
faires à Tenfemble des procédés chimiques & de
ceux des arts qui dépendent de cette fcience.
Mais alors , fi l'on ne peut nier qu'un pareil ouvrage
fur la purification chimique des corps ne fût
d'une conception très-utile aux progrès de la fcience
, on ne peut pas douter qu'il feroit déplacé dans
cet article , puifqu’il ne préfenteroit que des répétitions
ou des redites d'une foule d'autres articles
où font expofés en détail les procédés de
purification de tous les corps employés comme
agens ou inftrumens en chimie. 11 vaut donc mieux
renvoyer le leéteur aux dénominations particulières
des corps combufiibles 3 des acides 3 des alcalis 3
des métaux , des fiels , pour lui indiquer les lieux
où il trouvera les procédés propres à purifier tous
ces corps, & chacun d'eux en particulier 3 &
les articles A n t im o i n e , A r g e n t , N i t r f
Or en particulier, pour y voir comment on
cfoit entendre la purification de l'argent par le
nitre, & celle'de l’or par l’antimoine : on y verra
furtout que ces prétendus modes de purification,
qui fembioient être exa6ts à l'époque où Mac-
quer à rédigé fes articles , font bien loin d'être
aufii avantageux que Macquer le croyoit.
PUTRÉFACTION. ( Voye% ce mot à Varticle
Matières animales du tome IV de ce Dictionnaire,
§. XII, pag. 706. ) On a traité avec affez
de détails de la putréfaction à l'article cité, & en
la confidérant comme un des caractères les plus
importans des matières animales, que je ne trouve
plus néceflaire de revenir fur cette matière. D’ailleurs,
cette hifloire détaillée de la putréfaction,
écrite en 1796, il y a aujourd'hui plus de douze
ans, n’a reçu aucun accroiffement, & n’a donné
lieu à aucune découverte depuis cette époque.
PYCNITE. C'eft une pierre nommée fichorl blanc
par Romé-Delifie, fichorlite par Klaproth, leuco-
tithe par de Lamétherie , & béril fichorliforme par
Brochant. Le nom de pycnite 3 qui veut dire denfe
ou compacte, lui a été donné par M. Haüy, &
ces deux propriétés la diftinguent en effet du béril,
avec lequel les Allemands l'ont confondue ,
parce quelles y font beaucoup plus marquées que
dans le béril. La pycnite, qui n'a encore été trouvée
qu'à Altenberg en Saxe, & faifant partie
d'une roche formée de quartz & de mica grîs-
fombre, eft en prifmes alongés, cannelés, réunis
en faifceaux originaires du prifme hexaèdre régulier
: fa pefanteur eft de 3,51 $ elle eft fragile, &
fa pouflière eft âpre au toucher. Sa couleur varie
du blanc-jaunâtre au blanc rougeâtre. M. Vau-
quelin y a trouvé o,66 d'alumine ,0 ,3 0 de filice,
0,06 d'acide fluorique, 0,02 de chaux, & 0,01
d'eau i elle eft d'ailleurs infüfible au chalumeau,
5c non éleCtrique par la chaleur. M. Haüy en dif-
tingue trois variétés par la forme î favoir :1apycnite
primitive ou en prifme hexaèdre régulier j la pycnite
annulaire ou à bords tronqués, & la cylin-
droide : deux variétés pour la couleur, la blan- *
châtre & la rougeâtre ; deux variétés par la transparence
; favoir : la pycnite tranflucide & la pycnitt
opaque.
PYRITE : nom donné à la cômbtnaifon naturelle
de foufre & de fer, à caufe de la propriété
qu'elle montre de répandre beaucoup d’étincelles
quand on la frappe avec l'acier. Ce phénomène
dépend de l'incandefcence produite par le choc
du briquet & de l’inflammation qui la fuit dans
les petites parcelles du minéral, détachées de la
maffe par le choc de l’acier. On a étendu cette
dénomination à une certaine quantité de minéraux
formés de fulfures métalliques, non pas toujours
à caufe de leur fcintillacion par le briquet, mais
en raifon des propriétés qui leur font communes
avec la véritable pyrite ou le fulfure de fer natif,
comme on le verra dans les articles fuivans & dans
ceux qui font relatifs aux métaux en particulier,
furtout aux mots A r s e n ic , Bism u th , C o b a l t ,
C u iv r e , Pl o m b , & c.
