fe .réduit en une poudre fèche, graveîeufe. On
peut obferver cette décorapofition dans différens
degrés : dans plufieurs des nodules Kl fubftance '
eftd evenue feulement friable, (ans avoir été très- :!
altérée dans Tes apparences , tandis que quelques-
uns, qui font dans un état de décompofition complète,
ont une couleur ocreufe d'un jaune-rougeâtre
j il eft cependant aifé de diftinguèr que :
cette couleur ne leur appartient pas, mais qu’elle
eft due feulement à Poxidation des particules adjacentes
du fer.
33 D'après les obfervations précédentes, il n'eft
pas difficile de concevoir Ja poffibilité de la totale
ou prefque totale deftruétion de la fubftance tranf-
parente, & auflî l'apparence que doivent offrir
les morceaux de fer quand ils eu font privés. Je
ne puis m’empêcher d'obferver de même, qu’il
paroît exifter une analogie très-intéreffante entre î
ces nodules tranfparens & les globules que j'ai
décrits comme appartenans aux pierres que l’on
dit être tombées fur la terre. Cette analogie,
quoiqu'elle ne foit pas très-forts, peut nous faire
fuppofer que ces deux fubftances font femblables
dans leur nature, mais que les globules font moins j
purs, & contiennent une plus grande quantité de
fer.
33 Le fer natif de Bohême eft une mâffe compacte
, femblable à la partie compacte du plus
gros échantillon de fer de Sibérie que nous venons
de décrire} comme celui-ci, il contient auflî
un nombre de corps globuleux ou nodules, mais
ils ne font pas dans une fi grande proportion que
dans le fer de Sibérie. Ils font outre cela parfaitement
opaques, & reffemblent beaucoup aux globules
les plus compares qui appartiennent aux
pierres que l'on dit être tombées fur la terre. »
Examen du. fer de F Amérique méridionale.
« J’ai déjà obfervé que mes expériences coïn-
cidoient avec celles de M. Prouft. Il a obtenu
cinquante grains de fulfate de nickel de cent grains ,
de cette tnaffe. Le procédé dont-j'ai fait men- j
tion fi fouvent, m’adonné quatre-vingts grains
d'oxide de fer de foixante-déux de ce métal i ce
qui en indique environ fept & demi de nickel,
ou environ dix pour cent.
Examen du fer de Sibérie.
e< Cent grains de ce fer donnent cent vingt-fept
grains d'oxide de ferj ainfi il doit contenir environ
dix-fept pour cent de nickel.
» La fubftance jaune appartenante à ce fer fut
analyfée de la même manière que les corps globuleux
& les parties terreufes de la pierre de Bé-
narès»
» Les proportions réfultantes de Panalyfe de
cinquante grains, & de quelques expériences È
préalables fur d ’autres particules, furent ;
Silice...............................
Magnéfie...............................
Oxide de fer..................
Oxide de nickel...................
49 i
Examen du fer de Bohême.
« Vingt-fi x grains & demi de ce métal Iaiffè-
rent environ un grain & demi de matière terreufe
mfoiuble dans l'acide nitrique, & au moyen de
l'ammoniaque donnèrent trente grains d'oxide de
fer, qui en contiennent par eftimation à peu près
cinq de nickel. »
Examen du fer de Sénégal, apporté par le général
O'Hara , & qui ma été donné par M. Hatchett.
« Dans cette expérience , cent quatre-vingt-dix-
neuf grains d'oxide furent produits de cent quarante
cinq de mêla! ; ainfi on peut, par eftimation,
porter le-nickel à huit grains pour cent quarante-
cinq , ou entre cinq & fix pour cent.
S* il paroîtra, en récapitulant ce que nous venons
de dire & les autorités précédentes, qu'un
grand nombre de pierres que l’on affûte être tombées
avec des circonftances femblables, ont pré-
cifément les mêmes caractères. Les pierres de Bé-
narès, la pierre^ de Yorçkshire | celle de Sienne &
un fragment d’une de Bohême , ont entr'elles des
rapports qui né font pas douteux.
