
égard dans la direction, les dimenfions, 8cc. qu’on
lui donne. — Comme fervant à éconduire les eaux,
il faut qu'elle foit placée le plus bas poflible, afin
que le plus grand nombre des ouvrages que Ton
excavera dans les mines foient au deffus ; ce qui
eft d’un grand avantage, vu les machines qu'il
faut établir, & les dépenfes qu’ il faut faire pour
élever les eaux des ouvrages qui font au deffous.
Il faut en outre que le fol d’une galerie d’écoulement
foit folide & compacte, afin de bien contenir
les eaux qu’il conduit, & qu’il ne les laifife
pas pénétrer au deffous. S’il en étoit autrement,
il faudroit ou le revêtir de gtaife bien corroyée,
ou conduire les eaux dans des canaux de bois que
l’on placeroit dans la galerie. Si en pouffant une
galerie fur un filon , on arrivoit à un endroit où
fa maffe eft très-fendillée, il faudroit faire un dé-
tour 8c conduire la galerie dans la roche adjacente,
jufqu’à ce qu’on pût la replacer avec confiance
fur le filon. — Confidérée comme ouvrage de
recherche, dans une contrée traverfée par plu-
fieurs filons, il faut la conduire plutôt perpendiculairement
que parallèlement à la direction générale
des filons les plus riches ; c’eft le moyen
d’en traverfer un plus grand nombre. L’on fait
qu’en général les filons de même nature affrètent
une forte de parallélifme dans un même lieu, &
nous fuppofons ici que cette direction foit connue
par des exploitations antérieures. Mais dans ce
cas même il convient de conduire la galerie fur un
filon (fuppofé qu’on en trouve qui croifent les
filons que l’on veut recoiinoître ) , plutôt qu'en
plein roc; carie travail fur un filon eft ordinairement
meilleur marché. — Une galerie d’écoulement
porte un air frais dans une mine; c’eft un des
grands conduits de la circulation de l’air dans les
exploitations fouterraînés : pour la rendre plus
propre à cet effet, on lui donne de grandes dirnen-
fions 8c le moins de pente poflible ; on unit fes
parois, &c. ; on évite de lui faire faire des détours
& des finuofités, 8cc. — Lorfqu’on veut la faire
fervir au tranfport des minerais dans l'intérieur de
la mine, il faut la munir d’un plancher fuffifam-
ment élevé au deffus des eaux qu’elle conduite
ainfi que nous le dirons plus bas.
Outre la galerie d’écoulement, on'a dans les
grandes exploitations plufieurs autres galeries qui
fervent, foit à conduire aux endroits riches des
filons, foit à exploiter ces endroits, foit à faciliter
les communications 8c la circulation de l’air ;
dans l’intérieur des mines : ces dernières, que l’on
nomme, fuivant leur but, galeries de tavèrfe , ou
galeries d’airage 3 font quelquefois conduites dans
la roche ftérile ; ce font celles auxquelles on donne
communément les plus petites dimenfions ; mais il
eft un terme qu’il ne faut pas dépaffer : il ne faut
pas leur donner moins de 1,3 mètre ( 4 pieds) de
h o ir, & 0,6 de large-, les galeries qui ont de
petites dimenfions coûtent en général plus cher à
excaver, que les grandes, proportionnellement à la
grandeur. Les galeries que l’on pouffe fur les filons,
& qui ont pour objet leur exploitation, doivent
être conduites de manière que leur fol foit
horizontal, ou légèrement 8c uniformément incliné
: leur hauteur dépend beaucoup de la ri-
cheflè du filon. Si une veine métallique s’élève
vers le faîte-, on l’y fuit, dut-on donner dans cet
endroit un ou deux mètres de plus de hauteur à
la galerie ; la largeur de la galerie dépend de la
puiffance du filon. Lorfque le filon eft étroit de
moins d’un mètre de largeur, on prend fur la roche
adjacente, dans le toit ou dans le mur, félon
qu’on le juge plus convenable, ce qu’il faut pour
compléter une largeur d’un mètre ou de fix à fept
décimètres au moins; mais lorfque le filon eft
puiffant & riche , on donne ordinairement à la
galerie toute la puiffance du filon pour fa largeur,
à moins qu’exigeant un boifage, il ne foit d’une
largeur excédante la longueur des bois ordinaires :
dans ce cas on fait deux ou plufieurs galeries parallèles.
