
pierres gemmes ou précieufes d'autrefois. Les p'ê*
ridots lont facilement rayés par la lime & le quartz»
ils font verts-olive & tranfpareris ; ils ont une cal-
fure conchoïde éclatante; leur fur face eft écaii-
leufe lorfqu’ils font roulés ; iiffufîbles- au chalumeau
3 ils yperdent leur couleur & bruni fient.
Leur forme eft un prifme comprimé , à huit
pans, terminé par une pyramide tronquée ; ils ont
une double rétraction; leur pefanteur fpécifique.
eft entre 3,2 & 3,4. Il entre dans leur compoficion
de la magnéfie & de la filice avec du ter, qui varie
d’un à deux dixièmes.
> M. Brongniard diftingue 'deux variétés de pé*
rldot dans Ion Traité de Minéralogie : i°. le pérido:
chryfolite ; il contient 0,50 de magnéfie, 0,3$
de filice, & 0,09 d’oxidede fer, fuivant M. Vau-
quelin. Celui du commerce paroîc être roulé, &
vient du Levant : on le trouve en Bohême, en
Hongrie, dans les volcans de rifle-Bourbon. '
2°. Le pèridot olivine, ou pérido t informe, en
maires arrondies, quelquefois ttès-volumineufes,
pefant 3,22 à 3,26, contenant0/38 de magnéfie,
plus de 0,50 de filice, o ,io à 0,12 de fer : il fe
trouve dans les bafaites du Vivarais, de Bohême,
de Heffe, de Hongrie, d’Inckd près Cologne?
Ces efpèçes de pierres précieufes font d’un fi bas
prix & d'une fi foible qualité, que les lapidaires
dilcnt : Qui a un pérido t en a trop,
PERIOSTE. Le périojls eft une membrane formée
-de lames minces & fuperpoféés, qui enveloppe
les os, & qui lès recouvre de fi.près, qu’elle
lie s'en détache que par un effort violent; lorf-
<Ju'on l'a enlevée» elle paroït fèchè & caffance. ;
•Le périofte fe difibut afiez facilement dans l'eau
bouillante, à laquelle elle donne la propriété de fe
prendre en gelée par le refroidiffement. Cette dif-
îoiution eft donc comme celle des tendons, des
aponeurofes, des membranes en-général, fufcep-
t ble de donner de là collé, dë fe combiner avec
le tannin , & de former avec lui un précipité
femblable au cuir tanné. La; membrane du pérïofie
paroîc donc être de la même nature que le tiifu
membraneux des os, qui fe fond dans l'eau bouillante
, & cela femble favorifer le fyftème de Duhamel,
qui veut que les os foient augmentés en
épaiffeur ou croiflent par l’addition des couches
du période y qui fe rempliffentde phofphate dé chaux
dans l'oflîfication.
PERLES. Les-perles font des efpèces de concrétions
animales y calcaires, formées dans, l'intérieur
de plulieurs coquilles bivalves de l’Inde.
Elles font cotnpofées dè carbonate de chaux, lié
par une fubftance gëlàtineufe. On en a parlé affez
en détail.à l’article N a c re de perde. ( Voyc^cet
article. ) *' - ■
P erles fa c t ic e s . Ce font de petits globules
de vene fouflé, percés aux deux bouts j auxquels i
bn donne la couleur & le brillant des perles èn y
fondant de l'effence d’orient, c’eft-à-dire, une
liqueur formée desécailles du petit poilfon nommé
ablette, cyprinus albula dë Linné, & d'ammoniaque.
Celle-ci, en fe volatilifant, laiffe l'écaille attachée
fur la paroi intérieure du verre, & l'orient
fe diftingue à travers. ( Voye% Varticle E ssence
d’o r ie n t .) Autrefois on rempliffoit les perles
factices de cire blanche : on a .renoncé depuis long-
tems à ce mode de fabrication, & celle d’aujourd'hui
eft parvenue à un tel point de perfection,
que lespcr/« artificielles furpafferoient en beauté
les perles naturelles fi la rareté de celles-ci & leur
prix ne fubjuguoient pas l'opinion.
