
l’amphibole dodécaèdre , la cylindrotdc , la lamellaire
, l'amphibole furcornpojéc. il y en a de noir &
de brun. M. Laugier a fait l’analyfe de l’amphibole
du Cap de Gattes dans le royaume de Grenade.
Il a trouvé o ^ i de filice ; O ,il d’oxide de
fer } 0 ,1 i de magnéfie; 0*09 de chaux} o^oS d’alumine
, & un peu de manganèlê., M. Kiiwan y a trouvé plus du tiers de filice, du
quart d’alumine, près du quart de fer, & prefque
un cinquième de magnéfie. M. Heyer y a trouvé
les mêmes matériaux , mais dans des proportions
allez. différentes par rapport à la filice, qu’il a
indiquée comme beaucoup plus abondante.
190. Vaélinote : pierre nommée par Sauffure la
rayonnante, Se dont le mot nouveau eit le fyno-
nyme exaél : on l’a confondue avec le fcbori fous
le nom de fchdrl vert. Sa pefanteur fpécifique eft
de 3,3333. Sa dureté lui permet de rayer le verres
fa caffure, un peu ondulée , eft luifante. Sa forme
primitive eft un prifme à bafes rhombes, dont les
plans font inclinés entr’eux d’environ n q deg. &
demi. Sa molécule imégrante a la même forme,
& c’eft celle de l’amphibole. Sa plus fréquente
.variété eft en prifmes aiongés hexaèdres & verts.
L’aâinote fe fond en un émail d’un gris-jaunâtre;
ce qui le fait différer de l'amphibole, dont il fe
rapproché tellement par la forme, qu’on ne pourra
recortnoître exaâement fa différence que lortqu on
en aura des criftaux terminés par des fommets à
facettes. Jufqu’ici on n'en a que de fraéturés.
M. Laugier a obtenu de l’aétinote de Znlerthal,
dont il a fait l’analyfe, les réfultats fui vans : cent
parties contiennent : o,yo de filice ; 0,11 d’oxide,
de fer ; 0,19 de magnéfie ; 0,10 de chaux , un peu
de manganèfe & de chrome. Ce chimifte attribue à
ce dernier métal la couleur verte del'atfmote de
Zillerthal.
10®. Lé pyroxène. M. Haüy entend par ce mot
être étranger au feu, & il avertit pat-la que la fubf-
tance à laquelle ii donne ce nom n eft point un
produit de volcan , comme l’ont cru plufiëurs mi-
néialogiffes. On nommoit autrefois cette pierre
fchorl noir, fckorl volcanique ; elle fe trouve fré-
quemment-lur ou dans l.s matières volcanifées,
mars c’eft parce qu’elle a fait partie des roches
converties en laves. Voici les caraflères fpécifi-
ques que-M-. Haüy a trouvés dans le pyroxène. Sa
pefanteur fpécifique eft de 3,1263. Sa dureté eft
foible ; ii raie à peine le verre. Sa caffure eft rabo-
teufe ; fa ftruélure lamelleufe, mais moins que
cetle de l’amphibole. Sa forme primitive eft un
prifme oblique à bafes rhombes , dont les pans
font inclinés entr'eux d’environ 91 deg. & un
quart, & qui fe foufdivife, dans le fens des diagonales
de fes bafes, en deux prifmes triangulaires.
Ce dernier prifme eft la forme de fa molécule
intégrante.
Le pyroxène fe fond difficilement au chalumeau,
& feulement lorfqu'rl eft en très-petits fragmens.
Bergman y annonce plus des trois cinquièmes de
fon poids de filice, le quart d'alumine, près d*un
fixième de fer, un peu de chaux & de magnéfie.
M. Vauquelin, en y trouvant les mêmes fubltances,
les a retirées en proportion différente, furtout
l'alumine beaucoup moins, & la jnagnéfie beaucoup
plus abondante , ainfi que la chaux j il y a
trouvé aufli un peu de manganèfe-
Outre les variétés nombreufes tirées d'après les
formes , il y a des différences de couleur dans le
pyroxène : on en trouve de noir, de vert, de gris 6ç de bleu. On en trouve de tranflucides : la plupart
font opaques. Le pays d’Arendal en Norwège
fournit des criftaux de pyroxène remarquables par
leur forme fingulière.
