
avoir été -connue de plulkurs Anciens, qui re-
corr.mandent fréquemment cette application, pour
réprimer i’accroiffrménr des parties, lorfqu’ilefi
trop çonfidérable pendant le traitement des
Ulcères.
Cette partie du traitement qui nous occupe ,
exige en fécond Iîjw que l’on emploie les moyens
propres à entretenir la matière de l’Ulcère dans
fon état de purulence Convenable , tant pour la
couleur que pour la confifiance. Cet objet demande
une attention extrême » fans quoi il peut
arriver que la marié.e la mieux conditionnée
dégénère tôt ou tard en une efpèce très - raau-
vaife.
Pour remplir cette indication dans l ’efpèce
fimple d’Ulcère dont il eft ici queflion , on s’occupera
particulièrement de conferver dans la partie
un degré de chaleur convenable j Cela eft abfo-
lument néceffaire dans quelque partie que fe
trouve 1 Chère, mais fur-tout lorfqu'il eft fur
les extrémités*, car la chaleur naturelle de ces
parties n’eft pas à beaucoup près auifi, confidé-
rable que dans le tronc, & dans les autres endroits
où l’atrion du coeur a plus d’influence.
Tant que l’inflammation fubfifte à un certain
degré dans les Ulcères, les cataplafmes émolliens
chauds font le moyen le plus facile & le plus
convenable d'entretenir là chaleur ; mais il faut
les abandonner. dès” que les fymptômes inflammatoires
font fort modérés , parce que l’ufage
trop fréquent & trop long-tems continué des
émolliens chauds cfl'fujet, enraifon de leur vertu
très - relâchante, à produire, comme nous l a pons
déjà obfervé , un relâchement trop confi-
déiable, ou à détruire le ton des parties fur
•iefqitdles on les applique. L ’on peut d’ ailleurs
également bien remplir cette indication , en
appliquant fur l’appareil des couvertures épaiffes,
ouatées avec la ; laine, le .coton ou autres fubf-
tances ferablables , qui confervent très- bien la
•chaleur. Ces attentions font moins efTentielles
dans les cas d’Ulcères Amples que dans Ceux d’un
fort mauvais genre ; néanmoins on ne doit pas
les négliger, même dans les- cas d’Ulcères les
plus légers.
Le foin de prévenir l’irritation en fe fervant
de fubftances très-douces à chaque panfement,
.& celui de conferver un degré de chaleur convenable
dans la partie affeéléè, font les moyens
les plus certains que l’on puifle employer tant
pour favorifer l’accroiffement des nouvelles parties
que pour obtenir & entretenir une bonne
fuppuration.il faut donc y faire une -attention
particulière , jufqu’à ce qu’il ne paroifle plus refiler
de vuide à remplir ', ou jufqu’à ce que la Na-
turè femble avoir contribué à la produ&ipn de
nouvelles parties, autant que* le peimettent les
çirconflances^de la maladie. • .
l a fécondé partie effentièllê de la première
^indication curative des Ultères confifle ,-comme
nous l’avons déjà obfervé, dans une doucecont-
preftîon. Dès que l’état inflammatoire cfl dilîïpé
&- qu’on a obtenu une fuppurafion louable, on
peut fur - le - champ faire une légère compreflion
au moyen du bandage roulé, comme nous l’avons
recommandé plus haut, & la continuer jufqu’à
la fin du traitement. Il fa u t, comme nous l’avons
preferit, appliquer ce bandage de manière
qu’il produife, non - feulement une douce com-
prefiîon fur les parties qui environnent iintné'
diatemenr l’Ulcère,* mais même qu’il ferveà foute
nir la peau & -les autres tégumens, afin d’en
prévenir la rétraction qui furviendroit fans cette
précaution, fu r - to u t dans les Ulcères confidé-
rabîes.
Quand, par une attention convenable auxcir*
confiances les plus eflentielies du traitement, &
en continuant plus ou moins de rems les remèdes
nécfcfiàires, en raifon de la grandeur des Ulcères
& de la confiitution du malade, on efi enfin
parvenu à réparer, aurant qu’il étoit poflîble , la
perte de fubfiance, il faut s’occuper de la dernière
indication curative, c ’eft - à-d ire , de la
formation de la cicatrice.