Py r it e a gor g e de pigeon. La plupart des
pyrites, mais furtout celles de cuivre, montrent,
dans leur décompofition commençante, des couleurs
bleue, orangée, verte & jaune , qui en font
varier leur furface à la manière de la gorge des
pigeons ou de la queue de paon. Quand cette coloration
eft très-marquée, on a donné, en minéralogie
, le nom de pyrite gorge de pigeon ou pyrite
1 queue de paon a la mine de cuivre pyriteufe. Comme
ces minerais font briilans & très - agréables par
cette coloration, on les prife allez dans les cabinets,
& on les expofe à la vue dans les collections
minéralogiques. On fuppofe que la coloration de
ce minerai dépend de la préfence du fer, qu'on
fait exifter conftamment dans les mines de cuivre
fulfureufes. (Voye% les articles C u iv r e 6* F e r .)
Py r it e A QUEUE DE PAON. (Voyei l'article
précédent. )
Py r it e a r sen ic a l e : c'eft le fer arfenical des
minéralogiftes modernes, ou le mifpickel de quelques
minéralogiftes déjà anciens. Cette mine eft
d'un blanc d'étain. ( Voye[ tarticle Fe r . )
Py r it e a r sen ic a l e arg entifère : elle tire
fur le blanc de l’argent. On l’exploite comme mine
d'argent, & on la nomme fouvent mine d’argent
blanche.
Py r it e a u r ifè r e . Il y a beaucoup de pyrites
ferrugineufes qui contiennent de l’or : ce métal y
eft dilféminé en petits grains plus ou moins fins,
ou en poudre plus ou moins ténue, qu'on en
extrait, foit par le lavage des pyrites putvérifées,
foit par la diffolution dans les acides. ( Voyez fiarticle
Or . )
Py r it e cu iv r eu se . On donne ce nom à une
mine de cuivre fulfureufe, où le foufre eft très-
abondant, & qu'on ne peut pas exploiter avec
avantage pour en retirer le cuivre} ce qui la fait .
regarder comme -upe pyrite .-c'eft elle qui prend des j
couleurs irifées à l'air. {Voye\ fi article CulVRE.) j
Py r it e EF,Fj.EyRiE : nom par lequel on dif- 1
tingue la pyrite^martiale lorfqu’après une expofi- j
tion plus ou moins longue à l'air & à l'eau , elle 1
éprouve à fes furfaces uqe décompofition & une 1
combuftion qui la convertiffent en lulfate de fer. s
Dans ce cas, le fulfate de fer & d'alumine, produit
de cette combuftion lente du foufre & du fer, j
fe montre à la furface de la pyrite, qui fe brife & fe j
fendille fous.la forme de petites aiguilles d'un ,
blanc ou gris-verdâtre, qui femblent végéter, & J
dont la faveur d'encre eft très-reconnoiflable.
On fait fouvent naître .artificiellement cette !
efflorefcence des pyrites en raffemblaoc ces minéraux
en tas expofcs à l'air & à la pluie , en les ar-
rolant d'eau iorfque l'atmolp.hère eft fëche. Après
quelques jours ou quelques femajnes de cette ex-
pôfition, les pyrites, ordinairement globuleufes ,
fe fendiilent, fedivifetit, & , montrant à l'air leur j
furface aiguillée jjur.e-dorée, s'y brûlent & y ef- !
fleuriflënt plus ou moins profondément. Dans cet i
état on les leffive à l'eau chaude ; on évapore cette j
lelfive , qui fournit, par le refroidiffement, du fui - 1
fa te de 1er en rhombes verts d'émeraude. L’eau-
mèrè retient fouvc-nt du fulfate d'alumine, qui a
befoin d'une addition de potaffe ou de fulfate de
cette bafe, & d'une purification foignée pour le
faire criftallifer en alun oCtaèdre, & pour le priver
du fer qu’elle contient toujours plus ou moins
abondamment. Une longue expofition à l'air, juf-
qu’à ce que la ltflive ne précipite plus d’ocre martiale
, elt un des procédés les plus fimples pour
cette opération.
