
rhombifère, plagièdre , lenticulaire ; ou des acci-
dens, des mélangés, tels que les mots laiteux,
enfumé, irifé, micacé , amyanthée.
On ôte les grès de l'efpèce du quartz , parce
que ce font des agrégats de fragmens aglutinés ,
des efpèces de brèches ou de pouddings, qui ne
doivent pas être comptés comme pierres primitives.
Le compofant le plus abondant du quartz eft la
filice : on l’y trouve unie fouvent à un peu d'alumine,
& quelquefois au fer ou. à quelques autres
oxides métalliques.
Outre l’ornernent & les bijous.auxquels les belles
& rares variétés de quartz font confacrée-s, il
eft employé dans fes variétés communes à une
foule d’ufages différons.
i®. Le -zircon , pierre dure, fcintillmte, tranf-
parente, fufceptible d’un beau poli, rayant quoi- ‘
que. difficilement le quartz, ayant une forte ré- ,
fraétion double, dont la pefanteur eft entre 4,2 &
4,3, & vajufqu’à 4,38^8, la forme primitive unoc-
taèdré à faces triangulaires, ifocelles, qui féfouf-
divife parallèlement à des plans qui pafferoient par
la hauteur des triangles , & la forme dès.molécules
intégrantes, un tétraèdre. Quoique cette
efpèçe comprenne les deux pierres qu’on nomme
hyacinthe & jargon , la première eft .elle-même dé-
fignée fous les noms de jargon «on dit jargon
d'hyacinthe & jargon de -Ceilan. 11 paroît que
ce nom eft tiré, de fa reffemblance avec le diamant
qu’elle femble imiter, comme le jargon , dans
le faux langage , imite l’éloquence. Ces efpèces
de pierres ont donné, les premières & lès feules
encore , la terre qu’on nomme 1ircone , parce que
le jargon eft appelé ^ircon à Ceilan. Voici lès variétés
que M. Haüy a reconnues foit dans; les
échantillons de France & fpécialement ceux du
ruifféau-d-Expailly, fait-dans ceux de Ceilan:
a. Z ire on, primitif ou oétaèdre, dont la forme
des molécules intégrantes paroît être le tétraèdre
d’ Expailly.
b jrZirton dodécaèdre ou à quatre pans hexagones,
avec des fommets à quatre faces rhomboï-
daleSi forme ordinaire des hyacinthes d’Expailly ,
de Ceilan, &c.
c. Zircon;prifmé : forme primitive;, augmentée
d'un prifme qui fépare les deux pyramides; c’eft
celte des jargons, de Ceilan proprement dite.
d. Zircon amphi-oiïa'edre : huit pans au contour
duprifme., & hui t faces aux deux fommets $ hyacinthe
d’ iin*jaune-verdâtrenommée ickryfo lue de
par Queues naturaliftes.
e. Zircok fonaire «\ facettes formant une. zone
autour du prifme.
f. Zircon plagié dre ; facettes triangulaires, fituées
de biais & accolées deux à d&ux ; jargon dé
Ceilan. .
1 g..Zitcçn quadruplé : criftal à trente-deux faces;,
nombre .quadruple de celles du primirif.i .
bi Gti>q autres, variétés d’après .la. limpidité-, ou
te rouge-aurore mêlé de brun, le rougeâtre, le
jaunâtre & le verdâtre dont cette pierre eft colorée.
Le zircon eft un compofé naturel de zircone de
filice & fouvent d’oxide de fer. Sës efpèces ne
fervent qu’à l’ornement ; elles étoîent comptées
parmi \es pierres précieufesou les criftaux gemmes.
3°. La téléfie ; ce nouveau nom , de M. Haüy,
qui défigne une pierre parfaite, eft donné aux trois
pierres les plus belles- qu’on comprenoit autrefois
parmi les précieufes- ou les.gemmes 5 favoir : lè
rubis, 1e faphir & la topaze d’Orient des lapidaires
, parce que ces trois pierres font de la même
efpèce, ou rapprochées l’une de l’autre par toutes
leurs propriétés, & fpécialement par leur dureté ,
leur pefanteur fpécifique, leur forme & leur inaltérabilité.
