
avec le mercure ordinaire, en diffère néanmoins >
à ce que prétendent ceux qui fe livrent à ces fortes
de travaux, en ce qu’il a une plus'grande pefan-
teur fpécifique , qu’il pénètre & diffo-ut plus efficacement
tous les métaux, qu’il leur eft plus adhérent
i qu’elles n’ aient point été réitérées par les chi-
j miftes modernes, de manière qu’elles foient au
| nombre des plus célèbres 6c des mieux confta-
tées. On ne voit guère d’ autre raifon de cette
indifférence, que le peu d’efpérancê qu’on a eu
fur la réuffite. Quoi qu’il en fo»it, fi elles fe fai-
foient avec fuccès, elles établiroiem d’une manière
& qu’il eft moins volatile
v».On trouve dans les livres de beaucoup d’au- j
teuts qui, fkns être précisément alchimiftes, ont I
cependant donné plus ou moins détention à ces
fortes d’objets, un très-grand nombre de procédés
pour la tnercurification , ou pour retirer du mercure j
des métaux $ mais la plupart de ces procédés font ?
extrêmement longs, laborieux , embarraffés & par
conséquent très-fujetS; à manquer. Gomme le dé- «
tail de ces procédés feroit fort long, & nous écar- j
teroitde notre objet , nous n’en ferons point men- j
tion. On trouve d’ailleurs les principales de ces i
opérations raffemblées .& expofées très-claire-ment
dans le Confpectus chimi& de dunekeque p e uv e nt
confulter ceux qui veulent s’inftruire fur cètté ma- \
tière. Voici feulement quelques mtreurifumions
des. plus faciles , tirées des auteurs les plusmo- j
dernes j.tels que MM. Wdlerius& Teick(neyer, I
que nous allons rapporter pour exemple.
»Si l’on diftille du cinnabrèd’antimoine fait par ;
le fublimé corrofif, on retirera toujours des dif- j
dilations, après la revivification du mercure, plus !
de mercure qu’il n’y en avait dans le fublimé cor-
rofif.- -
M l’on prépare un fublimé corrofif avec l’ef-i
prit de fel .& le mercure coulant * & qu’on fublimé ’
plufiéurs fois de la chaux ou de la limaille d’argent j
avec ce fublimé., une partie de l’argent fe chan- J
géra en mercure.
» La limaille de fer bien fine * expofée pendant
un an à l'air, enfuite bien triturée dans un mortier,
& nétoyée pour en féparer les ordures & la
pouffière, remife après cela encore pendant un an
à l'air, & enfin foumife à la diftillation dans une :
cornue, fournit une matière dure qui s’attache au
col du vaiffeau, & avec cette matière un peu de
mercure. . .. ri
»» Si l’on prend de la cendre ou chaux de cuivre,,
qu’on la mêle avec du fel ammoniac, qu’on expofe
ce mélange pendant un certain tems à l’air, &
qu’on le mette en diftillation avec du fa von , on
obtiendra du mercure.
» Qu’on mêle du plomb ou de la lune cornée
avec parties égales d’efprit de fel bien concentré,
qu’on laiffe ces matières en digeftion pendant trois
ou quatre femaines, qu’on fature enfuite-le mélange
avec de l’alcali volatil, qu’on le mette;:de
nouveau en digeftion pendant trois ou quatre autres
femaines, qu’au bout de ce tems on y joigne
égale quantité de flux noir & de favon de Venife.,
Sc qu’on mette le toucan diftillattondans une cornue
de verre, il paffera du mercure dans le récipient.
>s Voilà des expériences auffi faciles à faire
qu’elles font importantes : il eft même étonnant
affest certaine l’exiftence d’un principe mei-
curiel dans les métaux, 6c confirmeraient d’autant
mieux la théorie de Bec ker , que toutes celles
dont on vient de faire mention fe font à L’aide de
l'acide marin, acide que ce chimifte croit auffi
fpécifié par fa terre mercurielle. U en réfulterqit
qu’il ne s’agit que de rendre le principe mercuriel
furabçndant dans les métaux, pour en retirer un
vrai mercure*.