2i° . La ftaurotide. M. Haüy a diftingué par ce
nom , qui lignifie croifette ou pierre de croix , la
fubftançe pierreufequi', fous ce dernier nom, étoit
autrefois placée parmi les fchorls. C etoit le fchorl
cruciforme de Romé de Lifte. La pefanteur fpéçi-
fique de cette pierre, qui fe trouve en Gallice,
& en France dans la ci-devant Bretagne, eft de
3,2.861. Elle raie foiblement le quartz. Sa caffure
eft raboteufe, un peu luifante dans quelques criftaux,
terne & comme argileufe dans d'autres. Elle
eft le plus fouvent opaque & d'un gris-terreux. Sa
forme primitive eft un prifme droit à bafes rhombes
, dont les pans font inclinés entr'eux de 129 d.
& demi, & qui fe foufdivife en deux prifmes
triangulaires 5 celle de fa molécule intégrante eft
un prifme droit triangulaire. Ses criftaux fe croi-
fent fouvent deux à deux , de manière que leurs
axes ne font jamais entr'eux qu’un angle de foixante
ou de quatre-vingt-dix degrés.
Il y en a plufiëurs variétés : la ftaurotide primitive
, la ftaurotidepérikexaédre 4 la ftaurotide rettan-
gulaire s la ftaurotide cernée 3 la ftaurotide brune &
la g'ifâtre.
M. Heyer, qui a fait l’analyfe de la ftaurotide,
y a voit trouvé près de la moitié de fon poids de
filice, un peu plus d'un cinquième de baryte, &
un cinquième d'alumine. Il avoit eu plus d'un
dixième de perte. M. Vauquelin a reconnu, dans
celle du Morbihan, 0,44d’alumine, 0,33 de filice,
0,13 d'oxide de fer, 0,04 de foufre de chaux. On
a obtenu à très-peu près le même réfultat de la
granatite ou ftaurotide du mont Saint-Gothard.
22e*. LJèpidoie. Ce nom, qui veut dire, fuivant
M. Haüy , avoir repu un accroijfement, a été donné
à une pierre que l'on confondoit encore-avec les
fchorls, & qu'on trouve dans les montagnes du
ci-devant Dauphiné & à Chamouni. C ’eft le fchorl
vert du Dauphiné de Romé de Lille, & la delphi-
nite de Sauffure. C'eft encore la thallite de Lamé-
therie & de Karften, l’akanticone de Dandrada.
Ses caractères diftinétifs font une pefanteur fpéci-
fique de 3,4529 j une,telle dureté, qu'elle raie facilement
le verre} une réfraction limple j une caffure
raboteufe & un peu éclatante ; une fragilité très-
grande dans un fens perpendiculaire à l'axe de fes
criftaux. Elle donne une pouflière blanche trèsrude
au toucher 3 elle n’eft point éleétrïque par la
chaleur.
Sa forme primitive eft un prifme droit, dont les
bafes font des parallélogrammes obliquangles ,
avant leurs angles de 114 deg. & demi, & de
! 63 deg. & demi.
M. Haüy a décrit 8c dénommé plufiëurs variétés
déformésintéreffantes qu'il a trouvées dans cette
pierre: la plus fréquente eft Yaciculaire. Sa couleur
varie du vert-jaunâtre & olivâtre au vert-fombre.
Bergman difoit avoir tiré du fchorl vert du Dauphiné
deux tiers de filice, un cinquième de magnéfie
en carbonate, un peu de chaux, de fer &
d'alumine. M. Collet-Defcotils y a trouvé un peu
plus du tiers de filice , du quart d’alumine, près
d’un cinquième de fer, un dixième & demi de
chaux, & un peu d’oxide de manganèfe. L’épidote
i fe fond en bouillonnant au chalumeau , 8c donne
une feorie noirâtre. L'analyfe faite par M. Vaa-
quelin fur un épidote d'Arendal, lui a donné des
réfultats extrêmement rapprochés de ceux de
M. Defcotils. Les réfultats de l’analyfe qu’a faite
M. Laugier de l’épidote gris du Valais, font très-
femblàbles à ceux qu'on a obtenus des épidotes
du Dauphiné & d’ Arendal.
230. Le fphène : pierre ainfi nommée, par M.
Haüy, à caufe de fa forme de coin , trouvée près
du Saint-Gothard par M. Vizard. Il eft en petits
• criftaux dans une gangue de feld-fpath & de chlo-
nte. Sauffure l’av/oit nommé la rayonnante en gouttière
; mais M. Haüy l'a éloigné de l’aétinote à
caufe de fa forme très-différente. Il pèfe 3,1373
j! raie le verre ; il eft fufible en verre noirâtre au
chalumeau. Sa forme eft un prifme droit rhom-
boïdal, avec des facettes très-variées 3 ce qui a
fait diftinguer, par M. Haüy, le fphène quadrifé-
; naire, le fphène quadrioétodécimal, le fphène mo-
noftique,; le fphène à criftaux groupés, foit en
croix, foit en canal. Il eft verdâtre, violâtre ou
jaunâtre, tranfparent ou feulement tranflucide. On
n’en a pas fait encore l’analyfe.