*>i°. Elles ont toutes des pyrites d'un caractère
particulier.
” 2,<>- Elles ont toutes une enveloppe ou un
oxide noir de fer.
M 3P. Elles contiennent toutes un mélange de
fer & de nickel.
» 40. Les terres qui fervent comme d'un efpèce
de ciment, correfpondent dans leur nature &
prefque dans leurs proportions.
, 33 De plus, dans les pierres de Bénarès , les pyrites
& les corps globuleux font très-diftinas $
dans les autres , ils le font plus ou moins, & celle
de Sienne a quelques-uns de fes globules tranfparens.
Des météores ou des éclqirs ont fuivi la chute
des pierres de Bénarès & de Sienne. Une telle coïncidence
de circonftances , & les autorités non douteuses
que j'ai citées, doivent, à ce que je penfe,
éloigner tout doute fur la chute de ces fubftances
pierreufes > car nier, ce fait à caufe de fon incom-
préhenfîbilité, ce feroit refufer de croire à la plupart
des travaux de la Nature.
« Quant aux efpèces de fer appellé natif, elles
contiennent toutes du nickel. La maffe dans l'Amérique
méridionale eft trouée, a des concavités, &
paroît avoir été dans un état de molleffe ou de
chaleur fuante, car elle a reçu diverfes impref-
fïons.
33 Le fer de Sibérie a des concavités fphériques»
globules en partie remplies d’une fubftance tranfparente
qui, excepté la quantité proportionnelle
d’oxide de fer, a à peu près la compofïtion des
globules de la pierre de Bénarès.
»Le fer de Bohême adhère à la matière terreufe
remplie de corps globuleux.
33 Le fer de Sénégal a été complètement mutilé
avant que j’aie pu l’examiner.
»Je ne tirerai aucune conclufion de ces faits,
mais je propoferai les queftions fuivances:
» Toutes les pierres tombées, & ce que l’on appelle/^
natifs , n'ont-elles pas la même origine ?
33 Toutes ces fubftances, ou quelques-unes d’en-
tr elles, font-elles le produit ou la matière de météores?
33 Et enfin, lajpierre de Yorçkshire ne peut-elle
pas avoir formé un météore dans une région trop
élevée pour qu’on put le découvrir ?
33 Des échantillons des pierres de Bénarès & de
Yorkshire ont été dépofés, par le préfident,
dans le Mufée britannique, i
Conjectures fur tes pierres tombées de Fatmofphêre ;
par Eusebe Salverte.
..... Ut potero, explicabo : nec tamen ut Pythius Apo'llo,
certa ut fuit & fixa qüx dixerim.
Cic. Tufcul. quæft. lib. I, $. i-.
« Les Anciens ne réVoquoient point en doute
Ce qu’ils croyoient avoir apperçu. Les fciences
naturelles n’étant pour eux qu'une colleétion de
faits, aucune théorie ne les forçoit à contredire
leurt obfervations. Nous les accufons d’avoir vu
fouvent fans regarder j. mais depuis que nous regardons
mieux nous-mêmes, nous femmes fouvent
obligés d’abjurer notre fepticifme, & de voir
enfin ce que les Anciens ont vu avant nous.
33 Parmi les phénomènes auxquels peut s'appliquer
cette réflexion, il n'en eft point de plus brillant
que la chute de pierres, produites * fuivant les
Anciens, au milieu des éclats du tonnerre. Cj'eft
ce qu ils appeloient les célefies carreaux x expie (lien
reléguée depuis long-tems dans le domaine de la
poéfie, & qui femble aujourd'hui devoir reprendre
fa place dans le langage de la phyfique.
33 Les hiftoriens de l’antiquité font tous une
mention fréquente de la production de ces pierres.
