fèche. Dans le premier cas ,• le {impie mélange de
l'argile & de la iiiice avec les oxides divifes & de
l’eauj prend une dureté telle qu’il devient la bafe
d’un ciment très-folide $ dans le fécond il entre
en vitrification, 6c le fer co'ore le verre en une
nuance verte-foncée. Telle eft la caufe de la couleur
des bouteilles.
Les oxides de fer décompofent les fels ammoniacaux
, fur tout à l’aide de la chaleur.
Ce font des réa#ifs & des agens très-utiles à la
médecine, à la peinture, à la verrerie, à l’art de
j’émailleur ou porcelainier. ( Voye£ Les articles Fer
& Sulfate de fer.)
Oxide"de fer hydrosulfurê. Je place ici
cet article pour faire connoître un fait chimique
affez important. Les oxides de fer, mêlés avec des
eaux chargées naturellement ou artificiellement
d’hydrogène fuifuré, l’abforbent promptement,
leur ôtent leur odeur infe#e, & fe convertiffent
en une, poudre noire, comme je l’ai décrit avec
foin dans mon Analyfe de l'eau d’Enghien en 1785.
La poudre noire eft un oxide de fer hydrofulfuré 3
qui exhale une odeur d'acide fulfureux, & donne
une flamme bleue lorfqu’on la met fur des charbons
ardens. Les acides en dégagent avec effer-
vefcence du gaz hydrogène fuifuré.
Il y a lieu de croire que ce compofé exifte dans
la nature, furtout dans le voifinage des eaux fui- j
fureufes.
Oxides de fer natifs. Les oxides de fer font,
fuivant les minéralogiftes modernes, très-fréquens
dans la nature , quoiqu’il y ait lieu de croire que
plufieurs mines qu’on range dans cette claffe appartiennent
aux fels ou à des combinaifons avec
des acides, comme cela a été découvert pour quelques
uns de ces minéraux regardés autrefois comme
oxides.
M. Hatiy diftingue , dans fon ouvrage de minéralogie
, beaucoup de variétés d’oxides defer natifs y
fa voir : i° . l’hématite, forte de ftala&ites de di-
verfes formes 6c de couleurs nuancées du rouge-
brun au brun-noir j 20. Xoxide rouge lamelliforme ;
30. Xoxide rouge-luifant j 40. l‘oxide rouge bacillaire
ou en baguettes cylindriques aglutinées $
50. X oxide rubigineux j 6°. Y oxide rouge géodique :
à cette efpèce appartiennent les pierres d’aigle ou
suites y 70. Xoxide rouge globuliforme j 8°. Xoxide
rouge cloifonné ; 90. l’oxide rouge compacte contenant
la fanguine > ioç . Xoxide de fer quartzifere
rouge-noirâtre ou gris : on le nomme êmeril. Ce
dernier paroît cependant contenir du corindon.
M. Brongniart, dans fa Nouvelle Minéralogie,
admet une divifion plus détaillée des oxides de fer
natifs ; il en partage l’efpèce qu’il nomme fer
oxidê, en deux fous-efpèces ; la première qu’il
nomme fer oxide rouge, & la fécondé qu’il défigne
par le nom de fer oxidé brun. La première eft la
mine de fer rouge de Brochant, & la fécondé la
mine de fer brun du même auteur. M. Werner eft I
le premier qui ait diftingué les mines de fer rouge
& brune, en raifon des différences réelles qui exif-
tent entr’elles. ‘
Uàxide de fer rouge eft partagé en quatre variétés
î favoir : i°. le rouge-luifant, on#ueux,
d’un afp*# métallique, tachant les doigts en
rouge j c’eft Xeifenram des Allemands > i ° . l’hématite
, formée de fibres divergentes, foyeufes ,
concrétionée à furface mamelonée ; 30. le rouge
compacte, non fibreux , à formes imitatives 6c
comme moulées, fuccédant louvenc à des pyrites
décompofées j 4°. le rouge 0creux, d’un rouge-
vif, d’une confiftance alfez tendre, très-fragile ,
fans mélange de terres étrangères à fa nature i il
ne diffère de l’ocre que par l’abfence de l’ argile;
Le rouge indien, employé dans la peinture, apporté
de l’île d’Ormuz dans le golfe Perfique , &
i’almagra, forte de rouge d'Almazarron en Murcie,
qui fert en Efpagne à colorer le tabac & à polir
les glaces, appartiennent à cette variété.
