
M M E S
qui le condiment, y font moins adhérons, moins
étroitement unis.
a ÿo. En jetant du mercure‘très-divifé, en le pref-
fant & le fai Tant tomber, en pluie par la peau de
içhamo.is dans du. foufre fondu à parties égalés., &
en agitant le mélange, l’union dw.mcrcureayeu ie
foufre a lieu ùè:S;-prôm jkern.eji.c. il faut remuer
.fans interruption.,-retirer.1© mélangeidu feu quand
J.e mercure a p refq.u ,’en.ci ère me n t ..d i lp a r u , ç o n tin u e r
■ à 1 agiter hors du- feù, jufqu’à. ce que, par le re-
froidilfement Jk le mouvement , le tout fe eon-
Vertifie en petits grumeaux qù’on rédiùc en pouf-
fîère fine dans un mortier, qu’on pâlie à travers
un .-tamis fin., & qu’on conferve fous: ftë nom de
fulfur,e no;in pur \k Jeu,, ou d‘éthiops mmiral par La
fonte. Tous'les chim j iles fe, gfonti réunis pour dite
^.u.e^id^ins.qèfulfure, I© foùfsfe:8c \e-rneccurc étoient.
plus intimement unis que dans celui, qui eft fait,à
froid. WaîieriuSüdui donnbitrpout caraètèfes dif-
■ tinétifs de ceux du premier,.de në'point blanchir
]’or, de contenir, moins; de foufre, de ne point
-offrir ;de-globules de mercure aufli vifibles_à la j
loupe,' mais, des parties, brillantes rayonnées
comme une ;mine^ fulfute.ufe , de ne point) donner
de pellicules ,i& de tepandre unei odeur-:beaucoup
moins ;forte par l’aétion. des.Jelfives; alealinës.iQh
.obferve encore ;én?la >préparant:, ;que,cettë corn-
binaifon' faite pat ile. feu eft très.-l'ufeëptible de
•s'enflammer-ji:'.quand cela arrive on l’éteint
pour conferver éec fujfure noir; car- fans .cela il
paiieroit au violet j. & prendroit déjà le caractère
du fuUuré/rougé. .
• j i . Qn forme également; un. fulfure de mercure
p oit; en triturant de.d’oxjde dd .mercure rouge, avec
du. fpufre -pendant quelque .tems; U, faut prendre
garde de trop chauffer ce ,mélange,quand on iveut
l’aider:'par.jlfo'ôtion, du feu; car il elt fufceptible
de détonation , fuivant ]e^ expériences de.Bayen,
qui - .a fait Eliminer cous ries o.xides dé mercure.3 à
la vérité ayec, une petite proportion de-foufre &
en les chauffant vivement. La. même combinai foin
en fulfure .'noir :a- lieu; làirfqu’on agite: du mercure
ayec deil’eau.chargés*!©sg.az.hydrogène fulfuré;
comme jë-l’ai découvert dans l’an aiyfe de lie au de
^loFitmOrency., en traitant Loxicié . dé mercure
rouge, ou en précipitant: fes^diffolutions-acides
par la même earnou par les hyjdrofuifures alcalins..
Dans cecasy l’oxide..mercuriel eft réduit par l’hydrogène
la:foufre jnis à. nu fe combine tout à
coup avec le >raercure. ; .
i y?-. ;Loffqu’on.chauffe dans un vaiffeau ouvert
le-fulfurje noir.dè^mercure, fait à. parties:égales de
foufre &c. àe mercure y comme il a été dit cndeffus,
;il fe. forme beaucoup d’acide fulfureux; le com,
pôle prend ;peù à peu. une'teinte violette. £ i, dans
-ce.t'étàt de poudre violette, ;on chauffe le;fulfure
d&mercure«ainfi modifié;dans un matras à un grand
feu, il;ffe!fubiirÀe;en un pain.-roilge-foncé, bril-
lanti, ccifta|lin..& .aiguillé ,: qu’on-nommoit, dans
J‘anieienne in© nie tic 1 atw i&j ; cinnabre. artificielparce
M JE K
qu*il imite allez bien celui de la nature , que.
1 on defigne par le nom de fulfure rouge de mercure.