Dans les couches à peu près horizontales,
il arrive fouvent que les galeries ne font pas en
ligne droite ; elles s’écartent à droite ou à gauche ,
félon que la veine ou filet métallique que l’on fuit,
fe jette à droite ou à gauche de la première direction
; mais lorfque le minerai eft affez uniformément
répandu dans la couche, alors on fuit fans
fe détourner la direction que l’on s’étoit prefcrite
dans le plan d’exploitation. La diftance 8c la dif-
polîtion réciproque des galeries qui ont pour objet
l’exploitation d’un gïte de minerai, doivent
être foumifes à une règle fixe dans toute mine bien
dirigée. C’eft ainfi que, fur tous les filons exploités
de la Saxe, on fait toujours une galerie de
quarante en quarante mètres au deffous de la galerie
d’écoulement, quelquefois de vingt en vingt,
très-rarement de dix en dix, le tout fuivant la ri-
cheffe du filon. On commence ces galeries, à
partir du puits par lequel on s’enfonce dans le filon
, & fi à une certaine diftance on ne trouve pas
du minerai, ôn les abandonne 8c on continue de
s’enfoncer. Toutes les mines y font ainfi divifées
en étages , par des galeries appelées ge^engflrekke ,
& placées de quarante en quarante mètres les unes
au deffous des autres.
Ordinairement on n’a qu’un feul mineur qui,
travaillant à l’extrémité d’une galerie , la pouffe
en avant : ce mineur travaille pendant un pofte de
fix ou huit heures, 8c il eft enfuite relevé par un
autre. On emploie quelquefois deux mineurs en
même tems : l’un travaille comme s’il n’avoit à
faire qu’une galerie d’environ un mètre de hauteur,
& l’autre qui fuît, à quelques mètres derrière
le premier, arrache le faîte de cette baffe
galerie jufqu’à ce qu’elle ait la hauteur convenable.
Dans de grandes 8c larges galeries d’écoulement
, on fait quelquefois travailler trois mineurs
en même tems, deux travaillent de front, 8c entaillent
la galerie jufqu’à une hauteur d’environ
1,6 à i,8 mètres : le troifième qui fuit à quelque
diftance »
diftancev fe contente d’éleyer te fa*te à la hau- 1
teur qu’ il doit,avoir. Lorfqù’ °.n . veut accélérer |
l’achève ment d’une galerie ,. on. 1 attaque par fes
deux extrémités, 8c les deux bandes de mineurs
vont ainfi à la rencontre l’une de l’autre. Dans
quelques cas même on attaque une , galerie, par
plufieurs points à la, fois : à çet ,ef]t*et on fe porte
a travers b roche par des, puits ou, autres perce-
mens, fur quelques points par lefquels la galerie
doit paffer. Lorfqu’on a atteint c^s points, on
place à chacun d’eux deux bandes,;de mineurs ,
dont chacune fe dirige vers une des deux extrémités
de la galerie.
Des puits.
Les puits;de mine , appelés bures, quelquefois
avalerejfes dans le nord de.la France , font deftinés
à divers ufages : ils fervent tantôt à defcendre
dans l’intérieur de la mine , tantôt à l’extraélion
des minerais exploités, tantôt à favorifer la circulation
de l’air ( puits d'airage) , tantôt à l’emplacement
des. machines deftjnées à l’épuifement1
des eaux , 8cc. : le plus fouvent le même puits fert
à plufieurs de ces fins en même tems;
Les dimenfions des puits varient (uiyant l’ufage
auquel on les deftine. La coupe horizontale,d’un
puits eft ordinairement: un carré long : le coté
court a ëpyiKM) un mètre, tant,ot un peu, plus., ,
tantôt un .peu moins ; mais la longueur de 1 autre
côté,, varie. Dans les puits prdinaires ,, pù l’oti
placexies échelles, & éleye des minerais avec des ;
treuils pu même-avec fies, machines à moletrqs;,
.elle a environ 2,3: à 2,$ mètres,; elle en,a jnfqu’ à
5 dans les grands puits à machines hydrauliques
de;la Saxe, 8c n’en a fouvent qu’un dans ceux
qui ne fervent qu’à l’airage ; quelquefqisvces puits
font ronds : on ne peut guère leur donner moins
d’un mètre de diamètre, nonj.çomprJ.s lecuye-
.lage ; s’ils étoient plus petits, l’air .ne les,. rrav.er-
fieroit pas avec la même facilité, 8c d’ail eurs'leur
excavation ne fei-oit. pas meilleur marché.