L’oxide de fer brun, ou la fécondé fous-efpèce
de Xoxide de fer natif, eft partagé en cinq variétés
par M. Brongniart.
La première eft nommée par l’auteur, fer oxidé
fibreux ; c’eft une hématite de plufieurs minér.a-
logiftes; elle eft compa#e, à fibres foyeufes, ferrées,
donnant une pouflière d’un brun-jaune, fe
trouvant en maffes mamelonées, cylindriques ,
fouvent couvertes d’un vernis noir telle contient
du manganèfe.
La fécondé eft compa&e ; elle ne diffère de la
précédente que par fon tiffu non fibreux 5 elle eft
très-abondante & en grandes maffes.
La troifième eft la pierre d’aigle ou Xsuite : on
la trouve en morceaux fphériques ou parallélipi-
pédes, à angles arrondis, formés de couches concentriques,
qui laiffent un vide dans leur centre
qui eft plus argileux.
La quatrième variété eft la granuleufe ; elle con-
fifte en grains de la groffeur d’un millet, jufqu’à
celle d’un pois. Chacun de ces grains eft formé de
couches concentriques, qui vont en diminuant de
denfité jufqu’ au centre.
Enfin , la cinquième variété du fer oxidé brun
eft nommée ocreufe par M. Brongniart j c’eft une
efpèce d’enduit, ou ce font de petites couches
attachées fur les filons de fer fpathique, ou du fer
compacte & fibreux : elle eft d’une couleur jaune
plus ou moins brune.
Oxide d’iridium. Ce métal contenu dans le
platine brut, fe diffolvant en partie avec ce dernier
& communiquant à fes fels une couleur rouge,
fe retrouve furtout abondamment dans la poudre
noire qui réfifte à l’a#ion de l’acide nitro-muria-
tique fur le plajine en grains. Il paroît fufceptible
de plufieurs degrés d’oxidation fi l’on en juge par
les différentes couleurs, que préfentent fes diffo-
lutions dans les alcalis & dans les acides, qui
paffent fucceflivement au bleu, au vert & au
rouge-brun où violet. Si ces nuances variées font
réellement dues aux divers degrés d’oxidation de
l’iridium, l’expérience prouve qu’elies font peu
permanentes, puifque la chaleur ou l’addition de
quelques gouttes de noix de galle ou de diflo-
lurion de fer les change ou les détruit entièrement.
II eft à defirer que des travaux fubféquens
rendent plus exa#e la connoiilance des oxides de
ce métal.
Oxide de manganèse. On a vu , â l’article
Manganèse , combien les oxides de ce métal préfentent
d’intérêt pour la fcience, & de reffources
pour les arts. La nature en préfente des variétés
affez nombreufes en criftaux prifmatiqu.es déterminables
& briHans , en aiguilles fines & irifées,
en groupes ferrés de criftaux, en maffes denfes &
noires, en efpèces d’enduit mat imitant le velours.
Tous ces ojwifor-, caftant & noirciffant les corps fur
lefquels on les frotte, donnent beaucoup de gaz
oxigène plus ou moins pur, ou mêlé de gaz azote
& de gaz oxigène par la chaleur. Tous paffent
dans cette opération à l’état d’oxide gris ou blanc,
qu’un plus grand feu ne défoxide pas davantage.
Ils font tous réductibles en globules métalliques à
une haute température & fans addition j ils fe
fondent en mafie opaque comme émaillée & d’un
vert-foncé avec les alcalis fixes, qui les conver-
tiffent en caméléon minéral. ( f^oye^ ce mot. )
Les oxides de manganèfe les plus oxidés font in-
folubles dans l ’acide nitrique ; ils y deviennent
folubles par l’addition du miel ou du fucre. Ils
font paffer l’acide muriatique à l’état oxigéné j ils
fe diffolvent dans les acides lorfqu’ils font affez
défoxidés pour n’être plus noirs; ils donnent à
leurs diffolutions des,couleurs blanches, violettes,
fauves, verdâtres, vertes - foncées, fuivant leur
plus ou moins d’oxidation. Ces couleurs font très-
fujètes à varier d’après l ’addition ou la fouftrac-
tion de petites quantités d’oxigène, & ces variai
tions qu’on fait naître par l’expofition à l’air,
l’addition de l’eau froide ou chaude, celles des
acides nitrique & muriatique oxigéné, forment
une fucceflion de phénomènes qu’on auroit nommés
autrefois avec raifon des miracles chimiques.
