
«aires. Voyez P l a y e . Mais, lorfquela tumeur eft
irès-conüdérable , la libre admiflîon de Pair dans
l'intérieur de fa cavité efl toujours dangereufe,
& 1 *on doit être attentif à en prévenir les effets,
en faifant l'ouverture de manière que la plaie n’y
foit expofée que le moins poffible. Nous avons
vu au mot A bcès, que la meilleure manière d’ou*
vrir les tumeurs purulentes, étoit d'y faire paffer
un féton, ou une mèche ; cette méthode eft
aufli très-convenable dans les cas de tumeurs
enkyflées qui renferment une matière d'une confia
n c e liquide. Nous ne répéterons pas ici de
que nous avons dit à ce fujet. Nous nous contenterons
de faire obferver que la mèche doit traver-
fer toute la tumeur, depuis fon point le plus
élevé, jufqu'à fa partie la plus baffe ; & que
l ’ouverture inférieure doit être affez grande pour
donner un libre paffage au fluide. Cette méthode,
en général, réunit fort bien , & a fouvent opéré
des guérifons qu’on n’auroit pas obtenues en
aufli peu de tems, en fuivant le traitement ordinaire
par l'incifion. Mais on ne peut en faire
ufage que dans les cas où le contenu de la tumeur
efl affez liquide pour s’écouler par une petite
ouverture. Lorfqu’il efl d’une confiance trop
ferme, pour qu’on puiffe avoir recours au féton,
il faut ou lui donner iffue par une grande ouverture
, ou emporter, par la diffection, le Kyfle tout
entier, avec fon contenu.
Lorfqu’une tumeur enkyflée efl teljemem
adhérente aux parties voilines qu’on ne pourroit
la difféquer qu’en y confacrant beaucoup de tems,
il ne faut jamais entreprendre de le faire. Il
fuffira s en pareil cas, de l’ouvrir dans toute fon
étendue avec le biftouri, & de retrancher . les
porrions du Kyfle qui pourront fe détacher facilement.
On achèvera la cure en renant ouverre la
plaie extérieure jufqu’à ce qu'elle fe foit remplie
par le fond; ou bien on en rapprochera les bords,
& à l'aide d’une compreflion modérée, & de
l ’inflammation qui ne tardera pas à s’y établir,
on en procurera la réunion, ainfi que celle des
tégumens avec les parties fubjacentes. L’une &
l'autre méthode efl également fûre, & il efl bon
d’obferver quelles font également efficacesi foit
qu'on ait laiffé une grande partie dit kyfle , foit
qu’on l ’ait difféqué en entier. Lorfque l’on croit
qu'if faut l ’emporter roiu'à-fait, il vaut encore
mieux l’ouvrir auparavant ; parce qu’après qu’on
l a vuidé, il efl bien plus facile de le faifir avec
les doigts, ou avec la pincerre , & qu’on le diffé-
que alors beaucoup plus aifément, que lorfqu’il
demeure diftendu par la matière qu’il renferme.
Après qu'on a enlevé le -kyfle, foit en lotit,
foit en partie, on rapproche les bords de la
peau y on les rient réunis par quelques languettes
d'emplâtre agglutinatif, & i’on met un appareil
propre àfaire preflion douce & égale fur la partie,
afin de favorifer la réunion des tégumens avec
es chairs qu’ils recouvrent. Ceue méthode , la plus
propre à abréger le traitement, efl toujours la
plus convenable, en quelque partie du corps
qu’on opère; mais elle l’efl particulièrement
pour (es Loupes fituées au vifage, ou en quel-
qu'autres parties extérieures où l’on veut éviter de
laiffer une cicatrice trop marquée.
Quelquefois, en difféquant ces fortes de tumeurs,
on rencontre des artères confidérables qu’on
efl obligé de lie r , ( Voyez Hémorrhagie) on
doit alors laiffer les bouts des fils hors de la
plaie, afin de pouvoir aifément les tirer, après
qu’ils feront détachés. Mais fouvent ces vaiffeaux
ceffent promptement de donner du fang, lorfqu’iis
font expofés à l'a ir , & l’on peut fe difpenfer
alors d'en faire la ligature. Voyez à ce fujej ce
que nous avous dit à l'article Cancer , en
parlant de l’extirpation des tumeurs des feins.
