
haut, comme un fel à une feule bafe, mais comme
un fel triple, ayant à la fois pour bafe les deux
oxides de fer au minimum & au maximum : on le
retrouve auffi dans les précipités que donnent les
diffolutions métalliques avec celle du prujfiate triple
de potaffe. Cet oxide de fer noir fe retrouve
dans les prujfiates de cuivre, d’argent, de manga-
nèfe, de zinc, de cobalt, de nickel, d’urane, de
palladium, &c. qui font réellement des fels triples,
ayant pour bafe, outre le métal de la diAblution
précipitée, l’oxide de fer noir préexiftant
dans le prujfiate triple de potaffe, employé à la
précipiration. Les prujfiates ci-deffus énonces peuvent
pourtant exifter à l’état de prujfiates {impies
lorfqu’ils réfultent de Taêtion du prujfiate -fimple.
de potaAe fur les diffolutions des métaux qui leur
fervent de bafes : il eft même des métmx, tels
que l’ or 8c le mercure, dont les prujfiates conflam-
ment fimples n’offrent aucune trace de fer, quoiqu’on
les ait forméspar le prujfiate triple de potaAe.
Le fer feul, parmi les fubftances métalliques, préfente
conftammertt un prujfiate triple-, comme on
le dira à l’article de ce Tel en particulier.
On doit voir par ces généralités, que Thiftoire
des prujfiates, quoique véritablement avancée par
les travaux de quelques Modernes , eft encore un
objet d’études & de recherches importantes pour
les chimiftes. On reconnoîtra la même vérité dans
tous les articles de détail qui vont fuivre celui-ci.
Prussiate d’alumine. M. Ghénevix, en faisant
l’analyfe de quelques pierres magnéfiennes ,
s’ cft afturé que l’acide pruffique ne fe combine
point à l’alumine, qui fe précipite pure de fa dif-
folution dans les acides fulfurique, miuiatique &
nitrique lorfqu’on y verfe un prujfiate alcalin.
Prussiate d’ammoniaque. On obtient ce
fel en combinant directement l’alcali, qui en eft
la bafe, avec l’acide pruffique pur, préparé à la
manière de Schéèie, ou bien encore en faifant.'
chauffer légèrement de l’ammoniaque fur du bleti
de PruAe, & en recueillant le produit qui fe dégage
pendant la diftillation de ce mélange. Lepruf-
fiàte d'ammoniaque , comme tous les prujfiates alcalins
& terreux (impies, ou qui ne contiennent
point de fer , ne préfente point une combinaifon
ftable > il eft décompofé, comme eux, par le Conrad
de l’air & la feule aCtion de fon acide carbonique
, tandis qu’il jouit d’une exiftence permanente
lorfqu’il eft à l’état de fel triple 8c qu’il contient
du fer. Le prujfiate fimple d’ammoniaque ne
donne de bleu de Pruffe qu’avec les diffolutions
de fer au minimum, ou celles qui, comme le fu!-
fate de fer du commerce, renferment à la fois
des oxides de fer au minimum 8c au maximum.
Prussiate d'antimoine* Schéèie, dans fes
belles recherches fur la combinaifon de l’acide
pruffique avec les oxides métalliques* regarde
comme douteufe celle de cet acide avec l'oxide
d’antimoine. Ayant mêlé du prujfiate de chaux,
qu’ il nommoit fa liqueur précipitante , avec une
diAolution de muriate d’antimoine, il s’ eft formé
un précipité qu’il a reconnu pour de l’oxide pur
d’antiihoine : l’acide pruffique eft refté libre dms
le mélange , qui a confervé l’odeur de cet acide.
|| Prussiate d\argent. M. Prouft diftingue
deux prujfiates de ce métal : i°. celui que l’on
obtient lorfque l’on verfe dans une diAolution de
nitrate d’argent, une diAolution de prujfiate triple
de potaffe > il eft fous la forme d’une poudre
blanche, qui ne tarde pas à devenir bleue, a
caufe du prujfiate blanc de fer qui fe trouve mêlé
à celui d’argent} 2P. le caillé blanc, qui fe précipite
lorfque l’on ajoute dans la diAolution de nitrate
d’argent, du prujfiate fimple de potaffe : celui
ci ne change pas de couleur comme le premier.
