canons : on remploie utilement à la fabrication
des lanternes.
Les paillettes de mica fervent pour fécher l'encre
fur lecriture , & on le faupoudre fur des
furfaces collées pour brillanter des bijoux d'enfant.
MICARELLE. M. Abildgaard a donné ce nom
à une pierre d’Arendal en Norwège , tte qui eft
criftallifée en prifmes rectangulaires. Dans plu-
fieurs de ces criftaux 3 les arêtes longitudinales
font remplacées par des facettes ; ils ont pour
gangue un quartz tranllucide : on en trouve de
quatre Ou cinq centimètres de longueur, fur quinze
millimètres a épai fleur. Leur tiflu eft formé de
lames fituées, parallèles à leurs pans : leur éclat
eft'femblable à celui du mica argentin , s'altérant
quelquefois , 8c paffant au gris-cendré. Leur pe-
fanteur eft égale à .2,695.
«Tous ces criftaux, dit M. Haüy, fe foudivi-
» fent dans le fens des deux diagonales de leurs
»3 bafes. Je n’en ai point obfervé dont le fommet
» fût régulièrement conformé. Leurs parties an-
»’ guleufes s’émouflent lorfqu’on les pafle fur la
» chaux fluatée > mais elles rayent la chaux carbo-.
*> natée. 33
La pierre nommée micarelle par Abildgaard diffère
beaucoup du mica3 dont, fuivant M. Haüy,
la divifion mécanique donne un prifme rhomboï-
dal de 120 & de 60 degrés, au lieu d’un prifme
oCtogonal régulier, & dans lequel d’ailleurs les
joints les plus nets font litués parallèlement aux
bafes, & non pas aux pans de la forme primitive
connue dans celle-ci. On ne doit pas non plus , &
fuivant le même auteur, confondre le micaretle
d’Abildgaard avec le micarelle de M. Kirwan {Eléments
of mineralogy , tom. I , pag. 212 ) , qui n'eft
peut-être qu’un mica noir. M. Kirwan le diftingue
cependant du mica ordinaire, parce que, d’après
l’anaîyfe de M. Klaproth, il ne contient point de
magnéfîe, tandis qu’on avoit retiré du mica ordinaire
une quantité très-fenfible de cette terre
{Ibid. , pag. 211 mais M. Vauquelin n’a trouvé
dans ce dernier que .1,35 de magnélïe fur 100 :
d’où l’on pourroit conclure qu'il eft douteux que
cette meme terre foit effentielle au mica.
MIEL. Le miel eft. une matière fucrée, fluide
ou de conlïftance d'extrait mou, grenu, qui eft
dépofée dans les alvéoles des abeilles : on en attribue
l’origine au neCtar des fleurs recueilli par
ces infeCtes. Quoiqu’on ait coutume de n’attribuer
qu’aux abeilles l’extra&ion & la formation
du miel, il y a cependant quelques autres infe&es
de la même dalle, qui en produifent d’analogue :
à la vérité, il eft en fi petite quantité, qu’on ne
peut ni l’extraire ni le comparer avec exactitude
au miel extrait des ruches.
On a établi depuis long-tems une grande analogie
entre le miel & le fucre, foit à eaufe de fa faveur,
foit à caufe de l’ufage qu’en faifoient les
Anciens, qui ne connoifloient que très-peu le fucre
de la canne, & qui ne l’emplôyoient que rarement
i mais, outre la différence de faveur, qui
exifte entre ces deux fubftances, & qui eft telle ,
que les perfonnes habituées au fucre ne peuvent
plus fe iervir de miel3 l'odeur aromatique & la
nature plus ou moins animalifée qui diftingue ce
produit des abeilles, ne permettent pas de le com*
fondre avec le fucre proprement dit. Les opéra-
tions chimiques ne montrent cependant que peu
de différence entre ces deux matières. Le miel3
donc la couleur, la confiftance, la faveur de l’odeur
varient beaucoup, fuivant les pays 8e les
plantes que les abeilles habitent ou. parcourent,
donne au feu, & par la diftillation, les mêmes
produits que le fucre : l’acide nitrique le convertit
en acide oxalique > il eft très-diffolubie dans l’eau ;
il eft même déliquefeent ; il paffe à la fermentation
vineufe, & forme une liqueur fermentée ,
qu’on nomme hydromel (voye\ ce mot) j il eft en
partie1 foluble dans l'alcool, par le moyen duquel
on peut en extraire un véritable fucre concret :
on prétend même que les Anciens lui donnoient
cette forme. On le blanchit en le diffolvant dans
l’eau, & en chauffant fa diffolution avec le
charbon.
