de ne les traiter que dans des températures au
defious de l'igiution 5 car dans la plus foible chaleur
rouge elle faifoit éclater mon appareil, remployas
ordinairement de la corne pour iubftançe
aniyna'e* & pour végétal de la fciure de bois de
fapin. La corne etoit incomparablement la plus
fufible & la plus volatile des deux fubftances.
Pans une température peu élevée elle le chan-
geoit en une matière.jaune-rougeâtre, de confif-
tance huileufe* qui pénénoit au travers des tubes
de porcelaine. Je fus donc acheminé à employer
des tubes de verre. Ce ne fut qu’après
qu'une portion confidérable de cette fubftance
eût été feparée de la mafîe* que le relie prit la
teinte noire & brillante * particulière à la houille.
J’obtins ainfi* tant de la lciure de bois.que de la
corne, une houille artificielle qui brûloir avec
flamme brillante. Ces deux, fubftances* brûlées fi-
multanément, donnoient une odeur exactement
reliemblante à celle du goudron tiré de la diitil-
lation de la houille. Je luis en conféquence fort
difpofé à croire que les fubftances animales ont
contribué, aufli bien que Les végétales , à former
nos couches bitumineufes* & ceci femble confirmer
une opinion mife en avant p3r M. Keir*
& qu’on m’a indiquée depuis que j'arfait l’expé-
lience. Je conçois que la houille* qui exifte actuellement
dans les couches corticales du Globle,
n’elt qu’une petite partie des matières organiques
qui y furent primitivement dépofées, & dont les
parties les plus volatiles ont été chafiées par l'action
de la chaleur* avant que la température ait
été allez élevee pour amener à l’état de fufion les
fubfiances environnantes, & leur donner ainfi la
faculté de contenir les fluides élaftiques * & de les
foumettre à la eompreflion.
» Pans plufieuis de ces expériences * je trouvai
que , lorfque la prejfîon 11’étoir pas confidérable,
iorfque * par exemple, elle ue dépafleit pas quatre
vingts atmofphères , la corne que je foumet-
tois à l'aCtion du feu difparoiffoit en ertfi«i?, & le
tube de verre, dans lequel je l’avois renfermée*
ne confervoit prefqu’aucune trace de fa préfence.
Or* il n’eft pas douteux que* fi la corne eût été
exj olee à la chaleur fans eompreflion, & mife à
l'abri du contaCt de l'air, elle auroit biffé pour
réfidu des cendres ou du charbon * c’eft-à-dire ,
des (ubftances ordinairement privées de volatilité.
J1 fembleroit donc que, dans l’ expérience en quef-
tion* une prejjion ‘modérée* en maintenant enfem-
ble les élémens du compofé* avoit facilité leur
voîatilifaiion en ,maffe3 fans pouvoir cependant
s’oppafer à la force expanfive qu’ils acquéroient
par l’aCiion de la chaleur, & qui avoit chaffé au
dehors tout ce que r enfer moi t le tube. Ce réfui- ;
ta t, que je n'aurois certainement pas prévu par la i
théorie, peurroit peut-être expliquer l’abfence |
de la houille dans aes fituations où on auroit pu
«’attendre à en trouver d’après l’analogie.
» J’ai fait voir plufieurs des échantillons que j’ai
obtenus, a mes amis , & en particulier au lord
VVebb Seymour , à M. Play fait 6c à M. Davy , &
ils rnortr paru îeconnoiue que cette recherche
a fait actuellement: des progrès fuffilans pour que
fes rélultats pu.fient être mis fous les yeux du
public.
« Je me propofe * dans le cours de l’hiver prochain
, de communiquer à la Société le detail de
tous mes résultats & des procèdes que j'ai fuivis
pourlesobtenir. Je vais*en attendant, mettre fàus
les yeux des perfonnes qui m’écoutent, quelques-
uns des réfultats de mes expériences.
» Les nos. 1 * 2 & 7 ont tous été produits dans
des expériences féparées, faites fur le carbonate
de chaux pulvérifé Le n*. 1 eft un des premiers
réfultats que j’ai obtenus : c’étoit déjà en 1799»
C ’eft une pierre foiide * qu’on ne peut brifer que
par un coup de marteau allez fort. Le carbonate
de ce numéro étoit renfermé dans du papier roulé
en cartouche .* .& l’on en voit encore la marque.
