
fur le fel. Au moment du contaCt, le gai a pris feu
comme par l ’étincelle électrique.
t *î l j ° rJ l’argent, le zinc & le fer n’ont préfenté
d autres phénomènes que la décrépitation du-mu.-
riate feul. Ce réfultat négatif ne nous a point
étonnés pour les deux premiers métaux, qui ne
font pas facilement oxidables j mais le zinc & le
fer nous promettoient une inflammation , puifqu’ïls
détonent par le choc.
. ” L’oxide brun de cuivre , réfidu deia diftilla-
tion de l’acétate de cuivre , s’eft brûlé fans flamme
, avec des étincelles imitant les gerbes d’artifice.
•
» Les fulfures métalliques nous ont aflTez bien
réuflij furtout le fulfure d'étain ou or îmiflîf, &
le fulfure de mercure noir. Ce dernier donne une
flamme trèsyblanche & très-belle. Le fuccin, l’acide
lucciniciue, le charbon de terre, ne fe font
point allumés,' mais la décrépitation a été très-
confidérable.
a » Parmi les fubftances végétales, il en eft qui
s’enflamment facilement: telles font les huiles volatiles,
la réfine, la térébenthine , les gommes
copale ( i) Sc élémi, la gomme arabique, la pouf-
fière du lycopodium, le favon , le camphre , le
coton , la lciure de bois. Cette dernière matière
ne réuffit pas toujours 5 mais en y ajoutant un peu
de fcufre, on fait une excellente poudre de fu-
fion, qui pourrait être utile aux minéralôgiftes par
la facilité qu’ils auroient de l’enflammer à l’aide
d’un réa&if.
M Nous avons effayé l’amidon j il s’enflamme dif- 1
ficilement, mais nous fommes parvenus à le faire
brûler. L’éther prend feu très-vîte. Nous avons
oblervé que, dans cette expérience, ainfi que dans
celle du camphre & de l’alcool , le muriate furoxigéné
n’étoit décompofé qu’en très-petite partie,
& ne brûloit point j qu’il fervoit feulement à fa-
vorifer l’inflammation. Pour conflater ce fait, nous
ayons mêlé du foufre avec le réfidu de l’expé-
,rience j la mèche fulfurique a produit une fécondé
combuftion,
« Nous avons fait une pâté avec du muriate fur-
oxigéné de potajfe & du miel : ce mélanges’eft enflammé
en fe bourfouflant, & en répandant une
odeur de caramel mêlée d’un acide très-pénétrant,
que l ’un de nous a cru reconnoître pour de l’acide
acédque.
» L’acide benzoïque criftallifé répand une flamme
rougeâtre confidérable : l’acide & Tacidule
tartareux brûlent aufli très-bien j le tartrite de
potafle offre une belle flamme blanchâtre 5 le tartrite
de foude ne préfente ni inflammation ni lumière
; le tartrite antimonié de potafle donne dé
belles étincelles fans flamme.
(1 ) La. gomme-réfïne copale, encore peii connue, a été
alfimilée par quelques chimiftes au fuccin. Cette expérience
établit entre ces quée. deux fubflances une différence bien mar
» L’acide .oxalique, avec le muriate oxigéné,
pétille fans inflammation. L’acide acétique produit
une déflagration confidérable, & une belle flamme
bleuâtre. Les acétates- de potafle & de foude s’allument
avec pétillement.
33 Ces réfultats nous ont engagés à examiner
quelles étoient les matières animales fufceptibles
de brûler par les mêmes procédés ; nous avons
eflayé, fans fuccès, du gluten defleché, & de la
rapure de corne de cerf.
33 Le jaune d’oe u f, la cire , le beurre, le fuif &
la graiife ont brûlé comme l'huile, mais avec plus
de pétillement. De la laine. & un morceau de peau
de lapin garni de fes poils , fortement imprégnés
de muriate furoxigéné de pota(fe, fl- font enflammés,
& ont continué de brûler jufqu’à leur
entière incinération.