Nous avons iSéjà obfervé que la cicatrice efi
ordinairement l’ouvrage de la Nature feule; néanmoins
, dans beaucoup de cas, quoique la perte de
fubfiance paroifie entièrement réparée , la gué-
rifon parfaite efi difficile à obtenir; la-furface de
l’Ulcère rêfte dans un état de crudité, & rend
une grande quantité de matière. Il faut abfoîu-
ment abandonner alors les onguëns émolliens
que nous avons recommandés pour la première
partie du traitement, & en fubfiituer d autres,
d’une nature ftyptique & defliccative, tels que
l’onguent faturnin, celui de cérufe, celui de
zinc ou de pierre caiaminaire. L ’eau de chaux
réuffit très - bien dans la même intention ; on en
lave l’Ulcère deux ou trois fois le jou r , & l’on
y applique quelqu’un des ongiïens dont nous
venons de parler. Les efprits ar-dens peuvent également
remplir le même b u t, c’eft - à - dire, arrêter
l’écoulement de ces fortes d’U leè;es, def-
fécher ou refferrer la fubfiance cellulaire molle,
qui recouvre leur furface, & en former une
cicatrice folide.
L ’accroiffement des nouVeanx tubercules efi
quelquefois fi çonfidérable qu’ils^ s’élèvent au-
deffiis de la furface des parties faines, & empêchent
qu’ il ne fe forme une cicatrice convenable.
Lorfque cela arrive, il faut recourir aux afirin*
gens, ou même aux efearotiques, dont le pins
efficace entre les cauftiques doux efi le vitriol
bleu. Ce remèdefuffit prefque toujours, excepté
dans lés Ulcères très - rebelles ,* mais lorfqu’il ne
réiifllt pas, ce qu’on a de mieux à faire efi de
toucher les bourgeons trop élevés avec la pierre
infernale.
Dans lés cas légers de Ce genre, la charpie
sèche fuffit fouvent pour obtenir .la guérifon»
pourvu qu’en même-tems on applique fur le
tüut un bandage fuffifamment ferré.
Nous obferverons néanmoins que cerérat efi
fréquemment plus, embarraffant tk plus difgra-
cieux que toute autre partie de la curation des
Ulcères ; car il arrive fouvent chez les perfonnes
même qui jouiffent de la meilleure confiitution^
quand d'ailleurs, tout ce qui a précédé annonce
une heureufe guérifon , que l’on ne peut pas obtenir
de cicatrice , & que les bourgeons charnus,
nouvellement formés , reftent dans un état de
crudité, fans montrer aucune tendance à la guérifon.
Dans ce eas, lorfque les moyens que nous
avons indiqués ne font d’aucune efficacité, l’on
pourra fouvent obtenir une guérifon completre,
en appliquant au-deffous du bandage roulé, des
compreffes imbibées de bonne eau - de-vie. En,
même - tems qu’on emploie les fpiritueux de cette
manière , on peut les remplacer alternativement
parla teinture de mirrhe, ou par la fulutioncie
vitriol bleu dans l’eau.
Nous avons fait l’énumération des topiques dont
l’efficacité efi la mieux reconnue pour la guérifon
des Ulcères ; mais il y a quelques circonflaness
qui, quoique plus générales, n’exigent pas moins
d'attention.
Dans tôutes les efpèces. d’Ulcère , le repos du
corps, & fu r - to u t celui de la partie affeélée,
efi extrêmement efientiel. Dans les maladies de
ce genre, qui attaquent les extrémités inférieures,
le membre a&<5lé doit toujours être, autant qu’il
efi poflîble , dans une pofition horizontale, qui
efi celle qui favorife le plus la circulation des
fluides.
Prefque tous les Praticiens, tant Anciens que
Mode m e s , ont regardé le repos & la pofition
horizontale comme abfolument nécelfaires à la
guérifon des Ulcères des extrémités inférieures.
