimùm capiuntur.
(,M. P e t i t - R adez .) *
MARISCA. Hcmoriho'is tumens de Culien &
même de Juvenal comme, on le peut croire,
d après le paffage fuivant:
■ • • ....................... cafiigas turpia. , chm fis . s
f|- Inter foc rati co s notijjima fojfa cyncsdos :
- Dijpida membra quidem & durât per braehia fetæ
y Promittunt atrocem animurk , fedpodice loevi
A Ceduntur tumidoe Medieo ridente Marifcce
^Néanmoins À finie a employé ce terme pour
défigner des excroiftances analogues aux fies, qui
paroiflent auxenvirons de l’anus comme les thy-
tous , les fraifes & les mûres, mais qui font
beaucoup plus gioftes.- Ces excroiftances font
molles, pulpeufes & unies; ou- elles ont une
dureté, une afpérité qui tient de la nature fehir-
reme. Elles font fans inflammation & fans douleur
•, mais pour peu qu’elles foient irritées par
le tiraillement & la preliion, elles s’enflamment
^ iuppurent aftez pour qu’il s’enfuive des fiftules ;
quelquefois même elles paffent promptement à
fétat carrinomareux chez, les fujets : doués d’une
Chirurgie. Tome I I . I.eri Partie.
très-grande fenfibilité. Aftruc Pattribue à une
intuméfaélion des cryptes ou lacunes qui verl’ent
l’humenr vifq-ueufe ou fébacée , deftinée à oindre
les environs de l’anus. Le thymus comme les
fies font quelquefois des accidens primitifs de
la verge chez les efféminés} mais on doit plus
fouvenc les regarder comme fymptômes confé-
eu tifs, lique tfit Aftruc.mora,fraga,ficos Marifeaslu
cm quidem yeneream femper ^at non femper
jlagitiofam venerem attcjljiri. On diftiuguera
toujours les hémorrhôïdes , les; Marifca de
toutes les autres excrefçences de l’anus,, en ce
qu’elles- fonr globultufes , à têtes granulées,
tenant par un petit pédicule au bord de l’anus ;
ce qui n’a point lieu pour les hémorrheides,,
qui ont toujours une bafe large, profonde, fortant
plus ou moins du fondement. Le traitement eft
le même que Celui- que1 nous iavons rapporté à
l’article Condylome & F ie . On commence
à traiter la maladie générale, puis l’on en vietit
au traitement particulier, fi l’excrefcetlce ne tombe
poinr par elle-même. Dans le cas où elle tour-
neroir à L’état cràcinomateux , il’ faudroit l’emporter
profondément avec un biftouri, vers le
milieu du traitement ou plutôt, fuivant l’exigence
du cas* Cette méthode eft préférable â la cautér-
rifation par le' fer rouge. ( M. P e t i t - R a d e t ).
MARS SOLUBE , tfoÿei Boule de Mar*.
M A R Q U E , ( Jacques: de ) né à Paris, dit
M. Portai, en 1^69 , d’un Père originaire de
Ouffe , près Tarras, en Gafcogne , & mort dans
la même Ville,, en id l8 , félon [‘Index funereus.
Ce Praticien mérite l’eftime des vrais appréciateurs
des talens, parla droiture de fon jugement
& fes hautes connoiffances dans la Logique &
la Médecine dont il poftédoit à fond les meilleurs
Auteurs. Il étoit très-verfé dans la leélure des
anciens Philofophes: auffi voit-on, dans fes écrits,
combien il prifoit les cpnnoiffances qu’il y avoit
puifées. A s’en rapporter aux citations exaéles
qu’il fait d’Hippocrate & de Galien , on peut
juger combien la leélure de ces deux Auteurs lui
étoit familière. Il avoit beaucoup profité dans
les ouvrages des Médecins; auffi , quand il a oc-
cafion de parler d’eux , les appelle-t-il fouvent
fes Maîtres,, bien différent en cela de plufieurs
de fes Succeffeurs qui , ayant tout puifé chez
eux , n’auroient ofé faire un pareil aveu , crainte
de bieffer leur amour-propre, & donner atteinte
à pet efprit dé corps fi nuifible aux progrès de
l’Art. Nous avons de cet Auteur les Traités fuir
vans:L:
Paradoxe , ou Traité médullaire , auquel eft
amplement prouvé , contre l’opinion vûLgairé , que
la moelle n eft pas la nourriture des os. Paris, 1609.
Introduâion méthodique a la Chirurgie. Paris
1652, in-8°.
Traité des Bandages de Chirurgie^ in-89. , rôi8.
Il y a eu plufieurs éditions de ces deux derniers
ouvrages. On trouve, dans le-.premier, plu