“ » Parmi les expériences qui nous ont pr-éfenté
des fihgularités remarquables , nous devons citer
la poudre fulminante , que nous n’avons jamais pu
allumer, quoiqu’il y eût décompofition & un
grand dégagement de gaz & de chaleur. Trois
autres mélanges , à bafes métalliques, nous ont
aufli fort étonnés par leur détonation effrayante,
par leur inflammation rapide, par leurs effets éner-
giques dans les armes à feu (1). M. Robert les a
i eflayés fans doute, mais il ne fait fur eux aucune
obfervation. Nous imiterons fa réferve, & nous
ne nous permettrons que deux remarques. Les
armes font fortement oxidées, & détruites en peu
de tems par ces mélanges, dont la préparation eft
plus coûteufe & plus difficile que celle de la poudre
à canon. Nous penfons qu'ils ne feroient pas
fufceptibles d’être granulés. Leur inflammabilité
rendroit leur tranfport & leur ufage trop dangereux,
puifque le choc & le frottement en déterminent
la détonation. Nous tairons donc leurs noms, parce
que la malveillance abufe trop fouvent des fecrets
funeftes que révèlent les chimiftes. Le fouvenir
des malheurs d’Eflone, mais plus encore la fûreté
publique, nous font un devoir de garder le filence ,
& de ne point donner une nouvelle reffource à
l’art cruel de détruire les hommes. »
Muriate suroxigené dé soude. On ne
connoît prefque point encore ce fel ; il eft feulement
certain, d’après les eflais de MM. Dolfuz &
Gadolin, que cette combinaifon a lieu Jorfqu’on
furcharge une difîolution de carbonate de foude^
de^ gaz acide muriatique oxigéné. Il fe forme en
même tems du muriate de foude s & il fe dégage de
l ’acide carbonique 5 preuve que c’eft de Y acide
muriatique furoxigéné qui fe combiné avec une partie
de la foude. La liqueur, évaporée fpontané-
ment, donne des criftaux.prifmatiques, qui détonent
fur des charbons ardens , & qui précipitent
le fulfate de fer en brun. Elle retient toujours un
’l a; (p0ie rIreb às ’feunffïll.amment, comme ia poudre, par l’étincelle de
peu d’acide muriatique à nu. On fait encore que
l’acide muriatique oxigéné ordinaire & liquide ne
s'unit pas à la foude, 5c n’en dégage pas l’acide
carbonique ; car on vend ce mélange, dans quelques
manufactures d’acides, & furtout à Javelles,
pour les blanchiffages, & Ton y trojuve l’acide
oxigéné & la foude ifolés & fans combinaifon.
M u r ia t e su r o x ig é n ê d e s t r o n t ia n e . Aucun
auteur moderne n’a encore parlé de ce fel, &
aucun chimifte, depuis la découverte de cet alcali,
ne paroît s’être occupé de fa combinaifon muriatique
furoxigénëe , que tout annonce cependant
devoir exifter, & mériter d’être examinée.
M u r i a t e s u r o x ig e n é d ’ y t t r i a . Ce fel eft
entièrement inconnu. L’yttria eft trop rare & trop
difficile à obtenir ifolée, pour qu’on ait encore
examiné même fes principales combinaifons falines.
( Voye% Varticle Y TTR IA . )
M u r ia t e s u r o x ig e n é d e z ir c o n e . I 1 n’eft
pas étonnant qu’on n’ait pas encore étudié les
propriétés de cette combinaifon, puifque la zir-
cone, découverte feulement depuis quinze ans par
M. Klaproth, eft encore trop rare & trop difficile
.à fe procurer, pour qu’on ait pu examiner beaucoup
de fes propriétés. C’eft donc pour compléter
le fyftème des Tels, que j’indique celui-ci > il mérite
d’être étudié à caufe des comparaifons qu’il
eft néceflaire d’établir entre la zircone & les autres
bafes terreufes falifiables par les acides.
S u p p l ém e n t a u x a r t ic l e s de m u r ia t e s
OXIGÉNÉS ET SUROXIGÉNÉS.
M. Chénév-ix a fait des recherches fi intéref-
fantes fur ces fcls, que j’ai cru devoir les,configner
ici dans leur entier, & telles qu’elles ont été inférées
dans le Journal de phyfique, tome L V , en
thermidor an 10.