Si l’on compare le miel au fucre, malgré le peu de
diffemblance que la chimie a trouvée entre ces deux
corps, on reconnoît que le miel diffère réellement
du fucre par une faveur un peu âcre ou fade, par
une couleur jaune-dorée, ou verdâtre, ou brunej
par une odeur aromatique ou forte, par un état
liquide ou vifqueux, épais, filant, & par fa déli-
quefcence. Si Ton recherche la caufe de cette différence,
on la trouvera dans la préfence d’une
matière colorante, d’un corps muqueux, d’un ex-
trait fapide & odorant, qui paroiffent y être unis
au corps fucré, & ne pouvoir en être féparés que
très-difficilement. C ’eft à ces propriétés particu*
lières qu'il faut attribuer la nature relâchante ou
purgative du miel 3 8e le dégoût qu’il infpire à
beaucoup d’individus, pour lefquels il ne forme
qu’un médicament : auffi le range-1-on plus particuliérement
aujourd’hui dans la clafle des remèdes.
On le compte parmi les laxatifs, les adoucif-
fans, les émolliens , les béchiques, &c. Il fait
l’excipient de beaucoup de remèdes, qui portent
le nom de miels compofés| tels que ceux qu’on
nomme rofat, mercurial, de nénuphar, &c. On l’allie
fouvent avec le vinaigre , 8e ce mélange eft
appelé oximel : il y a cependant des pays où il
tient lieu de fucre.
MINÉR ALIS ATEUR. On donne ce nom, dans
l’hiftoire naturelle des minéraux, à tous les corps
qui font unis aux métaux, & qui en mafquent les
propriétés. ( Voyer Varticle M i n e r a i s .)
MINÉRALOGIE. C ’eft la fcience qui s’occupe
des minéraux. On renverra, pour les généralités
fur cette fcience, au Dictionnaire qui lui elt con-
facré. On obfervera feulement ici , qu’outre les
propriétés phyfiques & extérieures qurfervent il
utilement pour reconnoitre 8e claffer les minéraux,
on fe fert aujourd’hui avec beaucoup d a-
vantage de leurs propriétés intimes, de leurs ca-
raétères chimiques pour établir les diftinctions les
plus importantes 8e les claflifications les plus ef-
fentielles. ( Voye^3 à cet égard, les articles A nal
y s e m i n é r a l e , M in e s & M i n e r a i s , Pi e r -
r e s , S e l s & T e r r e s . )
MINÉR ALURGIE, f. f . Travail des /ubjlances
minérales. Mot compofé du latin minera , mine,
8e du grec «pyo*, travail. .
La minéralurgie comprend le travail mis fur toutes
les fubflances fofîiles ou minérales avant d’être
verfées dans le commerce. Elle fe divife en fjx
parties, qui contiennent chacune une divifion de
ce travail : i°. pétrurgie, travail des pierres & des
terres 5 20. pynurgie 3 travail des fubftances com-
buftibles; 3®. oxiurgie, travail des acides; 4°- ha-
lurgie, travail des fels ; y°. métallurgie , travail des
métaux ; 6°. chromaturgie , travail des couieurs minérales.
( Vo^e[ ces mots. ) (H. )
MINERAIS, MINES. (Minera.) Ce mot, pris
dans fon acceptio'n la plus précife, défigne les
combinaifons'chimiques d’un métal quelconque
avec une autre fubftance, telles qu on les trouve
dans la nature : c’eft ainfi que le plomb fulfuré, le
plomb carbonaté, le cuivre oxidé, le cuivre mu-
riaté, &c. font des minerais de plomb & de cuivre.
