
plate eft rnife dans un étui particulier , dont le
fond doit être parfaitement drefle.
» La porcelaine nommée tendre ne contient point
d’ argile ou de kaolin; elle eft faite avec une fritte
vitreufe broyée, & rendue opaque & moins fu-
fible par l’addition d’ une marne calcaire. » ( Voyez
Ç'article POTERIES.)
PORCELLAN1TE : nom donné par quelques
minéralogiftes modernes à une variété de jafpe
fufible en feorie noire, qui fe trouve dans les
mines de houille en eombuftion, & qu’on regarde
comme un fehifte argileux récemment altéré par
le feu. M. Haiiy le nomme thermantide porcella-
nite, à caufe de fon origine due à l’avion du
feu..
PORPHYRE :• efpèce de roche ou de pierre
dure mélangée , qui préfente dans une pâte homogène
rouge plus ou moins foncée, noire-verdâtre
ouverte, des criftaux blancs-rougeâtres ou blancs-
verdâtres. La pâte eft de nature de la cornéenne,
& les criftaux, quelquefois rhomboïdaux, fouvent
granuliformes, font du feldfpath.
On diftingue fpécialement trois variétés de porphyre
: le rouge ou vrai porphyre, le noir antique
& le vert-foncé, nommé aufli Jerpentin ou opkite.
Dans lés arts il n’y a que la première efpèce qui
foit bien véritablement reconnue pour du porphyre:
c’eft une pierre très-dure, fufceptible du plus beau
p oli, & qui refte longrtems fans altération. Les
Anciens en faifoient unjaffez grand ufage pour la
décoration des templésl& pour l’art ftatuaire:les
Modernes remploient (beaucoup moins, à caufe
du prix de la main-d’oeuvre.
On regardoit, il y a quelque tems, la pâte du
porphyre rouge comme line efpèce de jafpe ; elle
eft bien véritablement une roche cornéenne.
Le porphyre diffère du granit en coque : ce
n’eft point une concrétion fimultanée de plufieurs
matières criftallifées , mais une pâte, au milieu de
laquelle le feldfpath, & quelquefois l’amphibole ,
fe font criftallifés en même tems que la pâte Je
dépofoit.
On fabrique aujourd’hui, avec le porphyre, des
cuves, des baflins, des vafques, des colonnes, des
pyramiies, & en général des objets d’agrément
& d’ornement d’un petit volume. Le feiage , la
taille & le poliflage de cette roche très-dure font
d’un prix iï é le v é q u ’on; n’en fabrique plus de
grands morceaux.
PORPHYRISATION. La porphyrifàtion eft une
forte de pulvérifation très-fine qu’on fait fubir à
des matières dures, telles que des terres , des pierres
, d< S: oxides métalliques, & qui porte ce nom
parce qu’on la pratique fur un porphyre rond,, à
l’aide d’une mollette ou d’un cône de là même
pierre. Au lieu de porphyre» qui eft toujours d’un j
prix très‘relevé, on. emploie fouvejat une efpèce *
de grès fin & dur, qu’on connoît fous le nom
d’écaille de mer. On en prend un morceau d’environ
un mètre de largeur : on le taille en un carré
ou en un rond de deux pouces d’épaifleur, qu’on
place dans une table de bois folide & entaillée
pour recevoir la pierre, & portée par des pieds
très-forts, élevés de douze ou quinze décimètres.