Il paroît que ce dernier Tel eft \e prujfiate d'argent
que Schéèie a le premier & le feul fait connoître.
Prussiate d’argent ferrugineux : c ’eft
le fel blanc, infoluble, que l’on obtient par le
mélange d'une diAolution de prujfiate triple de potaffe
avec la diAolution de nitrate d’argent. On
obferve qu’il prend très-promptement une couleur
bleue, qui doit être attribuée à la préfence
du fe r , provenant du prujfiate de potaffe triple.
Prussiate d’arsenic. On ne connoît point
de prujfiate de ce métal. L’acide pruffique & les
prujjiates alcalins n’ont aucune aaion fur l’acide
arfenical.
Prussiate de b ar y te . D’après les expériences
de M. Henry, chimifte anglais,la baryte pure
décompofé la diAolution de prujjiate alcalin en
s’emparant de l’acide pruffique. Le mélange d’une
diAolution de prujfiate de potaffe & d’une diffolu-
tion de muriate de baryte laiffe appercevoir , au
bout de quelque tems , fur les parais du vafe qui
le renfermé, de petits criftaux que le chimifte fuf-
nommé a reconnu pour du prujfiate de baryte.
Mi Berthollet penfe que ce fel pourroit bien être
un fel triple à bafe de potaffe & de baryte. On
peut encore, ainfi que le propofe M. Henry, former
ce fel en faifant bouillir un mélange de carbonate
de baryte calciné, d’eau & de bleu de Pruffe ,
jufqu'à décoloration de ce dernier. La diAolution
filtrée une ou plufieurs fois laiffe dépofer, au
bout de quelques heures, de petits criftaux jaunâtres
de prujfiate de baryte.
Ce prujfiate décompofé les diffolutions de ful-
fate & de carbonate de potaffe. M. Henry a cru
1 devoir fe fervir de cette propriété, pour préparer
I du prujfiate <\q potaffe .d’une grande pureté-. A-cet
effet, il fait digérer pendant une heure du prujfiate-;
J de baryte pulvétifé avec une diAolution de earbo-
■ nate de potaffe : la liqueur , filtrée 8c évaporée ,
fournit de très-beaux criftaux de prujfiate de po-
taffe.
Le prujfiate de baryte eft très-peu foluble : 1 eau
froide n’en prend qu'environ o,oooy de fon poids}
l’eau chaude en diffout un peu plus. Ce fel eft to-
luble dans l’acide muriatique j il noircit par le feu
& s’y décompofé : le réfidu charboneux contient
la baryte.
Prussiate de bismuth. D’après les expériences
de Schéèie, foxide.de bifmuth ne paroît
pas fufceptibie de fe combiner avec l’acide pruffique.
Lorfque Ton verfe du prujfiate de chaux en
liquide dans une diAolution de ce métal, l’acide
pruffique refte libre ou fe dégagé, & l’oxide de
bifmuth fe précipite.
Prussiate de chaux. J’ai découvert le premier,
en 1780, que l’eau de chaux, mife en digef-
tion avec du bleu de Pruffe, lui enlève fon acide,
& acquiert ainfi la propriété de précipiter en bleu
les diffolutions de fer. L’eau de chaux, laiffée en
digeftion fur le bleu de Pruffe, & filtrée, a une
belle couleur jaune-clair; elle ne verdit plus le
firop de violettes, ne s’unit plus aux autres acides
} ce qui prouve l’état de faturation où elle eft
parvenue pendant l ’opération. Le prujfiate de chaux
qui s’eft formé, n’eft pas fimple } c’éft un fel triple
de chaux & de fer, & c’eft à la préfence de ce
métal qu’il doit'fa couleur jaune. Je Tai ptopofé
comme un très-bon réaétif à employer dans i’ana-
lyfe des eaux minérales, pour y indiquer l’exif-
tence du fer.
Prussiate de chrome. On ne fait rien encore
fur la combinaifon de l’oxide de chrome avec
l’acide pruffique : il ne paroît pas que les pruf-
fiates alcalins aient l’aâion même la plus légère
fur les diffolutions de ce métal ni fur l’acide chrô-
mique.