»5 II y a cependant un grand nombre de procédés
de mercunfcaüon qu’on peut voir dans les
auteurs qui ont traité de cette matière, 6c encore
plus commodément dans le livre de Juncker^
cité plus haut, dans lefquels on, n’emploie point
l’acide marin , mais plufiéurs autres matières fa-
lines;, ou bien la fublimation à travers les char^
bons, avec,le concours de l’air libre, à la maniéré
de Gebe.r. Dans ce dernier cas, c’eft dans les fleurs
& fumées métalliques qu’on doit chercher la fubf-
tance mercurielle &«, il eft clair que .fi. on l’obtient,
ce n'eft alors que par la décompofition de
la matière métallique fur laquelle on fait l’expérience.
» M. Greffe d it , dans lès Mémoires de ïAcadémie
y avoir retiré du mercure,du plomb par un
procédé, encore plus fimple, plus facile 6c plus
prompt que tous ceux dont on vient de parler;:
il ne s'agit que de faturer : exa&ement de plomb
de bon acide nitreux, Après la.fatutation parfaite,
donc on eft fûr en employant plus de plomb qu’il
n’en faut, il fe précipite, dit M. Groft-e, une
.poudre grifej, dans laquelle, on découvre du mercure.
Cette expérience n’étant point longue, nous
..l’avons réitérée,. M. Baume Si moi, avec toute
l’attention convenable, dans le cours de chimie
que nous faifions çnfemble > mais nous n’avons
point trouvé: la poudre grife mercurielle annot*-
cée par M. Greffe. Comme cet habile chimifte
a toujours, été reconnu, pour très-exaél & de très-
bonne fo i, il eft à croire que le plomb dont il
s’eft fervi contenoit un peu de mercure qui lui
étoit étranger} ce qui peut arriver très-faciler
ment dans un laboratoire , fans même qu'on
puiffe le foupçonner. Il eft très-poffible que la
même chofe loit arrivée dans plufiéurs autres expériences
de mercuripcation ; 6c cela prouve combien
il faut être circanfpeét & réfervé dans les
conféquences qu’on tire de ces fortes de travaux.
»
MËSOTYPE. Nom donné par M. Haüy à plusieurs
variétés-de zéofithede Cronftedt , dont il
a fait une efpèce diftin&e parmi les pierres, en
raifon des caractères qu’elle préfente. Ce mot n- I
gnifie (forme primitive moyenne, & a été ima- I
giné par M. H.iiiy pour indiquer que la forme
de cette pierre, dont les baifes font des carrés,
& les faces 'latérales des rectangles, tient le milieu
entre les formes de l’analcime & de la ftilbfte ,
qui ont été confondues avec elles, la première
ayant fesbafes & fes faces latérales.carrées,' tandis
que celles de la fécondé font de fimples rectangles.
La méfotype eft divifible parallèlement aux pans
d’un prifme rectangulaire, éleétrique par la chaleur
en deux points oppofés; elle raie le carbonate
de chaux ; fa pefanteur fpécifique eft 2.083}
fa réfraôtion double. Sa molécule intégrante eft
un .prifme triangulaire à bafes rectangles ifocèles}
elle fe fond avec bouillonnement & phofphoref-
cence en un émail lpongieux.
Les formes fecondaires varient affez pour que
M. Haüy en ait diftingué fix variétés 5 favoir :
la méfotype pyramidée , la méfotype épirulée, la
méfotype dio&aèdre , la méfotype aciculaire , la
méfotype globuiiforme ) la méfotype amorphe} les
trois dernières font indéterminables.
La méfotype eft blanchâtre » tranfparente ou
tranflucide.
Gn la trouve dans les pays volcaniques, l’île de
Feroë, <lKle Bourbon , les Ciclopes, le Viva- i
rais , & c. Elle a des laves pour gangue. Les crif- ;
taux fouvent trèsffinsiqui la conftituent, forment ;
des faifeeaux de rayons divergens;
Un des caradères qui diftingué le plus la méfo- !
type ou l’ancienne zeolithe dè Cronftedt , 'c’eft ;
la propriété qu’ elle a de fé diffoudré -en gelée
dans les acides.
M. Vauqiielin y a trouvé par l’analy'fe :
Silice ................. ........ ...... ............. k ^0,24.
