
fins dans les criftaux opaques. Les criftaux les plus
diaphanes nes’élt&rifent que très-foiblement par
? ' ottemént. Sa forme primitive, ainfi que celle
de les molécules intégrantes, eft le cube.
Quelquefois , dans les formes fecondaires , chaque
angle fonde du cube eft remplacé par trois facettes
triangulaires ; quelquefois i! offre un polyèdre
jemblable au grenat, à vingt-quatre facettes
trapézoïdes. L une eft l’analcime triepointe^ l’au-
lv? ™‘raPeloidale ; la première étoit autrefois la
leoluhe cubique ou à trente facettes ; la fécondé la
leolithe granatique : il y en a un radié & un amor-
pne : on en trouve de tranlparent, d’opaque , de
blanc & de couleur de chair. M *
L’analcime fe fond fans fe bourfoufler au cha-
lumeau, en un verre demi-tranfparent. On la trou ve
en cnliaux gioupés, dépofés par l’eau dans des
nllures ne laves dures. Elle eft manifeftement
polteneure a leur formation, tandis que l’amphi-
gène 1 a précédé & a été enveloppé par elles. On
a depujs peu une analyfe exaéle de J
elle elt de M. Vauquelin , & voici fes réfultats :
cent parties d analcime font compofées de filice,
Ojjôj d a.umine, o, 18 ; de foude, o ,io ; d eau , 0, 05^ ƒ ; de chaux, 0,02.
3 f°* La népheline ou pierre nébuleufe de M. Haüy,
KJommite de M. Lamétherie. Cette pierre avoir
è.te regardee comme une hyacinthe, & nommée
hyacinthe blanche de la Somma, nom de la montagne
du Véfuve, fur laquelle on la trouve. Born i
la nommoit balfate blanc, & Ferber fchorl blanc
hexagonal. Cjtft une efpèce diftinéle de compofé
pierreux, caraétérifée parles propriétés fuivantes.
£>a pefanteur fpécifique eft de 3,2741 ; fa dureté
lui permet de rayer le verre par fes parties aiguës ; fa
« e:ft ^onchoïde , tirant au vitreux lorfqu’on
J oblerve a la loupe. La forme primitive qu'elle af-
iecte aflez conftamment eft un prifme hexaèdre régulier
j celle de fa molécule intégrante eft le prifme
triangulaire équilatéral. Ses fragmens, mis dans l’acide
nitrique ^ deviennent nébuleux à l’intérieur;
<1UI a fpggéré lemom que lui a donné M. Haüy.
fille eft difficile à fondre au chalumeau ; elle contient
prefque partie égale de filice & d’alumine,
tres-peq de chaux & d’oxide de fe r , fuivant IV
nalyfe de M. Vauquelin. On voit qu’elle s’éloigne
beaucoup de l’hyacinthe par fa nature, quoiqu’elle
s en rapproche affez par fa forme.
36 . Uharmotorne , pierre nommée d’abord an-
dreasbagolithe ou andréoliihe, parce que c’eft d’An-
dréasberg en Saxe que vient ce compofé naturel.
Romé de Lille l’avoit nommé hyacinthe blanche cruciforme
, & Bergman l’avoit également rangé parmi
les hyacinthes. Sa pefanteur eft de 2,3. Il raie légèrement
le verre ; il a une caffure raboteufe. Sa pouf-
fière , jetée fur un charbon ardent, donne une lumière
phofphorique d un jaune-verdâtre. Sa forme
primitive eft un oàaèdre re&angulaire, qui
fe foufdivife parallèlement à des-plans paffant par
les aretes contiguës aux fommets, & par le centre«
Sa molécule intégrante eft un tétraèdre irrégulier.
Il eft ordinairement en macle compofée de deux
prifmes tétraèdres aplatis, terminés par deux pyramides
tétraèdres, & fe coupant à angle droit 5
ce qui lui a fait donner le nom de cruciforme. MM. Heyer, Klaproth & Taffaert y ont trouvé de
la filice, de l’alumine & de la baryte ; la première
en fait près de la moitié, les deux autres chacune
environ le cinquième. Suivant M. Klaproth, elle
contient 0,1 y d’eau.
370. Le péridot. On donne aujourd’hui le nom
de péridot à quelques pierres beaucoup moins norn-
breufes que celles qu’on à depuis long-tems confondues
fous cette dénomination, & queplufieurs
minéralogiftes n’ont pas même connues. Le péridot
a&uel a pour caractères phyfiques une pefanteur
égale à 3,4285, une dureté telle qu’ il raie le verre,
une très-foi te réfraétion double, une caflure ondulée
& brillante ; les joints naturels de fes lames
font dans un fens, parallèles à fon axe.