Les auteurs de procédés chimiques varient entre
eux fur la manière; de préparer ce compofé. Celle
qui réuflit le mieux & qui donne le plus beau produit
, a été décrite par Vogel. On unit fept parties
dg mercure , qu’on fait palier à travers une peau
dç. chamois , à une partie de foufre fondu dans
un vafe de terre, en agitant beaucoup le me*
lange--, jufqu’à;.ce qu’il foie complètement réduit
en fulfure noir. On mec ce fulfure dans une
phiole à médecine, ou plutôt dans un matras
qu’on place dans un creufet garni dé fable, lequel
eft-ehauffé graduellement dans un fourneau ,
jufqu’à lui.-foire.«éprouver umaffez violent coup
de feu,-&• jûfqu’à ce qu’on s’apperçoive que la
matière, eft lubiîmée au haut du va(e de verrez On
ôæe alors reeluirci du creufet; on le buife^ & on
trouve une mafTe aiguillée rouge , d’une , couleur
d’autant plus brillante & plus belle, que le feu a
été: plus fort* Il eft inutile de .rectifier ce fulfure
rouge Ae jnercure, .& furtout de répéter cette longue,
difficile & coûteufetopération fix à fept fois
de fuite , comme le recommandent quelques chi4
«liftespnifqnsi, dès. la-première., .\qiiand .elle a
été .bien faite, le produit-eft très-beau .& très*
pUF„
53. On trouve une grande différence d’opinion
I parmi les auteurs de: chimie fur la proportion dés
i fXW.Ôpzs àn-cinnabre.artificiel. Lémery y croyoit
le.foufre dans- la proportion d’une partie à deux
à^merctm >-[Gàrtheufep/4àn's de lie de une rà-. fept
deux, tiers.'; Mander, ; d^tune:à trèntè ;) Macquery
de.une.à-fept .©U: Inuitd. de"là quelques -chimiftôs
ont pen^. que ce> coinpofé>po:u»voit.. varier fui varie
la.quantité relarivè:de'foutre-& de mercure errA
ployée pour, préparer Véthiops minéral, avec lequel
on le.fabrique)) mais je puis aflurer que, dans.le
beau cinnabre;,1 ce mercure'<ùû an foufre comme 88
eft .à 12. S’il y a voir plus de foufre,lé fulfure feroit
violet ou noir ’s’il-y1 en avoir moins-, il feroit
également violet, ou noir : de'maniéré que , par
rapport :àu ©innabre^, il exifte’ du fulfmre noir de
mercure avec excès de foufre, 8c du fulfure noir
de.\mércure avec excès de mercure ; auffi , foît qu’on
foude. plus.ou moins de foufre-ou qu’on broie plus
ou moins de mercure avec du cinnabre, il en ré-
fulte toujours un compofé?'plus ou moins noir.
-Tnckert, apothicaire hollan.iais ; a décrit dans le
Journal>de Crell le procédé fuivant,.pour fabriquer
le cinnabre dans un laboratoire ou on en faifpit
Une 'grande quantité à Amftèrdam ;;ii a été inféré
dans les Annales de Chimie, tome IV 3 page 2y. On
prépare d ’abord l’oxide mercuriel-fulfuré noir, en
mêlant;cent.cinquante parties de foufre & mille
quatrèrvingts parties de mercure , en expofant ce
mélange ià un feu modéré , dans une chaudière de
fer plate &<polie ; on le broies on en remplit de
pstits..flacons de.terre deftinés à verfer par. partie
la matière dans l’appareil ou fe fabrique l’oxitle
M E R M E R a 5
de mercure fulfuré rouge. Cet appareît conlîfte en
trois grandes jarres de terre enduites de lut feché
d’avance à leur extérieur, & placées dans^ des
fourneaux, de manière que la flamme circule librement
autour des jarres : on allume le foir un feu
de tourbe fous les vafes, de maniéré a en faire
rougir le fond ; lorfqu’ils font rouges, on jette la
matière d’un flacon dans la première jarre, on
vide un fécond flacon dans la (econde , un pareil
dans la troifième, & on continue ainfi fucceflive-
ment à verfer dans chacune jufqu’à deux ou trois
flacons à la fois, fuivant la force & la rapidité de
l’inflammation ; car le mercure fulfuré noir, a cette
chaleur rouge, s’allume tout à coup, & la flamme
s’élève fouvent à un 8c meme a deux métrés au
deflus des jarres. Quand cette inflammation eft
un peu diminuée, on bouche chaque jarre avec
une plaque de fonte de fer, qui^s y applique exactement.