Il efl rarement néceffaire, dans l'opération
dont nous parlons, de retrancher aucune portion
de là peau, fur-tout fi la Loupe n’a pas un très-
grand volume. Au moyen d’une feule incifion,
des tégumens telle que nous l’avons recommandée,
on découvrira la tumeur autant qu’il fera néceC-
faire, foit afin de pouvoir l’ouvrir & donner
iflue à fon contenu , foit pour difféquer le fac;
& quoique la peau paroiffe alors avoir trop
d'étendue, elle ne tarde pas à fe contracter, de
manière à n’avoir ni plis, ni rides. Cependant,
fi la tumeur efl très*volumineufe, on pourra retrancher
quelque portion dje la peau. On doit le
faire lorfque celle-ci fe trouve ulcérée en quelque
. partie ; on pratique alors deux incifions femi-
lunaires, qui renferment entr’elles cette portion
malade qu on retranche enfuite avec la tumeur.
On fe conduit d’ailleurs comme fi l’on avoit
laiffé toute la peau, & i’on ramène les bords
des tégumens que l’on met en contaél,s’il efl pofii-
ble, afin de les cicatrifer par une fimple réunion.
Bien des Praticiens confeilient de le fervir du
caufiique pour ouvrir la tumeur, dans les cas
fur-tout où l’on juge néceffaire de retrancher
une portion de la peau. Mais cette méthode efl
beaucoup plus longue, & toujours plus ou moins
incertaine ; & l’on ne devroit jamais la mettre en
ufage, que lorfqu’on a à faire à des malades affez
craintifs, pour ne vouloir pas fe foumettre à laiffer
extirper une Loupe avec l'inflrument tranchant.
LUBRÉFIANS. On appelle Lubréfians, adou-
ciffans, démulcens, les médicameos topiques propres
à corriger,ou à prévenir l’aélion des fubfhn-
ces Annulantes fur des parties naturellement trè?-
fenfibles , ou devenues telles accidentellement.
Ces fortes de remèdes agiffent , non en corrigeant
directement l'âcretédes matières irritantes, mais
Amplement en les enveloppant , & en empêchant
ainfi leur effet. C’eft ainfi que l’huile enveloppe
les fubffances acides eu alkalines ; & rendent à
peu-près nulle l'irritation qu’aurrement elles
produiroienr. Ils font indiqués aufli dans les cas
de féchereffe des parties qui doivent naturellement
être roupies & comme onclueufes, telles
que le vagin , l’anus, l’oefophage. I L’on recommande dans ces diverfes intentions,
foit les corps gras, tels que les huiles de lin ,
d’olives ou d’amandes, le beurre, laxonge , fon
les mucilaaineux, tels que les mucilages de gomme
arabique, de femences de coings, déracinés
de guimauve. Voyez Inflammation.
LU E T T E , UvuIa.Cet organe, enconféquence
de fréquentes attaques d’inflammation , & peyt-
être aufli par d’autres caufes, efl fujet à fe relâcher
& à s’alonger ; ce qui devient quelquefois
très-incommode, non-feulement en gênant la déglutition
, mais aufli en irritant la gorge & en
joccafionnant de la toux, des maux de coeur oc
Jmême des vomiffemens.
De légers degrés de cette incommodité céde-
ronr, pour l’ordinaire, à l'nfage fréquent des gar-
garifmes aflringens, compofés de fortes infulions
iîde rofes, de quinquina, ou d’écorce de chêne ,
auxquelles on ajoute une proportion convenable
d'alun ou d’acide vitriolique. Mais lorfque ces
remèdes ne réufliffent pas, & que la tuméfaction
f i l la Luette efl telle quelle fatigue beaucoup le
malade, il faut en faire la réfection.