240. Le wernerite f nommé ainfi, par M. Dan-
drada, en l’honneur de M. Werner, profeffeur de
minéralogie à,Freyberg. C'eft une pierre de Nertho
en.Suède, d’Arendal en Norwège, & de Campo-
Longo en Suiffe. La fécondé, la mieux connue
ici ,,exiftant dans une roche de feld-fpath & de
quartz, remarquable par l'éclat émaillé de fa fur-
face contraftant avec fa caffure terne, pefant 3,6,
, phofphorefcente par la chaleur, étincelante par le
briquet, rayant le verre, fufible avec écume en
émail blanc au chalumeau, infoluble dans l'acide
nitrique, criftallifé le plus fouvent en prifme octaèdre
, terminé par des fommets tétraèdres ou dif-
feminés en petites maffes dans la gangue. Le wer-
nente eft olivâtre , tranflucide ou opaque : on n'en
connoit point encore la nature 3 mais on voit bien
qu il forme une efpèce très-diftin£ie de toutes les
^tres pierres.
Diallage. Sauffure l'avoit nommée fmarag-
C tu m i e , T om e
dite. Cette pierre eft variable dans fa couleur, le
plus fouvent vertë & imitant la teinte de l’émeraude
, mais fort éloignée de fa dureté, de fa
tranfparence , de fa forme régulière & de toutes
fes autres propriétés. Elle eft quelquefois d’un
beau vert-brillant : il y en a de grilë & métallique
comme le mica, feuilletée comme lui 5 elle offre
une fuite de nuances entre ces deux extrêmes.
Voici l’enfemble de fes caractères diftinêtifs. Sa
pefanteur fpécifique eft de 3,0. Sa dureté eft foible
i elle raie les carbonates terreux criftallifés, &
quelquefois' légèrement le verre. Sa caffure eft
écailleufe dans quelques morceaux, & raboteufe
dans d’autres. Sans avoir jamais la forme de criftaux
réguliers, on divife facilement fes lames en
deux fens différens par des coupes, dont les unes
font affez nettes, & les autres ternes & peu fen-
fibles.
M. Vauquelin en a fait l’analyfe, & y a trouvé
la moitié de fon poids de filice, un peu plus d’un
dixième de chaux, autant d’alumine, un vingtième
de magnéfie, 8c 0,15 des trois oxides de fe r , de
cuivre, de chrome3 ce dernier y eft le plus abondant
3 vient enfuite le fer, enfin le cuivre, qui n’y
fait pas 0,02. U y a eu près de 0,06 de perte. On
trouve cette pierre près de Turin, auprès de la.
montagne de Muflinet en Corfe, fur la côte de
Gênes. On la nomme vert de Corfe ,verde di Corfica.
On la taille pour faire des bijoux.
26°. Anatafe : c’eft le fchorl bleu & l’oifanite de
quelques auteurs. M. Haüy l’a nommé anatafe à
caufe de fa forme comme étendue en hauteur. Son
nom d’difànitelm avoit été donné à caufe du bourg
d’Oifan, dans le ci-devant Dauphiné, près duquel
on la trouve. Ce nom n'étoit pas plus convenable
que tous ceux qu'on emprunte des lieux, puisqu'on
a déjà trouvé en Efpagne la pierre qui le
porte.
L'anatafe a pour caradères une pefanteur fpécifique
de 3,85715 une dureté affez grande pour
bien rayer le verre ; une force éleClrique de communication
extrêmement fenfible ; une forme primitive
d’oétaèdre reéttngulaire alongé, qui l’avoir
fait nommer ocHaédrice par Sauffure. Cette forme,,
qui eft la plus ordinaire, fe foufdivife\très-nettement
parallèlement aux huit faces de l’oétaèdre,
& parallèlement à la bafe commune des deux pyramides
qui compofent le criftal par leur réunion.
On eft conduit par le raifonnement à adopter, pouf
la forme des molécules intégrantes, le tétraèdre
irrégulier.
L’anatafe eft infufible au chalumeau : il y en a
plufiëurs variétés pour la couleur fpécialement.
On diftingué la bleue ou fchorl bleu du Dauphiné,
la noire ou fckorl noir oélaèdre de l'Oifan, & la
jaune ou celle d’Efpagne. Les criftaux en font fouvent
fi petits, qu’on a de la pëine à reconrioître
leur forme.
Cette pierre eft remarquable par la manière dont
elle fe comporte au chalumeau. Infufible quan<f
V v v