Sq forme primitive eft celle dun prifme droit,
à bafes rectangles.; celle de fa molécule intégrante
eft la même. Il y a p.lufieurs variétés remarquables
de cette pierre, furtout celtes qu’on nomme le
triunitaire , en prifme oCtogone, avec des fommets
à fix faces obliques, & à une horizontale ; le I
prifme eft fouvent ftrié ; le monoftique en prifme
oCtogone, avec des fommets à huit faces obliques,
& une horizontale; le continu en prifme à
dix pans, &c.
Sa couleur ordinaire eft d’un jaune-verdâtre. 11
faut y rapporter auffi; comme variété, la prétendue
chryfolite des volcans ou Volivine de Werner,
ainfi nommée à.caufe de fa couleur. M. Vauquelin a fait l’analyfe du péridot, & il
y a trouvé plus de la moitié de fon poids de ma-
gnéfie, un peu plus du tiers de filice, & environ
un dixième d’oxide de fer : il n’a eu que deux
centièmes de perte. Il a obfervé que cette piçrre
ne fe fondoit ni feule ni avec le phofphace de
foude au chalumeau, & qu’avec le borax elle don-
noit fans effervefcence un verre tranfparent, d’une
couleur légèrement verte.
38°. Le mica. C ’eft une des pierres les plus faciles
à reconnoître par fon brillant imitant fouvent
l’éclat métallique, par fon élafticité, par fa mol-
leffe, par fon toucher gras fans afpeCt onCtueux.
Sa pefantenr eft entre 2,6546 & 2,9341. On la
raie facilement; elle fe laiffe plutôt déchirer que
brifer. Sa forme primitive eft un prifme droit , à
baies rhombes , dont les angles font de 120 degrés
& de 60 degrés. Les divifions parallèles aux
bafes font très-nettes ; celles qui font faites dans le
! fens latéral font ternes & mattes. Sa molécule jm-
; tégrante eft de la même forme.
On difiingue parmi lés variétés de forme de
cette pierre, le mica primitif ou en prifme rhom-
boïdal court; le mica prifmatiqueen prifme hexaè-
, dre ou en lames hexagones; le mica foliacé, talc
ou yerre de Mofcovie ; le mica lamelliforme ; le
ttlica kéhifpkérique ; le mica filamenteux ; le mica
pulvérulent. Sous le rapport de la couleur, il y a
du mica doré, du mica argenté, du mica verdâtre ,
rougeâtre, jaunâtre, brun & noir; il en eft de
tranfparent, de demi-tranfparent & d’opaque.
Le mica eft une pierre primitive , mêlée dans les
granits avec le quartz & le feld-fpath ; fouvent il
eft entraîné dans les terrains fecondaires ; c’eft
une des fubftances naturelles, qui réfléchit le plus
fortement la lumière.
Le mica eft fufible au chalumeau en émail blanc,
gris, verdâtre ou noirâtre. Son analyfe exaéfce
a offert à M. Vauquelin la moitié de fon poids
de filice, un tiers d’alumine , plus d’un vingtième
d’oxide de fer, & très-peu de chaux &
de magnéfie.
Il eft fort employé pour garnir les fenêtres &
celles des vaiffeaux furtout au lieu de verre, pour
fabriquer des lanternes, pour orner des ouvrages
d’agrément, pour fécher l’écriture, &c. Dans ce
dernier ufage , on le nomme improprement poudre
e t or ou d* argent, or ou argent de chat, &c.
390. Le difikène Cette pierre, qui a été nommée
cyanithe, fchorl bleu fcfappare, a une pefanteur
fpécifique de 3,5170. Elle ne raie le verre que
lorfqu’on le frotte avec une pointe très-aiguë de
cette pierre. Elle n’ a qu’une réfraction fimple. Sa
forme primitive eft un prifme oblique quadran-
gulaire, dont les pâns font inclinés entr’eux d’environ
103 degrés. Sa molécule intégrante eft de
la même forme. Il y a toujours dans les criftaux de
cette pierre des divifions parallèles, à deux pans
oppofés , qui font beaucoup plus nettes que celles
qui répondent aux autres pans.
Parmi ces variétés de forme, une des plus remarquables
eft celle de prifmes hexaèdres, qui
s’appliquent deux à deux de manière à offrir un
angle rentrant d’un côté, & un angle faillant de
l’autre. Le lamelliforme eft remarquable par fes
re&anglesirès-alongés. Il y a des difthènes bleus,
de fafciculés avec une bande bleue dans leur milieu
, bordés de blanc-nacré , & de jaunâtres. On
les trouve au mont Saint-Gothard.
