
P l a n c h e X X X I X .
C o n t in u a t io n , d e s in jlr u m e n s p o u r t o p é r a t io n
d e l a c a t a r a c t e . In f t r u m e n t d e G u é r in ,
f p e c u lu m d e B e c q u e t .
F i g . i . L ’inftrument tendu & prêt à
être appliqué fur l’oe il, pour faire la fec-
tion de la cornée.
F i g . 2. L e même inftrument, la boîte
ouverte, pour en diilinguer la mécanique,
qui ne diffère en rien de celle de la flam-
melle allemande.
La lame eft repréfentée en détente.
Cette lame eft recourbée à angle droit ;
au-devant d’un anneau aufli recourbé à
angle droit. A un des côtés de cet anneau
, on remarque un petit bec pour empêcher
que la lame ne blefle les parties
voifînes.
F i g . 3. Le couvercle de l’inflrument.
F i g . 4. L ’inftrument vu par-deflous &
obliquement, ce qui fait mieux apperce-
voir la courbure de l’anneau , ainlî que
fon encavement, qui correfpond au globe
de l’oeil.
F ig . ƒ. L ’anneau & la lame vus par-
devant.
F i g . 6 . L ’un & l’autre vus dans le fens
oppofé.
F i g . 7 . S p é c u lu m o c u l i , dont l’anneau-
eft garni de deux ailerons pour tenir les
paupières écartées.
F i g . 8 , 9 & 10. Le même infiniment vu
fur différentes faces.
F ig . 1 1 . Anneau d’or monté fur une
tige courbée. Cet anneau eft très-commode
pour extraire les corps étrangers ,
il fu fiât de le promener entre l’oeil & les
paupières.
Guérin , chirurgien d’un mérite diftin-
gué à Bordeaux, convaincu que quels que
fuffent les fuccès de tous ceux qui ont
préfenté des inflrumens particuliers pour
incifer la cornée , tous avoient le même
'inconvénient à combattre , celui de la
mobilité de l’oeil : perfuadé; que tous les
moyens que l’on avoit propofés pour fixer
cet organe pendant l’opération, donnoient
le plus fouvent lieu à des accidens confé-
cutifs qui en retardoient la guérifon, ou
compliquoient la cure, & étoientplus incommodes
qu’avantageux, crut qu’il feroit
polïïble de parer à ces inconvéniens, fi
l’on trouvoit un inftrument q u i, en fixant
le globe de l’oe i l , feroit en même-tems le
point d’appui & le conduéteur de l ’inftrument
tranchant. La flammette allemande
lui parut propre à cet ufage en changeant
la forme de la lame , & en ajuftant au
fommet de la boîte un anneau qui, en
embraffant la cornée , fixeroit l’oeil en
même-tems. Après beaucoup de tentatives
& de corredions , il parvint enfin
à obtenir un inftrument très-commode,
avec lequel l’opération fe fait très-promptement.
Nous avons été témoins de
plufieurs elfais qui ont été faits , & dont
les fuccès ne paroiffent point équivoques,
puifque les malades ont été parfaitement
guéris.
L ’inftrument de Guérin fert également
pour l ’oe il droit comme pour l’oeil
gauche.
Lorfque la lame de l’inftrument eft
tendue & fixée fur le côté , f i g . 1 , on
tient l’inftrument avec quatre doigts, le
pouce deffous, lé doigt indicateur en-
deffus, le doigt annulaire fur l’extrémité
de la bafcule qui en fixe la lame, celui du
milieu doit être en l’air. L ’inftrument ainfi
tenu, on place l ’anneau fur la cornée , &
lorfqu’elle fe trouve embraffée à l’oeil en
même-tems f i x é , on appuie le doigt du
milieu fur la bafcule , la lame part auffi-
tô t , en gliffant rapidement au-devant de
l’anneau, elle inçife la cornée dans une
affez' grande étendue pour livrer paffage
au criflallin , quelque volumineux qu’il
foit.
La manière d’opérer avec cet inftrument
paroît fort fimple ; elle a féduit
dans le tems tous ceux qui ont été' témoins
des expériences faites fur le cadavre, &
fur le vivant. Mais on ne peut fe diflimuto
DE S P L
les inconvéniens, peut-être les défagré-
mens auxquels feroient expofés ceux qui
opéreraient avec cet inftrument, fans avoir
au préalable acquis une très-grande habitude.