et C elfe, dit M. Louis, parle de cette opération
en difant qu'il faut faifir la Luette avec des pinces,
& couper au—deffus ce qu’il efl néceffaire d'emporter;
mais Fabrice d’Aquapendente ne trouve
pas cette opération facile ; comment, d it- il, faifir
la Luette avec des pincettes d’une main , & la
couper de l’autre dans la partie la plus étroite,
la-plus profonde & la plus obfcnre de la bouche,
principalement par la néceflité qu’il y a d’une
main tierce, pour abaiffer la langue ? C’eft pourquoi,
d it-il, je nemefers point de pinces. J ’abaiffe
lalangue, & je coupe la Luette avec des petits
cifeaux. Il feroit à propos d’avoir pour cette
opération des cifeaux dont les lames échancrées
en croiffant embrafferoient la Lu ette, & la
couperoient néceffairement d’un feul coup. Les
branche* en doivent être fort longues, & for-
tmer une courbe du côté du plat des lames,afin
d’avoir les anneaux fort bas, & que la main ne
bouche pas le jour. Fabricius Hildanus avoit imaginé
un anneau cannelé, ponant un fil noué,
propre à embratfer la Luette & à la lier. Scultet
-a-corrigé cet inflrument, & dit s'en être fervi
utilement à Ulm, en 16^7, fur un foldat de PEm-
pereur , qui avoit la Luette pourrie. Après que
Fabrice d’Aquapendente avoit coupé la portion
de luette relâchée, quil avoit jugé â propos de
retrancher, il portoit un inflrument de fe r , fait
en forme de cuiller , bien chaud , non pour cau-
térifer la Luette, mais pour fortifier la chaleur
naturelle prefque éteinte de la partie j & rappeller
fa vie languiflante. »
Lorfque l’on veut retrancher une portion de
la Luette, il faut tenir la bouche ouverte avec un
Spéculum, Voyez ce mot, ou Amplement avec un
coin de bois garni de linge, qu’on met entre les
dents. On faifit alors la Luette, avec des pinces ,ou
avec un erigne, & on coupe ce qu’il convient
de retrancher, foit avec dés cifeaux , (bit avec un
biftouri recourbé & à pointe moufle, foit avec
l’inflrument inventé par M. Default & que notw
avons décrit fous le nom de Kiotome. On
avoit déjà imaginé depuis long-tems un infiniment
analogue à ce dernier, mais infiniment moins
commode, en ce qu’au lieu d’une échancrure dans
laquelle on engage facilement la partie qu’on
fe propofe de couper, il avoit un anneau dans
lequel il falloir faire entrer l’extremité de la Luette.
Voyez les planches.
Après l’opération, s’il coule beaucoup de fang;
on employera , pour l’arrêter, quelque gargarif-
me afiringent, ou bien l’on touchera les vaiffeaux
qui les fourniffent avec la pierre infernale, ou
quelque autre cauftique, avec des précautions convenables.
Mais, en général , on n’aura pas d’hémorrhagie
confidérable à redouter. Quelques per-
fonnes, dans la crainte de cet accident., ont con-
feillé d'employer la ligature au lieu de l’inflrument
tranchant , & recommandent, pour cet effet,
une méthode femblable à celle que nous avons
décrite à l’article Amygdale.
LU X A T IO N , e'ÇWpw*. Luxatio. On défigrte
ainfi la fortie d’un ou de plufieurs os des cavités
articulaires, qu’ils doivent occuper pour répondre
aux différentes néceflîtés de la vie. Eft articuli
e propriâ fede in alienam eritus, quo voluntaria.
motio impeditur, dit Paul. On doit le plus grand
nombre de préceptes qui nous ont été donnés
fur les maladies de ce genre, à Hippocrate
qui les a tous confignés dans fon Livre de
Articulis y minière où ceux qui l’ont fuivi ont
été exploiter, fans en excepter Celfe & Paul,
qui ont écrit après lui. Mais, pour bien tirer
parti de ces préceptes, il faut avoir des notions
profondes fur les différens genres d’articulations
propres aux os qui peuvent fe déplacer, fur les
cavités & faillies qui terminent leurs furfaces
articulaires, fur les ligamens & capfuies qui les
retiennent, les mufcles & tendons, qui paffent
fur les articulations, & qui fervent à mouvoir
les furfaces articulées, l’étendue de mouvement
dont elles font éufcepdbles, les vaiffeaux & les
nerfs qui font dans le voifinage, &c. Tous ces
objets n’étant point de notre reffort, nous ren-
verrrons pour pux, aux Ouvrages d’Anptomie
qui en traitent le plus amplement, ne voulant
confidérer que ce qui a un rapport direél avec
le fujet que nous traitons dans cet article»
Différences des Luxations.
La Luxation efl parfaite ou impafaite; on ladil
E ij