Le célèbre minéralogifte cité, nommoit
d abord cette efpèce orientale ; c ’eft une des plus
dures & dés plus tranfparentes des pierres ; elle
raie toutes- les autres*fubftances pierreufes. Sa pefanteur
eft de 3>95? 11 à 4,1833. Sa raréfaêtion tft
fimple : on y compte au moins huit variétés; les
unes tirées de la forme, & nommées primitive,
alongée, mineure, ennéagone ; les autres de la couleur
limpide, rouge, bleue & jaune. La forme la
plus fréquente eft un dodécaèdre ou deux pyramides
hexaèdres unies, ou bien un prifme à fîx
pans réguliers , dans lequel les coupes , parallèles
aux bafes, font les feules bien fenfibles. C ’eft là
ta forme primitive; celle des molécules intégrantes
eft un prifme triangulaire équilatéral. Quelquefois
on trouve ces pierres criftallifëes de deux ou trois
Gouieurs dans le même morceau. Souvent la téléfie
eft roulée. On.la rencontre au royaume de Pégu :
de très-petits- échantillons exiftent auftî dans le
ruiffeau d’Expailly en France.-
La téléfie- bleue montre, par l’analyfe, une
énorme quantité d’alumine, jufqu’à près de 0,99.
L’oxide métallique qu’on trouve dans les variétés
colorées n’en eft qu’un accident, & ne repréfente
que le déficit de la matière propre à la pierre. Son
feul ufagé eft prefque‘réfervé à la parure & aux
bijous : on en fait des bafes de pivots, dans l’horlogerie.
4°. La cymophane ce nom, qui fignifie lumière
flottante, a été donné, par M. Haüy, à une pierre
qui fe rapproche de la téléfie, mais qui en diffère
cependant affez pour devoir former une efpèce
particulière. Sort nom eft tiré de ce qu’elle offre
des rt fiers laiteux , mêlés de bleuâtre partant de
fon intérieur, & provenant, à ce qu’il paroît,
d’une légère réparation entre fes lamés.
Cette pierre a été fauffement regardée comme
une chryfolite par les joailliers. Quelques naturalises
la déftgnoient par le nom de, chryfolite opaline;
mais elle diffère trop, par fa durete, fa forme,
fa pefanteur, de la chryfolite (qui èft aujourd’hui
rapportée à fa véritable efpèce, celte du phofphare
de chaux, d’après la découverte de M. Vauque-
lin ) pour pouvoir être Confondue avec elle'. Le
nom de chryfo-béril ou de béril cl un jaune d'or, que
lui a donné M.Werner, exprime une couleur qu'c lie
n’a .jamais , & un rapport avec le béril ou l’émeraude
qui n’exifte véritablement pas. Voici quelles.
foiit les, propriétés diftinétives de la cymophane.
Sa couleur eft fouvent d’un vert-jaunâtre ou
d’un vert d’afperge, tirant quelquefois fur le brun-,
jaunâtre,. Ses reflets laiteux & bleuâtres partent de
fon intérieur , &r font fur un plan parallèle à l’une
des faces du criftal ; elle a une réfraélion fimple ;
fa pefanteur eft de 3,7961; elle raie fortement le
quartz. Sa forme criftalline. la plus commune eft
un prifme oétaèdre, avec des fommets à quatre
trapèzes & deux rectangles. Sa forme primitive,
ainfi que celle de fa molécule intégrante, eft un
parallélipipède re&angle. Il paroît qu’une variété
décrite par Emmeriing, & dont la formation a été
appréciée, fuivant une loi particulière de décroif-
fement, par M. Haüy, offre un prifme hexaèdre
régulier, dont la bafe repréfente les tables hexagones
alongées à angles égaux, indiquées par le
premier de ces naturaliftes. Il y en a une troifième
variété ou le prifme à douze pans, quatre de fes
arêtes étant remplacées par deux facettes alongées
en vertu d’un décroiffemenr, par trois rangées en
largeur & par quatre en hauteur. Le calcul, d’après
les formes connues, ainfi que la caffure ondulée
qui préfente des lames dans deux fens perpendiculaires
l'une fur l’autre, donne, pour forme
primitive ou moyenne de la cymophane, un prifme
droit quadrilatère, dont les pans font ençreux des
angles droits.
On diftingue la cymophane de la téléfîe, dont
elle fe rapproche par fa dureté , à l’aide de ,fa
pefanteur un peu moindre, de fes formes les plus
communes & de fes joints fenfiblement parallèles
aux faces latérales, tandis que dans la téléfîe les
joints font parallèles à la bafe du prifme. Les reflets
qui ont quelquefois lieu auffi dans la téléfie comme
dans la cymophane, fuivent la même variété de
direction que 1e joint des lames.
M. Klaproth a trouvé dans la cymophane. beaucoup
d’alumine avec un peu de chaux, de filice,
& très-peu d’oxide de ter.