Dans plulieurs départemens de la France, 8c
furtout dans ceux de l'Oife, de la Somme & de
l’Aifne, on prend des terres pyriteufes depuis
long-terns expofés s à l’air, & qui contiennent des
fulfates de fer & d'alumine pour extraire ces feis
par des procédés chimiques plus , ou moins compliqués.
Cet art, fort avancé en France, fournit à
la cooiommation des fabriques de teinture affez
abondamment du vitriol vert & de l'alun pour
qu'on ne l'oit plus obligé d'en tirer de l'étranger,
& pour qu'on puiffe au contraire en exporter.
C'eft un des avantages des applications de la
chimie, très-cultivée dans l ’Empire français.
Py r it e en crê te de c o q . C ’eft une variété
du fulfure de fer natif criftalliÇé, allez remarquable
par la forme de les lames épaifies & dentelées fur
leur bord, pour qu'on lui ait donné cette dénomination
ufuelle dans les collections & chez les
marchands de minéraux.
Py r it e ferrugineuse. Plufieurs compofés
de foufre & de métaux ayant reçu, en minéralogie,
le nom de pyrites , çelui-ci eft appliqué
fpécialement à l'efpëce la plus commune & la plus
abondante , à la véritable pyrite. ( Vtrye[ les articles
précédent & l ’article FLR . )
Pyrite hépatique. On nomme ainfi, en minéralogie
, la pyrite de 1er décompofée par la louf-
trattion du foufre, & réduite à un oxide de ter
brun, confervant fa première forme. Sa couleur,
affez femblable à celle du foie des animaux, lui a
fait donner la dénomination A'képattque : fouvent
le centre conferve fa couleur jaune 6c fa nature
fulfureufe. C ’eft encore un problème non refoluen
minéralogie , que de favoir comment le foufre fe
fëpare de la pyrite. & laiffe le fer oxide fans avoir
perdu fa forme primitive. ( V:ye{ l article F e r . )
Pyrite magnétique : efpèce ou variété de
fulfure de fer qui eft altérable à l’aimant, 8c qui
paraît devoir fa propriété magnétique à l’abondance
du fer qu’elle contient. M. Hatchett y a
trouvé 0 ,631 de fer à l’état métallique, 8c 0,36 i
de foufre, tandis que la pyrite ordinaire ou non
altérable contient 0,33 de fer 8t 0,47 de foufre.
On nomme.cette variété de pyrite, fer fulf,are magnétique
dans les mînéralogies modernes. M. Cun-
nerling affûte qu’elle nJexifte que dans les terrains
primitifs. On la trouve en Saxe, en Bavière, en
Siléfie , en Angleterre , 8c en France près de
Nantes 8c de Clermont-Ferrand.
Pyrite martiale : nom trivial de la vraie
pyrite ou pyrite ferruginetife.
Pyrite rayonnée ou Pyrite radiée : forme
la plus commune de la pyrite de fer, qui fe préfente
en malles fphériques ou en.qjtlindres à contours
arrondis. Sa furface eft ordinairement hérif-
fée d’angles de criftaux. faifant partie d’un oéfaè-
dre ou d’un cube. Son intérieur offre des rayons
jaunes, btillans; ou fibreux qui partent du centre
des fphères ou de l'axe des cylindres, 8c vont diverger
à la circonférence; l’extérieur, prefque
toujours ufé par le mouvement 8c le frottement,
eft brun 8c liffe.
Ce minéral eft très-abondant Sc très-commun
dans les terrains de fédimens, parmi les fehiftes
marneux, les marnes, les argiles, les craies, &c.
Pyrite sulfureuse : nom par lequel on a
diftingué la vraie pyrite, le fulfure de fer natif,
d’avec les pyrites arfeniçales. ( F'oyej tous les arr
ticles précédens. )
PYROLIGNEUX. Quoique ce mot femble devoir
appartenir à tous les produits retirés du bois
par l’aéfion du feu, & par conféquent à l ’eau
jaune, à l'huile, aux gaz qui fe dégagent 8c au
charbon qui refte du bois fournis au feu dans des
vaiffeaux fermés, il eft plus particuliérement con-
facré à la liqueur acide qu'on en obtient ,8c qu'on
a cru pendant plufieurs années être un acide particulier.
Nous avons fait voir, M. Vauquelir. :
moi, en 1800, que les acides émpyieuroatiques,
extraits par la diftillation des mucilages Sc des
B b b b b 1