Les maximes qu’ils ont pofées- à cet égard font
trop générales, & fujettes à des exceptions; il
fl y a des cas où le repos abfoiunuit elfentiel-
Ement à l’état général du corps, & où les malades
fé guéri fie ni -plutôt & d’une manière plus
cdinplute , lorfqu’on leur laifîe prendre un cer-
uin exercice, pourvu que les parties foient convenablement
fomênues par un bandage fuffifamment
ferré. Il paroît néanmoins que les
règles que les Anciens nous ont laiffée-s fur ce
point font généralement bien fondées, & que,
dans la plupart des cas , la guérifon des Ulcères
des extrémités efi: plus ou moins prompte, fùi-
vant que l’on obfervé le repos avec plus ou moins
d exa&irude.
Lon a donné, dans prefque chaque efpèce
, Ufcere , des règles particulières relativement
su régime ; Pon a’, en général, recbnimandéune
diète très - auflère. Néanmoins un régime fort fé-
'ere.eft prefque confiammenr nufiîble , quand
°n l’obferve fort long - teins ; il efi rare.qu’il
ne foit pas fuivi d’un relâchement çonfidérable de
tout le corps , & qu’ il ne produife en confé-
quence d’autres effets défagréables fur l’état des
Ulcères & fur la nature du pus qu’ils fournif-
fenr.
U paroitqu il fuffit à cet égard de fe mettre en
garde contré tout excès dans le boire & le manger;
car tout ce qui efi capable d’animer à im
certain point la circulation , comme il anive
fouvent chez des perfonnes en fanré, qui ne font
pas dans ic cas d’en redouter les. conféquences,
tout ce qui peut exciter la moindre inflammation,
efi toujours très-préjudiciable dans ces cas. L’on
a même quelquefois remarqué, qu’ au lieu de fui v re
un régime plus fèvère que de coutume, tel qu’on
le recommande, communément les malades s’e-
toient bien trouvés de prendre des alimens plus
fubflancitls qu’ils ne faifoient dans l’état de
fan>é.
L écoulement de la matière purulente produit
toujours une telle foiblefle dans les grands Ulcères
où il efi très-abondant, que cette cir-
confiance feule (uffiroit fouvent pour épuifer le
malade , fi on ne le mertoit en état d’y réfifier
par-une nourriture convenable ; l’on voit mêm«
ces Ulcères guérir avec beaucoup plus de façilflét
lorfqu’on entretient le malade dans fon état de
vigueur ordinaire que quand on l’affoiblir par
trop de réferve dans l’ufagè des alimens. *
, # s. PJîrgaE^s > & en général tout ce qui tend
aaffoiblir la confiitution , ne conviennent poinr
par les mêmes raflons qui font rejetter un régime
févère. Il n efi même jamais néceflaire de
recourir a aucun remède interne dans l’efpèce
d’Ulcère qui nous occupe, lorfque l’on fait une
attention convenable aux différentes circonstances
du traitement que nous avons indiquées!
Comme la maladie efi purement locale , il ne
faut compter que fur les topiques pour la guérifon .
L’on a , il efi: v ra i, fouvent employé avec avantage
le quinquina, l’acier & d’autres' topiques,
dans des cas où l’Ulcère rendoit une trè' -Grande
quantité de matière , fur - fout lorfqu’elle étoit
fanieufe & âcre mais, lorfqu’on ne peut pas la
corriger par le régime & les applications externes
l’on découvre communément qu’elle doit foa
origine à quelque maladie générale du! y Même
ce qui. confiitue une efpèce différente d'Ulcèrc1
qui exige' en conséquence d’autres remèdes. ' *
De VUlcéré fimple vicié.
L ’Ulcère fimple purulent dont nous venons
decnous occuper, efi l’efpèce la plus hénicne
& raênie ? fi fon peur fe fervir de ce renfle la
plus .naturel':e .des dérangemens qui peu vent fut-
venir pendant la fantë. Tout Ulcère qui s'écarte
des éâraélères propres à cette efpèce, doit £fre
regardé] comme vicié ; & nous co-pac.rendrons ’
fous cette dénomination, tous ceux oui. difFèrcnl
de l’Ulcère fimple' par l’apparence & îa nature