On n’a encore employé la cymophane que comme
bijou. On en fait peu de cas parmi les lapidaires
, à caufe du nuage qui offufque prefuue toujours
fa tranfparence. Elle vient du Bréfil & de
Çeilan : on affûte qu’il s’en trouve près de Nertf-,
chjnsk en Sibérie.
5°. Le fpinelle : ce font des deux efpèce« dç.
pierres nommées autrefois rubis (pinelle & rubis
balai, qui. appartiennent -aujourd'hui,,.à celie-ci,.
Çette pierre s’éloigne beaucoup du pubis oriental,
nu de la variété rouge de la téléfie , avec laquelle
on l’avoit confondue , & dpnt on T’avoit,regardée
comme une variété. Le rubis pèle entre &
$>7606. Sa, dureté eft telle, qu’ il raie-fortement & .
facilement le quartz ; & qu’ ij.p’eft rayé que p^.i-da
téléfie. Sa caffure eft vitreufe; fa réfraClion fimglq,:
Sa forme primitive eft I’oCtaèdre régulier, qui fe
trouve fréquemment dans cette pierre , mais avec
de légères variétés. La forme de fa molécule intégrante
eft le tétraèdre régulier. On y compte quelques
variétés de forme & de couleur ; favoir: pour
la forme, 1e fpinelle primitif oCtaèdre régulier 8c
le cunéiforme , Xémarginé , Vhémitrope } Vamorphe ;
pour la couleur , le fpinelle rouge-écarlate ou le
vermeil, le rouge - rofe ou rubis balai des lapidaires
, le fpi violet, 1 e fpi rouge-jaunâtre ou ru-
foi celle des lapidaires > te faphir des Allemands.
Son analyfe , en préientant à M. Vauquelin
comme à M. Klaproth une grande quantité d’alumine
, mais point de filice & feulement un peu
de magnéfiè, lui a montré de plus la préfence du
nouveau métal qu’ il a découvert dans le plomb
rouge, & à l’état d’acide chrômique comme dans
ce dernier. C ’eft cet acide qui 1e colore en rouge ;
en forte que cette pierre eft un chrômate avec un
grand ex’éès d’alumine.
I-’ufage du rubis eft borné, à caufe de fa rareté
& de fon peu de volume, aux bijous & à l’horlogerie.
y 6°, La topaze. On donne aujourd’hui le nom
spécifique de topaze à des pierres afièz différentes
de celle qu’on nommoit autrefois topaze orientale ,
& qui eft une téléfie, comme on l’a vu. La topaze
i aétuelle ou proprement dite renferme maintenant
f celles du Bréfil, de Saxe & de Sibérie. Le nom de
, topaze eft tiré d’une lie où fe trouvoit la pierre ainfi
appelée par les Anciens.
Les cara<ffères fpécifiques de cette pierre confif-
tent dans.fa pefanteur, qui va d e 1 à 3,5640 ;
Ifa dureté, tc-llé qu’elle raie le quartz , & qu’elle
|eft rayée par le rubis ; fa réfraêlion double ; fon
éleêlricité, vitrée d’un côté& réfineufe de l’autre,
: excitable par la chaleur dans les topazes dites du
Bréfil & de Sibérie ; fa caffure vitreufe, ondulée
& brillante dans le fens longitudinal ; fa forme
.primitive, la même que celle de fa molécule intégrante
, confiftant dans un prifme droit à bafes
rho.mbes, dont le grand angle eft de 124 deg.
22 mjn. , 8c dans lequel les coupes parallèles aux
bafes font les feules bien nettes.& bien fenfibles.
Elle eft irifufible au chalumeau j elle rougit ou blanchit
lorfqu’on la fait chauffer, dans un creufet.
Les variétés qù’en décrit M. Haüy font au nombre
de huit d’après la forme ; favoir : la topaze
amphioçtakçire , ayant huit faces verticales entre
deux pyramides à quatre faces ÿ la, cunéiforme,
ayant un Commet en, Forme de coin ; la monoftique ,
avec Line face terminale perpendiculaire à fon axe ;
la duqdinaire , offrant^ douze faces fur le contour
de fon prifme Ja difiique, préfentant deux rangs
de facettes obliques ; la dijfimilaire, dont la rangée
• inférieure de facettes obliques eft à quatre de plus
que la. fqpérieure iXztsylindroïde, à prilme déformé
par des arrohdiffeméris & des cannelures longitu-
Idinales. .-u.Cée par les eaux.
11 enjénon.ce dix variétés car les couleurs : U
T u 1