
man avoit pris pour un métal particulier , & quJil
»Voit nommé fidérite ou fer d'eau.
Le phofphure de fer 3 chauffé fous la moufle, fe
fond, & laiffe fur la coupelle un oxide de fer dont
elle eft en partie pénétrée. Cet oxide retient 0,20
de phofphore, Pelletier a obtenu le même phofphure
de fer en chauffant fans charbon parties égales
de limailles & d'acide phofphorique vitreux.
Le fe r , élevé à une haute température, décom-
pofe une partie de l'acide phofphorique, & la
convertit en phofphore qui s'unit à la portion de
fer non oxidé ï un verre noir, coloré par du phofphate
de fer, refte en fcorie fur le phofphure.
Le même chimifte affure qu’on obtient le compofé
dont il eft queftion , en jetanr fur de la limaille
rougie dans un creufet du pho/phure en
petits morceaux : le fer entre fur-le-champ en fufion,
& fe combine avec le phofphure qu'il abforbe.
Ce phofphure eft couvert d’un verre noir, où un
peu d’oxide de fer, formé par l'eau dont le phofphore
eft mouillé , fe trouve combiné & vitrifié
avec de l’acide phofphorique. Souvent ce verre
attaque, ronge & traverfe le creufet.
Enfin, 00 obtient du phofphure de fer en chauffant
avec du charbon le phofphate de fer natif ou
artificiel, C'eft ainfi que plufieurs mines de fer
limoneufes; contenant plus ou moins de phofphate
de fer, donnent, par la réduction dans quelques
hauts fourneaux, du fer caftant à froid, à caufel
-.du phofphure de fer qu'il contient après fa réduction.
Ce phofphure devient phofphate par la dif-
-folution du fer caftant dans l'acide fulfurique, &
c'eft ce fel qui fe dépofe peu à peu en poudre
blanche de la diffolution étendue d’eau. ( Voyef
J 'a r t iq le PHOSPHATE PE PER.)
Phosphure ©e m an g an è se . Pelletier a fait
connoître, avec quelques détails, cette combinai-
fon dans fon travail fur l'union du phofphore
avec les métaux. Parties égales d’acide phofpho-
rique vitreux & d'oxide de manganèfe'natif, chauffées
avec un feizième du total de charbon en poudre
, lui ont donnéun phofphure blanc, brillant,
métallique, grenu , criftallifé, fragile, & nés’ef-1
fleuriffant pas à l'air. Qephofphure étoit recouvert
d'un verre jaunâtre & opaque. Il a obtenu lemêmq
compofé en jetant du phofphure fur de l'oxide de!
manganèfe rougi dans un creufet. Le phofphure dè
manganèfe lui a paru plusfufîble que le métal. Lorsqu'on
le fond au chalumeau, le phofphure brûle â
la furface à mefure que le manganèfe s'oxide.-
Ph osphure de m e r cu r e . L’union du phoS
phore avec le mercure paroît être affez difficile.
Voici le rëfultat des effais de Pelletier fur cette
combinaifon, 11 a expofé & tenu pendant trois
mois, fur un bain de fable, un petit macras à moi-r
tié plein d-eau, qui contenoit, au fond de celle-
c i , du mercure & du phofphore à parties égales;
Le feul indice d'attraâion entre ces deux corps
a été que la furface inférieure du phofphore refroidi
étoit brillante par un peu de mercure qui
s'y étoit attaché.
Parties égales de phofphore & de mercure,
chauffées dans une cornue jufqu'à la fublimation
d'une petite portion du premier de ces corps, ont
préfeiité, après le refroidiftement, le phofphore
& le mercure bien féparés , & fans aucune trace
d'union.
Quantités égalés d'oxide rouge de mercure &
de phofphore, recouvertes d'un peu d’eau dans un
matras, ont été chauffées & fouvent agitées fur
un bain de fable. L'oxide rouge a pnflé en absorbant
le phofphore à l ’état d’une pouflière noire,
& l’eau qui la furnageoit étoit acide.