Cette machine doit être folidement placée dans
l’angle de deux murs, & de manière à n’éprouver
aucun mouvement, aucun déplacement ni aucune
ofcillation lorfqu’on frotte la mollette : celle-ci eft
un cône pierreux, dont la b.afe doit avoir douze
à quinze centimètres de large, la hauteur après le
double, &d o nt la furface conique doit être rude,
ainh que la pointe émou fiée pour pouvoir être
faifie, contenue & promenée commodément par
l’homme chargé de i’opération. On a foin de donner
à la furface du porphyre & à celle de la mollette
deftinée à être roulée deftus, un poli grof-
fier, afin que les fubftances à broyer ne gliffent
point fur ces furfaces, & puiftent être preftees
fortement. L’inftmment étant ainfi difpofé, voici
comment on s ’en fert. On place fur le centre du
porphyre la matière à.porphyrifer, foit en poudre
fèche, foit avec une petite quantité d’eau ou
d’huile , fuivant fa nature &f le genre de produit
que l’on veut obtenir : on n’en met qu’une petite
quantité à la fois pour bien réuflir à la porphyri-
fation ; on empoigne la mollette avec les deux
mains oppofées, la gauche placée au deftous de
la droite : on promène également cet infiniment
fur la pouftièrè, en appuyant plus ou moins fortement
& également : on l’étale ainfi par un mouvement
circulaire très-doux & très égal, de forte
à palîer fur tous les points de la matière, & de la
.réduire à un même état de finefle ou de ténuité
dans toutes fes parties.. Quand elle eft largement
étalée fans être encore affez fine, on la relève
avec des cornes minces ou des écailles, ou même
des cartes, & on recommence à broyer comme la
première fois : on pourfuit ainfi jufqu’ à ce que la
matière ait acquis je degré de ténuité qu’on veut
lui donner.
Aujourd’hui, pour broyer & réduire en poudre
très-fine les matières dures., & furtout Les pierres
qu’on veut foumettre à une analyfe exaéte, on fe
fert d’un mortier de filex avec un pilon de même
matière, qu’on a foin d’analyfer auparavant.Cette
opération, quoique très-longue, & exigeant une
grande patience', eft pratiquée ordinairement par
Its chimiftes, pour donner une grande certitude
à. leurs réfultats..
POTASSE. On connoît depuis long-tems, dans
les arts & dans le commerce, fous le nom de po-
tajfe 3 une matière alcaline âcrebrûlante,,caufe
j tique, déliquefcente à l’air,, qu’on prépare, dans
| le nord de l’Europe & dans l’Amérique fepten-
î trijo.na.le , en fai faut brûler Les bois des forêts
• inexploitables,^ & en.calcinant legr* cendres jufqu'à
leur faire éprouver une fufion plus ou moins
complète. Le mot potajfe eft formé de deux autres
mots allemands , & veut dire cendre de pots 3 parce
qu’on a long-tems calciné cet alcali dans des pots.
On a auffi défigné cette efpèce d’alcali par les
noms à.'alcali fixe , parce que long-tems on 1 a
connu feul c< regardé comme l’alcali par excellence
; d ’ alc.li du nitre , & alcali dit tartre , parce
qu’on la tue fouvent de ces deux fubftances ;
& alcali végétal 3 de fel_fixe des plantes, parce qu’on
l'obtient abondamment des végétaux brûlés; d’alcali
déliquefeent, parce qu’on l’a cru le feul des alcalis
qui eût la propriété d’attirer l’humidité de
l’air. ;
La potajfe n’eft bien connue dans fon état de
pureté que depuis quelques années. Ce n’a pas
même été immédiatement après la découverte de
Black, profelfeur û'Édimbo.urg, fur les deux états
des fubftances alcalines, leur caufticité & leur
adouciffemeni, comme le difoit ce célèbre chi-
mifte, qu’on a eu des notions exaéCs fur fes propriétés
; & j’ai , depuis vingt-cinq ans, averti
fréquemment les chimiftes qu’ils n'avoient pref-
que jamais obtenu la potajfe bien pure, bien cauf- ;
tique , bien féparée de toute matière étrangère ,
& joui fiant de toute l’énergie qui la caraétérife ;
lorfqu’elle a été convenablement préparée. Outre
qu’on ignoroit entièrement fes caractères, fa caufticité
réelle & toutes fes propriétés diftinéjtives j
avant la découverte de Black, depuis cette décou-!
verte on a été long-tems encore fans lui donner
toute fa pureté , toute fa caufticité, fans lui enlever
tout l’acide carbonique qu'elle contient ordinairement
, & fans la féparer entièrement des terres
& des fels qui lui font fi fréquemment-unis.
M. Berthollet eft le premier qui ait donné, en
1787, un procédé exaét pour obtenir cet alcali
bien pur : ce n’eft que depuis cette époque qu’on
a bien reconnu & décrit fes propriétés.