Cette pierre , ànaiyfée par Sauffure & par
M. St ruve, leur a donné des réfultats fort di fréons.
Suivant le premier, la fiiiee & la magnéfie en
forment chacune le huitième du poids , l’alumine
plus des deux tiers, & le fer un vingtième. M. Struve
y annonce .au contraire moitié de filièe, un tiers
d’alumine, un vingtième de magnéfie., & autant
de chaux & de fer. Une analyfe récemment faite
par M. Laugier, du difthène de Saint-Gothard,
confirme les réfultats obtenus par M. de Sauffure ;
ils ne diffèrent qu’en ce que M. Laugier n’a pas
fenfibiement trouvé de magnéfie, qui, dans le
travail de M. de Saufiüre, ne s’élève pas au-delà
de 0,02.
40°• La grammatite ou trémolite ou pierre du Val- ,
dremola eft; bien caraétérifée par fa pefanteur j
spécifique entre 2,9 & 3,2, fa dureté telle qu’elle |
raie le verre , fa caffure ondulée , la rigidité & la
rudeffe de fa poufiière dont le frottement déchire
& irrite la peau, la' phofphorefcence blanche-
rougeâtre qu’elle montie par la pereuffion dans
l’obfcurité ; enfin par fa forme primitive , qui
offre un prifme oblique, quadrangulaire , dont
les pans font entr’eux des angles d’environ 27 degrés.
Le nom de grammatite fignifie, d’après fon
auteur, marquée d’une ligne. Les coupes parallèles
à fes pans font très-nettes. La forme de fes
.molécules intégrantes eft la même. Il y en a plu-
fieurs variétés dans la figure criftalline , & une
fibreufe. Cette pierre eft encore peu connue. Suivant
M. Klaproth, elle contient plus des deux
tiers de fon poids de filice, près d’un cinquième
de chaux , un dixième de magnéfie, un vingtième
d’eau & d’acide carbonique. M. Laugier a inféré
dans le fixième volume des Annales du Muféum
dthifioire naturelle, un travail analytique fur les
grammatites blanche & grife du Saint-Gothard. Il
réfulte de fon travail, que trois fragmens du
même morceau de grammatite lui ont donné des
proportions très-différentes. Il attribue cette différence
au mélange d’une plus ou moins grande
quantité de dolomie qui lui fert de gangue, & il
en conclut que l’analyfe chimique tenteroit en
vain d’obtenir des réfultats identiques fous le
rapport des proportions, non-feulement de la
grammatite, mais de toutes pierres ainfi mélan-
gées.
41®. La picnite. Ce nom,qui fignifie fimplement
denfe & compa&e, fubftitué à celui de lepcolithe
ou pierre blanche, a été donné à une efpèce qu’on
a voit rangée parmi les fchorls. C ’étoit l é fchorl
blanc prifmatique d’Altenberg en Saxe, de Romé
de Lifte, Sa pefanteur fpécifique eft de 3,5145.
Elle raie légèrement le quartz. Sa caffure , prefque
terne, paroît à fa coupe inégale & un peu
écailleufe. Sa forme primitive, qui n-’eft encore
que préfumée, paroît être le prifme hexaèdre régulier
, & celle de fa molécule intégrante un
prifme triangulaire, équilatéral. M. Klaproth y a
trouvé partie égale de filice & d’alumine. Elle ne
fe fond point au chalumeau.
420. Le dipyre. C’eft le nom que M. Haüy
donne à une pierre trouvée en 1786 par MM. Lelièvre
& Gillet, fur les bords du gave de Mau-
léon. Elle eft en faifeeaux de prifmes minces,
d’un rouge léger de lilas. Sa pefanteur fpécifique
eft de 2,6305. Elle raie le verre. Sa caflure eft ondulée
& brillante. Sa pouifière, jetée fur un charbon
ardent, luit légèrement dans l’obfcurité. Comme
la picnite, elle a pour forme primitive le prifme
hexaèdre régulier, $c pour celle de fa molécule
intégrante le prifme triangulaire équilatéral. On
ne doit pas cependant la confondre avec cette
dernière, puifqu’eileeft très-fufible au chalumeau,
& puifqu’elle a une autre compofition. M. Vau-
queiin y a trouvé beaucoup de filice, de l’alumine,
un peu de chaux, & de l’oxide de manganèfe