Dans un fens plus étendu , on donne le nom de
minerai à tout échantillon de malle minérale contenant
des parties métalliques.( ou falines ) : fous
cette dénomination on comprend ainfi le minerai
proprement dit, & la gangue qui 1 enveloppe. Le
métallurgifte donne particuliérement le nom de
minerai à la fubflance qu’il va fondre ou amalgamer,
&c. pour en extraire le métal. Ainfi
les fchlichs ( minerais bocardés & lavés ) ( voye^
Schlicm ) font pour lui- des minerais : ici même
l’acception eft fouvent différente de celle que le
minéralogifte donne au même mot. Par exemple ,
un minerai qui tiendroit dix livres de plomb &
quatre onces d’argent au quintal, feroit un minerai
d’argent pour le métallurgifte , qui n’a égard qu’au
métal qu’il doit extraire. Autrefois on empioyoit
plus ordinairement le mot mines dans les mêmes
circonftanees, & l’on diloit une mine de cuivre,
une mine de fer, pour déiigner un minerai de cuivre,
de fer, &c. ; niais une mine étant, plus Spéciale
ment encore l’excavation fouter.rai.ne d’où
l’on tire le minerai, On eft convenu, pour provenir
toute équivoque , de n’employer le mot de
mine que dans cette dernière acception. (Voye^,
au mot M in e s , l’expofe des travaux de leur exploitation.
}
Les fubftances qui ; dans le minerai proprement
d it, font chimiquement combinées à un métal.,
portent le nom de miner alifateurs.; elles^minerali-
fent le métal. Dans cet état de minéralifation , les
propriétés de ce dernier font en quelque forte
-mafquées ; il eft dépourvu de cette ténacité, de
cette malléabilité, & même, le plus fouvent, de
cette couleur & de cet éclat qui le car,actérifent.
Ainfi, pour le rendre propre aux uPages auxquels
on le deftine, il faut le dépouiller de fes minéra-
lifa.teurs t c’eft là le but des travaux du metallur-
gifte. f Voye£ MÉTALLURGIE.) j |
Les minéralifateurs font, ou 1 oxigene,, ou le
i foufre , ou quelques acides, ou meme quelques
autres métaux : tels font l’ arfenic & 1 antimoine.
Ainfi les métaux fe trouvent., dans la nature, tan-
i tôt à l’état d’oxide, tantôt à celui de lufture.,
tantôt à celui de Cel, tantôt combines^entr eux .
rarement les trouve-t-on à 1 état natif , c eft-a-ciire.,
purs ou prefque purs. Nous allons jeter un coup
d’oeil fur ces cinq clafies de minerais ; mais auparavant
nous obferverons que les fulfures métalliques
& les combinaifons de métaux confervenc
rafpeét métallique à quelques petites exceptions
près, tels que le fulfure de zinc, de mercure, &c.
tandis que les oxides 8c les fels ont ordinairement
l’afpeél terreux ou pierreux : les oxidules de fer ,
& peut-être de cuivre, font encore ici une exception.
I. Métaux a l'état natif.
Les métaux natifs, tels que nous les trouvons,
font prefque toujours mélangés avec une petite
quantité de fubftances étrangères, dont il faut
encore les dégager par quelqu'opération ou fonte,
avant de les emp oyer dans les.arts : ces fubftances
ne s’y trouvent cependant pas en afléz grande
quantité pour en altérer les propriétés caraétérif-
tiques. | W
Le platine n’a encore été trouve qu a 1 état nat
if, mais toujours mélangé avec une petite quantité
de fer , de titane, de chrome & de quatre ou
i cinq autres fubftances métalliques nouvellement
! découvertes, & qui n’ont été trouvées qu’avec
L’or eft prefque toujours à l’état natif dans fà
gangue ; il y eft fous la forme de feuilles minces,
de petites paillettes , &c. On le trouve fous cette
même forme dans le fable des rivières, où il a été
entraîné après la deftruétion des roches qui le
conteno:ent : il eft ordinairement mêlé à une très-
petite quantité d’argent, & même de fer.
L’argent fe trouve aflez fouvent à l’état natif,
quoique rarement en aflez grande quantité pour
etre l’objet d’une exploitation particulière : on en
a trouvé dans les mines de la Saxe des morceaux
qui pefoient un quintal & plus. Ces maffes d’ar-
1 gent natif /font purifiées par h fonte, & mieux
i encore jetées dans le b a (fin d’affinage , lorfqu’oa
| affine le plomb argentifère.