Prussiate de cobalt. La diAolution de cobalt,
félon Schéèie, donne un précipité blanc
lorfque l’on y ajoute une diffolution de prujfiate
de chaux : ce précipité ne fe rediflout point’ par
une nouvelle addition de la liqueur précipitante}
mais il eft facilement diflous dans^les rcides.
M. Prouft a obtenu un précipité de couleur ca-
nelle claire par le mélange d’une diAolution de
prujfiate fimple de potaffe avec celle de cobalt. Le
refultat annoncé par M. Prouft mérite plus de
confiance que celui de Schéèie, parce qu’à l’époque
où celui - ci travaiiloit, on ne connoiffoit
point encore les moyens de purifier le cobalt.
M. Prouft, en fubftiruant au prujfiate fimple Te
prujjiate triple de potaffe, a: obtenu un précipité
de couleur vert d’herbe. On doit donc, dapres
les expériences de cet habile chimifte , diftinguer
deux prujfiates de cobalt i le prujfiate fimple de ce
métal, 8c le prujfiate de cobalt ferrugineux.
Prussiate- de colombium. On ne connoît
pas encore ce fel. Le métal nommé d'après Christophe
Colomb, & découvert il y a quelques années
darfs l’Amérique feptentrionale, a été encore
trop peu examiné pour qu’on ait pu en indiquer
les principales combinaifons, & furtout celle avec,
l’acide pruffique.
Prussiate de cuivre. On obtient un pruf-
fiate de cuivre jaunércitrin, félon Scheele , fi j on
verfe du prujfiate fimple de chaux dans une diffo-
lution.de fulfate de cuivre. M. Prouft affure qu’il
fe forme un précipité caille parfaitement blanc,
dans le cas où l’on ajoutera du muriate de cuivre
au minimum, une diAolution de prujfiate fimple de
potaffe ; mais ce prujfiate blanc devient jaune par
l’addition de quelques .gouttes de potaffe 1 cette
couleur jaune eft celle de 1 oxide de cuivre au
minimum.
Prussiate de cuivre ferrugineux. Ce
fel à double bafe eft très-reconnoiffable par fa
belle couleur rouge-brun-marron ; il fe forme
avec tant de facilité toutes les fois que Ton verfe
! du prujfiate triple de popaffe dans une diffolutioit
I qui contient la moindre quantité d’oxide de cui-
| vre au maximum, que Je prujfiate triple de potaffe
! eft regardé aujourd'hui comme le meilleur réaétif
pour déceler la préfence du cuivre.
M. Prouft a prouvé le premier que fi l’on mêle
le prujfiate triple de potaffe à une diffolution de
muriate blanc de cuivre au minimum, on obtient
un précipité blanc qui ne fe colore qu à mefur>e
que le conta# de l’air fait pafier une portion du
cuivre au maximum d’oxidation. Si le muriate de
cuivre au minimum eft mêlé: de quelques portions
de muriate au. maximum , le précipité, au lieu
-d’être d’un blanc pur, a une belle couleur rofée.
Ces diverfes expériences que l’on fait journellement
dans les cours de chimie, font on ne peut
plus curieufes. ’
Les prujfiates blancs ou bruns que le prujfiate triple
de potaffe fait naître dans les diffolutions de
. cuivre au minimum ou au maximum, font un fel
triple à bafe d’oxides de fer & de cuivre. Le fer
provient du prujfiate triple de potaffe, où ce métal
exifte très-abondamment.
Prussiate d’étain. Schéèie, ayant verfé dans
une diAolution d’ étain par l’eau régale, du prufi-
fiate de chaux liquide , obtint un précipité blanc
qu’il reconnut pour être un oxide pur d’étain. Le
mélange répandoit une odeur fenfiblement pareille
à celle de l’acide pruffique. On peut conclure de
ce fait, qu’il n’exifte point, à proprement parler ,
de prujfiate d'étain.
Prussiate blanc de fer. C ’eft encore à
M. Prouft qu’eft due la connoiffance de c& pruf-
fiate. de fer au minimum d’oxidation. II. décrie
Aa a a a 1