Les fix autres font encore plus dures & plus compactes
* ôf ils approchent beaucoup, fous ce rapport
, de la pierre à chaux ordinaire. Les n°s. 2 *
4 & 7 ont un degré de tranfparence remarquable
furtout dans le n°. 4 , & tous ces échantillons ont
une fraClure rude & inégale, lellemblante à celle
«Je la cire d’abeilles & du marbre. Leurs couleürs
tirent fur le jaune & le bleu , mais les teintes font
fort légères : le n°. 3 en particulier * quoique produit
avec de la craie blanche, rcflemble à un
marbre jaune. Les n°*. 3 ,5 U 6 ont pris un poli
pafiable. Le n°-; 7 contient un coquillage qu’on a
introduit & logé au milieu de la craie pulvérifée,
& qui eft maintenant incorporé avec elle.
» Les r»,s. 8 , 9 , 10 .& 11 font tous formés de
morceaux de craie expofés tels quels à la chaleur
accompagnée de prejfîon. Le n°. 8 eft remarquable
par Son grain brillant & fa demirtranfparence. On
voit dans les nos. 9.8c iq des planj parallèles, qui
fcmblent indiquer une ftratification interne qu’on
a fouvent vu paroïtre dans la craie, à la fuite de
l'aCtion de la chaleur, quoique rien de femblable
n’eût été,obfervé dans l'etat naturel de cette fubftance.
Le n°. 11 eft jaune & très-compaCfce.
Il paroït, d’après divers efiàis dont je donnerai
les détails ci-après, que le carbonate a éprouvé
dans toutes ces expériences une grande diminution
de volume, c’eft-à-dire* dans certains cas* de
plus d’un tiers du volume primitif. La denfite de
la fubftance ainfi condenfée a augmenté proportionnellement
, & fa porofité a diminué dans un
degré encore plus marqué. Ainfi on obferve que
la craie, dans Ion état naturel, abforbe & re tient
de vingt à vingt-cinq pour cent de fon poids de
1 eau dans laquelle on la plonge ; mais après avoir
été expofëe à l’a&ion fimiilranée de la chaleur &
de la eompreflion, elle n’ abforbe pas tout-à-fait
0,2 pour ioo de ce liquide * c’eft-à-dire* <§3 de fon
poids.
Les nos. 12 & 13 montrent des exemples d’une
efpèce de foudure* par laquelle la craie pulvéri-
fée a été incorporée avec un morceau foiide delà
même craie, fur lequel on l’avoit ref ulée. On a
peine à appercevoir, dans la fraCture* l’endroit où
les deux portions diverfement traitées fout réunies.
Dans les n°*. 14* 1 y & 16 on voit la fufion du
carbonate afiez avancée, Sc on découvre que cette
matière a fortement agi fur le tube de porcelaine.
Dans le n°. iy Ja baguette de craie eft fondue à
moitié * & une fubftance jaune eft produi te par
un mélange de carbonate avec la porcelaine. Le
n°. 16 eft un-morceau de craie dans un état qui
indique qu’il commençoit à fe ramollir j car un
morceau de porcelaine, qui fe trouvoit en con-
taél avec lui* avoit un peu pénétré dans la fubftance
du carbonate.
» Les n°*. 17 & 18 étant très-délicats, on les a
renfermés dans des tubes de verre. Le n°. 17*
compofé de craie pulvérifée, montre d’un côté
la formation la mieux caraCfcérifée de fpath calcaire*
à fra&ure rhomboïdale* que j’aie jamais
obtenue. Le carbonate* ayant perdu quelque peu
de fon acide carbonique, avoit tellement louffert
d’une forte d’efflorefcence dans fes parties eften-
tielles * qu’on n’apperçoit plus de Criftallifarion *
& que je confidérois l’échantiilon comme perdu ,
jufqu'à ce qu’étant occupé * il y a peu de jours ,
à examiner de nouveau tous ces réfultats, une
mafle de ce carbonate fe rompit en deux, & me
montra la fraCtion qui eft actuellement fous nos
yeux , à peu près en aufli bon état qu’elle l etoit
primitivement. Je la renfermai de fuite dans un
tube de verre, que je bouchai avec de la cire > en
forte que j’ai l’ efpérance de le conferver. Je m’ef-
time heureux, en attendant, de pouvoir mettre
cer échantillon dans fon intégrité fous les yeux de
la Société. Le n°. 18, qui provient aufli de la craie
pulvérifée , eft parfaitement frais & entier* quoique
préparé il y a plus d’un an. O11 y voit quelques
beaux criftaux tranfparens du fpath en James
parallèles > mais jl eft d’un fi petit volume, qu’on
ne peut guère l’obferver fansv l’aide d'une loupe.