Le phofphure de mercure ainfi préparé, s'eft ramolli
dans l'eau bouillante. Preffé dans une peau,
il a laifté fuinter un peu de phofphore dans l’eau
bien chaude î la portion reftée dans le nouet fe
laiffoit couper au couteau, & contenoit quelques
globules de mercure. La diftillation en a féparé
les deux élémens. Il a répandu à l'air fec des vapeurs
blanches, ayant l'odeur de phofphure. Ces
faits annoncent que l'union du mercure & du
phofphore étoit très-foible dans le compofé obtenu
par Pelletier, quoique ce compofé fût mani-
feftement un phofphure mercuriel;
Ph osphure de nickel. On obtient, fuivant
Pelletier, ce compofé, foit en réduifant dans un
creufet du verre d'acide phofphorique avec du
charbon & du nickel, foie en projetant fur du
nickel rouge de feu du phofphore en petits morceaux.
Dans ce dernier cas, le métal fond & retient
un cinquième de fon poids de phofphore,
puifqu'il s’en eft féparé une portion par le refroidiftement.
Le phofphure de nickel ainfi préparé eft
d’un blanc plus éclatant que le métal lui-même;
il a un tiftu aiguillé; Chauffé au chalumeau, le
phofphore s'en féparé, & vient brûler à la furface
â mefure que le nickel s'oxide.
Phosph ure d 'o r . L'union entre l*or & le
phofphore, qui auroit femblé impoflible d’après
les lumières anciennes de la chimie., a cependant
lieu , fuivant Pelletier, foit lorfqu'on réduit dans
un creufet de l'acide phofphorique vitreux avec du
charbon & de l’or en limaille fine, foit lorfqu’on
projette fur de- l'or bien rouge du phofphore en
petits fragmens : dans l'un & l’autre cas, l'or-ab-
forbe un vingt-quatrième de fon poids de phofphore
5 il devient pâle, grenu , caftant, & un peu
plus fufibîe que l'or. En le ténanr quelque tems
en fufion, le phofphore s'en féparé en vapeur &£
eh s~enflammanr. Ces faits, comme ceux qui appartiennent
au phofphure de platine, prouvent cjoe
le phàfphàre agit plus fortement qué le foufre fur
les métaux les moins oxidables; ï ,
Phosphure de p l a t in e . Qn&voic déjà , d’après
les premières & anciennes expériences de
Margraff, que le phofphore exerce fur le platine
une action remarquable ; mais ce que le cnimifte
de Berlin a dit n'étoit qu’un apperçu vague en
comparaifon des détails intéreffans fournis par Pelletier.
En chauffant dans un creufet, fuivant ce dernier
chimifte, un mélange de parties égales de
platine en grains triés , & d'acide phofphorique
vitreux, avec un huitième de fon poids de charbon
, & en l’élevant au bout d'une heure à la
température qui fait fondre i'or, il a obtenu, fous
un verre noirâtre, un petit culot blanc-argentin,
plus pefant que le platine employé, rempli de
criftaux cubiques vers le fond. Ce phofphure de
platine3 dur, étincelant par le briquet, attirable au
barreau aimanté, aigre & caftant, laiffoit échapper
le phofphore par la fufion, & fe couvroit d'un
verre noir, puis vert, dont la nuance, en s'affoi-
bliffant, paffhit au bleu & enfin au blanc. Pelletier
eft parvenu, par cette forte de coupellation
du platine phofphuré, à féparer tout le rer de ce
métal, & à l’entraîner avec le verre phofphorique
dans la terre poreufe de la coupelle. Le platine,
traité ainfi quatre fois de fuite, étoit en bouton,
fufceptible d’être laminé, rpàis encore caffant à
chaud. Le phofphure de platine , jeté en poudre fur
du nitre en fufion, détonne vivement. Mêlé avec
du muriate furoxigéné de potaffe, & projeté dans
un creufet rouge, il brûle avec a&ivité, & laiffe
du platine très-pur au fond du creufet.