Au moment où on précipite de diffolutions
blanches l’oxide de manganèfe de cette couleur, il
paffe au fauve, & bientôt au brun par fon exposition
à l’air', par l’addition de l’acide muriatique
oxigéné.
Dans un mélange vitrifié , les oxides de man-
ganèfe, en enlevant d’abord l’oxigène à d’autres
ox.des métalliques & en le laiffant échapper en-
fuite par la haute température de la fufion vitreufe,
décolorent les verres, & portent d’après cela le
nom de favon des verreries. Si une caufe quelconque
leur rend de l’oxigène, ou fi on ne le leur
enlève pas à caufe d’une chaleur trop foihle,. ils
colorent le verre en violet, ou au moins ils y
laiffent des ftries de cette nuance.
1
Le grand ufagede cci oxides dans les: laboratoires
de chimie & dans ceux des .arts chimiques J
c’eft de fervir à la préparation de l’acide muriatique
oxigéné. ( Voyei^ l ’article Manganèse. ) ,
Oxides de mercure. On a vu, dans l’hiftoire
du mercure, que l’on ne connoîc point encore
complètement l’oxidation de ce métal & les variétés
de fes oxides.
J’ai diftingué trois efpèces d’oxides de mercure.
Le premier eft Xoxide noir, qu’on avoit regardé
avant moi comme du mercure Amplement divifél
11 fe forme par la feule expoficion de ce métal à
l’air, par fa divifion extrême avec le conta# du
fluide atmofphérique ou du gaz oxigène. On l’extrait
des amalgames 2gitées dans l’eau ; on le prépare
encore lorfqu’on broie du mercure coulant
avec de Xoxide rouge de ce métal. Il exifte lors de
la précipitation des diffolutions de mercure par
l’hydrogène fuifuré. C ’eft X éthiops per fe de Boer-
haave. Il eft rédu#ible en métal par l’expofition
au foleil, par un feu doux, par le conta# de l’ammoniaque
& l’a#ion fimultanéedes rayons fokires;
Il paroît contenir de 0,02 à ojoy d'oxigène.
La fécondé efpèce d’oxide de mercure eft Xoxide
jaune. On ne le forme prefque pas immédiatement
en chauffant ce métal avec le conta# de l’ air j
mais on l’obtient en défoxidant à moitié Xoxide
rouge par la chaleur, par les rayons folair rs, en
expofant des fels mercuriels à l’air, en les lavant
avec de l’eàu aérée. Il paroît contenir o,ô6 à 0,08
ou 0,0*9 d’oxigène. Quelques chiniiftes penfenc
que ce t oxide n’exifté pas, &r que la couleur j a utre
de ces compofés n’eft que l’indice d’une combinai
fon d’unoxide blanc ou rouge avec un acide en
très-petite quantité. Cette opinion , à laquelle je
facrifierois volontiers la mienne'fi je’n’avois pas
vu beaucoup de fois de Xçxide rôiige bien pur
paffer au jaune fans a#ion d’un acide & fans combinai
fon avec un pareil corps en fe défoxidant,
appelle donc de nouvelles recherches.'
La troifième efpèce de l’oxide dé mercure eft
l’oxide rouge. On l’obtient par une a#ion lénte du
calorique & du conta# de l’air fur fe mercure. Il
eft d’un rouge plus ou moins v if, infoluble dans
l ’eau , jlcre & cauftique fur .la peau dépourvue
d’épider.me , rédu#ibîe par la chaleur dans des
vaiffeaux fermés, volatil & criftaliifablé à unve
chaleur forte & fubite dans un appareil mal.fermé.
Palfant à l’état d’oxide jaune par line longue
expofition à la lumière folaire, il donne du gaz
oxigène très-pur lorfqu’on le réduit par le feu > il
partage, avec le mercure coulant à froid & par la
fîmple trituration, fon oxigène de manière à're-
paffer à l’état d’oxide vert-jaunâtre, vert-olivè &
noir, fuivant l’union de l’oxigéné3,.il fe diffout
dans les acides, & forme des Tels oxidés au maximum
& très-âcres.
Ici fe préfente une queftion que je crois devoif