
de l’alcool mife fur un linge 8c preflee pour en
féparer le liquide, montra, après avoir été .fâchée,
toutes les propriétés de la cire. Dans la propolis
examinée. , la quantité de cette cire étoit, à
celle de la matière foluble à froid dans l’alcool , à
peu près dans le rapport d’un à lèp.t ; mais cette
propoition doit varier dans les differenr.es efpèces
de propolis.
6°. En faifant évaporer la première diffolution
alcoolique faite à froid, l’auteur a obtenu une
matière d’un rouge-brun, luifante, Lèche. & caf-
fante comme une réline.
7°. La même diflolution a été précipitée par
l’eau en un lait blanc, qui. a dépofé , au bout de
quelques heures, une fuolfance. filante 8c tenace ,
laquelle eft devenue* fragile par la defliccation. La
- liqueur d'où cette, matière a été précipitée par
l’eau, éclaircie par le repos & la filtration , con-
tenoit un acide qui rougjfioit.. fortement la teinture
de tournefol, mais dont la petite quantité n’a
pas permis de reconnoître la nature : peut-être
elt-ce de l’acide benzoïque.
8°. La propolis fe dilfout très-aifément dans les
huiles gralfes 8c volatiles, ainfi que dans l’éther,
de leur communique plus ou moins de confié :
tance.
5?°* Diftillée à une chaleur douce .dans urte cornue,
elle fournit d’abord une huile légère, d’une
odeur trës-fuave : par les progrès de la diltilla-
tion, elle fé colore, 8c devient de plus en plus
épaiffe î elle lai fie un charbon allez volumineux,
& par confëquent léger.
\On peut donc, d’après ces- expériences, conclure
qrue là. m,atiè,re de la propolis e.fi une véritable-
réfine ou, fi l’on veut, à cauie.de fon odeur
aromatique & de la préfence d’un acide, uneef-
pèce de baume particulier.
Ainfi hprop.olis que M. Vauquelin a eu occa-
fibn d’examiner, elt formée d’une réfine qui en
fait à peu près les trois quarts , d’une petite quantité
de cire. Bc. de débris de végétaux & d’animaux
très-reconnoifiables.
Il relie, à déterminer fi cette: fu.bfiance eft conf-
tamment compofée des mêmes élémens, & fi la
cire n’y feroit pas une partie accidentelle s ce qui
paroît vraifemblable ,.puifqu’il efi difficile de détacher,
la réfine fins entraîner, en même tems quelques
parties de cire. Au refie, c’eft à.des expériences
ultérieures , faites fur d’autres efpèces de
propolis3 à réfoudre cette queftion.
La propolis n'eii d'aucun ufage dans les arts : on
trouve cependant dans quelques auteurs,-, que,
difipute. dans-l’alcool, ou dans i’hui)e de térébenthine,,
elle peut fervir à donner une couleur (
d’or à l’étain &, au plomb réduits en lames minces,, !
& même, au cuir, au papier, 8cc.
Elle pourroit. auifi entrer dans-la compofitiem
de quelques parfums,
On l'employait autrefois en médecine,: on lui
attr.ifruojt même des venus affez remarquables, 1
j furtout pour la guérifon des plaies 8c des.ulcères ;
mais fon ufage eft depuis long tems abandonné.
PROPRIETES. On nomme propriétés les. quarté5
qui caiaélérifent les corps > i°. foitqu elles
appartiennent à. tout leur enfembie, & ce font
| alors, les propriétés générales , celles qui font in-
| hérentes à leur exiftence comme corps ; i° . foit
qu elles n’appartiennent qu’à une certaine collection
des corps : elles fervent alors à caraétérifer
■ les ciaffes, les ordres & les genres 5 3°. foit enfin
; qu elles foient propres à chaque corps en parti-
■: culier : telles font celles qui fervent de caractères I
fpecifiques.
•rv ^ a ^onc trois fortes de propriétés qu’on doit
diftinguer dans les corps , & qu’il eft néceflaire
-n conno*tie puifqu’elles font du reflort de
. 1 hiftoire naturelle , de la, phyfique 8c de la chimie,
& puifque c’eft dans leur étude 8c dans leurs
rapprochemens que confiftent bien véritablement
i c.es trois fciences.