Dn n’en doutoitpas non plus dans le moyen-âge j
mais la difficulté de l'expliquer nous a induits,
fion-feulement à fufbendre notre croyance jufqu'à
c? entraînée par une obfervarion plus
régulière, ce •qui étoit fort fage; mais encore (ce
qm étoit moins raifennable). à apporter dans cet
examen une prédétermination de ne rien voir ou de
mer après avoir vu.
33 Malgré cette difpofition , fes exemples fe font
Multipliés, fous nos yeux, en fi grand nombre 8c.
J une manière fi uniforme, qu'il devient difficile
e ne point admettre le fait général , quelqu’opi-
«rou qUe pon adopte fur la caufe* En Portugal
(en 1796), en Alface ( .....) , dans l’Yorckshîre
, (179 6 ), à Sienne ( 1794), à Bénarès ( 1798), en
; Bohême ( 1753 ) , près de Paris ( 1768 ) , on a
recueilli des pierres absolument étrangères au fol
où on les rencontrpit, 8c ayant toutes entr’elles
i de grands caractères de reffemblance. Plufieurs ont
| été ramafïees encore chaudes, & la tradition uni-
| forme porte qu’on les a vu tomber de I’atmofphère
] dans un tems d'éclairs, &.fertout dans l'explofioA
j de ces météores lumineux dont la production ac-
compagne fouvent les orages. Les Mémoires d’E- j ward-Howard & de Bournon, extraits dans le
Journal de phyfique ( bru maire an x i , pag. 362,.
376), contiennent des détails fatisfaifans fur tout
ce que l ’on a obfervé de la chute & de la nature
de ces pierres.
Le même Journal ( Ibid. pag. 367, 393 ) contient
un Mémoire de M. Patrin, où, niant abfo-
lument l’origine aérienne de ces pierres, ce phyfi-
cien fuppofe qu'elles font feulement mifes à découvert
, & tirées de terre par fe conraét de la
foudre. Mais pour que cette hypothèfe fe foutînt,
ne faudroit-il pas que,dans les endroits où l’on a
trouvé ces pierres, & dans d’autres lieux, on en
découvrît 8c l'on en eut découvert antérieurement
' de femblables à la profondeur de quelques pouces
ou d’un pied ? Car pourquoi ne fe montreroient-
' elles à la furface de la terre que quand le tonnerre
viendroit les y chercher ? Pourquoi échapperoient-
elîes conftamment au foc ou à h bêche du cultivateur,
à la pioche du terrafiier & aux fouilles
du minértdogifte ?
» Il eft également difficile d'admettre qu'élevées
dans i’atn ofphère par l’explofion des volcans,
ces pierres, ana'yfées par M. Vauquelin , contiennent
, en grande proportion , le fer & le nickel à
Peut natif, mélangés de magnéfie. O r , rien de
plus rare dan5 les produits volcaniques connus,
. que la magnéfie » fi ce n’èft !e fer allié de nickel à
j l'état natif. D’ailleurs,-ces pierres ont été recueil-
j hes a une telle difiance de tous fes volcans, que
j la puiftance qui aurait auffi long-tems foutenu &
i promené en Pair des malles aum pefantes, feroit
J plus inexplicable que leur production fpontanée.
I » M. Vauquelin a prouvé, i°. que ces pierres
> recueillies dans des lieux.& des tems éloignés, fe
; reffemblent par les fubftances qui les compofent,
! 8c ne fenr guère diverfifiées que par fes proportions
de leurs elemens , z01. qu'elles diffèrent de tçfts les
. autres compofés minéralogiques trouvés à la fur-
j face du Globe. Il eft donc naturel de leur afljgner
à toutes une origine unique & très-différente de
celle qui produit les minéraux offerts jufqu ici 3 j notre observation.
j »? Frappés de ces caractères fînguliers, MM' De-
: laplace & Biot ont émis, dans la difeuffion que
Panalyfe de M. Vauquelin a fait naître à l'Inftitut
national, une opinion hardie, mais que le nom 8c les connoiffances de fes auteurs fuffifent pour
rendre vrai femblable. Suivant eux , les pierres peti