Le verfement de la matière dans les jarres
dure trente-quatre heures , & chacun de ces vaif-
feaux contient quatre cent dix parties de matière ;
favoir: trois cent foixante de mercure, & cinquante
de foufre. On entretient la chaleur fous les vaif-
feaux jufqu’à ce que la matière foit toute fubli-
mée ; ce qui exige trente^-fix heures de feu on
modère le feu fuivant la hauteur de la flamme qui
fe montre, en ôtant le couvercle > il eft convenable
lorfque cette flamme, alfez vive, ne s’élève
qu’à neuf ou douze centimètres au deffus de l’ouverture
des jarres : on remue pendant ce tems la
matière toutes les demi-heures avec un triangle
de fer. Quand l’opération eft finie, & que les jarres
font refroidies , on les retire avec les cercles
qui les foutiennent ; on les caffe, & on trouve
dans chacune quatre cents parties de mercure fulfuré
rouge : il y en a dix de perdues dans chaque
jarre. Les ouvriers ont dità-M. Tuckert, qu’il n’é-
toit jamais arrivé d’accident dans leur opération,
depuis treize ans qu’ils étoient dans l'établide-
ment. ”
54. On fait auffi du fulfure noir 8c rougs de
mercure par la voie humide. Toutes les fois qu'on
agite du mercure coulant dans une diffolution de
fulfure ammoniacal hydrogéné ou d’hydrofulfure
d’ammoniaque fulfuré, ou qu’on précipite une
diffolution de ce métal par l’un ou l’autre de ces
compofés, on a d’abord un fulfure noir de mercurey
mais en le laiflant, dans le premier cas, quelques
jours, &r dans le fécond quelques heures dans
la liqueur, ce corps ne tarde pas à paffer à un
rouge brillant 8c magnifique. Le même phénomène
a lieu avec les fulfures à bafes d’alcalis fixes ou
de terres, mais moins promptement, moins facilement
que par celui de l’ammoniaque. Voici ce
qui fe pafîe dans ces opérations. Lorfqu’on met en
contaét du mercure coulant avec des fulfures hydrogénés
, il fe forme d’abord un fulfure noir de
mercure, qui, fublimé, donne du mercure & du
cinnabre; mais avec le tems , & furtout en renouvelant
le fulfure hydrogéné, il fe fixe plus de fou-
Cm mi e , Tome V .
fre dans le mercure ; de manière que celui-ci paffe
à l’état de cinnabre, en faifant paner le fulrure
hydrogéné à l’état d’hydrofulfure pur ou au moins
peu fulfuré. Quand au lieu de mercure on met en
conta# une diffolution mercurielle avec un hydro-
fulfure fulfuré alcalin ou terreux, il fe forme d a-
bord du fulfure noir de mercure, contenant plus
de foufre que le cinnabre ; mais çe fulfure noir de
mercure, cédant une portion de foufre à l’exces
d’hydrolulfure fulfuré, qui n’eft point décompofé,
il en réfui te quil paffe à l ’état de cinnabre, &
que l’hydrofulfure fulfuré devient fulfure hydro-
gène.
y y. Les propriétés qui caraâérifent le fulfure
de mercure rouge font les fuivantes. Il eft inaltérable
à l'air : chauffé dans un vaiffeau fermé, il fe
fublime fans décompolition. chauffé lentement Sc
graduellement dans un vaiffeau ouvert, le foufre
fe volatilife, & le mercure réduit fe diffipe complètement
; c'eft ce qui a lieu dans les fumigations
qu'on en fait : il ne colore & ne blanchit point
l'or ; les acides ne l'attaquent point, quoiqu'ils
aient en général la propriété de diffoudre les métaux
fulfurés. La chaux, les terres alcalines en général
& les alcalis le décompofent ; ils en abfor-
bent le foufre & en réparent le mercure à une haute
température. Ce qui refte dans la cornue eft du
fulfure de la bafe employée. Comme il ne fe dégage
aucun gaz, de cette expérience on peut encore
conclure que le cinnabre ne contient point
djaxigène. Le cobalt, le bifmurh, l'antimoine,
l’ étain, le fer & le cuivre ont la propriété d'en
féparer le mercure en abforbant le foufre. On trouva
auffi que ces mêmes métaux ont celles d'enlever
l'oxigène au mercure, & en conféquence de réduire
fon oxide.
yé. Le mercure s'unit à beaucoup de fubftancei
métalliques; il les diffout, les ramollit, & forme
avec elles des combinaifons qu'on nomme amalgames.
Elles font d'autant plus folides, qu’elles
contiennent une plus grande quantité de métaux
étrangers au mercure. Quoique le feu les décom-
pofe en général & en fépate le mercure qui fe volatilife,
ce métal y eft rendu un peu plus fixe que
dans fon état naturel, & on a fouvent beaucoup
de peine à en enlever les dernières parties. La
plupart de ces amalgames font fufceptibles de
criftallifation.
y7. Comme il ne doit être queftion ici que de
l'union du mercure avec les métaux précédemment
traités, on fe contentera de décrire celle qu'il
contracte avec l'arfenic, le bifmurh & l'antimoine,
en obfervant qu'on n'a pas pu l'unir encore au cobalt,
au nickel, au manganefe, & qu'on n'a point
effayé de le combiner avec le tungftène, le molybdène
, le chrome, te titane & I'urane, fi peu connus
encore, comme on l'a vu dans les articles pré-
eédens, la plupart très-difficiles à réduire & à ob-
| tenir dans l'état métallique, &c fi peu abondant
jufqu ici dans cet état,
D