Les propriétés appartenantes £ tous les corps,
font étudiées en phyfique comme propriétés générales
ou propriétés de la: matière. Telles font U
i pefanteur, l’étendue, la divifibjlité, la porofité,
l’impénétrabilité, la dilatabilité par la chaleur, la
difpoficion au mouvement ou la mobilité, la ten-
| dance au, repos ou la force d’inertie, 8c la ten-
, dance à 1 union entr’eux ou les affinités. Comme
il n’y a pas un feul corps naturel dans lequel on ne
\ trouve toutes ces propriétés réunies, & où l’on ne
puifle, par l’obfervation & l’expérience, en dé-
i terminer 1 intenfité, il en réfulte qu’on a dû'les
: regarder comme des qualités très-générales, véritablement
attachées à l’exiftence . des corps, 8c
pouvant fervir à, démontrer cette exiftence. Auifi
;:ce font ordinairement, ces propriétés que l’on commence
a .démontrer 8c à étudier en phyfique , ou
qui conftituefit le& premières parties de l’étude
de cette,fcience , de manière à compofer une ef-
pece d introduction indifpenfable à cette étude.
Tous les livres de phyfique , tous les cours qui
lui font confacrés, offrent en effet, dès leurs premières
pages ou dès.leurs premières leçons, l’ex-
pofition des lois que la nature s’eft preferites en
conftituant les corps.
v Les propriétés du fécond ordre, ou celles qui
n appartiennent qu’à un certain enfembie ou groupe
de corps, font extrêmement variées , 8c fervent
a claffër ces corps &:■ à les ordonner entre
eux. Ainfi les corps qu'on nommoic autrefois les
'élémens , fe. diffingiro-ient de tous les .au très par
leur maffe ou leur, grande étendue, & par leur
fimpiicité; les minéraux, par leur forme inorganique
, leur pefanteur, leur tiftu Amplement grenu,
lamelle ux où fibreux fleur croiffartce, par jüxta-
pofition extérieure de nouvelles parties. Dans
l’enfemble de ces corps; foffiîes on fe fep e, pour
les ranger entr’eux , de la difpoficion des-uns à
s’éleÇtrifer par la chaleur; de celle des autres, à
s3éle6trifer par le frottement, de la fufîbilité plus
Ou moins facile ou difficile, du brillant ou du rr.at
de leurs couleurs , de leur coloration confiante
ou variable , de leur forme , de leur duveté, de
leur pefanteur fpécifique , de leur manière d’être
altérés par le feu, par l'air, par l’eau , par les
acides 5 de leur fcintillation par le choc gu briquet,
ou de l’abfence de cette propriété'.
Les végétaux qui tonftituent un grand ordre de
corps connus dans leur enfembie fous le nom de
régne végétal3 ont tous une forme générale, une
flruêlure intérieure ceiluieufe 8e vafculaire, une
manière de croître par des fucs introduits dans
leur intérieur, une fucceffion de phénomènes déterminés
par la température de l'air , qui compo-
lènt une férié deTcènes confiantes, telles que
l’ouverture des bouigeons, i’appaiicion & le développement
des feuilles ou la foliaifon, l’éruption
des fleurs ou la floraifon, la formation des fruits,
leuraecroiflement & leur maturation. Ondiilingue
par des propriétés fpét iales en quelques fortes les variations
de ces propriétés générales, comme la fron-
daifon temporaire ou perpétuelle ; les fleurs prin- '
tanières, eftivales ou automnales, &c. Ces pro- ;
priétés continuent dans leur enfembie ce qu’on |
nomme la vie végétale, qui diftingue éminemment
le règne végétal du règne minéral. En étudiant
enfuite les végétaux comparés entr’eux , o,n les \
partage en groupes ou en tarai liés naturelles, d’a- ?
près des propriétés appartenantes a chaque groupe \
en particulier, telles que l’exiftence d’un ou de \
deux cotylédons dans la graine ou fon abfence te-1
taie ; la pofition refpeétive & le nombre dès par- j
tics de la fruêlificàtion, furtout l’attache des ;
étamines, la ftru&ure intérieure des graines, celle ;
du calice, de la corolle, des étamines & dès pif- I
tils ; la pofition d»s feuilies alternes ou opposées
, &c.