« Les nos. îç) y 20 & 21 montrent des exemples
de fufion & d’aCfion fur les tubes. Dans le n°. 19
on voit un coquillage intimement uni à de la craie
pulvérifée autour de lui. Dans le n°. 20, la mafle
originairement compofée de craie 6n poudre fe
r-e fou le fur elle-même* & agit en même tems fur
le tube : le carbonate pur y montre dans fa fracture
des facettes brillantes de ciiftallifation. Le
n°. 21 montre le carbonate dans le même état que
le précédent. Le compofé de porcelaine & de
carbonates fignalé fa liquidité en pénétrant lé tube
dé manière à y former une veine diftiuéte : il s’eft
enfuite répandu à l’extérieur dans une'étendue
confidérable, terminée par ia ligne noire docrjs.i
parlé. '
» Les nos. 22* 23 & 24 portent des lignes de
Aifionipaiiaife. Nous voyons dans le n°. 22 deux
tubes de porcelaine renfermés dans un tube de-
verre, pour pouvoir être mieux confervés. La
côté fcellé du tube doit être tourné en bas, pour
montrer la pofition dans laquelle l’expérience a
été faite. Le tube de porcelaine intérieur a fon
ouverture en haut* & l’extérieur le recouvre dans
une pofition rnverie :1e carbonate étoit renfermé
dans le tube intérieur. Pendant l aétion de la chaleur
* le canon fe fendit tout à coup, & le carbonate
bouillonna par-deflus les lèvres du tube intérieur,
en coulant* ainfi qu’on le voit* prefque
jufqü’au bas de ce tube : il prouvoit ainfi qu'iin-
médîatement avant l’accident arrivé à l'appareil
* le carbonate avoit été dans un état de liquidité.
m Le n°. 23 préfente deux ni a (Te s de carbonate
confondues enfemble* à l’état d’écume : cette
fubftance eft' devenue brillante & tranfparente.
Sous le n°. 24 font deux maffes féparées, qu’on à
expofées enfemble à l’aétion de la chaleur : l’un^
étoit de la craie pulvérifée* & elle eft devenue
précifément fembîable au n°. 23 5 l’autre étoit un
morceau de craie qu’on avoit appiani aux deux
bouts, & fur chacun d’eux on avoir gravé une
lettre (précaution prife dans plulieurs des expériences)
: ce fragment eft devenu brillant & prel-
que tranfparent. On voit encore d'un côté Papla-
tiflement Sc la lettre gravée : l’autre bout eft tout-
à-fait arrondi par la fufion, & fa futface ell
vitreufe.
^ m Les nos. 25 & 26 préfentent lès réfultats de
l’expofition de la houille à la chaleur & à la com-
preflion. Le n°. 2 y a été produit par la fufion de la
houille ordinaire., fourni fe à la prejjîon par une
température rouge-obfcure} elle brûle encore
avec une flamme vive. Le n®. 16 eft la houille artificielle
provenant de la corne : c'eftune matière,
noire & brillante* qui reffembie exactement à la
: poix Sr au pétrole * & brûle avec une flamme brûlante.
»
PRESURE : c’eft le nom qu*on donne au lait
caillé qu’on trouve dans l’eftomac, nommé cad-.
lette à caufe de cette propriété. On prépare cetco
matière avec quelque foin, pour la conferver &c.
pouvoir l’employer à faire cailler le lait pour-la
conft&ion des fromages. On ouvre i’eftomac qui
la contient $ on en détache lés grumeaux de iasc
Caillé*on ies lave dans l’eau fraîche* ouïes effui^
avec un linge propre, on les fale& on les replace
dans la caillette* qu’on fufpend à l’air pour U
faire fécher.
On emploie la préfure t oü dans ! état fec, 01»
après l’avoir délayée dans un peu de lait. Quelques
uns y ajoutent du vin ou des acides. Sa propriété
coagulante eft fi eonfiiérable ou fi énergi-
quë , qù’îl fuffit'. fouvêtit d’ëp frotter ia coquille
ou récrémetfe dè bois, que' l’on plonge; dans le
lirit/pour en détërmiiiér la coagulation. D’autres
tre-'mpent- dans de Le au bouillante fa caillette