PESANTEUR. La pefanteur eft une propriété
des corps, en vertu de laquelle ils tendent à s'approcher
les uns des autres. Il eft certain, par
exemple, qu'un corps quelconque, qui rèpofe fur
la furface de la terre, ne peut en être féparé ou
enlevé que par le fecours d’une force fupérieure à
ce qu'on appelle fonpoids > & que ce même corps,
après avoir été ainfi enlevé, fe reporte avec précipitation
fur la terre auftitôt qu’i l . ceffe d’être
foutenu & qu'il .eft abandonné à lui-même. Les
hommes ont été témoins de tout tems de ce grand
phénomène , la plupart fans y faire la moindre attention
; mais fes philofophes l'ont toujours admiré,
en ont cherché lacaufe,& ne l’ont point
trouvée ; ce qui n’eft point furprénant j car on ne
connoît point encore toutes les circonftancés de
la pefanteur $ on n'eft point encore afluré que
toutes les parties de la matière aient cette pro^
priçté (1) j ce n’eft même que depuis le. renouvellement
des fciènces, c'eft-à-dire-, dans le dernier
fiècle, qu'on a trouvé que l’air eft pefant, &
qu’il gravite fur là terre. Nous ne nous arrêterons
donc point à faire aiicun raisonnement fur cet objet
obfcur ; mais comme les effets particuliers de
la pefanteur influent infiniment dans tous lès phénomènes
chimiques , & qu’il eft même probable
que la pefanteur particulière des parties intégrantes
des différentes fubftances eft la caufe primitive
de l’aCtion qu’elles ont les unes fur les a'utres,
il convient que nous entrions dans quelque’deçà.1
fur cet objet.
Il faut remarquer d'abord qu’on peut confidé?
rer’ Jz pefanteur d’un corps quelconque de deux
manières différentes. Premièrement, tout corps
confidéré. comme pelant , peut n'être compare
qu’à luLmême,. c’eft-à-dire, à des quantités, plus
ou moins grandes de matière de même nature que
: (1) ïl n ’y a pas-airjokrd’iiiii un feuf phy/îcien qui doute
qu'aucun corps puifft êtr'e fins pefanreur. Cette propriété cil
même généralement regardée aujourd'hui comme la preuve-
la plus forte de l’exiftence des corps. La lumière même,
qu'on rie- peut pas p è fe p a de la pefanteur ou''4e]l’attràc-
tion pour d’autres corps, puisqu'elle proche, s’infléchit à leur a-p-t
lui : on remarque dans ce cas, que plus le corps
a de maffe ou ae quantité de matière, & plus l’effet
de fa pefanteur eft grand : d’où il luit que la
pefanteur des corps eft en raifon de leurs maffes »
en forte que fi la pefanteur d’une certaine quantité
d’une fubftance quelconque agit avec un certain
degré de force , des mânes deux, trois ou quatre
fois plus confidérables de la même matière , auront
un effet de pefanteur double , triple , quadruple,
&c. La pefanteur des corps, cotifidérée ious
ce point de vue, eft ce qu'on nomme leurpefanteur
abfolue. C'eft, à proprement parler, leur poids ou
l’effet conftant de pefanteur d’une même quantité
de matière quelconque : ainfi on juge qu’on a une
égale quantité de deux fubftances hétérogènes,
de quelque nature qu'elles foient d’ailleurs , quand
ces deux quantitésproduifent un effet égald t pe-
fanteur. Le poids ou la quantité d'une fubftance
eft donc une même chofe. Les hommes font convenus
de s'en tenir à certains effets de pefanteur,
pour déterminer les poids ou quantités de matière
de toutes les fubftances quelconques, & ont
donné différent noms aux poids plus ou moins con-
fiérables, comme de grains, de gros , d'onces, de
livres, &c.; en forte que deux quantités de fubf-
tances différentes, qui produifent un même effet
d e pefanteur, c’eft-à-dire , d'un gros, d’une once,
d’une livre, & c ., font réputées égales, & avec
raifon ; c’eft dans ce fens qu’on dit qu’une livre
de plomb, n’eft pas plus pefante qu’une livre de coton.