Il y a de même dans le règne animal , comparé
aux règnes minéral & végétal, des propriétés qui,
en caraêlérifant en général le ,groupe d’ êtres dont
le règne fe compofe, fervent enluite à les divi-
fer, à les partager entr’e.ux en ordres ou familles
& en genres, partage qui apprend à reconnoître
fans erreur les efpèces différentes. Ainfi les propriétés
communes à l’enfemble des animaux, &
qui, comparées à celles qui appartiennent à tous
les corps de la nature, ont' moins de généralités
qu’elles, font l’exifience delà vie aétive, de la
locomotion'& de la fenlîbilité, fondées fur la
ftiuélure des organes de la circulation, le coeur,
les artères & les veines ; fur ceux du mouvement
mufculaire du cerveau & des nerfs ; parties
qui font confiantes dans tous les animaux , & qui
n’exiftent pas dans les végétaux. Ces parties, variant
de forme, de, pofition, de grandeur relative
& de fituation refpeétive entr’elles, concordant
d’aille.urs avec les- formes des organes
extérieurs & des extrémités du corps, & furtout
ûts mâchoires, des délits-, des oreilles, des cornés,
des pieds, de leurs divifiens en doigts, de
la peau couverte de poils, de plumes , d’écailles
ou d’un épiderme nu, font très-utiles pour claf-
fer & difpofer méthodiquement entr’eux les ordres
ou familles, les genres, les efpèces & les
variétés des animaux. Ce font autant cfe propriétés
organiques influentes fur le s fonctions animales,
I qui font d’autant plus générales qu’elles appartiennent
à un plus grand nombre d’étres animés, &
qui fe particularifent en proportion qu’elles def-
' cendent des groupes jufqu’aux efpèces.
On voit que ces propriétés du troifième ordre,
qui dans les trois règnes appartiennent aux efpèces
, & ne peuvent plus être appliquées à des
groupes d’êtres naturels . doivent être les plus
nombreufes, les plus variées, 8c que , comparées,
foit entr’dles, foit avec les propriétés des genres ,
avec celles qui caraêtérifent les ordres & les ciaffes
dans chaque règne , elles doivent lai fier dans
l’efpritde ceux qui les étudient & qui font forcés
de les méditer, des^racesprofondes fur l’enfembie
de tous les êtres, & former par conféquenc une
.fuite de connoiffances exactes fur leurs caractères
diftinétifs. C ’eft cette fuite quiconfiitue les fciences
phyfiques, telles que la phyfique expérimen-
' taie , i’hiftoire naturelle dans toutes fes branches,,
la minéralogie, la botanique, la zoologie, auxquelles
tiennent de fi près la métallurgie, l’agriculture,
l’anatomie, la phyfiologie & la médecine.
Tout ce que je viens de dire femble ne s'applique!
qu’indireélement à ,1a chimie , 8c cependant
il” y a des rapports eflfentiels entre ces généralités
8c la fcience des affinités chimiques. Celles-ci,
dont la connoiflance conftitue la véritable chnniei,
font en effet le produit des propriétés générales ou
particulières q.ue la nature a placées dans les corps.
C’eft en vertu de l’ama&ion moléculaire qu’ils
exercent les uns fur les autres, que les affinités
chimiques ont fieu ; 8c commé cette attraction varie
entre les corps divers, fuivant leur état 8c leur
quantité, la fcience confifte à érudier l’effet de
cette force par l’expérience, 8c à déterminer ce qui
fe paffe entre les corps mis en contaêt. Par- cette
expérience, on trouve qu’un corps peut s’unir à
un autre corps, refufer de fe combiner à un troifième
, s’unir plus intimement à l’un qu’à l’autre,
8c peut par là féparer l’un de l’autre en détruifant
leur eombinaifon. On apprend encore le rapport de
quantité ou la proportion dans, laquelle, les .corps
peuvent s’unir entr’eux, s’ils font fufceptibles de
s’unir dans diyerfes proportions, comme cela arrive
fouvent, :8c comment, en raifpn de ces proportions
mêmes , les affinités éprouvent des variations
, ainfi que toutes Us autres .propriétés des
combinaifons.
Rien n’eft plus remarquable 8c plus iméreffant
que l’étude de tous les changemens oui ont lieu
dans Les propriétés des corps , fuivant la nature 8c
la proportion des combinaifons que l’ait chimique