
âcre, qui s'^lcne après avoir donné beaucoup de
fumée. Le < barbon qu’il biffe, donne à l’eau quelques
lignes d'alcali, & la propriété d'être précipité
p; ir l’eau de chaux ; ce qui annonce la pré-
Ion ce des phofphates.
La laite, ainfi traitée par l’alcool, perd l’efpèce
de douceur onétueufe qui la car aéré ri fe j elle devient
fèche & prefqu’aride. ïl paroît donc qu’elle
doit ces propriétés à l’efpèce de matière faponi-
foime que l ’alcool lui enlève,.
§. V. Réfultat des expériences -précédentes, &-quelques
applications a la phyjique animale.
i°. Quoique les expériences décrites dans les
paragraphe s précédons ne nous parodient pas encore
fuffi.antes pour faire connoïtre avec l’exac-
'titude qu'on peut dcfirer, la nature & les propriétés
chimiques de la laite, & quoique nous, miyoos
encore occupés de les pour lui vrc avec l’ardeur .
que eç'fujet nous in (.pire , nous avons cru devoir
publier, comme première partie de notre travail,
les laits qu’on vu nt d'entendre, en raifon de leur
nouveauté & de l'intérêt qu’ils répandent fur la
chimie animale. :
2°.- Rien n’eft en effet plus nouveau &r plus
frappant, parmi les refit!tats çhimlquêsq.ué la
production ou 1 extr^éfion 4u phofphore par la
diftHlation. immédiate d'une matière animale. Rien
de fembl ibl.e n'eft encore offert aux ch imites j car,
malgré l’affertion pofitjve de Margraf, répétée pat
pîufîeurs auteurs, nous n’avops jamais pu obtenir
% plus légère tracé de phofphore en dîlîiilaxit lès
graines.de finapi.^ feule matière qu’on ait dit donner
fpantanémçnt ce corps combliftible par l’action
du'feu. Oft ne peur pas d’ailleurs rapporter a
une extraction fpontanee, les traqe.s de phofphore
obtenues de l’extrait d’urine diftfllée, puifque; ce
produit eft manifeftement dû à ladécompofi-ciondu
pnofphate d’ammoniaque contenu dans l’extrait
de l’ urine par le feu & le charbon.
3°. Malgré que ce fait foie lé plus remarquable
de ceux que nos recherches nous aient offerts ^ il
y a cependant Heu de tirer dé la fuite de nos expériences
pîufîeurs réfültats propres à fournir quelque
« lumières fur la nature chimique de la laite des
poijfons. H ne fera donc pas inùt-ilè d’offrir l'en-
femble de fes réfultats pour bien déterminer ce
'que notre travail contient- de nouveau fur ce point
d’analyfe.
La laite dç cârpë n’efl ni acide, ni alcaline , ni
fenfîblemènt fdjiné. Elle ne donne poipt d'ammoniaque
par les alcalis '; elle'perd les trois quarts de
fon poids par une'dôfficoation bien ménagée } elle
iaiffe, foie paF Unê calcination a feu ouvert, fait
par une diftillation qul n’eft poufféeque jufqu’à fa
fimplecarbonifa^ion-, un charbon denfe, rayant le
verre, faifant les o3qyç. dé la laite, corrodant- le J
pbtiue > il.fLicnroabje & açidifbhle par for je !
aélion du feu dans des creufets, & qui donne du
phofphore par une chaleur violente dans des v.iif.
féaux fermés. Elle fournit, paria diftiilation, &
juiqu’à ce qu’elle foit convertie en charbon, beaucoup
d'eau , une huile d’abord blanche , puis
rouge, puis brune & concrète ; des feU ammoniacaux
y favoir : du carbonate, du prufïiate , &
même du muriate d’ammoniaque en partie diffous
dans l’eau, & en partie cnitallifés fur les parois
des récipiens: il n’en fort que très-peu de gaz. \
un feu-plus fort & dans une cornue de grès lutée ,
capable d’y réfifter , ce charbon donne des gaz
hydrogène carboné , acide carbonique, & du
phofphore, partie en grains tranfparens lorfqu’il
eft reçu en gouttes dans l’eau f roide, partie en lame
ou croûte mince, rougeâtre & très-lumineufe fut
les parois de l’a longe. Après cette opération
pouffée jufqu’à obtenir le phofphore, le charbon
qui refie, n'efl ni inflammable ni acidifiabie.