Cette pefanteur abfolue, poids ou quantité
de matière des corps quelconques , fe mefure
par le moyen de la balance ordinaire, laquelle
n'eft autre chofe qu’un levier fufpendu librement
fur fon centre de gravité, qui doit être en même,
tems le jufte milieu de fa longueur pour que la
balance foi t bonne. Deux quantités de matières
fufpendues chacune à une des extrémités de ce levier
ou fléau de la .balance font réputées égales ou
de même poids quand ce fléau fe foutientdans une
direction parfaitement horizontale. Ce moyen eft
le plus jufte & le meilleur de tous, pour déterminer!
les quantités de matières qu'on emploie ;
fl eft;.fort ufîté dans le commerce & dans ies ufa-
ges de la vie ; il eft auffi le feul dont on doive fe
fervirdans toutes les opérations de chimie, qui
demandent de F exactitude (1
En fécond lieu, on peut confidérer un corps
comme pefant , en ayant égard, non-feulement
a famafiè ou quantité de matière, mais auflî à l’ef-
pacè qu’il occupe, c’eft-à-dire, à fon volume»
alors on trouve une différence.très-grande-.entre
tous les corps que la nature nousvoffre. Cette dif-
• (1) C’eft ici le lieu de rappeler ce qui a été déjà die au
^*>nieont fEaair.lea, .kdcoei t; êlatrveo idr ’u: nqeu;e -j ucfette filaèf tpruarmfaeijtist ,. ptorèusr- dliefsf icei;çlep éà-
riences dè; chimie , ÔCqu’à ceo egard; il y a une grande dif-
dro nyc ea ternetnrete ', leasn se.;x ;périences aduelles, fie celles-qu’pn faifoic
Cjujmiz. Tonte V ,
férence vient de ce qu’il n’y a aucun corps qui ne
foit comme criblé d’une infinité d’efpaces vu ides
entre fes parties propres; ces vuides s’appellent
des pores , & tous les corps diffèrent beaucoup
les uns des autres par le nombre & par la grandeur
de leurs pores. On,fent bien que ceux qui
font les moins poreux, doivent contenir, fous le
même volume , une plus grande quantité de matière
que ceux qui font les plus poreux , & que
par cortféquent un corps d’un certain volume,
mais fort peu poreux, doit avoir une plus grande
pefanteur .abfolue , ou un plus grand poids qu’un
autre corps de même volume, mais plus poreux.
Comme ces différences dépendent de l’efpèce particulière
de chaque corps , la pefanteur appréciée
de cette manière fe nomme pefanteur fpécifique :
on pourroit la nommer auflî relative , parce qu’on
ne peut en juger qu’en comparant les corrs les
uns aux autres. Cette pefanteur des corps eft une
feule & même chofe avec leur denfité , comme
il eft aifé de le voir par ce qui vient d’être dit à
ce fujet. Il fuit de tout cela, que la pefanteur fpécifique
ou denfité confifte dans le, rapport qu’il y à
entre leur malfe ou pefanteur abfolue, & leur -volume;
qu’elle eft d’autant plus grande, que la première
eft plus confidérable, & le fécond {dus petit,
ou , comme difenc les géomètres » »qu’elle eft
en raifon directe de la maffe; & inverfe du volume:
d’où il fuit que fi deux corps que l’on compare
l'un à l’autre, font égaux en volume, ils feront
entr’eux comme leurs poids réels ou maffes,
& que s’ils font égaux en maffe ou poids réels,
Üs feront entr'eux réciproquement comme leurs
volumes , c'eft-à-dire, que la pefanteur fpécifique
du corps le moins volumineux furpaffera autant
celle du corps le plus volumineux, que le volume
de ce dernier furpaffera celui du premier. Ainfi,
par exemple, fi l'on a deux différens corps , chacun
d’un pouce cube, dont l'un pèfe douze onces,
l’autre pèfe feulement une once, le premier
fera au fécond comme douze à un, ou fa vefin-
teur fpécifique fera douze fois plus grande; de
même fi l’on a douze onces de chacun de ces deux
corps, & que l’un ait un volume de douze pouces
cubes, celui d’un. pouce cube, fera auffi douze
fois plus pefant fpécifiquemenc que celui de douze
pouces. Mais fi les deux corps dont on veut comparer
la denfité font inégaux tant en poids qu’en
volume, alors on trouvera le rapport de leur denfité
en divifant le poids de chacun par fon volume
les derifités-de ces corps feront entr’elles
comme les quotiens de ces divifions. Je fuppofe,
par exemple, qu’on veuille comparer la pefanteur
fpécifique de deux corps , dont l’un pèle trente-
fix onces & a trois pouces cubes de volume , &
dont l’autre pèfe quarante-huit onces & a douze
pouces de volume ; divifaftt trente-fix par trois, je
trouve que le quotient douze exprime- la pefanteur'
fpécifi.que.du premier corps ; pareillement divi-
fant quarante-huit par douze, le quotient quatre