Dans Tes mines à couches, lés puits font ..verticaux
8c entaillés dans la roche; mais dans les
mines à filons , il eft plus fouvent avantageux de
les foncer fur le filon , dont ilsTuivent alors l’ inclinai
fon. Cette méthode doit être en général
préférée lorfque le filon n’eft pas très-incliné par
rapport à la verticale, 8c ne fait de grandes finuô-
fités. Les puits fur les filons font ordinairement
moins difpendieux à excaver; ils fervent à rtcon-
noitre le fiiori : le minerai qu’on arrache en les
fonçant couvre une partie des frais, & il ne faut
pas établir .des galeries de traverfe pour communiquer
du filon au, puits, .ainfi que .cela; arrive
.lorfque le puits eft, çreufé v^rticaleme'tit dans la
roche. Lorfqu’on fonce un puits fur,un filon ,.on
. a deux règles à fuivrp, 8c dont il faut s’écarter
le moins poflible : 1°. de faire le puits en , ligne
dro ite fan s avoir égard aux petites finuofités du
Ch im i e . Tome r .
' filon \ 2°. de le faire fuiyaqt la ligne d’inclinaifon
I du filon,, c'eft-à-diré, fuivant la ligne de plus
grande pente : il h’y a jamais de raifon qui puiffe
porter à enfreindre cette dernière règle ; quant a
la première, lorfque le filon change complètement
d’inclinaifon., il faut bien changer celle du
puits. 'V , T :
Lè nombre des puits, 8c leur diftance dans une
mine., varie fuivant les befôins; 8c encore fur cet
objet, nous répéterons que, dans toute direction
de mines, bien réglée, Î1 faut fe preferire à ce
fujet des règles dont on ne doit point s écartér
fans des raifons fuflSfantes.
L’excavation des puits eft, toutes chofes égalés
d’ailleurs , plus difficile , 8c par conféquent plus
difpendieufe'que celle des galeries. Pour accélérer
le travail d’un puits , on l’attaque quelquefois
par les deux extrémités, 8c même par des points
intermédiaires , comme nous l’avons dit pour les
galeries. Dans ces deux cas, une partie des mineurs
travaille en s’ enfonçant, 8c arrache la roche
fous leurs pieds; les autres vont en s’élevant,
(& arrachent la roche au deffus de leur tete : on
fient que la tâche de ces derniers eft plus pénible.
Des ouvrages d'exploitation proprement dits.
Les.galeries 8c même lès puits, ayons-nous déjà
dit, fervent à l’exploitation du minerai ; mais ,
en outre,, on fait dans les minçs des ouvrages ou
excavations qui ont uniquement pour objet l’exr
ploitatipn du rnjnei^ai,,' c’eft-à-iii.re ^ Y arrachement
d:uUe portion riche, de la coiiche pu du filon métallifère.
Pour donner une "idée de ce,^ ouvrages ,
fyppôfions; ( afin.Be;fixer les id.é.es ) que Fon ait
un filon vertical à peu près' d’un métré de puif-
fançè (épaiffeur );.que ce filon foit divifé parties
galeries horizontales, placées les uries au deffous
des. autçe^., & par des puits verticaux. Il fera ainfi
commepartagé en carreaux plus ou moins grands:
c’.éft un de ces carreaux qûé Ton a reconnu être
fuffifammént riche à l’aide dès. gâteries 8c puits
qui le bordçnt, qu’il s’agit d’arracher par un ouvrage
d*exploitation. .
A cet effet, on defeendra dans un des deux
puits qui le bordent, de mètre en mètre ; l’on
fera une marque fur le côté du carreau , 8c l’on
imaginera, par ces marques, des lignes horizontales
( où plutôt des plans horizontaux ) , qui di-
: vifieront ce carreau en band,es d’un métré de hauteur.
Cela pofé , on placera dans Je puits, 8c vis-
à-vis. Ta bande^ Supérieure , un mineur qui i’atta-
queya. Lorfque ce mineur, en faifant fauter ce
qui eft devant lui , (e fera avancé d’environ trois
métrés dans fa bandé, on en placera un fécond
vis-à-yis celle qui eft immédiatement au deffous;
celui-ci' attaquera cette nouvelle bande , fur laquelle
marqhe le premier mineur qui,eft toujours
trois mètres plus en avant , 8c üri‘mètre plus
haut. Lorfque le fécond mineur aura arraché trois
d '