4°. L’aétion de l’eau froide ou chaude femble
féparer la laite en deux matières différentes} l’une
foluble fans tranfparence, émuifîforme &• d’unê
nature gélatineufe , qui ne fournit ni phofphore
par la diftiilation , fri charbon inflammable acidifiante
par la calcination j l’autre plus denfe, in-
foluhle, analogue-à de l’albumine coagulée, dont
; le caractère le plus tranché eft de contenir feule
; le phofphore. L'alcool exerce fur la laite une ac-
j tion à peu près fçmbla-blé } il féparê auffi une
l forte de corps d’apparence favoneufe , qui fe
' comporte comme une matière-graffe, & qui paroît
donner la qualité onétueufe à la laite, puif-
qu’après fa fepararion celle-ci eft devenue fèche &
comme aride. Au refte, cetreaétien n’a point encore
été bien déterminée , & c’eft une des expériences
que nous nous propofo-ns de pouffer plus
loin.
y°. D’après cés réfultats, la laite peut être regardée
comme ’ un- mélange de deux matières ;
l’une analogue à la gélatine, &. l’autre à l’albumine
, cpntenant quelques traces, de phofphates
de chaux , de magnélie &î de potalTe, & fpéciale-
ment un peu nè pftofphor:e q u i fait partie intimé
de fa composition, comme l’hydrogène , le carbone
& Tazote , avec iefquels i l eft combiné- Ce
que cette combiHaifona de particulier, c’eft que
le phofphore y eft allez profondément uni poujr
y, refter adhérent jufqu’ à la carbonifation, pouç
s’allier en quelque forte au charbon Ift-mèrne,
de manière à rendre celui ci un véritable carbone
phofphuré, contenant plus d’un vingtième de fon
poids de phofphore,. le fixant de manière à
ce qu’il ne brûle qu’avec le carbone , & y de-
meui;é en partie jufqu’à la cQmbuftion complète
de celui-ci.
6°. Il noqs refte à rechercher fi ce ftngulier
genre de, compofé animal n’eft pas tyi ordre de
corps, appartenant à L’«tganifationdesp<)^<?as, ou
fi e.ljp eft paçtijculi^ $ Nou$;defir<?n$
également de comparer diverfes liqueurs ou matières
fécondantes à celle des poijfons , &: recon-
npïtre fi ce compofé phofphuré n’appartiendroit
pas à laftibftance organique dont l’excès de vitalité
femble deftiné à fe communiquer aux embryons
ou aux germes qui attendent en effet fon
influence pour être appelés à la vie. Qu’on obferve
toutefois ici que nous ne voulons pas devancer
par la penfée ce que l’expérience feule peut décider
, & que nous ne nous fommes permis cet ap-
perçu fur un mixte animal phofphuré, trouvé dans
une feule efpèce d'être vivant, que comme un
fujet de recherches yers lequel nos premiers; ef-
fais nous dirigent naturellement. Nous avons
donné jufqu'aujourd’hui, & dans une fuite déjà
affez nombreufe de Mémoires fur l'anal y fe animale,
trop de preuves de réferve dans les inductions
fournies par la chimie, pour qu’on puiffe
nous aceufer de vouloir expliquer tous les phénomènes
& toute la puilfance de la vie , par la nature
& les propriétés chimiques des organes qui
les préféntent. Mais il nous fera permis de ne pas
repouffer les lumières nouvelles qui jaiiliftent de
l’analyfe animale à mefure qu’elle fe perfectionne
& s’éclaire.
7°. Sans doute on nous accordera que la pré-
fencedu phofphore, immédiatementcontenu dans
un compofé qui fait une partie eflèntielie du corps
des poijfons, doit influer fur la propriété phofpho*
tique fi éminemment exaltée dans cet ordre d animaux.
Peut-être pourra-t-on trouver.par de nouvelles
recherches dirigées d’après ia découverte
qui fair le fujet de cet article, que la phoiphoi-jef-
cence des poijfons , de beaucoup d'animaux marins
& même de pîufîeurs inkétes ter retires., tient
à l'abondance relative & au mode immédiat de
combinai fon du phofphore dans les êcre.s animés-.