Oifervations & expériences fur Vacide muriatique
oxigéné & hyperoxigéné, & fur quelques combinaifons
de Tacide muriatique dans fes trois états ,
Lues a la Société royale Le 28 janvier 1802 ; par
Richard Chénévix. Extrait des Tran f aidions philo-
fopkiques.
ce Lorfque M. Berthollet fit connoître la combinaifon
ae ce que l’on appeloit alors acide muriatique
oxigéné avec la potajfe, fon opinion fut que la
proportion de l’oxigène, relativement à la quantité
de l ’acide, étoitplus gtandedanslefelque dans
l'acide muriatique oxigéné non combiné. Cetre
cônjeéture étoit fondée fur l’obfervation que, fui-
vant fa manière de préparer ce fe l, une grande
proportion de muriate commun fe formoit dans
la liqueur avec le muriate hyperoxigéné. Le Mémoire
qu’il publia en 1788 > eft le dernier que je
connoifle fur ce fujet. L’exa&itude a&uellement
requife dans les expériences elt fi grande , que ce
Mémoire ne contient rien qui puifle être confi-
déré comme une démonftration lur les propriétés
relatives des acides muriatiques oxigénés (1) &
hyperoxigénés. Malheureufement ce chimifte n’a
pas pouffé fes recherches plus loin, quoiqu'il nous
fît efpérer qu’elles feroient continuées.
» Dans le fyftème des connoiflances chimiques
de M. Fourcroÿ , nous trouvons un fommaire des
expériences qui ont précédé la publication de ion
ouvrage , avec ce jugement : « Tous les muriates
(uroxigénés font décompofés par les acides , fou-
vent avec une violente d é c rép ita tio n , avec un
dégagement de vapeur jaune-verdâtre, & d’une
odeur très-forte. Cette vapeur eft de véricabie
acide muriatique.furoxigéné:elle eft lourde, tombe
en efpèce de gouttelettes d’un jaune - v e r t, &
forme des ftries comme huileufes fur les corps
auxquels elle adhère.’» Cette aflertion n’eft accompagnée
de rien qui la confirme, & n eft pas à
beaucoup près aufli bien prouvée que l’opinion de
M. Berthollet. Ainfi le fait eft que l’exiltence- de
l’acide muriatique hyperoxigéné , & de fa combinaifon
avec la potafle , eft uniquement fondée ,
quant à préfent, fur la conjedture de M, Berthollet
5 mais cette conjecture, aufli bien que toute
fa diflertation fur ce fujet, a les traits du génie',
qui caraêtérifent les productions de ce profond
philofophe. On a fait quelques remarques fur d’autres
combinaifons falines formées en faâfant pafler
un courant d’acide muriatique oxigéné au travers
de diverfes diflolutions d’alcalis & de terres, ou
en les combinant de auelqu’autre manière. MM.
Dolfuz, Gadolin, VanMons, Lavoifîer & autres
ont légèrement fait mention de ces combinaifons,
mais , excepté M. Berthollet, je ne connois point
de chimifte qui ait approché autant de l ’état réel
de la combinaifon de l’acide muriatique & de l’oxi-
gène avec la potafle, que M. Hoyle de Manchef-
ter. La véritable nacure de ce fel eft néanmoins
une de ces chofes qu’un grand nombre de per-
fonnes croient fans preuve, & que plufieurs autres
ont été fur le point de découvrir.
« Je dois mettre actuellement fous les yeux de
la Société, le détail des obfervations & expériences
qui m’ont conduit à conclure que l'acide muriatique
exifte fous la forme d’acide muriatique
oxigéné & hyperoxigéné, comme le titre de ce
Mémoire l’annonce , & que, dans ces deux états,
il eft capable d’entrer dans des combinaifons falines.
» Dans cette intention je décrirai :
« i°. Les moyens par lefquels je penfe avoir réuffi
(1) « J ’ai préféré le moc oxygenired, die l’auteur, à celui
d’oxygenated, parce, qu’are eft la terminaifon propre de certains
Tels formés par les acides en iqüe. On fera quelques autres
remarques fur ce fu je t, dans un ouvrage a&uellemenï
- fous preffe, Remarques fur La nomenclature chimique. »