La potajfe exifte t r ès -a b.o h da m me n t dans la nature
: on l'a d’abord retirée des végétaux par leur
eombuftion & leur incinération. Les chimiftes font
encore aujourd'hui partagés d’opinion fur ^ (on
exiftence dans les plantes : les uns penfent qu’elle
y eft toute formée, toute contenue, & qu’ on ne
fait que l’extraire par l’aéliop du feu ; les autres
croient qu’elle fe forme pendant qu’on les brûle ,
& qu'on chauffe fortement leurs cendres. On verra
par la fuite, que la première opinion paroît être
beaucoup mieux fondée que la fécondé. Les plantes
en donnent fouvent d’autant plus , qu elles font
plus molles & plus herbacées : on en tire en général
davantage.des bois tendres que des bois durs :
on en extrait beaucoup plus de quelques plantes
que d’autres , & fpécialement davantage des enveloppes
des fruits, que des autres parties végétales.
On ne trouve que rarement & peu abondamment
la potajfe dans les fubftances animales.
M. Klaproth, de Berlin, a découvert en mars 1797
cet alcali dans plufieurs productions volcaniques, à
une dofe même très-coi ifidérable, celle de o,zo i
fa découverte a été confirmée à Paris pat M. Vau-
quelin, ür il y a tout lieu de croire qu’e le fera
étendue à un grand nombre d’au : res foffiies.
Ainfi la potajje n’eft plus un alcali particulier
aux plantes, comme on l'a cru fi long-tems en
chimie; elle exifte dans les minéraux, .fur tout
dans un grand nombre de pierres & de terres :
d’où il y a lieu de croire qu’elle pafle immédiatement
dans les végétaux par leurs racines. Elle n’eft
jamais pure Sc ifolée dans les matières naturelles,
mais toujours intimement combinée, foit avec des
terres & dans l’état pierreux , foit avec des acides
& fous la forme de fels. 11 faut donc la féparer de
fes combinaifons pour l’avoir pure.
Après avoir brûlé & réduit en cendres les bois,
les herbes, les écorces, les fruits fauvages, les
tartres, les lies, &c. inutiles à d’autres ufages ,
on leflive ces cendres, on évapore ces leflives à
ficcité , & on calcine le falin qui en provient
dans des fours ou des pots* fuffifamment chauffés.
Le produit de cette opération eft la potajfe du
commerce; elle eft bien loin d’être pure. Pour
l’obtenir telle , on la mêle avec le double de fon
poids de chaux, & huit ou dix fois le poids total
du mélange d’eau de pluie : on fait bouillir deux
ou trois heures ; on filtre ou on tire à clair la lef-
five qu’on effaie avec de l’eau de chaux, qu’elle
ne doit pas précipiter, fans quoi on la paiïeroit
encore fur de la chaux vive. On évapore cette lef-
five dans une chaudière de fonte, à grand feu &
en la pouffant au gros bouillon . jufqu’ à ce qu’elle
prenne la confiftance de miel clair à cinquante degrés
de refroidiflèment. A cette température on
verfe defius de l ’alcool reétifié, environ le tiers
d’abord de la potajfe employée : on agite bien le
mélange; on le tait chauffer & bouillir quelques
inftans ; on verfe le tout dans une bouceille , où
on le laifte refroidir^ La matière fe fépare en trois
couches : au fond fe dép.ofont des corps folide s ;
au deflfus , une difiblurion aqueufe de carbonate
de poicjfe, & dans le haut une liqueur alcoolique
d’ un rouge-brun. On décante'cette dernière avec
un fyphon ; c’eft une diftolution de potajfe très-
pure dans l’alcool : on la reçoit dans une badine
d’argent ou de cuivre étamé ; on la fait évaporer
rapidement jufqu’à ce que, fous une couche fè che,
noire & charboneufe qui fe forme à la fur-
face, on voie une liqueur d’apparence huileufe ,
en fonte tranquille, qui fe fige & fe folidifie par
le refroidiffement. On enlève la croûte ; on coule
le liquide alcalin fur des afliettes de faïence ; on
le laifte fe figer ; on le cafte en fragmens, & on
l’en ferme dans un flacon.
La potajfe pure, ainfi extraite de celle du commerce
, eft un corps foiide blanc, fufceptible de fe
criftallifer en prifmes quadrangulairés, comprimés
, très-longs , terminés par des pyramides aiguës
: ces criftaux, qu’on n’obtient que des düïb-
lutions très-concentrées, font mous, peu durables
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