Il; eft bien difficile de ne pas invoquer ici un rapport
naturel entre une férié, de compofitions,&
Une férié de propriétés qui peuvent être regardées
comme analogues & dépendantes l’une de
l’autre. Au refte, ne poufîons pas plus loin ces premiers
apperçus, & remettons à une autre def-
cription de phénomènes chimiques , 1 ’occalion de
revenir fur les caufes de quelques phénomènes
de la v ie, placés jufqu’à prèfènt parmi les fçcrers
les plus impénétrables de la nature.
PO L L E N . Tes botaniftes nomment ainfi la
pouflîère fécondante contenue dans les anthères
des végétaux , & qui eft deftinée par la nature à
la fécondation des germes contenus dans les ovaires.
Ce mot n’avoit pas été jufqu’ ici compris dans
les Dictionnaires ni dans les ouvrages fyfiématiques
de chimie, parce que cette fcience ne s’en étoit
$$! occupée. H fera d’autant mieux placé ici, qu'il
fe trouvera à la fuite du Mémoire fur la laite des
poi fions,- dont on pourra mieux fai fi r les analo-
gi;:s finguijères, comme matière fécondante ari-
®wle * ayeç la matière fécondante des végétaux^
Recherches chimiques fur le pollen. , ou. la poujficrc
fécondante du dattier d’Egypte, phoenix daCLylifc ra y
par Ml. Fourcroy.
§. Ier. In t r o d u c t io n .
M. DeliTîe:, l’un des favans qui ont accompa-
Igné Bonaparte dans fon expédition d’Egypte, me
remit, en thermidor an x , une certaine quantité
. de pollen ou pouflîère fécondante du dattier, phoe-
n x daâylifera Lhm. Cette pouflîère s’ échappe des
anthères ou des petits facs qui ia renferment, fi
facilement & en fi grande quantité, qu’on ia pren-
droit de loin , au lever du foleil, pour une fumée
qui entoure lés dattiers. M. Delille l’avoit recueillie
en faifant fecouer des régimes de dattiers mâles
dans une chambre entourée de nappes fur .lef-
quelles elle s’attaehoit.
Je crois devoir configner ici une obfervation
bien remarquable, publiée par M. Michaux, au
fujet de la pouffière fécondante du palmier dattier.
Ce naturalifte voy a go it en Perlé dans le tems que
des ufurpateurs fe difputoient, les armes à la .main /
les lambeaux de ce vafte Empire. Les differens-
; partis , alternativement viélorieux , pénetroic nt;
, dans les provinces, & , pour réduire plus promptement
les habitans, ils brûloient tous les individus
ma5es du dattier. La famine la plus affreufe
auroit défolé ces malheur,eufes contrées fi les Pèr-
i fans n’»voient eu la précaution de mettre en ré-’
: ferve le pollen des,anthères, & de s’en fervir pour
| féconder les individus femelles. Cette obferva-
• tion prouve que cette pouffière du pjroenix dafty-
'■ lifera conlerve long - tenvS fa propriété fécondante.
Il paroît qu’on l’a gardée jufqu’à dix-huit
ans fans qu’elle ait ceffé d’avoir cette propriété.
Ainfi je devois penfer que le pollen du dattier,;
; rapporté par M, ûejiljé,. &. renfermé dans, des
' doubles papiers affez épais, ferrés par des ficelles,
' n’avoit éprouvé aucune altération.. >
En ouvrant les deux paquets qui ia contenoient,
f je trouvai la pouflîère fécondante fèche, d’un jaun®
de foufre, allez comprimée pou r h’avoir pu ni
: s'h urne été r ni s’échauffer, & affez bien défendue:
du contaél de l’air pour n’en avoir pu éprouver
aucune influence.
11 y en avoir une quantité fuffifante ( près de
j dix onces, 3 heétogrammes 10) pour en faire
un examen chimique très-étendu 3 & c’etoit la
première fois qu’une pareille occafion étoit offerte
à la chimie moderne , d’cnaLyfer cette lubf-
! tance fi inféreffante par fes propriétés. Elle nw
rappela celle que j'avois vue feîze ans auparavant
par les foins de mon confrère M. Teffier, qui m’a-
voit remis, en 1785 , quelques gros de pollen de
chanvre, & je me fauviens que les effais faits
dans mon laboratoire-, à cette époque ou les
moyens d’analyfe n’étoient pas perfectionnés
comme ils le, font aujourd’hui , m’avoient fi peu
fatisfjait> q^e: je xru$ deyoix ne. point les com