Alumine................ ............... 29,40. !
AjChaux... . . . . . . . . . . . . tts.-. . j i . . . . . . . 9,46. • 4 Eau.. .......... .. . ----- . 1:0,00. j
l'Eerte........................................... i,oo.. 1
100,0 .
Il paroît que les.criftaux de méfotype ont la propriété
de perdre à.l'air leur eau de criftallilâ-
tion} ils femblent alors fe couvrir d’une pouffière
farineufe, & les parties ainfi effleurées ne
s’éleClrifent plus par la chaleur.
M É T A L . ( Voye-^ M é t a u x . )
Métal des cloches. C’eft un alliage de trois
parties de cuivre & d’une d’ étain,, qui eft dur,
aigre, fonore & plus fufible que le cuivre. On en
a traité avec détail au mot ÂtiiÂGE des ctQ-
ches , & on y a’ donne une fuite fte procédés
pour faire feidépart des deux métaux qui le xonf-
tituent.
| M s t a i b u ï r j n c e R o b e r t . C e m é ta l e ft
un alliage de cuivre & de zinc dans une proportion.
plus pçtite que celle du métal de, clor
ches & du laiton. Il eft tel que fa couleur imite
celle de l'or. On en fait beaucoup de bijoux.
(^V^oye^ le mot CUIVRE.)
MÉTALLÉITÉ. On emploie quelquefois cette
expreffion en phyfique & en chimie pour défigner
la propriété ou l’état métallique en général, con?
fiftant dans la réunion de l’opacité, de la pefan*-
teur, du brillant & de la combuftibilité auxquelles
fe joint fouvent la duéiilité. ( Voyei Varticle Mét
a u x . )
MÉTALLISATION. Les alchimiftes avoient
la prétention, non-feulement de convertir. les
métaux les uns dans les autres, mais encore de
fabriquer des métaux de toutes pièces. Les chi-
miftes, qui pendant long-cems n’ont pas affez re*?
p'otïffé les "idées alchimiques, &c qui en ont même
adopté quelques-unes ; ayant cru pendant près
d’un fiècle, & furtout d’après Becker & S.tahU
connoître la nature & la compofition des métaux
qu’ils regârdoient comme des compofés de
terres particulières & de feu fixe ou phlogiftique ,
ont dû penfer qu’fbn’étoit pas impoffible de former
ou de fabriquer des métaux : on aura une
preuve pafitive de leur croyance à cet égard,
en iifant l’article métallifation du Dictionnaire de
Marquer. On y verra comment ce grand chimifte ,
qui raifonuok fi bien fur la théorie de fa fcience,
s’efforce, tout en niant les fuccès prétendus des
adeptes , de 'faire concevoir qu’ il n’eft pas impoffible
de créer des métaux en combinant des
terres, foit avec -le phlogiftique feul, fait av.ee le
phlogiftique & le principe mercuriel, deux êtres
depuis affez!ong-tems reconnus pour chimériques.
Ces affertions de Macquer tenoient encore effenr
tiellement aux idées qu’il avoit fur la nature générale
des métaux. Aujourd’hui ces idées étant
claffées parmi les erreurs, & les métaux fe préfen-
tant au* chimiftes comme des êtres fimples .&
indécompofables par les moyens qui font à leur
difpofiriôn , on penfe avec raifon que la métalli-
fotion eft une chofe impoffible à l’art} que plus la
fcience fe pèrfeéUonne, & plus s’éloigne lëfpair
de les compofer de toutes pièces j que fi la nature
crée-encore‘en ce moment -des métaux, ce que
plufiéurs na tu raidies phyficiens ne croient
point ^ -c*eft par des ;moyei)s ou des procédés
dont nous n'avons & dont nous ne.pouvons avoir
aucune notion, puifque nous ignorons abfolu-*
ment les principes qui conftituent les métaux , &
puifqufil faudroit avoir cette connoiffance avant
de tenter même des effais un peu raifonnables fur
l’art dè compofer ou-de former des métaux.
La méeallifotion artificielle eft donc une-vérita-»
ble chimère , dont on ne ^s’occupe .plus nulle
part. Je n’en ai dit ici quelques mots que .parce
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