Après avoir fait rougir des grains de platine
dans un creufet, Pelletier a jeté deffus de petits
morceaux de phofphore ; le métal s'eft promptement
fondu, & il a donné un phofphure aigre ,
dur, d'un grain très-ferré, d'une couleur affez
femblable au blanc de l'acier, recouvert d'une
couche de verre noir. Ce phofphure contient un
peu plus du fixième de fon poids de phofphore ;
une haute température en dégage le phofphore
qui brûle à fa furface , 8r qui laiffe le phofphore
en maffe feorifiée & infufible, mais affez pure &
malléable. Traité rouge par un mouton, il s'eft
aplati facilement, & Pelletier a pu en faire fabriquer
des flans qui ont été frappés en médailles,
& des plateaux de balance. Il regardoit ce
procédé comme un des meilleurs pour purifier le
platine du fer. Il refte à favoir s'il eft également
purifié par-là des autres métaux qui s’y trouvent
ordinairement; favoir : du palladium , de Vofmium3
du rhodium & de Y iridium. ( Voye\ ces mots.)
Phosphupe de plomb. Pelletier, a obtenu ce
phofphure , c^mme beaucoup d'autres , . foit en
mêlant le phofphore avec le plomb fondu, foit
en diftilhnt ces deux corps dans^une cornue. U, eft
d’un blanc-bleuâtre, lamelleux, fe divifant en
feuillets -par la perçuffion, & fe lai fiant entamer
au couteau ; il eft recouvert d'un verre blanc-laiÿ
teux ; il fe ternit promptement à l'air. Fondu au
chalumeau, le phofphore brûle à fa furface , &
le plomb s'oxide lentement; il contient douze à
quinze centièmes de fon poids de phofphore.
Phosphure de po t a s se . On ne réuflîr. point
à combiner directement le phofphore avec la potaffe.
Quand on chauffe ces deux corps, foit dans
un creufet de terre. foit dans un cylindre de verre,
le phofphore fe fublime en traverfant la potalle
fans s'y combiner. Quand on fait chauffer une
diffolution de potaffe avec du phofphore, il fe
dégage du gaz hydrogène phofphuré d'après la
réaCtion du phofphore fur l’eau dont il décompofe
une partie èn raifon de fon attraction comme acide
fur la potaffe. C'eft un des meilleurs procédés
pour obtenir le gaz hydrogène phofphuré. ( Poyeç
; les articles G A L , PHOSPHORE & POTASSE.)
, Phosphure dê so u d e. Ce compofé n'eft pas
plus facile à obtenir que le phofphure de potaffe :
il y a la même difficulté d’union entre ces deux
alcalis & le phofphore. Lorfqu'on les traite l'un
par l’autre , à l’aide de l'eau, il fe forme auflî, &
par les raifons déjà expofées ci-deffus, du gaz hydrogène
phofphuré ; mais on n'obtient pas non
plus de phofphure de potaffe. On a ©bfervé que la
! foude donne ce gaz beaucoup plus difficilement
| que la potaffe, & c'eft celle-ci qu'on préfère toujours
pour préparer le gaz hydrogène phofphuré.
Ph osphure de s t r o n t ia n e . Il y a une
grande analogie entre la manière d’agir de la
ftrontiane & celle de Ja baryte fur le phofphore.
Ce que j’ai dit du phofphure de baryte peut donc
être appliqué au phofphure de ftrontiane : même
combinaifon entse ces deux corps par la chaleur
fèche, & dans un tube de verre; même matière
brune-orangée, même odeur fétide, même propriété
enfin de donner avec l’eau dans laquelle on
jette ce compofé , des globules de gaz qui viennent
crever en pétillant à la furface , & brûler
dans l'air en y répandant une fumée blanche d'acide
phofphorique qui prend fouvent la forme de
couronne Iorfque les bulles fe dégagent lentement
& à une certaine diftance l'une de l'autre. La feule
légère différence qui peut cependant cara&érifer
& faire reconnoître le phofphure de ftrontiane du
phofphure de baryte, c’eft que le premier préfente
dans la flamme du gaz fpontanément combuftible
qui s'en dégage dans l'eau , une couleur purpurine
, due à un peu de ftrontiane qui s’élève avec
le gaz hydrogène phofphuré.
Phosphure de z in c . On fait très-bien ce
compofé, fuivant Pelletier, en jetant du phofphore
fur du zinc rougi dans un creufet. Il eft plus
gfis que le métal, un peu malléable, & laiffe aller
le phofphore qu'il contient par la chaleur. ïi 11e
faut pas le confondre avec l'oxide de zinc phof-
I pliure qu’on obtient par la fublimation;, en çhauf