Cette méthode d’opérer eft d’autant
plus ingénieufe , qu’elle eft très-fimple •
.on lui oppofe cependant quelques objections
que nous croyons devoir faire Con-
noître. On objefte , 1“ que la main qui
opère n’ayant de point d’appui que fur
la cornée elle-même , ne peut fixer l’oeil
que d’une manière fort incertaine. Ou
bien elle le prelferatrop , ou trop peu. Si
elle le preffe trop , la cornée fe trouvant
rapprochée de l’iris , cette dernière eft en
danger d’être bleffée ; iï la main qui n ’eft
point affurée preffe trop p eu , on coupera
à peine la cornée-, & l’opération fera,
difficile ou manquée. C ’eft encore ce que
l’on a vu arriver dans quelques-unes des
expériences qui ont été faites fur des yeux
d’animaux & fur le cadavre. 2 ° . L ’inftrument,
en opérant , donne une fecouffe
violente à l’oeil y qui fe communiquant à
toutes les parties de l’organe , peut donner
lieu à l ’effuCon d’une partie de l’humeur
vitrée. Nous avons été témoins du fa i t ,
mais le malade a heureufement guéri,
l’oeil étoit diminué de volume fans altération
de la vue. 30. Enfin , la lame qui
eft coarbe à angle droit , ne peut être
repaffée à la meute , fon tranchant eft
rude. Le point a’appui de cette lame eft
trop mobile , & quoiqu’elle ne touche
point à l’anneau, on a reconnu dans les
épreuves qui ont été faites , que quelquefois
elle paffoit derrière l’anneau, qui
en arrêtoit ainfi la marche. Tous ces inconvéniens
dépendent à la vérité de la
perfedion de la lame ; mais cette dernière
en général, eft fi difficile à forger ,
qu’il eft rare de trouver deux lames parfaitement
femblables pour le même inftrument.
Le fp e c u lu m o c u li à ailerons , a été
imaginé par M. Becquet pour tenir les
paupières écartées , & faciliter les opé-
C k ir u r g ie . T o m e I I . &e P a r t i e .
rations fur le globe de l’oeil. Cet inflrument
eft d’or ou d’argent.
P l a n c h e XL .
Idem. In f in im e n t d u c it o y e n D u m o n t ,
c o r r ig é . & p e r fe c t io n n é p a r B e c q u e t ,p o u r
T o p é r a t io n d e l a c a t a r a S e .
* F ig . 1. L ’inftrument tout monté, &
dont la lame eft cenfée pouflee par le
reffort.
F ig . x . Le même dont la gaîne eft enlevée
pour mettre à découvert toutes les
pièces, qui compofenf la mécanique de
cet inftrument ; la lame eft abaiffée fur
le reffort à lacet, 8 c cenfée retenue par la
bafcule. Au-devant de cette lame eft placé
le reffort applati.
F i g . 3. La gaîne qui fert de boîte à la
portion inférieure de l’inllriiment. a , trou
taraudé pour recevoir la vis qui fert à la
fixer avec la tige, b , ouvërture longitudinale
fur laquelle eft placée la bafcule qui
empêche la lame de partir, c , autre trou
taraudé pour recevoir la vis qui fixe la
pièce de cuivre qui eft au bas du reffort
à lacet.
F i g . 4. La tige terminée par un an-
! neaü, a , &. au fommet de laquelle fe
trouve un petit bec applati b ; v e r s le
milieu de cette tige il y a un petit rebord
c e , inférieurement un trou quarré d , &
au-défions une pièce d’acier fixée par une
vis e , S e c .
La tige qui vient d’être décrite, eft pour
opérer l ’oeil gauche. Celle , f i g . 6 , eft
pour le droit. La gaîne fert pour l’une &
l’autre tige.
F : g . y. La tige , fig. 4 , vue de l’autre
face , pour faire obferver l’excavation de
l’anneau qui doit embraffer la cornée ; on
voit auffi l’aîleron a , qui retient la paupière
fupérieure & i’empcehe de couvrir
l’oeil.
F i g 6 . La tige pour opérer l’oeil droit,
elle eft garnie de fa lame.
F i g . 7, La lime féparée de l’inftnjr
g